Berlin Blog

La nouvelle majorité que constituent les chrétiens démocrates et les Libéraux devrait entamer les négociations d'un programme de gouvernement dés la semaine prochaine. Après quatre ans de grande coalition, une combinaison d'exception, l'Allemagne renoue donc avec les couleurs noire-jaune des gouvernements libéraux et démocrates-chrétiens classiques. L'alliance avec laquelle Helmut Kohl gouverna l'Allemagne pendant 16 ans.

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Ce billet reprend en partie l'article écrit ce soir pour "Sud Ouest" et "la Tribune de Genève".

Objectifs remplis pour Angela Merkel elle reste chancelière et pourra constituer un nouveau gouvernement avec les libéraux du FD. le SPD enregistre lui la pire débâcle de son histoire. Le grand vainqueur du scrutin d'hier est sans doute Guido Westerwelle, le président du parti libéral. L'ambiance était frénétique au siège de son parti à Berlin lorsque les pronostics ont affiché 15% environ (14,6% à l'heure ou nous bouclons). C'est «le meilleur résultat du FDP depuis la fondation de la République fédérale, rayonnait Westerwelle. Nous sommes prêt à prendre nos responsabilités au gouvernement, annonçait-il aussitôt s'adressant aux démocrates chrétiens. »
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Klaus Ernst, 54 ans, vice président du parti la Gauche d'Oskar Lafontaine, a été exclu du SPD en 2004, après trente ans de militantisme fidèle. Hostile à la politique de l'ex chancelier Schröder, il venait de constituer avec ses amis « l'alternative électorale pour le travail et la justice sociale », implanté dans les Länder de l'ouest de l'Allemagne. Le « WASG», fusionnera finalement avec le PDS, le successeur du parti communiste dans l'ex RDA de Gregor Gyzi et Lothar Bisky, pour fonder « die Linke ».

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Après quatre ans de gouvernement aux côtés du SPD, Angela Merkel est accusée, à droite, d'avoir « social-démocratisé » la CDU. La liste des est longue selon les critiques de la chancelière. Le parti démocrate chrétien aurait arrondi les angles de la politique familiale en effaçant l'idéal de la mère au foyer, selon les conservateurs. Il aurait versé dans l'étatisme en « nationalisant » les banques en crise, voire le constructeur Opel, selon les plus libéraux au sein du parti.
Il avait déjà « socialisé » la santé avec la mise en place d'un « fonds commun » qui a un air de ressemblance avec "l'assurance pour tous" chère aux sociaux-démocrates!

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Guido Westerwelle, le chef du parti libéral et Frank Walter Steinmeier, le candidat chancelier du SPD, sont les deux alliés incontournables, mais inconciliables, d'Angela Merkel pour rester chancelière Westerwelle, le président du parti libéral (FDP) a fermé la porte dimanche dernier, lors d'un congrès extraordinaire, à toute alliance avec les sociaux démocrates au lendemain du 27 septembre. Il ne rate pas une occasion d'ailleurs de se moquer de Franck-Walter Steinmeier, le candidat chancelier du SPD, qui mobilise depuis l'été ses électeurs pour empêcher un futur gouvernement Merkel-Westerwelle. Un repoussoir, selon lui, synonyme du retour du « libéralisme effréné», et du « capitalisme rapace ». Steinmeier propose pourtant en même temps -avec les Verts- de s'allier au libéraux pour mettre fin à la grande coalition au pouvoir.

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Petite, cheveux courts, visage déterminé, Renate Künast est réputée pour son franc-parler. Présidente du groupe parlementaire des Verts au Bundestag, tête de liste du parti écologiste à Berlin pour les élections du 27 septembre, elle sait manier à la fois l'ouverture et ses limites.
« Les Verts ne refuserons le dialogue avec personne au lendemain du scrutin, et si la CDU nous invite poliment nous ne refuserons pas la rencontre, souligne-t-elle. Mais nous voulons un changement écologique et social en Allemagne. Nous voulons créer des emplois dans cette voie, au lieu de faire de la politique le dos au mur comme la grande coalition SPD-CDU, et de subventionner les vieilles technologies avec des « primes à la casse »» Pas question non plus de toucher à la loi de sortie de l'atome, adoptée par le gouvernement Schröder-Fischer en 2002, Renate Künast était alors ministre de l'agriculture et de la protection des consommateurs.
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Angela Merkel et la CDU seront sans doute en tête, le soir du scrutin, le 27 septembre prochain, mais la majorité CDU et libéraux du FDP au Bundestag pour laquelle milite la chancelière et que promettaient les sondages depuis des mois, semble toujours plus fragile tout prêt du but.
Brune, cheveux courts, souriante en costume sombre, Irene 33 ans, collaboratrice d'un cabinet d'avocat à Berlin « apprécie beaucoup Angela Merkel, sa personnalité, sa façon de faire la politique ». « C'est une bonne chancelière pour l'Allemagne ». Votera-t-elle pour autant pour la CDU? Rien n'est moins sûr. elle n'a pas encore fait son choix. « Dimanche dernier dans le duel TV qui l'opposait au candidat du SPD sur les écrans de télévision, c'est Franck - Steinmeier qui a marqué les points », remarque-t-elle.

"Nous élisons la chancelière".

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Ce bloc de 1200 tonnes de béton, de 14 mètres de haut, enfoncé de 18 mètres dans le sol, devait permettre de tester la résistance du terrain à proximité de l'arc de triomphe gigantesque qu'Hitler voulait faire élever à l'extrémité de l'axe nord-sud qui devait traverser la capitale allemande, rebaptisée Germania.
A l'autre extrémité d'une avenue de 7 kms de long et 120 mètres de large, se serait dressé le palais des rassemblements du Reich un bâtiment à côté duquel le Reichstag aurait eu l'air minuscule. Ces délires architecturaux inspirés par Albert Speer, l'architecte du Fuhrer, ne verront jamais le jour.
Reste ce bloc der Schwerbelastungkörper, assemblé à l'époque par des travailleurs forcés français et qui vient d'être réhabilité et peut être visité depuis dimanche, General Pape Straße à Berlin-Tempelhof.

Ludwig Baumann, 88 ans, porte parole des déserteurs du IIIè Reich, a remporté aujourd'hui son dernier combat. Le Bundestag devrait adopter en fin d'après midi la loi abrogeant enfin les derniers jugements de la justice militaire nazie et rendre justice aux déserteurs du Reich, « traîtres à la patrie en temps de guerre », 30000 soldats et civils, dont 20000 furent exécutés.
Baumann a commencé son combat en 1942 en quelque sorte. Soldat dans la marine à Bordeaux, conscient de l'horreur de la guerre « qu'on nous faisait mener », il déserte avec un compagnon, Kurt Oldenburg. Les deux jeunes hommes veulent rejoindre l'Amérique en passant par la zone non occupée. Pincés à la frontière par une patrouille allemande ils sont jetés en prison, torturés, condamnés à mort..

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Je n'avais jamais vu l'avenue du 17 juin qui mène à la tour de Brandenbourg en traversant le Tiergarten aussi remplie de tracteurs. Même lors des manifestations de paysans à Berlin.« Atom nein Danke », non à l'atome, « Mal richtig abschalten », débrancher vraiment, Le rassemblement de samedi contre le nucléaire, et pour la poursuite de la politique de sortie de l'atome, avec quelques 50000 participants venus de toutes l'Allemagne, serait la plus grosse des manifestations anti-nucléaires depuis vingt ans.


Les 350 tracteurs venaient de la région des sites de stockage des déchets nucléaires, Gorleben, Asse, Konrad, proches de Hanovre. L'organisation par les cultivateurs d'un tel convoi à l'époque ou les « carottes sont mures », démontre l'enracinement et l'acharnement du mouvement contre la mise en service du site de Gorleben qui reste toujours en suspens, après des décennies de résistance des habitants et paysans du coin - voir dans ma revue de presse « les déchets nucléaires refont surface ».


Le SPD, le parti la Gauche, les Verts évidemment, étaient présents dans la manif'. La CDU et le FDP, Angela Merkel et Guido Westerwelle étaient les cibles des manifestants. Ils prônent toujours la mise en exploitation de Gorleben et la « sortie de la sortie de l'atome », le prolongement de l'exploitation des centrales nucléaires au delà des échéances fixées par le gouvernement de l'ex chancelier Schröder.


Mais la manifestation rassemblée à Berlin dépasse de très loin les partis. Friederike von Kirchbach, pasteur, viendra s'adresser à la manifestation au nom de l'église protestante de Berlin et du Brandebourg soulignant l'urgence de la sortie de l'atome, une énergie « qui n'est pas conciliable avec le message de la Bible ». Elle rappellera l'importance de la question de l'atome dans le vote du 27 septembre prochain, soulignant que son église demandera à chaque parti de s'engager sur ce point.
Cette manifestation montre que ce n'est pas « la renaissance du nucléaire, mais la renaissance du mouvement contre l'atome  que nous sommes en train de vivre » concluera Wolfgang Ehmke du « mouvement citoyen de Lüchow-Dannenberg, vétéran de la lutte contre la mise en service de Gorleben. « Ne faites pas confiance à la classe politique. Nous ne nous en remettons pas aux partis, nous comptons sur nos propres forces. Les prestations devront se poursuivre après le vote du 27 septembre. Si les partis tergiversent et négocient sur l'atome nous serons de nouveau présents. »

De jeunes manifestants ont pris d'assaut les chars de l'armée rouge qui délivrèrent Berlin.

Le ministre de l'environnement Sigmar Gabriel (SPD), qui soutenait la manifestation, se félicitera de son côté de son succès. Elle ne fait pas partie de la campagne officielle des élections fédérales, mais elle tombe plutôt bien pour son camp.

La CDU s'était offert un super arc de triomphe en photos à la porte de Charlottenburg à Berlin. Mais "le plus gros panneau de la campagne" devrait être démonté à la demande du conseiller d'arrondissement de la CDU! La publicité pour un parti ou une religion y est interdite par contrat signé avec la fondation de protection des monuments historiques berlinois.


Partie de la circonscription Kreuzberg-Friedrichshain, l'affiche "au dessus de la poitrine" de la candidate de la CDU Vera Lengsfeld a déjà fait, paraît-il, le tour de la planète et des unes de quotidiens. "Nous avons mieux à offrir" assure-t-elle. La photo de la chancelière lors d'un dîner de gala avait déjà fait sensation. Vera n'aurait pas consulté Angela avant de l'emprunter.

A l'assaut de sa circonscription, le député vert de Kreuzberg Christian Ströbele fait lui dans un tout autre genre. Surplombé par Marx dans le "nuage 7", il veut désarmer les marchés financiers, finir la guerre en Afghanistan, et piétine les débris des titres spéculatifs...

"Justice sociale" en panneau tout rouge, le parti la Gauche simple


Mais Halina Wawzyniak, candidate du parti, sait aussi répondre à la Vera: "le cul dans le pantalon sur les sièges du Bundestag", assène son affiche.

Le SPD nous offre une superbe image de Franck Walter Steinmeier aux côtés de la classe ouvrière, "pour un travail bien payé"

Guido Westerwelle, le président du parti libéral lui fait concurrence, dans un environnement il est vrai plus col-blanc

Angela elle propose tout bêtement de sortir de la crise "intelligemment"


Les affiches du candidat du SPD et celles de "la Gauche" ont un air de famille, en apparence au moins.

A Schöneberg, le DKP, parti communiste allemand orthodoxe, présente ses conseillers de campagne, Marx, Engels, Lenine. Staline comme Mao ont disparus. Même de l'affiche du parti marxiste léniniste allemand -sous le DKP- qui a préféré finalement Rosa Luxembourg -sans lui demander son avis d'ailleurs.