Dernier appel pour Berlin-Tempelof
Par Michel Verrier, lundi 4 février 2008 à 16:05 :: société :: permalien #36
Tempelhof se meurt, mais reste un morceau de la mémoire berlinoise. Sir Norman Foster, l' architecte britannique qui a réhabilité le Reichstag en le coiffant de sa coupole de verre, va jusqu'à dire que: « Tempelhof est la mère de tous les aéroports »!
Tempelhof avec flash back jusqu'Ã Goebbels, Hitler, et "the Passenger", d'Iggy Pop.
L'initiative pour la sauvegarde du trafic aérien à Tempelhof ne veut pas le voir cesser ses activités pour toujours le 31 octobre prochain, comme l'a décidé le Sénat « rouge-rouge », SPD-La Gauche, qui gouverne la ville. Les 170000 signataires qu'elle a rassemblées représentent 5% de l'électorat berlinois. C'est peu et beaucoup à la fois. Dans sa « boutique de l'aviateur », ou les maquettes des appareils les plus divers côtoient émetteurs, radios, livres, photos et gadget, Wolfgang Witzke, cheveux et moustache blanche, espère encore. « Fermer Tempelhof, serait une catastrophe économique », selon lui. Berlin va certes se doter d'un aéroport international à sa mesure, à Berlin Schönefeld. Il devrait ouvrir en 2012. " Mais Tempelhof doit rester en service pour les avions d'affaires. Un besoin que ne remplira pas Schönefeld".
Autour de l'aéroport fiché en plein centre de Berlin, c'est peu à peu le désert. Les cafés-buvettes, les magasins de souvenirs, ferment les uns après les autres. La municipalité berlinoise "organise la fin de Tempelhof, incite les compagnies aériennes à déménager, refuse de louer les bâtiments vides de l'aéroport qui reste l'un des plus grand immeubles de bureaux du monde, avec 1,2 kms de long". Il n'y a qu'à Berlin qu'on peut imaginer une telle mobilisation pour maintenir un aéroport au centre ville, commente Jutta Kramm, du quotidien Berliner Zeitung. Mais Berlin « c'était la capitale de la guerre froide. On devait être pour ou contre l'Amérique, ou pour ou contre le socialisme et le parti. » A l'est, beaucoup ne supportent toujours pas la démolition du Palais de la République, le symbole de leurs heures joyeuses dans l'ex RDA. A l'ouest, Tempelhof est le symbole du pont aérien qui sauva la ville du blocus, décrété par les Russes en 1948.
le chanteur "country", Gunter Gabriel en a même fait une chanson: bas les pattes devant Tempelfof
La votation à la suisse qui devrait avoir lieu en avril ou en mai, une première à Berlin, sera enflammée. Mais elle risque de n'avoir aucune conséquence, à la différence des consultations organisées régulièrement dans la confédération helvétique. Le plan de mise hors service de l'aéroport fin octobre décidé par la municipalité, a été validé par les tribunaux. Juridiquement, une nouvelle consultation des électeurs n'y peut rien.
Et le maire de Berlin Wowereit (SPD) n'a pas l'intention semble-t-il de revenir sur sa décision. « Une vrai dictature, assène Wolfgang Witzke ». La mobilisation pour Tempelhof est du coup une aubaine pour l'opposition démocrate-chrétienne, emmenée par Friedbert Pflügger qui en a fait un cheval de bataille. Au sein du SPD, des voix critiquent le choix de Klaus Wowereit et s'étonnent qu'il n'ai pas senti, en vrai berlinois, qu'il était en train de heurter l'âme -ouest-berlinoise.
clip de la CDU et de "super Pfüger" pour sauver Tempelhof
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