jeudi 27 mars 2008

Echec à Munich pour le Transrapid

Le train à lévitation magnétique Transrapid, le "flambeau de la technologie allemande", selon Edmund Stoiber, l'ex ministre-président tout puissant du land de Bavière, connaît un nouveau coup dur. La voie magnétique de 38 kilomètres de long qui devait joindre la ville de Münich et son aéroport, et servir de vitrine au moyen de transport futuriste construit par Siemens, ne sera pas construite. Son coût serait exorbitant et s'élèverait aujourd'hui à 3 milliards d'euros, contre les 1,8 prévus au départ.


Le projet futuriste n'est pas neuf en fait. Le Transrapid existe depuis des dizaines d'années. Ébauché en 1934, construit en 1968, il dispose d'une piste d'essai en Allemagne à Lathen depuis 1984. Mais du rêve à la réalité il y a un pas. La seule réalisation commerciale jusqu'ici demeure la voie qui relie la ville de Shangai à son aéroport. Le projet d'une ligne Berlin/Hambourg a finalement été abandonné. Son coût était exorbitant comparé à celui de l'aménagement des voies nécessaire pour relier les deux villes par le train à grande vitesse (ICE). Et le gain de temps aurait été minime. A l'inverse de l'ICE en effet -l'équivalent du TGV français- le Transrapid nécessite sa propre voie, sa propre logistique, et ne peut circuler sur le réseau existant.

L'avenir du Transrapid avait été assombri par l'accident qui coûta la vie à 21 personnes en septembre 2006 sur la piste d'essai de Lathen. Mais son succès commercial en Chine paraissait au premier abord prometteur, et Siemens envisageait déjà la construction d'une première voie grande distance sur le continent. Les chinois ont, hélas pour l'Allemagne, intégralement récupéré son "know-how" et présenté leur propre modèle de train magnétique, qui ressemble comme deux gouttes d'eaux au Transrapid, et devrait prendre sa place.

La liaison Münich aéroport paraissait être le dernier espoir et le cadeau d'adieu offert par le gouvernement de la CSU bavaroise à Edmund Stoiber, lors de son retrait du poste de ministre président du Land. L'opposition, le SPD qui dirige la ville de Münich, les écologistes, et l'électorat bavarois étaient quant à eux hostiles au projet, jugé trop coûteux et sans grand intérêt pour une si courte distance. Edmund Stoiber s'était lui même disqualifié en présentant son projet "10 minutes de la gare à l'aéroport", qui lui valu de multiples caricatures.



Véritable affaire d'état depuis des lustres, mythifié, érigé en symbole de la technologie allemande d'Helmut Kohl à Angela Merkel, le Transrapid en fait n'a jamais connu que des déboires. Shangai mis à part.

jeudi 20 mars 2008

Le plus jeune maire bavarois, 23 ans, homo et membre du SPD, tout pour décoiffer!

Le portrait de Michaël Adam publié par Die Welt sous le titre «  je suis tout ce qu'on ne doit pas être », renverse pas mal d'idées reçues. Le plus jeune maire qui vient d'être élu en Bavières, lors des dernières élections communales, à la tête de la petite commune de Bodenmais, a 23 ans, il est homo et membre du SPD.



musique et couleur locale


La mine à Bodenmais

La démocratie chrétienne bavaroise (CSU) qui dirigeait la ville depuis plus de deux décennies a de quoi se faire des soucis. Si elle a fait une croix depuis des années sur les grosses villes telles que Munich ou Nuremberg, détenus par le SPD, elle appuie sa domination écrasante sur le Land, sur la campagne, les petites agglomérations. Bodenmais, 3300 habitants, ville de cure, en était un bon exemple. Si ces points forts basculent à leur tour, la CSU risque gros lors des prochaines élections fédérales qui se dérouleront en septembre de cette année. Or le poids de la CSU en Bavières est un point clé de la majorité de l'Union chrétienne (CDU,CSU) au Bundestag.

Michaël Adam est connu de ses nouveaux administrés, pour son engagement politique et syndical (Ver.di), ses activités dans les services des pompiers locaux. « On » a fait courir le bruit pendant la campagne qu'il était homosexuel, les électeurs n'ont visiblement pas apprécié le mélange vie privé, vie publique. Adam a été élu avec 56% des suffrages.

mercredi 12 mars 2008

Mariage noir-vert à Hambourg?

"Ce n'est pas une histoire d'amour, mais un mariage de raison".. L'alliance noir-verte, CDU et parti écologiste, qui se négocie actuellement à Hambourg serait une première. Les deux partis dirigent déjà des municipalités de concert. C'est le cas de Francfort par exemple. Mais aucun gouvernement régional de ce type -Hambourg a le statut d'un Land- n'avait encore vu le jour.

La CDU hambourgeoise est plutôt "libérale". Même, si Ole von Beust, le ministre président sortant n'avait pas hésité à s'allier au parti très, très à droite d'Haral Schild, dit "le shérif", pour conquérir la ville contre le SPD en 2001. Le SPD lui est plutôt droitier, "aristo" diraient certains. Helmut Schmidt, Klaus von Dohnanyi, Johannes Kars le porte parole du Seeheimer Kreis, l'aile droite du SPD sont hambourgeois.

A tel point que "ce qu'on peut faire avec le SPD est également possible avec la CDU", estime Corny Littman, écolo et figure connue de la scène Hambourgeoise de Saint Pauli. Qu'il s'agisse de la construction de la centrale au charbon de Vatenfall ou de l'approfondissement du chenal de l'Elbe pour l'expansion du port, le SPD et la CDU ont la même politique. Or ce sont là deux points essentiels sur lesquels les Verts sont totalement opposés aux deux "gros" partis. Les concessions que peut leur faire la démocratie chrétienne pour nouer un accord avec eux, seront le thermomètre qui permettra au Vert de juger de l'intérêt de leur nouvelle alliance.

S'ils obtiennent l'arrêt de la construction de la centrale actuelle et l'aménagement au moins des travaux de l'Elbe, ils pourront prouver qu'il valait mieux s'allier avec von Beust plutôt que de rester condamnés quatre ans au statut d'opposition. Le gouvernement rouge vert qui gouverna la ville de 1997 à 2001 a laissé par ailleurs les Verts frustrés. Le SPD a commencé à cette époque les expulsions massives de "sans papiers". Le parti social démocrate s'attribua tous les avantages de l'alliance avec les Verts. La CDU serait plus "respectueuse" de son partenaire.

Les Verts, qui constituaient auparavant une force respectable à Hambourg, ont perdu par ailleurs ces dernières années leur aile la plus radicale, qui a rejoint en partie "la Gauche". Une alliance avec la CDU risque de leur coûter de nouveaux départs. Mais une stabilisation "au centre", dans les couches moyennes, leur permettrait de postuler à Hambourg à la représentation des couches libérales, modernes, écolos, effaçant le parti libéral (FDP).

De là à faire de Hambourg un exemple, voir un premier pas au niveau fédéral, il y a un pas à ne pas franchir estime Corny Littman. Le fossé culturel avec l'Union chrétienne, la CSU en particulier, est encore trop énorme pour permettre un rapprochement, voir une alliance au Budestag.

mardi 11 mars 2008

Les Bienvaillantes, cibles de la critique en Allemagne

"Les criminels. Pourquoi tant d'Allemands devinrent-ils des meurtriers", s'interroge le Spiegel en une, cette semaine.


"Il est rare qu'un livre déclenche en Allemagne un débat aussi acharné avant même qu'il n'ait été traduit et publié. Cette remarque s'applique comme un gant aux « Bienveillantes » de Jonathan Litell, qui animait déjà les pages culturelles des médias trois semaines avant sa parution le 23 février. Et pourtant elle fut écrite il y a plus de dix ans, en 1996, à propos du livre de Daniel Jonah Goldhagen, jeune historien américain d'origine juive, Les Bourreaux volontaires de Hitler : les Allemands ordinaires et l’Holocauste.

A l'époque l'hebdomadaire die Zeit avait inauguré les polémiques en publiant un article faisant de la lecture du livre à paraître une obligation pour ses lecteurs. Aujourd'hui, le quotidien libéral Frankfurter Allgemeine Zeitung a publié en exclusivité les « bonne pages » du roman de Litell, ouvrant un forum permanent à ses lecteurs.

Le rapprochement va de soi, le livre de Goldhagen, comme le roman de Litell, touchent les Allemands au point sensible, leur rapport à l'horreur, au nazisme. Ils posent la question qui taraude toujours l'Allemagne: "comment expliquer l'inexpliquable?".
*La thèse de Goldhagen, contestée par nombre de spécialistes, réhabilitait le mythe de la culpabilité collective. Le régime nazi aurait permis à l'antisémitisme éliminationiste, qui imprégnait à l'époque l'Allemagne, de s'exprimer sans limite, transformant les Allemands en « Bourreaux ordinaires ».
*« Les Bienvaillantes », la confession d'un bourreau justement, s'attaque par un tout autre bout à la question. Elle l'individualise et fait du criminel nazi un être à part, imaginaire, Max Aue.

Les critiques allemands se sont donc attaqués à la fois à la retranscription minutieuse des crimes nazis, dans "les Bienvaillantes", et à l'écriture de Jonathan Litell, à son imagination, à la création de son personnage fictif.
Les forums énumérés sur les pages culture du Frankfurter Allgemeine en témoignent. On relève au hasard des thèmes: « Litell relativise-t-il la faute des coupables; le roman respecte-t-il l'histoire; invalide-t-il ou non le mythe de la non-culpabilité de la Wehrmacht ? ». On remarque au passage cette expliquation d'un lecteur, en ce qui concerne le succès stupéfiant du roman en France: « c'est parce qu'on y connaît mieux l'histoire de la résistance que celle de l'horreur du nazisme». Une histoire omniprésente ici.

La critique littéraire cible particulièrement la « sexualisation » du nazisme qui colle à la confession de Max Aue. C'est « un habile pornographe » commente le critique du Süddeutsche Zeitung, pour décrire le souci littéraire de Litell de transformer en permanence son lecteur « en voyeur ». L'épaisseur du personnage, reproche-t-il, ne tient pas à son identification à la perspective historique des criminels, mais à sa sexualisation permanente enfreignant les tabous, les plaisirs et les ébats les plus glauques, jusqu'à l'inceste et au meurtre de la mère. « En faisant appel à la mythologie grecque et en incarnant en Aue un Oreste moderne,  Littel passe complètement à côté de l'horreur que les historiens nous ont fait découvrir ces dernières décennies: celle de la banalité du criminel ordinaire, non-pervers ». Son bouquin, en ce sens, serait en quelque sorte un "monstre" (sic).

lundi 10 mars 2008

Tournants en série dans la politique allemande

* Kurt Beck, le président du SPD, a levé hier définitivement le dernier tabou qui interdisait toute alliance des sociaux démocrates avec le parti « La Gauche », d'Oskar Lafontaine, et Gregor Gyzi, à l'ouest de l'Allemagne. Les sociaux démocrates avaient déjà noué plusieurs accords de gouvernement dans l'ex RDA et même à Berlin, avec le PDS -le parti issu du SED-, resté influent après la chute du mur. Mais en étendant cette possibilité à l'ouest aujourd'hui, avec le parti « la Gauche » -rassemblant le PDS et le Wasg ouest allemand- , Beck abat en fait le « dernier mur construit dans les têtes », résume la porte parole des Verts, Claudia Roth.

En rejetant toute alliance jusqu'ici, les sociaux démocrates pensaient empêcher le parti d'Oskar Lafontaine de prendre pied dans les parlements régionaux de l'ouest de l'Allemagne. « Une tactique dont il faut reconnaître l'échec, soulignait hier Kurt Beck ». La présence de cinq partis, au lieu de quatre jusqu'à présent, dans les institutions parlementaires s'est généralisée avec l'élection de députés de « la Gauche » ces dernières semaines en Base-saxe, en Hesse, ou à Hambourg. « Il faut être capable d'en prendre acte, pour adapter notre politique à cette nouvelle configuration», répliquait hier le chef du SPD aux journalistes qui lui reprochaient d'avoir « rompu la parole donnée » de ne jamais coopérer à l'ouest avec la Gauche.

La Gauche reste bien sûr un adversaire contre lequel le SPD va renforcer polémiques et débats, selon Beck, toute alliance au Bundestag reste exclue, aujourd'hui, comme pour les élections fédérales de 2009. Mais dans les Länder par contre le SPD pourra désormais faire le choix au cas par cas. La possibilité d'une alliance tactique en Hesse, ou le SPD envisage toujours la constitution d'un gouvernement avec les Verts, avec l'appui des voix de « la Gauche, n'est pas définitivement écartée. Mais le défaut d'une voix, celle de la député Dagmar Metzger, a pour l'instant gelé l'élection d'Andrea Ypsilanti au poste de ministre présidente, contre Roland Koch (voir billet ci-dessous).

* Le président du parti libéral, Guido Westerwelle annonçait lui aussi un tournant hier dans la capitale allemande. Percuté par la nouvelle orientation de la démocratie chrétienne, qui privilégie à Hambourg notamment une alliance avec les Verts, le FDP a décidé de rompre ses relations privilégiées avec la CDU. Les Libéraux n'excluent plus de participer désormais à une alliance avec le SPD. En guise de revanche. La démocratie chrétienne a marqué un point dans la partie d'échec en court avec le SPD, en élargissant ses alliances éventuelles au parti écologiste, elle perd en même temps un allié fidèle.

dimanche 9 mars 2008

Règlements de comptes dans le SPD, un tabou qui ne passe pas

* Dagmar Metzger, grande, blonde, les yeux bleus, 49 ans est devenue célèbre en 24 heures, vendredi 7 mars. Fraîche élue du SPD au Landtag de Hesse, elle refuse de voter pour l'élection de sa « camarade », Andrea Ypsilanti, au poste de ministre-président du Land, le 5 avril prochain. Il est impossible pour elle, moralement, de mêler sa voix à celle de ses collègues du Spd, des Verts et du parti « La Gauche », qui disposent ensemble d'une toute petite majorité de deux voix face à la CDU et au parti libéral (FDP). Avec une voix de moins l'élection d'Ypsilanti contre Roland Koch, ministre président sortant démocrate-chrétien à Wiesbaden, relèverait de la roulette russe. La première alliance entre le SPD, les Verts, et « la Gauche », dans un Land de l'ouest de l'Allemagne, semblait donc déjà vendredi un projet à l'eau.

Pour Dagmar Metzger, issue d'un vieille famille de la social-démocratie allemande, il est hors de question de revenir sur l'engagement pris par son parti avant le vote du 28 janvier dernier pour le renouvellement du parlement régional: ne jamais avoir recours aux suffrages du parti d'Oskar Lafontaine et Gregor Gysi. Berlinoise d'origine, Metzger explique qu'elle a dû endurer avec sa famille les séparations instaurées par le mur, par la dictature du SED, le parti d'Erich Honnecker. Son père s'était opposé à la fusion imposée dans l'ex RDA du parti socialiste et du parti communiste. Elle reste résolue à ne jamais collaborer avec « La Gauche », le parti «issu» du SED. Ypsilanti ou pas.

Un aveu qui souligne combien le « ressentiment », d'une part des Allemands de l'ouest, à l'égard de l'ex Allemagne de l'est, reste vivace. A l'ouest, pourtant, « la Gauche » n'a rien à voir avec l' «Ost-Nostalgie ». Issu du SPD ouest-allemand, le nouveau parti est emmené par son ancien président, Oskar Lafontaine. Son succès tient avant tout au rejet des réformes « du marché du travail » de l'ex chancelier Schröder par une part de l'électorat du SPD. Et mettre ses élus en quarantaine ne fait que les conforter.

Andrea Ypsilanti explique ainsi s'être résignée à rompre sa promesse pré-électorale de ne pas collaborer avec ce nouveau parti, afin de satisfaire en échange quelques unes de ses promesses de campagne.
La réforme scolaire, l'abrogation de la taxe d'étude à l'université, l'instauration d'un salaire minimum, ou le développement des énergies alternatives, sont autant de questions sur lesquelles le SPD peut réunir sans problèmes les voix de la Gauche et celle des verts. Même si « se soumettre aux voix des élus de La Gauche » pour entamer ces réformes, heurte l'aile conservatrice du SPD emmenée par le vice chancelier Franz Walter Steinmeier, et Dagmar Metzger.

Samedi la direction du SPD de Hesse réaffirmait à l'unanimité sa confiance à Ypsilanti et son appui à sa nouvelle tactique d'ouverture. Damar Metzger a été mise en demeure de réfléchir jusqu'à mardi et de suivre les consignes de son parti, ou de se démettre de son mandat. Mais que fera le SPD si le remplaçant de Metzger, reprend sa ligne de conduite?

* Le président du SPD, Kurt Beck, qui soutient Ypsilanti, est resté muet depuis quinze jours pour cause de grippe virale. Son retour lundi, devant la « conférence de presse fédérale » annoncée à Berlin, est attendu comme jamais.
Pour en savoir plus voir la revue quotidienne de la presse allemande du week end

vendredi 7 mars 2008

Bouleversements politiques allemands

Le panorama politique allemand ressemble à un vrai champs de bataille. Après les élections dans les Länder de Basse-saxe, et de Hesse, fin janvier, le scrutin dans la ville état de Hambourg et les élections communales en Bavières -ou la CSU a enregistré un score rachitique au vu des traditions, avec 40%-, compliquent encore le puzzle. Les nouvelles alliances se font et se défont en 24 heures. Les frontières habituelles entre partis sont remises en cause. Les vainqueurs du matin sont les « perdants du soir ». Le concert des médias et des commentateurs dépassés par le rythme sont publiés à contre-temps. Dans l'ensemble, les gros partis (CDU, SPD) ont perdu des voix. Les petits, Verts et Libéraux aussi. L'irruption d'un cinquième parti, « la Gauche » emmené par Oskar Lafontaine -ex-président du SPD- et Gregor Gyzi, dans les institutions à l'ouest de l'Allemagne, brouille toutes les cartes des alliances traditionnelles. A l'exception de la Basse-Saxe il est vrai, ou le ministre président sortant, Christian Wullf a reconduit une alliance démocrate chrétiens et libéraux.
A Hambourg, ou le FDP s'est étalé sur la barre des 5%, la CDU a décidé de s'allier avec les Verts. Faisant des concessions très substantielles aux écologistes, y compris sur la question de l'énergie, en renonçant à la construction de la super-centrale électrique au charbon qui devait voir le jour dans les années à venir. Un programme qui fait pousser les hauts cris aux Libéraux, alliés jurés jusqu'ici de la CDU, dans les Land et au Bundestag. « La démocratie chrétienne a fait ses adieux au projet de réforme de l'économie sociale de marché avec les Libéraux, tonne Günther Westerwelle, chef du parti libéral. » Se sentant trahi, le FDP n'exclut plus dorénavant un alliance éventuelle avec le SPDet les Verts, contre la CDU, sur le plan fédéral.
En Hesse, le projet d'alliance tactique entre le SPD, les Verts et la Gauche pour faire élire Andrea Ypsilanti (SPD) contre le ministre président sortant démocrate chrétien, Roland Koch et ses alliés du FDP, a totalement ébranlé le parti social-démocrate. Son aile droite emmenée par Frank Walter Steinmeier, vice chancelier et ministre des affaires étrangères, et Peter Struck, président du groupe parlementaire au Bundestg, tire à boulet rouge contre Andrea Ypsilanti et n'épargne pas au passage Kurt Beck, le président du SPD, qui la soutient. L'aile gauche du SPD et les fédérations du parti soutiennent au contraire Beck, qui, occis par une grippe virale n'a pas dit un mot depuis dix jours.
A l'ouest de l'Allemagne, l'alliance avec un parti comme la Gauche qui rassemble les contestataires de la ligne Schröder au sein du SPD et l'ex PDS, successeur du SED de l'ex RDA et premier parti aujourd'hui selon les sondages à l'est de l'Allemagne, restait jusqu'ici un tabou.. Le dernier peut être de la réunification. Sa mise en cause est déjà acquise. Les conséquences restent encore imprévisibles.

mercredi 5 mars 2008

Sarko vu de Berlin

Vu de Berlin, le "correspondant" français qui a l'habitude d'éplucher la presse des collègues allemands est certes vacciné. Si l'image du président de la République a pris quelques rides en France, ici aussi. La une du Spiegel du 21 janvier, Sarkozy, Carla, amoureux sur fond de patrouille de France bleu, blanc, rouge: "le mariage du sexe de la politique et du soap" en titre, étalé sur tous les kiosques allemands reste un souvenir inoubliable pour un Français en Allemagne. Qu'il soit chauvin, indifférent, anti-Sarko ou pro.
Mais en lisant lundi midi le titre les "cabrioles européennes de la France" dans le quotidien Frankfurter Rundschau le jour de la visite de Sarkozy à Hanovre pour l'inauguration du Cebit avec Angela Merkel, j'ai d'abord jeté l'oeil sur la signature de l'auteur du billet, le professeur Eckart D. Stratenschulte, président de l'Académie européenne de Berlin. Bref un connaisseur.
Son billet dit en gros:
* Sarkozy est de retour en Europe -on se demande ou il était parti entre temps- fort d'avoir fait avaliser le mini-traité européen, après que l'élite française l'aie coulé il y a deux ans. Il a trouvé un nouveau truc pour se faire mousser, sachant qu'il avait peu de chances de prendre la Banque centrale européenne en laisse, c'est l'Union méditerranéenne, qui devrait renforcer les liens des états du sud de l'Europe et de la mer Méditerranée, tenir la Turquie à l'écart de l'Union européenne et redonner à la France un rôle dirigeant au sein de l'Union.
*A terme son projet signifierait la mort de l'Europe, la constitution d'une Union de l'Europe de l'est, opposant finalement la France et l'Allemagne. Pour éviter ce sort funeste Angela Merkel a fait pression pour que l'Allemagne soit d'emblée partie prenante de l'Union méditerranéenne, et le perdant du match de boxe sera finalement Sarkozy. Le couple franco-allemand aura fait les frais de sa crise de la "middle-life" -les sursauts du quinquagénaire ndt. Heureusement les français en ont déjà visiblement assez de ses cabrioles et devraient le lui signifier, espérons le, lors des municipales du 9 mars.

Le soir même, à Hanovre, Sarkozy et Merkel annonçaient leur réconciliation -je caricature. L'Union méditerranéenne aura bien le profil "rectifié Merkel", et la chancelière annonçait également avec le sourire un accord sur la réduction des émissions de CO2 des véhicules automobiles, entre Paris et Berlin. Pour la petite histoire l'Allemagne obtiendrait ainsi le feu vert de Paris pour poursuivre la production de ses grosses cylindrées, Mercedes, Porsche, Audi et BMW sur le compte de la réduction globale des émissions de la communauté européenne -j'exagère, mais à peine. En prime notre président se fendait d'un éloge dithyrambique du modèle allemand que "nous" aurions décidé de suivre à la lettre: "nous voulons tout faire comme vous" concluait-il!
Ce qui est en gros la dernière des choses à faire, et la plus grosse bourde que l'on puisse dire à nos amis Allemands lorsque l'on veut engager un dialogue constructif.
Mercredi l'Allemagne était paralysée par une grève des transports, et les statistiques officielles soulignaient que les salaires réels ont été réduits en 2007 pour la quatrième année consécutive. Un bon modèle en effet pour le président français, héraut du "pouvoir d'achat".

michel-verrier.com
prix franco-allemand du journalisme 2011, catégorie internet.

Spectacles, musiques, loisirs à Berlin

Tout ce qu'il faut savoir dans:

*Tip Berlin
*Zitty on line



Bloc Note


Histoires
en photos

Le pont Admiral, "Admiralbrücke", à Berlin Kreuzberg, le pied pour les piétons, les fleinards, la musique, les rencontres

Une super 2 cv découverte à Hambourg -la DS 19 a aussi ses adeptes, et la Renault R4 fut également une voiture-culte en 68 face à la Coccinelle, raconte die Zeit

L'ours, symbole de Berlin, vu par les sculpteurs de la planète, exposition sur les trottoirs de la ville

Einstein, un ours du souvenir, "on ne peut pas faire la paix par la force mais par la négociation".

Campagne électorale à Berlin Kreuzberg,
décolleté de Vera Lengsfeld (CDU) avec Angela: "nous avons plus à vous offrir"

Cliché moins connu: Halina Wawziniak, "die Linke", réplique qu"elle a c'qu'il faut dans le pantalon pour siéger au Bundestag"

Médecins et étudiants en colère devant la porte de Brandenbourg

Vestige du mur le long de l'exposition "Topographie des Terrors"

Le baiser "fraternel" Honnecker-Brejnev de Dimitri Vrubel re-peint sur les restes du mur de berlin

Bateau(petit) à Hambourg

Potsdam, "sans-souci", le palais du jardin de Frederic le grand ou Voltaire pris pension.

Le parc du château

L'homme sur l'eau (statue), Hambourg

Un "Beluga" avale un fuselage Airbus à Hambourg, pour l'emmener à Toulouse.

Manifestants anti-nucléaire sur les chars russes du monument du souvenir. Berlin 2009

Sortie du quart d'après midi, Volkswagen Wolfsburg.

Carrelage

Jardin à Remlingen, à deux pas du site de stockage des déchets nucléaires d'Asse II

Gendarmermarktplatz, Berlin, la plus belle place

Mur reconstitué et (fausses) croix pour ses victimes, checkpoint charlie






Par Michel Verrier journaliste à Berlin
en savoir plus

Les bons billets
à lire:

Berlin-Prenzlauer-Berg 2010, un premier mai anti-nazi (en photos) hué par les habitants du quartier,
le défilé des néos-nazis n'a pas pu finir son parcours
.


der, die, das, la journal, le voiture, la soleil et le lune.
Petites réflexions sur les traductions impossibles



Existe-t-il un racisme anti-allemand dans les collèges ou les jeunes immigrés sont la majorité?
Un "choc des cultures" contesté.



Hambourg, l'éclairant échec d'une réforme scolaire. La majorité des parents cautionne la "sélection précoce" des écoliers


L'Euro, comment Merkel est prise entre deux feux.
Les orthodoxes lui reprochent ses compromis à Bruxelles, les européens convaincus ses diktats


Lidl, salaire minimum et société à deux vitesses.
Précarité, dumping salarial, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne.


Stuttgart en révolte contre la "gare du 21 ème siècle".
Une mobilisation qui a coûté à la CDU un Land qu'elle gouvernait depuis 58 ans.


Les morts de Duisbourg ont tué la "Love Parade".
Née à Berlin avec la chute du mur elle avait redonné à l'Allemagne l'image de la jeunesse


Oskar Lafontaine, politique et religion en Allemagne.
Les super-marchés ne peuvent pas remplacer les églises.


L'Allemagne n'attire plus les immigrés.
Des jeunes turcs nés en Allemagne retournent "au pays".


Thilo Sarrazin est-il un imposteur?
Une équipe d'universitaires démonte son usage des statistiques



"L'Allemagne se liquide elle même", selon Thilo Sarrazin, record des ventes en librairie
Le livre-choc critique le poids de l'immigration



La CDU n'aura pas gouverné la Rhénanie du nord plus de cinq ans.
Elle l'avait conquise en 2005 au SPD



Le bombardement de Kunduz par la Bundeswehr en Afghanistan, poursuit le gouvernement.
Propositions d'indemnisation des victimes


Berlin les ours, les oursons, les sangliers, les Guerilla gardener.
Et les lapins dans les coins verts


Les infiltrations minent le site de stockage nucléaire d'Asse.
La mine de sel modèle est un désastre.


Les juges favorables à la notation des prof's par les élèves.
En défense du droit à la liberté d'expression



BMW et la Bavières espèrent sortir renforcés de la crise.
Après une année de creux dans les commandes.


Berlin ,les cafés fumeurs contre l'interdiction de fumer.
Comment tourner la loi anti-tabac!


Winnenden, rien ne sera plus comme avant.
Tim K. a tué neuf élèves, 3 professeurs, dans son collège


Porsche, VW, bras de fer familial.
VW rachète Porsche qui voulait acheter VW.


Les déserteurs du III Reich réhabilités.
Il a fallu 65 ans pour briser le tabou


Margot Käßman, présidente de l'église protestante.
Une femme pour la première fois à la tête de l'église réformée


L'Élysée se prend les pieds dans l'hymne allemand.
Et le confond avec le "Deutschland über alles" des nazis


retraite paisible à Stuttgart pour Martin Sandberger, criminel nazi.
Condamné à mort à Nüremberg, ses relations familiales faciliteront sa libération


Anne Frank retrouve sa famille.
Un livre écrit par son cousin Buddy Elias fait revivre sa jeunesse au milieu des siens


La politique familiale ne décolle pas.
Peut-elle donner l'envie de faire des enfants?