Le procès de Jörg Kachelmann divise l'Allemagne
Par Michel Verrier, mercredi 15 septembre 2010 à 12:42 :: société :: permalien #183
Les accusations de Sabine W ne seraient-elles pas plutôt la revanche d'une femme déçue? L'hypothèse a été suggérée en premier par Sabine Rückert, une journaliste du très sérieux hebdomadaire die Zeit, qui a fondé sa réputation en démontant justement un cas de fausses accusations de viol. Le soupçon lancé, le feuilleton Kachelmann a enflammé les médias, déclenchant les polémiques acharnées, du populaire Bild Zeitung au Spiegel: y-at-il eu viol ou non? Ou Kachelmann est-il accusé sans preuve, mis en procès pour sa vie personnelle?
Selon l'acte d'accusation lu hier devant le tribunal de Mannheim en présence de la victime, il aurait violée Sabine W sous la menace d'un couteau, lui intimant de « fermer sa gueule si elle tenait à la vie ». Elle avait décidé de rompre en apprenant qu'il l'avait trompée. Mais les expertises médicales et psychiatriques se contredisent sur les traces de coups qu'elle gardera sur le corps plusieurs semaines, comme sur la crédibilité de ses affirmations.
L'arrestation de Kachelmann en mars dernier avait fait l'effet d'une bombe avec dégâts collatéraux. D'autres femmes que Sabine W avaient réalisé alors qu'elles n'étaient pas « la seule » comme il le jurait à chacune d'entre elles! Au fil des recherches le Bild Zeitung a recensé jusqu'à sept « compagnes » que visitait l'une après l'autre la «grenouille » polygame. « Il nous a toutes abusées, violant nos sentiments », assène l'une d'entre elle. Ulcérée, Alice Schwarzer, figure de proue du féminisme a fini par prendre sa plume pour rendre compte du procès dans le Bild Zeitung.
Déclenchant aussitôt les critiques de consoeurs, hostiles à son « féminisme dépassé » et choquées de voir la traductrice -et amie- de Simone de Beauvoir, flirter avec la presse people pour défendre la victime du don Juan suisse!
« Kachelmann est en fait un miroir, commente un connaisseur. Nombre de gens dans les milieux médiatiques au moins, vivent comme lui plusieurs relations à la fois». D'ou l'écho de son procès, devenue « une affaire de la République ». Le quotidien populaire BZ faisait ainsi récemment un portrait élogieux de l'acteur Volker Brandt qui partage depuis des années sa vie entre Münich et Berlin, sa femme et sa compagne. "Au début elles étaient jalouses, maintenant elles se téléphonent même", affirme-t-il. Une éloge de la polygamie en quelque sorte. Heureusement pour Brandt il est allemand de souche. Il n'a donc pas à faire la preuve de son intégration au valeurs de la société allemande. Sinon!
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