Règlements de comptes dans le SPD, un tabou qui ne passe pas
Par Michel Verrier, dimanche 9 mars 2008 à 15:13 :: partis :: permalien #44
Pour Dagmar Metzger, issue d'un vieille famille de la social-démocratie allemande, il est hors de question de revenir sur l'engagement pris par son parti avant le vote du 28 janvier dernier pour le renouvellement du parlement régional: ne jamais avoir recours aux suffrages du parti d'Oskar Lafontaine et Gregor Gysi. Berlinoise d'origine, Metzger explique qu'elle a dû endurer avec sa famille les séparations instaurées par le mur, par la dictature du SED, le parti d'Erich Honnecker. Son père s'était opposé à la fusion imposée dans l'ex RDA du parti socialiste et du parti communiste. Elle reste résolue à ne jamais collaborer avec « La Gauche », le parti «issu» du SED. Ypsilanti ou pas.
Un aveu qui souligne combien le « ressentiment », d'une part des Allemands de l'ouest, à l'égard de l'ex Allemagne de l'est, reste vivace. A l'ouest, pourtant, « la Gauche » n'a rien à voir avec l' «Ost-Nostalgie ». Issu du SPD ouest-allemand, le nouveau parti est emmené par son ancien président, Oskar Lafontaine. Son succès tient avant tout au rejet des réformes « du marché du travail » de l'ex chancelier Schröder par une part de l'électorat du SPD. Et mettre ses élus en quarantaine ne fait que les conforter.
Andrea Ypsilanti explique ainsi s'être résignée à rompre sa promesse pré-électorale de ne pas collaborer avec ce nouveau parti, afin de satisfaire en échange quelques unes de ses promesses de campagne. La réforme scolaire, l'abrogation de la taxe d'étude à l'université, l'instauration d'un salaire minimum, ou le développement des énergies alternatives, sont autant de questions sur lesquelles le SPD peut réunir sans problèmes les voix de la Gauche et celle des verts. Même si « se soumettre aux voix des élus de La Gauche » pour entamer ces réformes, heurte l'aile conservatrice du SPD emmenée par le vice chancelier Franz Walter Steinmeier, et Dagmar Metzger.
Samedi la direction du SPD de Hesse réaffirmait à l'unanimité sa confiance à Ypsilanti et son appui à sa nouvelle tactique d'ouverture. Damar Metzger a été mise en demeure de réfléchir jusqu'à mardi et de suivre les consignes de son parti, ou de se démettre de son mandat. Mais que fera le SPD si le remplaçant de Metzger, reprend sa ligne de conduite?
* Le président du SPD, Kurt Beck, qui soutient Ypsilanti, est resté muet depuis quinze jours pour cause de grippe virale. Son retour lundi, devant la « conférence de presse fédérale » annoncée à Berlin, est attendu comme jamais.
Pour en savoir plus voir la revue quotidienne de la presse allemande du week end
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