Christian Wulff, le calme en personne
Par Michel Verrier, vendredi 2 juillet 2010 à 14:54 :: partis :: permalien #172
Face au charisme de Joachim Gauck, son concurrent, un président qui faisait rêver, Wulff a le profil d'un Allemand « ordinaire ». 51 ans, catholique, divorcé après 24 ans de mariage, remarié et père avec sa seconde femme Bettina, 36 ans, d'un petit Linus Florian, deux ans, il est souvent décrit comme « ennuyeux », manquant de punch dans ses discours il a cependant le trait d'humour facile.
Élu ministre président du land de Basse Saxe en 2003, contre Sigmar Gabriel, le président du SPD aujourd'hui, il avait dû endurer deux défaites auparavant, face à Gerhard Schröder, qui occupait ce poste avant d'être élu chancelier à Berlin.
« Cela m'a rendu coriace, dit-il ».
Tout comme Schröder, Wulff est d'origine modeste et du faire face dés l'enfance à l'adversité. Son père quitta la famille alors qu'il avait deux ans, son beau-père abandonna sa mère souffrant de sclérose en plaque. Christian Wulff devint son soutien, exerçant dés l'âge de 16 ans la responsabilité familiale à l'égard de sa petite soeur. Il avait trouvé dans les jeunesses de l'union chrétienne dés cette époque une famille de recours.
C'est aussi cette histoire personnelle qui a fait de Christian Wulff l'un des politiciens les plus populaires en Allemagne, avant que Joachim Gauck ne fassent pâlir son étoile en quelques semaines, en se présentant contre lui.
Une concurrence qui assombrit son élection. Après tout c'est vraisemblablement son adversaire qu'auraient élu les Allemands, si l'élection présidentielle n'était pas été l'apanage des 1244 délégués de l'assemblée fédérale qui rassemble les députés du Bundestag et les délégués des parlements des Länder.
Sera-t-il pour autant un président effacé ?
Il pourrait au contraire surprendre. Christian Wullf, a été le premier à confier une responsabilité ministérielle à une allemande turque de la deuxième génération, en nommant en avril dernier Aygül Özkan, ministre des affaires sociales et de l'intégration. Il a tourné ainsi une page de l'histoire de la république fédérale et de la CDU.
Il envisagerait aujourd'hui de faire de la présidence un « atelier de réflexion ». Si les pouvoirs du président allemand sont restreints en effet il doit jouer le rôle d'un éclaireur, face aux problème auxquels est confronté son pays.
Il détient aussi le pouvoir de retarder, voire de mettre en cause des lois décisives en refusant sa signature. Ce qui fut peut être la raison profonde de la démission brutale de son prédécesseur Horst Köhler, qui n'aurait pas supporté que la chancelière exige de lui qu'il donne son aval express aux dizaines de milliards de cautions destinés à stopper la crise de l'euro.
A peine élu Wulff a retrouvé sa popularité dans le premier sondage réalisé après les élections tourmentées du 30 juin. Angela Merkel, par contre, reste au plus bas.
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