jeudi 27 mars 2008
Echec à Munich pour le Transrapid
Le projet futuriste n'est pas neuf en fait. Le Transrapid existe depuis des dizaines d'années. Ébauché en 1934, construit en 1968, il dispose d'une piste d'essai en Allemagne à Lathen depuis 1984. Mais du rêve à la réalité il y a un pas. La seule réalisation commerciale jusqu'ici demeure la voie qui relie la ville de Shangai à son aéroport. Le projet d'une ligne Berlin/Hambourg a finalement été abandonné. Son coût était exorbitant comparé à celui de l'aménagement des voies nécessaire pour relier les deux villes par le train à grande vitesse (ICE). Et le gain de temps aurait été minime. A l'inverse de l'ICE en effet -l'équivalent du TGV français- le Transrapid nécessite sa propre voie, sa propre logistique, et ne peut circuler sur le réseau existant.
L'avenir du Transrapid avait été assombri par l'accident qui coûta la vie à 21 personnes en septembre 2006 sur la piste d'essai de Lathen. Mais son succès commercial en Chine paraissait au premier abord prometteur, et Siemens envisageait déjà la construction d'une première voie grande distance sur le continent. Les chinois ont, hélas pour l'Allemagne, intégralement récupéré son "know-how" et présenté leur propre modèle de train magnétique, qui ressemble comme deux gouttes d'eaux au Transrapid, et devrait prendre sa place.
La liaison Münich aéroport paraissait être le dernier espoir et le cadeau d'adieu offert par le gouvernement de la CSU bavaroise à Edmund Stoiber, lors de son retrait du poste de ministre président du Land. L'opposition, le SPD qui dirige la ville de Münich, les écologistes, et l'électorat bavarois étaient quant à eux hostiles au projet, jugé trop coûteux et sans grand intérêt pour une si courte distance. Edmund Stoiber s'était lui même disqualifié en présentant son projet "10 minutes de la gare à l'aéroport", qui lui valu de multiples caricatures.
Véritable affaire d'état depuis des lustres, mythifié, érigé en symbole de la technologie allemande d'Helmut Kohl à Angela Merkel, le Transrapid en fait n'a jamais connu que des déboires. Shangai mis à part.