Berlin-Kreuzberg, la fête, la bière et la techno l'emportent sur les cailloux et les barricades.
Par Michel Verrier, dimanche 2 mai 2010 à 13:39 :: société :: permalien #158
la manifestation de la gauche radicale, "en finir avec le capitalisme pour en finir avec la crise..."
Il y aura bien quelques confrontations, et jets de bouteille, en fin de manifestation, avec la police. Celle-ci pratiquant avec toujours autant de finesse la politique de filtre et de bouclage des rues adjacentes lors de la dissolution de manifestation, qui enferme les manifestants dans une nasse et conduit inévitablement au face à face.
Et le feu mis à une poubelle, dont rendait compte un commentateur de la TV Berlin, n'avait rien à voir avec les flammes d'autrefois auxquelles il faisait référence.
Cette fois c'est la fête qui occupait les rues de Berlin-Kreuzberg, autour de l'Oranien straße, les technos à fond la caisse, la cuisine multi-culti, la bière et les cocktails exotiques -de quoi faire tomber en syncope des manifestants néos-nazis du matin!
Les rassemblements des "nuits des Walpurgis" traditionnelles à la veille du 1er mai, s'étaient elles aussi déroulées sans incident vraiment notable.
La manifestation contre le café-local néo-nazi "zum Henker" dans le quartier de Berlin-Schöneweide que retranscrit la vidéo de you tube, restera elle aussi « pacifique », en dépit de l'ardeur des centaines de manifestants, « autonomes », tout de noir vêtus, difficiles à distinguer des manifestants néos-nazis qui portent le même uniforme. Hormis les drapeau rouge et les slogans comme "Alerta, Alerta, Anti-fascista" -enfin certains slogans, car les manifestants néos-nazis font aussi dans l'anti-globalisation et l'anti capitalisme en ce moment.
La scène autonome berlinoise est-elle devenue pacifiste? Laissant tomber la tradition des affrontements « révolutionnaires » du 1er mai -à la différence de Hambourg ou les affrontements ont été encore violents.
Il est certain que la politique de fête du 1er mai, mise en place ces dernières années par les associations de Kreuzberg qui en avaient ras'l'bol des 1er mai du chaos jour un rôle décisif. La fête occupe la place ou se déroulaient autrefois les affrontements manifestants/police, dissuadant les manifestants les plus radicaux d'y semer le trouble. D'auntant plus qu'elle rencontre un succès énorme auprès des jeunes berlinois en quête de fête et d'alternative.
Il serait peut être prématuré de dire que Kreuzberg a tourné la page des manifestations violentes, qui remontent aux années quatre-vingt. Mais la rupture, ce premier mai, était en tout cas évidente.
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