Le train de déchets nucléaires bloqué par les manifestants

Les manifestants ont fini par faire craquer la police signalait à 22h30 le twitter du site on line du Tageszeitung. Le convoi de déchets nucléaires de la Hague était bloqué pour la nuit.« C'est le chaos un peu partout », avait convenu dés seize heures un porte parole de la police. « Les manifestants sont plus nombreux, plus agressifs que nous n'avions pu l'imaginer ».
Après avoir atteint Hanovre en début d'après midi, à 150 kilomètres du but, le convoi ne cessait d'être, bloqué. A Eschede les services de la voie devaient scier les rails pour détacher les tuyaux soudés par les manifestants afin de s'y enchaîner. Un transport de policiers blindé était incendié à Leitstade. « Un pas a été franchi dans la violence », constatait Konrad Freiberg, responsable du syndicat de la police. Des activistes, abrités au milieu de plusieurs milliers de manifestants balançaient des fusée éclairante sur les policiers, tandis que plusieurs centaines de militants endommageaient la voie ferrée en retirant le ballast. Les policiers utilisaient alors matraques, camions à canons à eau, gaz lacrymos, spray au poivre, pour les disperser ou se défendre.

Le porte parole de l « initiative citoyenne  de Lüchow-Dannenberg », Wolfgang Ehmke, âme de la résistance de Gorleben appelait alors les « anti-castor au calme », leur demandant de « ne pas céder aux provocations de la police ».
Samedi, la manifestation contre le site de stockage de déchets avait rassemblé 50000 personnes, du jamais vu en trente ans de résistance. Elle avait été festive, pacifique. Nombre de représentants des partis d'opposition, Verts en tête, participant au cortège.
Dimanche la protestation prit une toute autre allure.
Alors que le convoi de déchets nucléaires approchait du but, 2000 personnes se livraient à une course de cache-cache avec les policiers, autour des rails, dans la forêt de Göhrde. Plus loin, 2000 personnes bloquaient la voie à Harlingen, avec couvertures, feux de camps et victuailles pour la nuit. Un convoi de tracteurs encerclait 250 véhicules de la police dans le village, bloquant toute intervention.
La police avait envisagé vers 20 heures de déblayer la voie pour permettre au convoi d'arriver à son terminus avec une douzaine d'heures de retards. Mais les manifestants n'étaient pas prêts à céder la place, et annonçaient déjà un « petit déjeuner sur les rails ». Les policiers ne pouvaient plus entreprendre de les faire évacuer. De nuit de surcroît, la forêt qui entoure les rails permet difficilement l'accès du matériel lourd nécessaire, éclairages, canons à eaux...et selon plusieurs témoignages les policiers étaient crevés et ne disposent pas du ravitaillement alimentaire notamment qui leur est nécessaire, les tracteurs bloquant les voies d'accès. Les manifestants bénéficiaient eux au contraire des provisions, boissons et couvertures fournies par la population locale.

Le convoi était bloqué à 20 kilomètres de la gare de Dannenberg, ou les Castors devront être chargés sur des poids lourds, pour emprunter ensuite la petite route vers Gorleben, que s'apprétaient à bloquer lundi plus de 1500 manifestants.
Le mouvement anti-nucléaire ressort avec un visage rajeuni de ce week-end. Les nouvelles générations ont rejoint les vétéran, tels la famille Peters, dans le mouvement depuis 27 ans, jusqu'aux seniors comme Hartmut , 79 ans, et sa femme, 73, qui n'ont aucune intention de « raccrocher ».
Vendredi Angela Merkel s'en est pris particulièrement aux manifestants de Gorleben qui enlèvent le ballast de la voie ferré pour bloquer le convoi: «  cela n'a rien à voir avec une manifestation pacifique, c'est un acte délictueux ». Elle a également attaqué les partis d'opposition qui accusent le gouvernement d'autoriser les convois sans avoir résolu la question du stockage définitif des déchets. Le gouvernement rouge-vert du chancelier Schröder, partisan de la fin de l'atome, « ne s'est pas soucié pendant ses années d'activités de la mise en service d'un site définitif, assène-t-elle » !

ce billet reprend en partie un article écrit pour la tribune de Genève

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