Sarkozy, "le seigneur des anneaux"
Par Michel Verrier, dimanche 13 janvier 2008 à 23:40 :: Franco-Allemand :: permalien #29
Puis "Speedy Sarko" a commencé à perdre son crédit. Ses charges contre la politique monétaire de la BCE -inspirée de la tradition de la Bundesbank-, heurtent Berlin, comme les libertés prises avec les critères du traité de Maastricht. Les heurts avec le ministre des finances allemand, Steinbrück, ont été sévères. Son attitude a-critique vis à vis de la Russie de Poutine, très proche de celle de l'ex chancelier Schröder, irrite la chancelière. La médiatisation de l'expédition lybienne de Cécilia Sarkozy a été très mal vécue en Allemagne ou le ministre des affaires étrangères, Steinmeier, avait déployé énormément d'efforts pour la libération des infirmières. La perspective de l'Union méditerranéenne renforçant le poids de la France en priorité ne séduit pas plus, au contraire.
Mais c'est la politique people du président français qui est en passe de ruiner sa stature. "Cela tourne à la farce", commente le Spiegel. tandis que le berliner Morgenpost raille Sarko: "le seigneur des anneaux"! Le divorce suspens après quelques semaines à peine à l'élysée; les rumeurs de reconquêtes et/ou de nouvelles conquêtes égrainées sur le web; le show à Disneyland enfin, ont fini par lasser les plus patients. La sortie de trois livres à la fois dévoilant les faces cachées du couple Nicolas/Cécilia les a achevé ce week-end. "Sarkozy bluffe avant tout les Français et de plus en plus l'opinion internationale avec sa vie privée turbulente, son amour du luxe et sa présence croissante dans les unes de la presse boulevard. Son coup de foudre avec l'ex-top model Carla Bruni est avant tout un nouvel eldorado pour les paparazzi", commente le Spiegel.
Les divorces et les remariages ne sont pas rares dans les milieux politiques allemands pourtant. Schröder en est à la quatrième noce, Fischer à la cinquième, Seehofer, dirigeant de la CSU bavaroise a fait pendant des mois la une de la presse avec sa double liaison, sa femme et sa maîtresse. Mais ils ne donnaient pas l'impression d'en faire un spectacle prenant la place de leur politique estime-t-on ici. Et la critique de ce côté du Rhin est d'autant plus rude pour Sarko que l'on s'interroge de plus en plus sur le fond des réformes qui devaient faire les gros titres de sa présidence. Face à une conjoncture maussade, "Speedy Sarko" n'a pas de "recettes miracles" semble-t-il. lire der Spiegel
Sarkozy et Merkel à Berlin le 12 nov 2007. Premier conseil franco-allemand pour le président français.
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