Aucune centrale n'est jamais à l'abri du risque imprévu
Par Michel Verrier, vendredi 20 mai 2011 à 16:56 :: Nucléaire/Écologie :: permalien #232
Sa construction avait pourtant pris en compte le danger aérien. L'épaisse de 1,8 mètres des parois de béton et d'acier des salles des réacteurs comme celles des conteneurs du sas de sécurité (1,2 mêtres) auraient été calculée pour tenir le choc. « Je ne sais pas ce que veulent dire les experts par catégorie 3 », précisait Manfred Lang porte parole de RWE à Essen. Mais depuis la construction de la centrale, le transport aérien à évolué. Une machine comme l'Airbus A 380 par exemple n'existait pas encore lorsque les plans des blocs de réacteurs A et B ont été avalisés par les experts.
Raimund Kamm, écologiste et président de l'association « ensemble contre les sites provisoires de déchèts nucléaires », n'est guère étonné. Des tests de sécurité avaient déjà été entrepris au lendemain des attentats du 11 septembre à New York, selon lui, et l'on savait que Grundremminger n'aurait pas résister à un tel choc.Â
« Un attentat terroriste serait,  plus à redouter encore qu'un hypothétique détournement d'avion qui se terminerait sur une centrale, confie-t-il au quotidien régional Augsbürger Zeitung.  Aucune centrale allemande ne résisterait même à des armes anti-char biens choisies », selon lui.
Autant de risques qui ne font pas partie évidemment des risques « naturels » du nucléaire si l'on peut dire. Reste le « risque résiduel », celui qui provoque la catastrophe inattendue, dans un enchainement d'évènements imprévisibles. Un risque auquel les Allemands sont d'autant plus sensibles après Fukushima.
Angela Merkel expliquait elle même cette semaine dans l'hebdomadaire die Zeit voir ma revue de presse), que le risque « résiduel » était resté purement « théorique » pour elle jusqu'ici, et lui semblait exclu de surcroit « dans un pays comme le Japon, un pays industriel qui n'a rien à envier de l'Allemagne». Il ne relève plus simplement de la théorie aujourd'hui. Il n'y aura jamais de Tsunami sur le bords du Rhin ou les rives du lac de Constance. Il n'empèche. Un enchaînement d'évènements imprévu, conduisant à la catastrophe est aussi possible en Allemagne, reconnait-elle.
Un aveu qui pèsera vraisemblablement dans la décision que prendra le gouvernement le 8 juin pour fixer une date définitive d'arrêt des centrales.
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