Berlin Blog

« Nous n'en serons pas », assène Westerwelle sous les ovations de ses partisans. Une telle coalition disposerait de plus de 50% des suffrages, selon les sondages actuels, contre 47% à la coalition CDU/FDP que souhaite Westerwelle. Et à sa tête, Steinmeier pourrait être élu chancelier.
Mais faute d'accord du président du FDP, le ministre des affaires étrangères du gouvernement actuel, est du coup privé de tout accès possible à la chancellerie, et condamné au mieux à reconduire une grande coalition bis avec Angela Merkel chancelière. Si la CDU et le FDP ne disposent pas d'assez de sièges pour constituer une majorité.
Westerwelle, 48 ans, Homo affiché, libéral au sens économique et social du terme, ferraille autant que les Verts pour les libertés, ou les droits des citoyens. Les Libéraux et le SPD de Westerwelle s'emportaient même de concert ce vendredi contre les projets de renforts des services de sécurité intérieurs, concoctés au ministère de l'intérieur de Wolfgang Schauble (CDU), et révélés dans la presse. Partisan des droits familiaux des homos, Westerwelle a régulièrement droit aux coups de pattes des démocrates chrétiens les plus conservateurs et de son « allié » la CSU, défenseur attitrée des valeurs de la famille, avec laquelle le FDP gouverne la Bavières. Un couple, très conflictuel. Horst Seehofer, le président de la CSU, n'a cessé de faire la leçon au FDP de Westerwelle, pendant la campagne électorale.
Il y aurait donc de quoi s'entendre estime Franck-Walter Steinmeier. « En ce qui concerne la formation, la politique étrangère et intérieure, les droits de l'Homme, la protection des données le soutien aux petites et moyennes entreprises nous avons beaucoup de points communs, insistent les sociaux démocrates, pour tenter d'amadouer les Libéraux. Ce n'est certes pas rien. Mais Westerwelle, maître incontesté du FDP aujourd'hui a justement écarté lors de son ascension à la tête du parti les partisans d'un FDP libre de ses attaches, et susceptible de s'allier, comme autrefois, avec le SPD ou la CDU. Une politique couronnée de succès. Les démocrates chrétiens déçus de la politique « social-démocrate » de la grande coalition d'Angela Merkel, ont rejoint les rangs des électeurs du FDP, séduit par son intransigeance, face aux sociaux démocrates. Pas question pour Westerwelle d'y mettre un terme.
Franck Walter Steinmeier, bras droit de l'ex chancelier Schröder pendant des années, doit lui au contraire reconquérir l'étiquette sociale pour son parti. Elle lui est contestée par le parti la Gauche d'Oskar Lafontaine, qui s'est construit sur les déceptions des électeurs du SPD face à la politique de réformes des acquis sociaux du gouvernement de Schröder, affutée justement par Steinmeier, chef de cabinet de l'ex chancelier.
Comment s'entendrait-il aujourd'hui avec le FDP de Westerwelle? Steinmeier s'en tire en quelque sorte par une pirouette...Au sein de la grande coalition, affirme-t-il, le SPD a ramené la CDU au centre, alors qu'elle avait largement dérivé vers les ornières libérales. Pourquoi pas faire de même avec le FDP?