mardi 27 mai 2008
vendredi 9 mai 2008
Les Verts alliés à la CDU à Hambourg
Pour la première fois le parti écologiste s'allie avec la CDU au gouvernement d'un Land. Quarante ans après mai 68, la coïncidence ne manque pas de sel pour ceux qui furent les « enfants terribles » de la contestation. A l'origine les Verts de Hambourg furent constitués en 1978 pour bonne part par des militants du Kommunistiche Bund, un mouvement d'extrême-gauche. "Aujourd'hui les enfants de bonnes familles ont épuisé leur rébellion, ils rentrent au bercail», grognent les mauvaises langues, au SPD notamment.
Le parti écologiste n'en est pas vraiment à son coup d'essai. Il gouverne déjà avec les démocrates chrétiens depuis des années une ville symbole comme Francfort. A Hambourg, les deux partis sont alliés depuis des années également à la tête de plusieurs circonscriptions, dont Hambourg-Altona. Mais l'accès au gouvernement de la ville hanséatique avec le parti démocrate chrétien marque évidemment un "tournant" symbolique dans la politique des Verts allemands.
signature de l'accord de gouvernement noir-vert
A Hambourg, personne ne parle de mariage d'amour. « L'épouse est détestable, mais le mariage était inévitable », résume un militant du GAL. Mathématiquement le nouveau sénat élu le 24 février rassemble une majorité « de gauche » en fait, si l'on additionne les sièges des Verts, du SPD et du parti « la Gauche » d'Oskar Lafontaine. Mais il est hors de question pour les sociaux démocrates de s'allier avec ce dernier. Le SPD hambourgeois à la réputation d'être droitier, "aristo", conservateur. Il a dirigé longtemps le grand port allemand seul, avec les libéraux du FDP, puis avec les Verts, de 1997 à 2001. Une alliance avec un parti qui se situe à sa gauche, et flirte avec les mouvements sociaux, est pour l'instant exclu. Le sociaux démocrates sont donc condamnés à de longue années d'opposition. Vraisemblablement.
Le prédécesseur de von Beust à la tête de la ville, le social-démocrate Henning Voscherau, fait lui même l'éloge de l'alliance "noire-vert" (CDU, Grünen), qui marie selon lui le dynamisme de l'économie (CDU) et l'environnement (Verts). "Si la CDU et le Gal travaillent harmonieusement à la tête de la ville pendant quatre ans, il est certain que ce modèle peut avoir une longue vie. Son potentiel de rassemblement électoral sera difficile à dépasser. La vie ne va pas être facile pour le SPD".
pendant la campagne les Verts mènent une action contre la grande coalition de béton, SPD, CDU, et pour un gouvernement rouge-vert à Hambourg
Après avoir mené campagne pour une alliance SPD-Verts, le GAL a préféré s'entendre avec les démocrates chrétiens, pour gouverner la ville, plutôt que de se voir condamnés à l'opposition, face à une grande coalition SPD,CDU, inévitable s'il ne s'étaient pas entendus avec les démocrates chrétiens. « C'est un choix d'orientation risqué », reconnaît Anja Hadjuk cheffe des Verts de Hambourg. « Nous n'allons pas devenir un autre parti pour autant, assure sa collègue, Christa Goetsch, nous n'avons pas ravalé nos convictions». Gouverner la ville aux côtés de la CDU est la seule façon de donner un peu de couleur écologiste au développement du premier port d'Allemagne assurent-elles.
Le GAI assure même avoir trouvé dans la CDU hambourgeoise un partenaire plus ouvert, plus respectueux que le SPD. Celui-ci a la réputation d' avoir écrasé les « ministres-sénateurs » du GAL lorsqu'ils gouvernaient la ville ensemble de 1997 à 2001. Le SPD a toujours fait clairement savoir aux Verts qu'en politique il était le cuisinier et son partenaire le simple caviste, selon les termes chers à l'ex chancelier Schröder. Von Beust lui est plus coopératif, "nous faisons la cuisine ensemble", affirme-t-il lorsqu'on lui pose la question.
En 1993, Le Gal avait encore refusé de s'allier avec le SPD après avoir rassemblé plus de 13,5% des voix. Il aurait dû faire l'impasse sur leur programme, accepter les principaux axes de celui du SPD, tels que l'aménagement du port, l'approfondissement de l'Elbe, la construction d'un nouveau tunnel sous le fleuve. En s'alliant finalement quatre ans plus tard avec les sociaux-démocrates il se transformeront en fait de parti contestataire en parti gestionnaire.
Aujourd'hui les verts ont dû accepter une bonne part du menu de la CDU. L'approfondissement de l'Elbe pour les porte-containers géants, qu'ils rejetaient pendant la campagne aura bien lieu. Même s'ils ont obtenu en échange des compensations écolos. La construction de la méga-centrale au charbon de Moorburg, qu'ils refusent également sera peut être stoppée. Anja Hadjuk, ministre de l'environnement pourra envisager tous les moyens juridiques à sa disposition pour ce faire. Mais la menace d'un dédommagement dans ce cas à hauteur d'1,3 milliards d'euros pour le groupe énergétique Vatenfall pèse lourd dans la balance.
Les Verts et la CDU ont noué il est vrai un vrai compromis sur la question de l'école en allongeant de deux ans le tronc commun de l'école primaire, jusqu'à la sixième classe. Le parti écolo, hostile à la sélection précoce de rigueur à Hambourg, après quatre ans de primaire, y voit une révolution de l'éducation. L'expérience le montrera. Mais la sélection qui réserve le lycée et l'accès à l'Abitur (Bacc) puis aux études secondaires à une élite, ne s'efface pas pour autant. Les meilleurs écoles primaires travailleront de pair avec les meilleurs lycée pour rassembler les "meilleurs élèves". L'électorat de la CDU, très favorable à la sélection précoce pour les lycées, qui favorise les enfants des classes sociales aisées, s'efforcera d'y trouver son compte.
Difficile de prédire ce que pensera l'électorat écolo, du tournant vers la CDU. Les Verts faisaient pourtant encore campagne à la veille du scrutin du 24 février pour un nouveau gouvernement SPD-GAL dans la ville hanséatique.
réactions d'électeurs à Hambourg.
Le GAL a décidé « sans y être contraint de devenir le faire-valoir d'une politique conservatrice, néolibérale, sans humanisme, assène Vasco Schulz, député écolo d'une circonscription de Hambourg du parti. On perd toute crédibilité quand on a mené campagne pour chasser von Beust, pour finir par constituer un gouvernement avec lui. » Avec d'autres Verts déçus, il a décidé de rejoindre le parti « la Gauche ».
Voir également mon billet du 12/03/08: "Mariage noir-vert à Hambourg?"
jeudi 8 mai 2008
Jürgen Rüttgers, poids lourd de l'aile sociale de la CDU.
podcast de Rüttgers sur la fermeture de l'usine Nokia à Bochum. Il soutient les salariés et vitupère contre le groupe qui justifie la délocalisation de l'entreprise en Roumanie par les coûts salariaux. Alors que ceux-ci représentent 5% du coût des produits, selon Rüttgers.m>