Berlin Blog
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog
fr
2013-08-29T17:06:12+02:00
daily
1
2013-08-29T17:06:12+02:00
-
LA SUITE DU BLOG SUR... http://www.michel-verrier.com
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/08/29/339-la-suite-sur-http-wwwmichel-verriercom
2013-08-29T17:06:12+02:00
fr
Michel Verrier
General
Entamé en novembre 2007, BerlinBlog s'achève en juin 2013 et se poursuit sur michel-verrier.com...
Entamé en novembre 2007, BerlinBlog s'achève en juin 2013 et se poursuit sur michel-verrier.com]]>
-
Obama un discours qui ne marquera pas Berlin
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/06/20/338-obama-un-discours-qui-ne-marquera-pas-berlin
2013-06-20T21:38:39+02:00
fr
Michel Verrier
General
Le discours du président US hier à Berlin devant un public choisi, manquait du charisme d'Obama candidat en 2008, promettant « yes we can » devant 200000 berlinois
Cette fois il a fait court, pour sa seconde visite dans la capitale allemande. A 15h58, après 28 minutes de discours, la veste sur l'épaule, il a rejoint Angela Merkel vêtue d'orange, et Klaus Wowereit, le maire de Berlin, sur le podium. Sans bain de foule, après quelque gestes de la main il a quitté la Parizer Platz ou se dresse la porte de Brandebourg. L'immense avenue du 17 juin qui y fait face était déserte. Il y a cinq ans, elle était au contraire bourrée de monde. 2000000 berlinois étaient venus écouter le candidat Obama, avec son slogan fétiche, « Yes we can ». « C'était presque une messe, se rappelle Klaus Wowereit».
Le discours du président US hier à Berlin devant un public choisi, manquait du charisme d'Obama candidat en 2008, promettant « yes we can » devant 200000 berlinois
Cette fois il a fait court, pour sa seconde visite dans la capitale allemande. A 15h58, après 28 minutes de discours, la veste sur l'épaule, il a rejoint Angela Merkel vêtue d'orange, et Klaus Wowereit, le maire de Berlin, sur le podium. Sans bain de foule, après quelque gestes de la main il a quitté la Parizer Platz ou se dresse la porte de Brandebourg. L'immense avenue du 17 juin qui y fait face était déserte. Il y a cinq ans, elle était au contraire bourrée de monde. 2000000 berlinois étaient venus écouter le candidat Obama, avec son slogan fétiche, « Yes we can ». « C'était presque une messe, se rappelle Klaus Wowereit». Hier le président des USA a parlé pour le happy few. 6000 personnes avaient été invitées à l'entendre, 4500 seulement, on fait le déplacement dans un périmètre « bouclé ». Anne, 25 ans, n'en était pas et regrettait cette ambiance « stérile ». Son mari qui travaille dans une ambassade a été invité lui sur la Pariser Platz ou il devait arriver dés 11h30, pour raisons de sécurité, faisant le queue aux points d'eau fraîche. Il faisait 33°.
Autour du quartier, passants et curieux étaient rares. Il n'y avait même pas un écran pour suivre le discours. Des véhicules blindés sécurisent le Ritz-Carlton ou la famille Obama était descendue.
Parmi les invités « filtrés », deux cent jeunes du collège John F Kennedy étaient radieux. David Knutson, président des démocrates de Berlin avait reçu lui seulement lundi son invitation -l'ambassade US a fait pression sur les autorités allemandes pour élargir l'audience.
Obama déridera l'assistance d'entrée de jeu. Après avoir remercié la chancelière pour son accueil et insisté sur l'exemple de sa vie « d'enfant de l'est devenue le leader de l'Allemagne réunifiée», il poursuivra : « comme je l'ai dit, Angela et moi ne ressemblons pas vraiment aux leaders allemands et Américains précédents ». Merkel a rit, comme la foule.
Puis il remerciera Wowereit pour la chaleur de l'accueil, poursuivant « c'est si chaud que je vais tomber la veste, et chacun est libre de faire comme moi ».
Mais on attendra en vain, la « phrase pour les livres d'histoire ». Obama reprendra simplement celle de JF Kennedy « Ich bin ein Berliner », le 26 juin 1963, quand la chute du mur paraissait un rêve.
Il soulignait hier « être venu à Berlin pour dire que la satisfaction de soi n'est pas le caractère des grandes nations ». Et si les « menaces d'aujourd'hui ne sont pas si pressantes qu'elles l'étaient il y a cinquante ans, le combat pour la liberté et la sécurité et la dignité humaine se poursuit », comme du temps de Kennedy.
Obama citera la lutte contre le terrorisme, contre la misère, contre la discrimination raciale ou sexuelle, contre l'homophobie, contre le réchauffement climatique ou la menace nucléaire. Vaste programme pour 28 minutes. Sa proposition la plus concrète de réduction d'un tiers de l'arsenal des ogives nucléaires a cependant essuyé aussitôt le refus de la Russie.
Sa promesse de faire plus pour la fermeture de Guantanmo a été applaudie à Berlin, mais son engagement à multiplier les efforts « pour ralentir le changement climatique », laisse les Allemands sceptique, car les USA parient sur le gaz de schiste. Et le programme de surveillance électronique de la NSA les inquiète, même si « on ne fouille pas dans les mail ordinaires des citoyens a tenté de rassurer Obama, soulignant les vies qui peuvent être sauvées grâce à ces mesures.
Que restera-t-il de son discours ? De Kennedy à Reagan, ses prédécesseurs ont laissé la marque d'un seul discours berlinois. Obama, a tenu probablement à tord à en faire un second.]]>
-
Les drones en panne du ministre de Maizières
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/06/04/337-les-drones-en-panne-du-ministre-de-maizieres
2013-06-04T16:47:12+02:00
fr
Michel Verrier
General
Ah les Drones qui ne peuvent pas voler! Le ministre de la défense démocrate chrétien, Thomas de Maizières, un proche d'Angela Merkel, doit s'expliquer demain mercredi devant les parlementaires de la commission de la défense du Bundestag. Il est accusé par l'oppostion d'avoir dilapidé des centaines de millions d'euros dans la commande de cinq drones Euro Hawk fabriqués par le californien Northrop Grumman et Cassidian (filiale bavaroise d' Eads) qui ne pourront être exploités pour des problèmes techniques qui rendent leurs équipements incompatibles avec les normes du trafic aérien en Europe.
Ah les Drones qui ne peuvent pas voler!
Le ministre de la défense démocrate chrétien, Thomas de Maizières, un proche d'Angela Merkel, doit s'expliquer demain mercredi devant les parlementaires de la commission de la défense du Bundestag. Il est accusé par l'oppostion d'avoir dilapidé des centaines de millions d'euros dans la commande de cinq drones Euro Hawk fabriqués par le californien Northrop Grumman et Cassidian (filiale bavaroise d' Eads) qui ne pourront être exploités pour des problèmes techniques qui rendent leurs équipements incompatibles avec les normes du trafic aérien en Europe. Le ministre l'a finalement reconnu à la mi-mai, mettant le projet en panne, tout en préservant la mise au point du système de navigation allemand de l'appareil (Isis). L'opposition crie au scandale et chiffre la perte sèche à plusieurs centaines de millions d'euros. La chancelière n'a décidément pas de chances avec ses ministres de la défense. Le prédécesseur de de Maizières, Karl-Theodor zu Güttenberg, avait du démissionner quant à lui après avoir été défait de son titre de docteur de l'université pour plagiat.
De Maizières se défend en expliquant avoir hérité de ses prédécesseurs -et du gouvernement rouge-vert de l'ex chancelier Schröder- le projet Euro Hawk. Il est rare par ailleurs que des ministres tombent en Allemagne pour avoir dilapidé les crédits publics, souligne le Tageszeitung berlinois.
Mais le ministre de la défense a également donné le feu à l'acquisition de cinq drones basés sur le modèle Global Hawk US -dont l'Euro Hawk est un dérivé-, qui sont destinés à l'Otan et à son système de défense AGS (Alliance Ground Surveillance). La contribution de l'Allemagne s'élèvera à 500 millions. Or les services de son ministère assurent depuis 2012 qu'ils n'obtiendront pas non plus la certification de vol dans l'espace aérien civil dans les circonstances actuelles et ne pourront donc être utilisé en Europe. Double scandale !
De Maizières pourrait certes arguer qu'il a voulu sauver le coûteux système électronique allemand de navigation Isis qui équipe l'Euro Hawk, afin qu'il soit finalement accrédité et puisse équiper les drones à l'avenir -voir des Airbus. Mais a-t-il cédé ainsi aux pressions d'Eads qui aura intégralement financé ainsi ses recherches sur le budget fédéral ?
Il se retrouverait par ailleurs dans une nouvelle impasse. Car il devra expliquer à ses partenaires de l'Otan pourquoi il ne les a pas prévenu avant mai dernier, et expliquer devant le Bundestag pourquoi il a laissé filer des millions dans un projet voué à l'échec.]]>
-
Istanbul, plus proche de Stuttgart 21 que de la place Tahir
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/06/03/336-istamboul-plus-proche-de-stuttgart-21-que-de-la-place-tahir
2013-06-03T18:24:54+02:00
fr
Michel Verrier
General
« Le peuple a gagné », le quotidien turc Cumhurriyet, résume ainsi le sentiment d'une partie de la population, note le quotidien berlinois Tageszeitung, proche des écologistes. «De plus en plus de gens avaient été démoralisés ces dernières années et ces derniers mois surtout par un premier ministre Tayeb Erdogan toujours plus autoritaire et arrogant. Jusqu'à ce que la colère rentrée explose ». La destruction des arbres du parc Gazi, coin de verdure au coeur du vieil Istanbuul, et de la place Taksim, en fut l'étincelle.
« Le peuple a gagné », le quotidien turc Cumhurriyet, résume ainsi le sentiment d'une partie de la population, note le quotidien berlinois Tageszeitung, proche des écologistes. «De plus en plus de gens avaient été démoralisés ces dernières années et ces derniers mois surtout par un premier ministre Tayeb Erdogan toujours plus autoritaire et arrogant. Jusqu'à ce que la colère rentrée explose ». La destruction des arbres du parc Gazi, coin de verdure au coeur du vieil Istanbuul, et de la place Taksim, en fut l'étincelle. Evoquer pour autant un « printemps turc» en référence au printemps arabe est trompeur. Taksim est plus proche de Stuttgart 21, mouvement de citoyens contre la construction de la gare souterraine de la capitale industrielle du Bad Würtemberg, que des mobilisations de la place Tahir, pour ne pas parler du combat des rebelles syriens.
L'insurrection pacifique et citoyenne d'Istanbul évoque la révolte des habitants de Stuttgart contre le fameux projet d'aménagement urbain qui détruit les arbres, la flore du parc qui jouxte la vieille gare actuelle, menaçant l'environnement et les sources d'eau naturelle. Une mobilisation qui eût son écho dans l'ensemble de l'Allemagne, et contribua à la perte par la démocratie chrétienne du très conservateur Land de bad Würtemberg, bastion de la CDU depuis cinquante ans -Le Bad Würtemberg est aujourd'hui le premier Land allemand gouverné par un ministre-président vert
La « Resistanbul », selon le titre raccourci du Tageszeitung, a certes subi une répression policière féroce, faisant plus de 1400 blessés -et un mort renversé par un chauffard. Mais les forces de l'ordre allemandes utilisèrent également sans retenue les gaz lacrymogènes et les canons à eau pour évacuer puis réprimer les manifestants et les occupants du parc de la gare de Stuttgart, protégeant les arbres séculaires. De même l'intervention policière contre les manifestants à Francfort ce week-end fut extrèmement brutale, provoquant de nombreux blessés.
Certes, la police turque reste marquée par son passé, par les exécutions sommaires, la torture, la chasse aux militants et aux intellectuels kurdes par exemple. Mais imaginer que les institutions policières et répressives en Allemagne à l'inverse sont un modèle sans tache, relèverait de la naïveté, les ombres de l'enquête en cours sur les crimes du réseau néo-nazi (NSU) en témoignent.
Tayeb Erdogan lui même a convenu du caractère démesuré de la riposte policière. Une commission d'enquête devrait être mise en place à ce propos. Le président Abdulla Gül a reconnu la légitimité des manifestations en dehors du jeu électoral. La Turquie fait partie du club des démocraties européennes, que celà plaise ou non à ses critiques. Et les critiques de Damas à l'égard de la répression des manifestants turcs, sont avant tout une insulte de plus pour le peuple syrien victime lui d'une boucherie sanguinaire.
Majoritairement de religion musulmane et située de l'autre côté de la Méditerranée, la Turquie n'est ni une dictature, contrairement à certains slogans favoris de l'extrême-gauche radicale turque, ni une société en quête de statut après avoir renversé un pouvoir absolu, comme l'Egypte ou la Tunisie.
Erdogan n'est pas un tyran. Rien à voir avec Moubarak, Bachar el Assad, Ben Ali. Après dix ans de pouvoir de l'Akp, son parti, la Turquie peut au contraire parachever sa métamorphose, issue d'une pseudo-démocratie manipulée par les militaires des décennies durant. Erdogan est parvenu à abroger les pleins pouvoirs de l'état-major des armées sur la société turque -un tiers du corps des officiers supérieurs est en prison. Il est possible même aujourd'hui qu'il poursuive au grand jour le dialogue entamé depuis des années avec la résistance kurde du PKK, entamant définitivement le chauvinisme turc qui remonte à l'origine de la république de Kema Ataturk -mais tous les revers et les coups-bas restent possibles.
Aucun parti dit laïque -un terme qui voile souvent l'autoritarisme dans cette région- n'avait réussi une telle mise au pas de cet «état profond» qui tenait auparavant la société turque en laisse.
De ce point de vue Erdogan a déjà gagné marqué sa place de "père" de la Turquie moderne.
C'est entre autres parce qu'il a cassé ce carcan militaire qu'il a battu ses adversaires à plate couture lors des dernières élections -dont le CHP censé représenter la gauche laïque-, attirant même les votes des jeunes qui ne sont pas partisans d'un islamisme, même modéré, et qui manifestent aujourd'hui à Taksim.
Cette démocratisation de la société turque fait en effet boomerang aujourd'hui, sur les tentations autoritaires d'Erdogan. Alors qu'il se conçoit de plus en plus comme le « père de la nation » et veut réglementer jusqu'à la vie personnelle de ses concitoyens, qu'il s'agisse de la famille, de l'éducation des enfants, de la consommation d'alcool, ou des arbres de Gazi.
Il veut utiliser la nouvelle constitution qui doit être adoptée en 2014 pour instaurer un régime présidentiel dont il serait le premier à bénéficier des pouvoirs. La révolte d'Isrambul qui s'est transformé en contestation d'une politique étouffante pour la société tombe à pic. Erdogan devra faire avec. Il serait encore probablement majoritaire aujourd'hui dans des élections en règles, il n'est plus « intouchable » pour autant. Il faut espérer que le mouvement né à Taksim parviendra à lui imposer le respect de ceux qui le contestent. Les journalistes et les intellectuels qui moisissent en prison notamment, victimes de lois répressives qui interdisent toujours la liberté d'expression, indispensable à une démocratie réelle.]]>
-
Terroristes nazis, le procès de la faillite des autorités
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/05/06/335-terroristes-nazis-le-proces-de-la-faillite-des-autorites
2013-05-06T11:35:50+02:00
fr
Michel Verrier
General
Le tribunal de Münich ouvre ce matin le procès de Beate Zschäpe et des crimes racistes en série du trio de la NSU, -clandestinité nationale socialiste ». Menottes aux poings et entraves au pied, Zschäpe, 38 ans, comparait dans une salle trop étroite pour accueillir convenablement la presse, dans ce qui est pourtant déjà considéré comme le "procès du siècle". Visage buté, elle a choisi avec ses avocats de rester muette comme une tombe. Zschäpe était l'égérie du commando de la mort qui exécuta dix personnes de 2000 à 2007, huit commerçants d'origine turque, un grec et une policière allemande. Ces crimes, « la honte » de l'Allemagne, selon Angela Merkel, confrontent la république fédérale à la dérive nazie d'une jeunessse désemparée dans l'ex-RDA, à la faillite de ses autorités policières et au ghetto dans lequel elles enfermèrent au contraire les familles des victimes soupçonnés d'être coupables.
Le tribunal de Münich ouvre ce matin le procès de Beate Zschäpe et des crimes racistes en série du trio de la NSU, -clandestinité nationale socialiste ». Menottes aux poings et entraves au pied, Zschäpe, 38 ans, comparait dans une salle trop étroite pour accueillir convenablement la presse, dans ce qui est pourtant déjà considéré comme le "procès du siècle". Visage buté, elle a choisi avec ses avocats de rester muette comme une tombe. Zschäpe était l'égérie du commando de la mort qui exécuta dix personnes de 2000 à 2007, huit commerçants d'origine turque, un grec et une policière allemande.
Ces crimes, « la honte » de l'Allemagne, selon Angela Merkel, confrontent la république fédérale à la dérive nazie d'une jeunessse désemparée dans l'ex-RDA, à la faillite de ses autorités policières et au ghetto dans lequel elles enfermèrent au contraire les familles des victimes soupçonnés d'être coupables. Zschäpe et ses deux compagnons, Uwe Mundlos et Uwe Böhnhardt 34 et 38 ans, vécurent en toute impunité à partir de 1998 dans la clandestinité, à Zwickau, en Thuringe. Ils seront démasqués par hasard en novembre 2011, lors d'un hold-up raté. Coincés par la police, les deux Uwe, se liquidèrent d'une balle dans la tête. Beate Zschäpe fera sauter leur domicile avant de se rendre. Les enquêteurs découvriront dans les décombres le pistolet Ceska Typ 83, l'arme principale des dix exécutions perpétrées à Nüremberg, Münich, Rostock, Hambourg, Kassel et Dortmund.
Née en 1975 à Iena, Zchäpe qui n'a jamais connu son père, roumain d'origine, sera élevée par sa grand mère. Elle se lie à 16 ans avec Uwe Mundlos, déjà militant d'extrême droite, puis devient également l'amie d'Uwe Börnahrt, le meilleur ami de Mundlos. Elle les considérait comme « sa famille ».
Pasteur à Iena chargé de la jeunesse, et animateur depuis de la lutte contre les néos-nazis, Lothar König explique : « quand la RDA s'est effondrée le vide était énorme. Les jeunes n'avaient pas de références chez les adultes. La gauche « contestataire » était liée au régime. Les professeurs qui défendaient la RDA la veille de la chute du mur, plaidaient le lendemain pour le démocratie. Les parents avaient souvent perdu leur travail et ne savaient comment faire face. Sans orientation leur colère s'est retournée contre les plus faibles ».
Les deux Uwe et Beate rejoignent en 1994, le groupe néo-nazi local des « protecteurs de la patrie de Thuringe» (THS), étroitement surveillé par les services de renseignements de la Verfassungsschutz, alertés par de premiers attentats à la bombe, factices, à Iena en 1997. Mais les policiers laissent tranquillement s'éclipser Uwe Börhnahrt, qui assistait en 1998 à la perquisition du garage appartenant à Zchäpe ou les explosifs avaient été préparés et ou est entreposé 1,4 kilo de TNT ! Il prévient ses complices, le trio disparait. Lorsqu'ils seront inculpés, la police assurera avoir perdu leur trace. Cela durera treize ans !
Les quatre commissions d'enquête mises en place dans les Länder et au Bundestag en 2012 n'ont cessé de mettre à jour les bourdes et l'incompétence des autorités, les dossiers opportunément disparus, les renseignements non exploités, les silences peut être complices.
Ainsi Tino Brandt, le chef du THS, était un des principaux informateur -grassement rémunéré- de la « Verfassungsschutz » de Thuringe. Mais l'on s'interroge aujourd'hui : les indicateurs dans les milieux nazis renseignent-ils les autorités sur leurs camarades nazis, ou bien préviennent-ils au contraire ceux-ci des recherches des services de renseignements?
Le trio avait ses contacts en Bavières ou il commis plus de la moitié de ses crimes. Les services de renseignements bavarois avaient été informés de sa disparition dans la clandestinité par les renseignements de Thuringe. Ils n'en tinrent aucun compte et la police dirigea essentiellement ses enquêtes contre les familles des victimes, leur entourage, et une soi-disant « mafia du Döner ». Allant jusqu'à contraindre des commerçants turcs à ne pas payer leur livraisons de Kebab, afin de démasquer celle-ci !
« Je ne pouvais imaginer une telle faillite dans toutes les dimensions des autorités sécuritaires », conclu Sebastian Edathy, président social démocrate de la commission d'enquête du Bundestag. Sebastian Scharmer, l'un des Avocats des familles des victimes attend du procès toute la vérité sur cette faillite sécuritaire, qui pourrait laisser supposer que le trio meurtrier aie même « été soutenu, directement ou non par des indicateurs des services de renseignements, voire certains fonctionnaires» insiste-t-il.
La communauté turque en Allemagne, reste meurtrie par les assassinats en série.
Enver Şimşek, marchand de fleur, 38 ans, fut abattu de huit coups de feu, le 9 septembre 2000 au bord de la route ou il avait installé son stand, à Nuremberg. Süleyman Taşköprü, 31 ans, marchand de légume fut tué le 27 juin 2001 à Hamburg-Bahrenfeld de trois balles, dans la boutique de son père. Mehmet Turgut, 25 ans, en visite chez un ami à Rostock dont il tenait le café Kebab pour l'après midi, fut abattu le 25 février 2004 de trois tirs dans la tête. Et Ismail Yaşar, le 9 juin 2005 dans son café Kebab à Nüremberg, de cinq coups de feu à la tête et au cœur.
Ces meurtres en série et l'attentat à la bombe à clous de Cologne de juin 2004 qui fit 22 blessés ne laissaient aucun doutes aux familles des victimes et à la communauté turque: les coupables de ces attentats racistes venaient de l'extrême droite. Contrairement aux conclusions de la police.
Et pourtant explique Semiya Simsek, 26 ans, la fille d'Enver Simsek,: « pendant 11 ans je n'ai pas pu être simplement victime j'ai du aussi supporter les soupçons : Mon père faisait-il partie de la mafia turque, était il marchand de drogue, le meurtrier membre de ma famille » interrogeaient les policiers.
Et si Angela Merkel assurait vendredi dans un interview au quotidien turc Hürriyet que « l'Allemagne fera tout pour élucider les crimes en série du trio d'extrême droite, » Ankara reste sceptique. Bekir Bozdag, vice premier-ministre, estime que le tribunal de Münich a « déjà perdu toute crédibilité » en refusant en avril toute accréditation à la presse de son pays, les places réservées à la presse ayant été limitées à cinquante.
Manfred Götzl, président du tribunal s'est vu alors reprocher avec virulence en Allemagne, de ne rien avoir compris à l'enjeu du procès. Il a dû se plier au jugement de la cour constitutionnelle de Karlsruhe auquel le quotidien turc Sabah, avait fait appel en urgence, obtenant le report de la procédure.
Les juges suprêmes ont estimé en effet qu'un procès serein ne pourrait avoir lieu sans la présence minimum de médias des pays dont les familles des victimes sont originaires. Quatre accréditations ont donc été accordées à la presse turque, lors d'une deuxième procédure d'accréditation la semaine dernière.
Les familles des victimes qui avaient réservé depuis longtemps congés, voyages et hébergement à Münich ont fait les frais de ces cafouillages.
La justice n'a pas rehaussé pour l'instant l'image des autorités et de la morgue auxquelles elles avaient été confrontées pendant une décennie.]]>
-
Merkel ignore les critiques du PS
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/04/29/334-merkel-ignore-les-critiques-du-ps
2013-04-29T16:05:26+02:00
fr
Michel Verrier
General
Les critiques issues du PS ne font pas de grosses vagues à Berlin, ou le parti de la chancelière n'a pas l'habitude non plus d'épargner la politique de François Hollande. La chancelière a réagit hier seulement aux critiques socialistes par la voix de son porte-parole Stefen Seibert, en jouant la modération comme l'avait fait Jean Marc Ayrault avec ses tweet vantant dans les deux langues l'amitié Franco-allemande.
Les critiques issues du PS ne font pas de grosses vagues à Berlin, ou le parti de la chancelière n'a pas l'habitude non plus d'épargner la politique de François Hollande. La chancelière a réagit hier seulement aux critiques socialistes par la voix de son porte-parole Stefen Seibert, en jouant la modération comme l'avait fait Jean Marc Ayrault avec ses tweet vantant dans les deux langues l'amitié Franco-allemande. « Je ne désire pas commenter ce qui avait été écrit dans un papier par certains socialistes. Pour nous ce sont les relations gouvernementales qui comptent, et pas les partis », a insisté Seibert. Les relations de travail entre Merkel et Hollande, « sont bonnes, à la différence, de ce que l'on peut lire dans ce texte. »
Notant que Berlin et Paris divergent « sur plusieurs points », Il a conclu : « cela n'a rien de neuf. Ce qui n'a jamais empêché une collaboration amicale des deux côtés », car « sans unité étroite entre la France et l'Allemagne peu de choses avancent en Europe. »
On sait cependant à la chancellerie que tout accord de fond avec la France est illusoire avant les prochaines élections fédérales de septembre prochain, comme l'expliquait Nikolaus Meyer-Landrut, fin connaisseur de la France et conseiller d'Angela Merkel, à une récente conférence des ambassadeurs allemands européens.
La politique de rigueur de la chancelière ne bougera pas d'ici là d'un iota. Qu'adviendra-t-il ensuite ?
On sait à Berlin que le président Hollande souhaite la victoire du SPD et des Verts cet automne. Il ne s'en cache pas.
Mais cette perspective semble pour l'instant aussi illusoire selon les sondages, que la reconduction d'une coalition des démocrate-chrétiens et des Libéraux identique à celle du gouvernement actuel. Une grande coalition bis de la CDU et des sociaux-démocrates du SPD serait l'issue la plus probable du scrutin. Ce qui changerait évidemment les termes de la relation Paris-Berlin. En attendant, coïncidence, François Hollande assistera le 23 mai prochain à Leipzig au jubilé des 150 ans du SPD, et la chancelière aussi !
Mais à l'inverse de la chancellerie, le parti d'Angela Merkel, lié à l'UMP, a réagit aussitôt aux « critiques fantaisistes de hauts responsables socialistes, inhabituelles et déplacées dans le cadre des relations franco-allemandes », selon Andreas Schokenoff, experts des relations franco-allemande de la CDU au Bundestag. Il attribue ces assertions « au désespoir des socialistes français qui ne trouvent encore aucune réponse convaincante aux problèmes de politique économique et financière de leur pays un an après leur accès au pouvoir ».
L'Union chrétienne n'avait pas attendu les critiques socialistes de Paris pour stigmatiser de son côté la politique du président Hollande, qui « risque de miner la crédibilité du pacte budgétaire européen » selon Norbert Barthle, porte parole du groupe parlementaire CDU/CSU pour les questions budgétaires. « Nous observons attentivement et avec une forte préoccupation » le fait qu'il « ne prend pas à cœur les réformes nécessaires », insistait mardi dernier au Bundestag Gera Hasselfeld, présidente du groupe de la CSU bavaroise.
Les polémiques européennes ignorent les frontières.]]>
-
50 gardiens d'Auschwitz confondus par les archives
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/04/11/333-50-gardiens-d-auschwitz-confondus-par-les-archives
2013-04-11T17:01:33+02:00
fr
Michel Verrier
General
Cinquante vieillards, nonagénaires, anciens SS gardiens du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau en Pologne, sont depuis peu dans le ligne de mire de l'office central de recherche des criminels nazis de Ludwigsburg. Ils ont été débusqués parmi plus d'un millier de noms, sur la liste des gardes conservée par le musée du camps d'extermination. Tous vivent en Allemagne. Une quarantaine d'autres gardiens survivants auraient par ailleurs été identifiés à partir des registres des camps de Treblinka et Sobibor.
Cinquante vieillards, nonagénaires, anciens SS gardiens du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau en Pologne, sont depuis peu dans le ligne de mire de l'office central de recherche des criminels nazis de Ludwigsburg. Ils ont été débusqués parmi plus d'un millier de noms, sur la liste des gardes conservée par le musée du camps d'extermination. Tous vivent en Allemagne. Une quarantaine d'autres gardiens survivants auraient par ailleurs été identifiés à partir des registres des camps de Treblinka et Sobibor. L'office doit maintenant constituer les dossiers d'accusation des suspects afin de les déférer en justice. Pourquoi si tard, 68 ans après la libération ? « La recherche historique a éclairci des faits mal connus, et nombre d'archives qui nous sont aujourd'hui accessibles ne l'étaient pas avant la chute du mur, explique Kurt Schrimm, le directeur de l'office de Ludwisburg. »
Puis le procès en 2009 de John Demjanjuk, volontaire ukrainien auxiliaire des S.S à Sobibor, a constitué un tournant dans les procès des criminels nazis. Armant la justice après des décennies d'impuissance.
Depuis l'après guerre on partait en effet du principe qu'un S.S devait être individuellement coupable d'actes susceptibles d'être prouvés pour être condamné. Il fallait pouvoir citer des témoins qui reconnaissaient l'accusé, et démontrer son crime.
En 2011, le tribunal de Münich a fait appel au contraire à la culpabilité collective. La simple preuve de la présence de Demjanjuk au camps d'extermination de Sobibor, dont témoigne sa carte de gardien durant la période ou les juifs étaient gazés par centaines, fonde sa culpabilité. Condamné à cinq ans de prison et libéré après avoir fait appel auprès du tribunal fédéral, il est mort avant que celui-ci rende son verdict.
Kurt Schrimm et ses collaborateurs doivent maintenant fonder la présence au camps des 50 suspects.
Un nom sur un registre ne suffit pas. Mais les membres des « bataillons » de gardiens étaient affectés à tour de rôle à « la rampe » ou l'on triait les prisonniers des convois d'extermination par centaines pour les envoyer dans les chambres à gaz. Or « nous savons parfaitement aujourd'hui ce qui se passait quotidiennement à Auschwitz, et si nous pouvons démontrer que tel gardien, tel jour était de service, cela deviendra relativement critique pour lui, conclut-il. »]]>
-
Poutine se moque des critiques d'Angela
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/04/07/332-poutine-se-moque-des-critiques-d-angela
2013-04-07T16:46:41+02:00
fr
Michel Verrier
General
Sous le soleil, le fond de l'air était frais ce dimanche pour Wladimir Poutine, accueilli par Angela Merkel lors de l'inauguration de la foire de Hanovre dont la Russie est partenaire cette année. Plus de deux cents entreprises russes y sont représentées, un record. Les relations économiques entre les deux pays « ne se sont jamais si bien portées » souligne le président russe, et Angela Merkel s'est réjouie de la « vigueur » des échanges entre les deux pays. Mais elle devait protester néanmoins, les yeux dans les yeux, lors du dîner officiel, contre les perquisitions perpétrées chez plusieurs ONG allemandes la semaine dernière à Moscou, parmi lesquelles la fondation de son parti, la Konrad-Adenauer-Stiftung, et celle du SPD, la Friedrich-Ebert-Stiftung. Des documents et des ordinateurs ont été saisis.
Sous le soleil, le fond de l'air était frais ce dimanche pour Wladimir Poutine, accueilli par Angela Merkel lors de l'inauguration de la foire de Hanovre dont la Russie est partenaire cette année. Plus de deux cents entreprises russes y sont représentées, un record. Les relations économiques entre les deux pays « ne se sont jamais si bien portées » souligne le président russe, et Angela Merkel s'est réjouie de la « vigueur » des échanges entre les deux pays.
Mais elle devait protester néanmoins, les yeux dans les yeux, lors du dîner officiel, contre les perquisitions perpétrées chez plusieurs ONG allemandes la semaine dernière à Moscou, parmi lesquelles la fondation de son parti, la Konrad-Adenauer-Stiftung, et celle du SPD, la Friedrich-Ebert-Stiftung. Des documents et des ordinateurs ont été saisis. Un geste qui pourrait « dégrader » les relations germano-russes, selon Hans-Gert Pöttering (CDU) ex-président du parlement européen et président de la Konrad-Adenauer-Stiftung.
Mais le président russe avait balayé ces critiques dés la veille de sa visite, dans un interview pour la première chaîne allemande ARD. « Personne n'a interdit ces organisations, assène-t-il ». « Nous demandons simplement que ces ONG reconnaissent qu'elles pratiquent des activités politiques financées par l'étranger ». Les ONG à financement non russe doivent donc se faire enregistrer comme "agents étrangers", un terme qui rappelle le langage de la guerre froide !
Mais le froid du printemps allemand est un allié de Poutine. Les réserves de gaz allemandes sont dans le rouge et 16,5 millions de foyers se chauffent avec ce combustible dont 40 % vient de Russie, notamment via le gazoduc North-stream qui relie les deux pays. Poutine et l'ex chancelier Schröder en ont été les parrains. Après avoir soupé avec Merkel, Poutine est d'ailleurs allé se réchauffer en buvant un verre chez son « ami » l'ex-chancelier Gerard Schröder qui fêtait ses 69 ans.
Et l'avenir reste prometteur pour les deux pays. Tandis que la crise de la dette fait chuter les exportations allemandes au sud de l'Europe, celles-ci battent des records vers Moscou, avec 38 milliards d'euros en 2012, une hausse de 10,4 % sur l'année précédente. "Ce n'est pas rien »", souligne Wladimir Grinin, ambassadeur de Russie. La Russie veut développer sont tissus de petites et moyennes entreprises, alors qu'elle travaille toujours avec des infrastructures datant de l'époque soviétique.
Les investissements à venir profiteront donc aux entreprises allemande solidement implantées en Russie qui fourniront équipements et machines.
Selon Berlin, le « partenariat pour la modernisation » noué avec Moscou devait conjuguer la modernisation et la démocratisation. Pour Poutine, cela relève visiblement du quiproquo.]]>
-
Affaire Cahuzac, les allemands ont aussi leurs "casseroles"
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/04/05/331-affaire-cahuzac-les-allemands-ont-aussi-leurs-casseroles
2013-04-05T14:30:44+02:00
fr
Michel Verrier
General
Steinbrück rend visite à Hollande, la rencontre des "sozis" à problèmes, selon le quotidien économique HandelsblattLa rencontre de Peer Steinbrück et François Hollande ce vendredi à Paris ne pouvait guère se dérouler dans de pires conditions pour les deux hommes. Le candidat chancelier social démocrate est au plus bas dans la cote des sondages avec 32 %, face à Merkel impériale, 68 %. Et le chaos qui règne en France au lendemain de l'affaire Cahuzac ne risque pas de le faire remonter dans l'estime des électeurs, au contraire. Steinbrück n'est pas non plus un cadeau pour Hollande.
Comme Cahuzac (!), il s'était fait lui aussi une réputation de chasseur impitoyable des habitués des oasis fiscaux, en menaçant même d'envoyer « la cavalerie » en Suisse pour y faire la chasse aux comptes bancaires illicites des contribuables allemands.
Steinbrück rend visite à Hollande, la rencontre des "sozis" à problèmes,
selon le quotidien économique Handelsblatt
La rencontre de Peer Steinbrück et François Hollande ce vendredi à Paris ne pouvait guère se dérouler dans de pires conditions pour les deux hommes. Le candidat chancelier social démocrate est au plus bas dans la cote des sondages avec 32 %, face à Merkel impériale, 68 %. Et le chaos qui règne en France au lendemain de l'affaire Cahuzac ne risque pas de le faire remonter dans l'estime des électeurs, au contraire. Steinbrück n'est pas non plus un cadeau pour Hollande.
Comme Cahuzac (!), il s'était fait lui aussi une réputation de chasseur impitoyable des habitués des oasis fiscaux, en menaçant même d'envoyer « la cavalerie » en Suisse pour y faire la chasse aux comptes bancaires illicites des contribuables allemands. A l'inverse du ministre de Hollande, personne ne le soupçonne certes d'y avoir mis ses propres économies à l'abri. Steinbrück n'en a pas moins coulé son image, irrémédiablement peut être en octobre dernier, à cause du fric toujours, lors de la publication de ses revenus parallèles à son mandat de député ! Il a encaissé 1,2 millions d'euros de 2009 à 2011, en multipliant les conférences sur la crise, sponsorisées notamment par des établissements financiers. Un candidat social-démocrate millionnaire, cela passe mal pour les électeurs du SPD...et ne risque pas non plus en France de relever l'image des socialistes.
En Allemagne ou l'image de Hollande s'est évidemment encore dégradée au lendemain de l'affaire Cahuzac, on observe tout de même une certaine « retenue ». Et le cas Steinbrück n'en est pas la seule cause.
Angela Merkel et son parti on connu également ces dernières années quelques mésaventures entamant sérieusement la confiance de leurs électeurs. Il suffit de lire les commentaires au bas des articles des médias "on line" allemands relatant les démêlés du président Hollande avec son ministre du budget pour s'en convaincre. Les lecteurs y rappellent notamment que Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand traine lui aussi toujours une casserole financière, un rôle jamais éclairci dans la fameuse affaire des caisses noires de la CDU. Un « don » de 100000 Dmarks notamment dont il n'a jamais pu se souvenir de l'origine.
Les fonds secrets du parti démocrate chrétien, dont Helmut Kohl ne voulut jamais révélé l'origine, ce qui endommagea a jamais l'image du chancelier de l'unification, avaient été mis à l'abri eux aussi en Suisse -ou au Liechenstein.
Quant à la chancelière elle a dû à deux reprise se séparer de ministres dont les malversations avaient été mises à jour par les chasseurs de plagiat, qui font des ravages sur Internet. Karl Theodor zu Guttenberg, ministre de la défense et Anette Schavan, ministre de l'enseignement. ont été accusés l'un et l'autre d'avoir triché en pratiquant le copier collé tout sans révéler leurs sources, pour obtenir leur titre de docteurs de l'université. L'un et l'autre on nié, avant de se voir retirer leurs titres par les universités concernées. Guttenberg en décembre 2011 et Schavan en février 2013. Certes le délit n'est comparable à celui de Cahuzac.
Mais l'image morale des politiques en Allemagne n'en est pas sorti indemne. A fortiori lorsque la ministre de l'éducation elle même, pilier de la démocratie chrétienne, s'est retrouvée la première accusée.]]>
-
Gorleben, stop pour le site de stockage nucléaire
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlog?2013/03/26/330-gorleben-stop-pour-le-site-de-stockage-nucleaire
2013-03-26T21:04:23+01:00
fr
Michel Verrier
General
Gorleben, « on remet les pendules à zéro » selon le ministre de l'écologie Norbert Altmaier (CDU). Après des décennies de conflits et batailles épiques sur les voies ferrées, pour bloquer les convois de déchets nucléaires rapatriant sur le site de stockage de Gorleben les Castors -ces containers qui transportent les déchets nucléaires allemands retraités à la Hague ou Sellafield. Gorleben, ancienne mine de sel en Basse-saxe, considéré depuis 1977 comme devant être le site final des déchets des centrales, ne serait plus qu'une éventualité parmi d'autres. b>
Gorleben, « on remet les pendules à zéro » selon le ministre de l'écologie Norbert Altmaier (CDU). Après des décennies de conflits et batailles épiques sur les voies ferrées, pour bloquer les convois de déchets nucléaires rapatriant sur le site de stockage de Gorleben les Castors -ces containers qui transportent les déchets nucléaires allemands retraités à la Hague ou Sellafield. Gorleben, ancienne mine de sel en Basse-saxe, considéré depuis 1977 comme devant être le site final des déchets des centrales, ne serait plus qu'une éventualité parmi d'autres. b> Une commission de 24 personnes va être constituée pour définir les critères de recherche d'un site de stockage capable de tenir le coup un million d'années -la durée de nocivité des déchets concernés. Elle devra rendre ses conclusions en 2015. Le site approprié sera alors recherché dans différents Länder du nord au sud de l'Allemagne. Là ou se trouvent des mines de sel, des gisement de granit, ou d'argile.
Gorleben avait été choisi dans les années soixante-dix pour des raisons politiques plus qu'écologiques. Ernst Albrecht, Le ministre président démocrate chrétien de Basse-Saxe d'alors, le père de la ministre actuelle de la famille Ursula von der Leyen, avait obtenu l'accord du chancelier Kohl en dépit des réserves émisent par certains experts. Angela Merkel l'a toujours considéré comme une solution valable.
Mais la population locale et les écolos n'ont jamais accepté le site de stockage, mettant en cause notamment l'étancheité de la mine et les dangers d'infiltration. La catastrophe du site de stockage d'Asse II, une mine de sel aussi, proche de Gorleben, a renforcé leurs craintes. Les inflitrations l'ont transformé en véritable marmite du diable et tous les déchets qui y ont été stockés depuis des décennies devront être évacués, si possible.
La chute du gouvernement démocrate-chrétien et libéral du Land de Basse-Saxe en janvier dernier au profit d'une coalition SPD/verts, a contraint le gouvernement de la chancelière à revoir ses plans.
Le nouveau ministre président social démocrate, Stefan Weil, s'était engagé en effet à « en finir une fois pour toute avec le site de Gorleben ». et Sigmar Gabriel, président du SPD, originaire de la région, milite depuis longtemps en ce sens.
Norbert Altmeier a donc conclu lundi un compromis avec les partis d'opposition . Stefan Weil a dû quant à lui faire une concession, Gorleben restera sur la liste des sites possibles.
Mais les travaux en cours au sein du site seront stoppés afin de rassurer les habitants de la région et les écologistes qui s'insurgent contre cette promesse trahie, et ne voient qu'une nouvelle manœuvre pour gagner du temps.
Plus aucun Castor ne sera par ailleurs entreposé dans le site de stockage de transit de Gorleben -les sites de transit accueillent les déchets nécessitants des années de refroidissement, avant d'être stockés définitivement.
Trois convois sont prévus cependant pour 2015. Tout le problème est de savoir ou les Castors seront entreposés. En dehors de Gorleben, les sites de stockage des centrales en service n'offrent pas actuellement les garanties nécessaires.]]>