vendredi 27 juin 2008

Chasser les anglicismes ça se fait aussi en Allemand

Klaus Wowereit se fait épingler par l'association de la langue allemande (DVS). Le maire de Berlin n'a rien trouvé de mieux à faire en effet que de lancer une campagne de pub' pour sa ville intitulée "Be Berlin" ...qui a fait se demander à bien des non-anglophones de quoi il voulait parler. Ou même s'il bégagayait carrément en Allemand: BE...BERLIN.

La présidente du Deutschen Sporthilfe à Berlin, s'est fait épingler elle pour l'utilisation de l'expression "Hall of Fame"...et même Bibel TV est de la partie, pour avoir voulu propager la "Spiritual Food" auprès des jeunes. L'an dernier le chef de la Deutsche Bahn, Mehdorn, avait été à mis l'honneur pour l'utilisation du mot "Counter", au lieu de "Schalter" -un guichet, en Allemand.

La DVS, on l'aura compris, plaide pour la non-utilisation de la langue anglaise lorsque l'on parle en Allemand. Le site de l'Observatoire européen du plurilingisme est une référence pour tous ceux qui veulent garder leurs langues vivantes.

mercredi 25 juin 2008

Turquie-Allemagne, tout le monde retient son souffle

C'est un peu un match intérieur: «d'un côté la grande et riche Allemagne, de l'autre sa première communauté immigrée, avide de bien être, mais avant tout de respect et de reconnaissance », résume le quotidien berlinois Berliner Morgenpost. Dans le nuit de samedi dernier, après « la victoire » contre la Croatie, Les Turcs de Berlin avaient pris le coeur de la capitale, et recouvert Le Kudam' -les Champs Elysées berlinois- d'une marée de drapeaux rouge, croissants et étoile blanche. Pas un(e) Allemand(e) ou presque n'était visible.

Au coeur de Berlin Kreuzberg, le petit Istamboul berlinois, la fièvre montait à nouveau hier. Le match alimentait toutes les conversations. « Pour nous c'est déjà la finale assène Akin 21 ans derrière le comptoir de son magasin qui déborde de Tea-shirt et de drapeaux aux couleurs turques. Je prie pour qu'on gagne. Si on bat l'Allemagne, je vous dit pas la fête qu'on va faire, tout le monde s'y prépare ». « Zidane aussi est pour les Turcs», glisse-t-il au passage. Si la Turquie perd, Akin aura le cafard noir et n'ira pas fêter dans la rue la victoire de l'équipe allemande, son pays d'adoption. « Ce ne sont pas tous des gentils vous savez. A Berlin est il y a beaucoup de nazis. Avec eux il risque d'y avoir de la casse ».

« Nous sommes Turcs mais nous nous sentons aussi Allemands», résume au contraire Mustafa Yildiz, président de l'association culturelle turque de l'Oranienplatz, qui conclut: « «les Turcs de Berlin gagneront de toute façon le match » qu'une équipe ou l'autre l'emporte. Une tournure un peu diplomatique, prête pour le journaliste, peut être. « J'espère bien que la Turquie va gagner, c'est ma patrie », rétorque lui Faruk.

Du côté des Allemands, Ulla, 26 ans, est enthousiaste. «  Allemagne contre Turquie, c'est génial, s'exclame-t-elle, tout le monde ne parle que de ça.» Et si son pays perd? « Et alors, c'est pas grave, c'est du football. »

C'est à Kreuzberg qu'est né en 1978 le Türkiyemspor Berlin, le club de foot symbole de l'intégration. Fondé au départ par des turcs immigrés venus de la région d'Izmir, il a rapidement dépassé ses frontières régionales, gagné en puissance, jusqu'à grimper en quatrième division. Il affrontera même Hertha, le club de Berlin, au cours d'un match historique rassemblant 12 000 spectateurs. Türkiyemspor joue aujourd'hui en « Oberliga », rassemble des joueurs de sept nationalités différentes entraînés par un Allemand. Il anime 14 équipes de jeunes, dont trois équipes de filles, récemment crées, et participe dans les écoles a des activités anti-racistes.

L'Allemagne a aujourd'hui ses stars d'origine turque. Le cinéaste Fatih Akin, qui décrocha le lion d'or à Berlin en 2004; Feridun Zeroglu, l 'écrivain; ou Cem Özdemir, député européen et leader des Grünen. Cinq députés du Bundestag sont d'origine turque, dont Lale Agkün (SPD) ou Ekin Deligöz (Grünen). Hamit Altintop, étoile du FC Bayern, né Gelsenkirchen, jouera lui dans l'équipe turque ce soir. « Je dois tout à 'Allemagne », dit-il. Mais le tricot enfilé, il ressent aussitôt « ce patriotisme », cette « appartenance à la Turquie ». « Je serais heureux que chaque fan vive le match comme une fête entre deux nations. Indépendamment du résultat c'est une chance pour l'intégration ».

L'écrasante majorité des turcs vivant en Allemagne, intégration ou pas, aura ce soir le coeur battant pour le pays de ses racines. Si la Turquie gagne, le spectacle après le match est garanti. Rappelons que les adversaires de la double nationalité -revendiquée par les Verts-, qui font la loi en Allemagne, ont obtenu que les Turcs qui accèdent à la nationalité allemande abandonnent leur appartenance d'origine et rendent leur passeport. Mais coupe-t-on ainsi les racines?

mardi 24 juin 2008

VW détrône Mercedes

Volkswagen a pris la tête du top 500 des entreprises allemande publié par die Welt on line, reléguant Daimler au second rang. Le Konzern de Wolfsburg affiche un chiffre d'affaire à trois chiffres de 108,9 milliards d'euros pour l'année 2007. Mercedes second (99,4 milliards) devance Siemens (72,4 milliards). La vente de Chrysler, ultime conséquence d'une fusion malheureuse, est la seule cause de la perte de sa première place par le groupe de Stuttgart. L'avenir n'en paraît pas moins rose pour la firme à l'étoile.

Début 2008, Mercedes avait déjà accru ses ventes de 14% sur les quatre premiers mois de l'année 2007 -de 22% même en avril 2008 sur avril 2007. Le groupe compte bien battre son record de l'année 2007 avec 1,29 millions de véhicules vendus. Son véhicule de classe moyenne, la Mercedes C, limousine et breaks, affiche une hausse des commandes de 90% sur l'année précédente. La demande s'accroît pour les modèles de luxe de la catégorie S. Même la petite Smart, longtemps déficitaire est aujourd'hui porteuse d'espoir. Livrable aux USA depuis le début de l'année, ses ventes décollent, elle sera bientôt vendue en Chine.

Mercedes reste par ailleurs la marque fétiche des allemands, selon un sondage TNS Emnid qui vient de paraître.Devant VW! Le groupe de Wolfsburg, en dépit d'une petite faiblesse en mai, a enregistré une hausse de 6,7% de ses ventes au cours des cinq premiers mois de l'année 2008, par rapport à 2007. Une hausse sensible, aussi bien sur le marché intérieur allemand (+9,2%, 218 400 véhicules) qu'en Chine ou au Brésil (+19%).
La marque a engrangé les éloges lors de la présentation du coupé Passat 4 portes, un modèle qui fait un pied de nez à Mercedes en reprenant le style du coupé CLS. Elle devrait faire un tabac avec la Scirocco, le coupé « légende » longtemps disparu du catalogue, et qui sera, sous sa nouvelle robe, disponible à partir du mois d'août chez les concessionnaires.

Des prévisions qui ne semblent rien redouter de la hausse permanente du prix du litre d'essence! Pas plus que de la future réglementations de Bruxelles limitant les émissions de CO2 à 120gr/km. Mercedes était ces dernières années le plus gros pollueur européen avec une moyenne de 188 gr/km pour sa gamme en 2006, au coude à coude avec BMW (184 gr/km), devançant largement VW (164 gr/km)! Le récent accord conclu entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy à Straubing le 9 mai dernier, devrait permettre cependant aux producteurs allemands spécialistes des gros cubes, de voir venir et de bénéficier d'une réduction "flexible" de leurs taux d'émission.

Martin Winterkorn, le président de VW n'en assure pas moins que l'avenir appartient au « courant tiré de la prise électrique ». Dieter Zetsche, le président de Daimler, annonce lui dans un entretien avec le Frankfurter Allgemeine, une voiture électrique, en petite série dés 2010. Il assure néanmoins que le moteur a essence a encore 20 à 30 ans devant lui.
Les gros constructeurs allemands ont-ils réellement l'intention de changer de politique dans les années à venir? La limitation de vitesse à 130 km/h sur les autoroutes reste pour eux par exemple -comme pour Angela Merkel- un tabou.

lundi 23 juin 2008

Iwan Demjanjuk gardien des camps de Treblinka, Solibor, Madjanek, rattrapé par la justice allemande pour son passé nazi

"John" Demjanjuk, né en Ukraine en 1920, réfugié aux USA en 1951, est soupçonné depuis des lustres d'être « Iwan le terrible », gardien du camp de concentration de Treblinka, réputé bourreau sans pareil, auteur de l'extermination de centaines de milliers de juifs. Iwan Demjanjuk de son vrai nom, 88 ans, pourrait être jugé bientôt en Allemagne. Les autorités judiciaires allemandes devraient déposer une demande d'extradition des USA dans les semaines à venir, si la cours fédérale donne leur feu vert. Un retour aux racines du crimes après plus d'un demi-siècle.

Demjanjuk avait déjà été condamné à mort en Israël en 1988, après un procès de l'horreur qui dura 17 mois, rappelant celui d'Eichman jugé et pendu en 1962. Cinq rescapés de Treblinka l'avaient formellement identifié comme étant Iwan le terrible, ce barbare nazi qui trouvait toujours le moyen de supplicier ses victimes, coupant la poitrine des femmes ou faisant violer des enfants avec un fouet, avant qu'ils soient gazés.... Puis il avait été "gracié" en 1993, en appel. Le tribunal avait des doutes sur son identité.
Des actes des services secrets soviétiques produits lors du procès, assuraient en effet qu' Iwan le terrible ne s'appelait pas Demjanjuk, mais Marchenko. Les juges israéliens estimèrent que le doute devait l'emporter. Même s'ils établirent que Demjanjuk avait bien sévi dans plusieurs camps de concentrations.
Libéré, "Iwan-John" retourna aux USA ou il vivait avec sa femme, exerçant la profession de mécanicien. Il récupéra la nationalité américaine qui lui avait été attribuée en 1958 et retirée lors de son extradition vers Israël en 1981.

Mais son passé n'allait pas cesser de le poursuivre. L'OSI, l'organisme d'investigations US chargé de poursuivre les criminels nazis réfugiés au USA, présenta en 2001 devant la justice des documents prouvant que « John » Demjanjuk, avait bien été gardien de camps à Treblinka, Solibor, et Madjanek. Contrairement à ses déclarations faites aux autorités pour obtenir le passeport US. Il affirmait alors avoir été fait prisonnier à la fin de la guerre par l'armée allemande. Condamné en 2004, sa nationalité lui fut retirée derechef en 2005. Il est en « instance d'expulsion » depuis. Ses recours successifs devant les tribunaux ont échoué les uns après les autres. Mais aucun pays ne semblait prêt à l'accueillir, jusqu'ici.

Jusqu'à ce que les autorités allemandes ne se décident à faire le pas. « Nous sommes convaincus qu'il peut être jugé en droit allemand », assure Kurt Schrimm, responsable des services d'investigation sur les crimes du nazisme de Lüdwigsbourg. La justice allemande ne doit juger que des Allemands ou des crimes commis sur le sol allemand, « mais un grand nombre des victimes de Demjanjuk venaient d'Allemagne et il a exécuté des consignes allemandes ». Son procès pourrait même faire école contre les criminels nazis non-allemands quI ont échappé à la justice mais qui, selon les lois allemandes, devraient répondre de leurs crimes en Allemagne même.

samedi 21 juin 2008

La nuit rouge du Berlin-turc

Le Kudam' -les Champs Elysées berlinois- étaient recouverts d'une marée de drapeaux rouge, croissants et étoile blanche cette nuit. Les Turcs de Berlin avaient littéralement pris le coeur de la capitale. Pas un(e) Allemand(e) ou presque.

vidéo You Tube


La veille ce sont les drapeaux noir jaune rouge qui déferlaient à la même place accompagnés de rafales de klaxon, de sonos déchainées, de hurlements et de danses de joies, après la victoire contre le Portugal et l'image de gagnante retrouvée de l'équipe nationale.
Mais la nuit rouge et turque sur le Kudam' n'est pas coutumière. Quel symbole! La pemière communauté étrangère vivant en Allemagne prenait possession des rues, des trottoirs, jusqu'au porche de l'église du souvenir, sur la place qui fait face à l'Europa center.

Des jeunes, très jeunes, des familles au grand complet , quelques rares jeunes filles et femmes portant foulard, affichaient avec fierté leurs couleurs nationales. Un jeune turc arborant le portrait du Che sur son tea-shirt rouge, cotoyait une jeune fille le corps moulé dans un drapeau turc arborant le portrait de Mustapha Kemal. Pétards; audacieux grimpeurs allant au sommet des lampadaires pour accrocher le drapeau turc; concerts de klaxon émanant des mercedes haut luxe, des voitures de sport et familiales poussives, voire de simples scooter; sonos jouant à fond la musique turque traditionnelle pour les danseuses infatigables...ce n'est il est vrai qu'une partie de la communauté turque qui avait fait le déplacement. Les familles conservatrices, islamistes étaient restées à la maison. Enfin les femmes au moins. Les hommes entre eux, regardaient souvent le match dans un club turc ou sur l'écran de télé installé à la porte de leur mosquée.

La rencontre Allemagne-Turquie mercredi sera explosive. Ses suites aussi. C'est la première fois depuis les années cinquante, je crois que les deux pays se rencontreront. Ils entretiennent une vieille relation, privilégiée, depuis des décennies, si ce n'est des siècles. La Turquie divise même l'Allemagne d'aujourd'hui. La démocratie chrétienne d'Helmut Kohl à Angela Merkel lui conteste son appartenance à l'Europe. SPD et Verts comme "la Gauche" ont l'attitude inverse. Que l'équipe turque rencontre l'allemande en demi finale de la coupe d'Europe qui se déroule en Suisse et en Autriche est un joli pied de nez dans le débat.

-"Les prochains c'est vous", m'apostrophait gentiment un jeune turc carré hier soir sur le Kudam'!
-"vous?"
-"Oui les Allemands", insistait-il avant que je ne le détrompe sur mes origines.
Que la Turquie batte l'Allemagne serait un comble. Il est sur en tout cas que les enjeux du match prochain ne sont pas simplement un score banal, avec un vainqueur et un vaincu.

lundi 9 juin 2008

Sarkzy Merkel, retrouvailles à Straubing.

Un détachement de la brigade franco allemande avait fait le déplacement pour célébrer dans la petite de Straubing les vingt ans de coopération des deux pays -un conseil militaire définit régulièrement la politique franco-allemande en ce domaine. Un symbole fort de l'engagement du couple franco-allemand, et de sa continuité au delà de ses crises coutumières. « Nous ne sommes pas simplement des amis et des alliés, nous portons une responsabilité commune au service de l'Europe », assènera Nicolas Sarkozy dans la petite ville bavaroise.

vidéo You Tube


Le soleil illuminait la place ou Merkel, Sarkozy, Fillon, iront serrer les main des spectateurs agitant avec entrain drapeaux allemands et français. Une bonne humeur qui semblait effacer la grisaille, les craintes et le pessimisme exprimées dans la presse des deux pays à la veille de la rencontre. Un conseil des ministres franco-allemand qui remplaçait celui du mois de mars, annulé pour des raisons d'emplois du temps par l'Elysée, une "légèreté" qui avait fait grincer des dents à Berlin.

En dépit des « déclarations d'amour » régulière de Sarkozy à Merkel, dont la dernière en date lors de la remise du prix Charlemagne à la chancelière le 1er mai à Aachen étonna la presse allemande, les heurts se sont multipliés depuis l'élection du nouveau président français. On n'a toujours pas digéré à Berlin "l'arrogance» traditionnelle de la "Grande nation", cette étiquette humoristique que collent volontiers les éditorialistes allemands à la république française.

Rappelons notamment: - le sauvetage des infirmières bulgares, à la barbe des responsables allemands à l'oeuvre depuis des années sur le dossier;
-les critiques régulières de Sarkozy à la politique de la banque centrale européenne -inspirée de la politique du Dmark et de la Bundesbank-, qui irritent profondément Merkel ( elle n'hésite pas à soutenir, elle, le président de la BCE, le français Jean Claude Trichet);
-La volonté de Paris de constituer à la veille du quatorze juillet, une « Union méditerranéenne » ou la France se réservait le rôle de leader, et qui faillit être la goutte d'eau de trop. Jusqu'à ce qu'Angela Merkel ne mette les pieds dans le plat, et ne fasse réintégrer l'Union made in Sarkozy dans le cadre de l'Union européenne, sous l'oeil de l'influence allemande.

Autant de frictions qui auguraient mal d'un sommet placé qui plus est à la veille du référendum irlandais, et d'une victoire possible du "non" qui risquerait de plonger à nouveau l'union européenne dans la crise dont le duo Sarkozy-Merkel l'avait tirée, avec le "traité simplifié" de Lisbonne.

Mais comme toujours ou presque: après les frictions, c'était l'heure de la réconciliation! La rencontre de Straubing se clôturait sur une nouvelle surprenant presque tous les analystes et commentateurs: « nous avons réussi une percée importante sur un dossier où nos positions étaient très éloignées", se réjouissait Angela Merkel lors de la conférence de presse commune. La France et l'Allemagne se sont accordés en effet sur l'objectif de réduction des émissions de CO2 des véhicules automobiles à 120 gramme/km en moyenne, à l'horizon 2012. Un vrai sujet de discorde entre la France et ses constructeurs de petites et moyennes cylindrées, et l'Allemagne des Mercedes, Audi, Porsche et BMW.

La réduction des émissions sera flexible en fait, selon les véhicules, et calculées sur l'ensemble de la flotte. Sinon, les grosses Mercédes et BMW, et les bolides, Porsche, Audi et autres, seraient d'ores et déjà condamnées à la casse. En faisant la moyenne des émissions au contraire, les petits qui n'émette pas plus de 100 gr au kilomètre, compenseront les émissions des gros, épargnant ainsi les plus gros pollueurs des constructeurs allemands.

« J'ai compris les soucis de l'Allemagne sur cette question, assurait hier Nicolas Sarkozy, soulignant que les deux pays arrivent à chaque fois à s'entendre. « Nous ne disons pas seulement ça marche bien. Ça marche ».
Comme pour l'Union méditerranéenne ou la politique de la BCE, il semble bien ceci dit que ce soit la France qui ait fait sur ce terrain des concessions à l'Allemagne, plutôt que l'inverse.

Note sur une anecdote:
S'adressant au mari d'Angela Merkel lors de son éloge de la chancelière à Aachen, Nicolas Sarkozy a appelé "Mr Merkel", Joachim Sauer, l'époux d'Angela. Une bourde qui a fait sourire en Allemagne. Merkel est en effet le nom du premier mari d'Angela, Ulrich Merkel, dont elle s'est séparée en 1986. Le droit du nom, différent en Allemagne de celui qui avait cours à l'époque en France -ils se sont rapprochés depuis- a fait qu'Angela, née Kassner, a conservé le nom de son premier mari. Appeler le second du nom du premier montre simplement que le président français n'a qu'une connaissance relative de l'histoire de sa partenaire allemande et de traditions qui font coutume ici.

dimanche 1 juin 2008

Importer le lait comme le pétrole?

 « Si nous ne tenons pas le coup c'est foutu assure un responsable bavarois de la fédération des producteurs de lait(BDM). Cette grève marquera notre avenir pour les vingt années à venir, et si nous perdons nous ne serons plus des paysans mais des simples esclaves au rabais. »

"Les points de vue diffèrent: la chute du prix du lait c'est bon pour nous, les consommateurs, et durs pour les paysans", la vidéo ci-dessous résume les enjeux de la grève.


Les laiteries achètent actuellement le litre entre 25 et 35 cent à la ferme, contre 42, 43 cent jusqu'en février dernier. Leurs incitations à produire plus et la hausse de 2,5% des quotas laitiers européens aurait abouti à une « surproduction » d'1 millions de tonnes de litre environ, qui a fait sévèrement chuter les cours. Au tarif actuel, les paysans qui mènent le conflit assurent qu'ils ne peuvent pas vivre décemment. La hausse de 7% des coût dans les élevages -énergie, fourrage, nourriture animale- a été parallèle en effet à la chute du prix du litre.

Une vrai ruine, selon la BDM, qui a donc décidé de prendre le taureau par les cornes. La fédération rassemble 30 000 des 110000 producteurs de laits allemands environ. Ils produisent 35 000 des 75 000 tonnes de lait livrées chaque jour. Elle revendique un prix de vente de base de 40 cent le litre aujourd'hui, « indispensable » pour que les exploitations survivent.

. La BDM s'insurge également contre le prix de vente du litre de lait qui arrive à 61 cent "au moins", dans les rayons, après voir été acheté 26 à la ferme.

Le croquis ci-dessous donne une idée de la répartition des coûts (livraison, traitement, emballage, stockage...).


Les producteurs de lait redoutent au fond les « menaces » de Lars Hoelgaard, représentant de la commission européenne, le 13 février à Bruxelles. Face à leur revendication d'un « juste prix » de vente du litre, il leur conseilla de rentabiliser leur production. «Si vous n'êtes pas capables de produire à 28 cent le litre, d'autres le feront ». Si on ne produit plus le lait dans notre pays, on l'importera comme le pétrole traduisent les paysans bavarois.
Une crainte qui, fondée ou non, résume les craintes des campagnes à l'égard de la globalisation.

80% des producteurs seraient dans le mouvement assure Romuald Schaber, président de la BDM qui prédit que les rayons des supermarchés manqueront bientôt de lait et de yaourts. Une menace qui n'impressionne pas Michael Brandl responsable de la fédération des industries du lait. « Cela signifierait que plus de 90 000 paysans suivraient le mouvement. Une blague! Et puis en cas de besoin les laiteries s'approvisionneront sur le marché européen. »

La BDM appelle donc les producteurs de lait des pays voisins à empêcher les laiteries allemandes de briser le mouvement en s'approvisionnant chez eux. La fédération fait en même temps le bras de fer avec la puissante fédération des paysans allemands, qui « laisse tomber » les producteurs de lait, selon la BDM. La grève du lait est aussi une lutte d'influence dans les campagnes.

Face aux industriels du lait les producteurs ne font guère le poids. Les super-marchés allemands, Aldi, Lidl, Edeka contrôlent 50% du marché. Les cinq plus gros industriels laitiers 50% de la distribution. Selon la fédération des industries du lait la chute des livraisons représentait seulement de 5 à 30% des besoins des laiteries mardi. Mais « Un boycott de 50% durant une semaine rendrait difficile l'approvisionnement en lait frais, reconnaît Eckard Heuser, porte parole des industriels ». Industriels et paysans ont décidé de nouer le contact pour sortir du conflit, et devraient se rencontrer ce dimanche soir à Berlin.

michel-verrier.com
prix franco-allemand du journalisme 2011, catégorie internet.

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Le pont Admiral, "Admiralbrücke", à Berlin Kreuzberg, le pied pour les piétons, les fleinards, la musique, les rencontres

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Carrelage

Jardin à Remlingen, à deux pas du site de stockage des déchets nucléaires d'Asse II

Gendarmermarktplatz, Berlin, la plus belle place

Mur reconstitué et (fausses) croix pour ses victimes, checkpoint charlie






Par Michel Verrier journaliste à Berlin
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Les bons billets
à lire:

Berlin-Prenzlauer-Berg 2010, un premier mai anti-nazi (en photos) hué par les habitants du quartier,
le défilé des néos-nazis n'a pas pu finir son parcours
.


der, die, das, la journal, le voiture, la soleil et le lune.
Petites réflexions sur les traductions impossibles



Existe-t-il un racisme anti-allemand dans les collèges ou les jeunes immigrés sont la majorité?
Un "choc des cultures" contesté.



Hambourg, l'éclairant échec d'une réforme scolaire. La majorité des parents cautionne la "sélection précoce" des écoliers


L'Euro, comment Merkel est prise entre deux feux.
Les orthodoxes lui reprochent ses compromis à Bruxelles, les européens convaincus ses diktats


Lidl, salaire minimum et société à deux vitesses.
Précarité, dumping salarial, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne.


Stuttgart en révolte contre la "gare du 21 ème siècle".
Une mobilisation qui a coûté à la CDU un Land qu'elle gouvernait depuis 58 ans.


Les morts de Duisbourg ont tué la "Love Parade".
Née à Berlin avec la chute du mur elle avait redonné à l'Allemagne l'image de la jeunesse


Oskar Lafontaine, politique et religion en Allemagne.
Les super-marchés ne peuvent pas remplacer les églises.


L'Allemagne n'attire plus les immigrés.
Des jeunes turcs nés en Allemagne retournent "au pays".


Thilo Sarrazin est-il un imposteur?
Une équipe d'universitaires démonte son usage des statistiques



"L'Allemagne se liquide elle même", selon Thilo Sarrazin, record des ventes en librairie
Le livre-choc critique le poids de l'immigration



La CDU n'aura pas gouverné la Rhénanie du nord plus de cinq ans.
Elle l'avait conquise en 2005 au SPD



Le bombardement de Kunduz par la Bundeswehr en Afghanistan, poursuit le gouvernement.
Propositions d'indemnisation des victimes


Berlin les ours, les oursons, les sangliers, les Guerilla gardener.
Et les lapins dans les coins verts


Les infiltrations minent le site de stockage nucléaire d'Asse.
La mine de sel modèle est un désastre.


Les juges favorables à la notation des prof's par les élèves.
En défense du droit à la liberté d'expression



BMW et la Bavières espèrent sortir renforcés de la crise.
Après une année de creux dans les commandes.


Berlin ,les cafés fumeurs contre l'interdiction de fumer.
Comment tourner la loi anti-tabac!


Winnenden, rien ne sera plus comme avant.
Tim K. a tué neuf élèves, 3 professeurs, dans son collège


Porsche, VW, bras de fer familial.
VW rachète Porsche qui voulait acheter VW.


Les déserteurs du III Reich réhabilités.
Il a fallu 65 ans pour briser le tabou


Margot Käßman, présidente de l'église protestante.
Une femme pour la première fois à la tête de l'église réformée


L'Élysée se prend les pieds dans l'hymne allemand.
Et le confond avec le "Deutschland über alles" des nazis


retraite paisible à Stuttgart pour Martin Sandberger, criminel nazi.
Condamné à mort à Nüremberg, ses relations familiales faciliteront sa libération


Anne Frank retrouve sa famille.
Un livre écrit par son cousin Buddy Elias fait revivre sa jeunesse au milieu des siens


La politique familiale ne décolle pas.
Peut-elle donner l'envie de faire des enfants?