Au lendemain du vote en Rhénanie du nord Westphalie, le SPD est autant dans l'impasse que la CDU
Par Michel Verrier, lundi 10 mai 2010 à 11:51 :: partis :: permalien #161
La candidate du SPD a déjà assuré certes qu'elle a vocation à être ministre-présidente vu la débâcle enregistrée par le ministre président démocrate chrétien sortant (-10,2 %). Le SPD lui n' a perdu que 2,6% des suffrages par rapport aux élections de 2005 . Mais c'est une position "défensive", pas une position de force.
Une coalition avec la CDU pourrait par ailleurs être redoutable pour les sociaux démocrates et profiterait sans doute aux Verts et au parti la Gauche.
S'ils refusent la grande coalition, les Sociaux démocrates font face à nouveau face au dilemme de l'alliance ou pas avec la Gauche. C'est la seule façon en effet de constituer une majorité alternative -SPD/Verts seuls n'ont pas de majorité, pas plus que la CDU avec les Verts.
Mais pour cela la Gauche devrait soit soutenir de l'extérieur un gouvernement SPD/Verts, soit y participer.
Le parti de Lafontaine/Gyzi est donc en position de force. Si le SPD accepte de discuter avec lui, il renforce son poids politique. S'il s'y refuse, la Gauche va en profiter en captant une partie de l'électorat SPD hostile à une grande coalition. Les Verts eux ne sont pas foncièrement hostiles à une alliance avec la Gauche.
Le SPD se retrouve donc dans la situation qui l'a fait littéralement exploser (régionalement et nationalement) il y a deux ans, lors des élections en Hesse ou une majorité SPD/Verts n'était possible qu'avec l'appui de la Gauche, ce que proposait finalement Andrea Ypsylanti, la tête de liste social démocrate. Elle se fera finalement éliminer par la direction du parti à Berlin et par une rébellion d'une partie des élus du SPD de son Land ( voir ma revue de presses à ce propos). Hanelore Kraft, tête de liste en Rhénanie du nord Va-t-elle revivre la même crise, ou se résigner à une grande coalition?
Il est possible qu'elle tente de faire passer le message: ce qui compte c'est le contenu, les mesures politiques qui seraient mises en oeuvre par une coalition à la tête du Land, dont la réforme scolaire et la politique énergétique (refus de l'atome). Ce qui relativise la question de l'alliance -encore tabou- avec la Gauche ou pas - la Gauche est d'accord sur ces deux points.
Mais ce serait alors une vrai révolution qui pourrait ouvrir la voix à une coalition de ce type à Berlin lors des prochaines élections fédérales. A moins qu'elle ne fasse à nouveau des ravages au sein du parti social-démocrate.
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