Sarkozy et Merkel, accord total à Berlin
Par Michel Verrier, lundi 10 octobre 2011 à 10:23 :: Franco-Allemand :: permalien #260
L'objectif est ambitieux . Le président et la chancelière, sont « très conscients de leur responsabilité commune en ce qui concerne l'Europe, la stabilité de l'euro », insistera-t-elle. La couple franco-allemand veut donc contribuer par ses propositions à une réponse européenne à la crise, « globale, durable, et rapide » avant même le sommet du G 20 des 3 et 4 novembre prochain, selon les termes du président Sarkozy. Il faudra faire « un pas de plus » dans l'intégration européenne en modifiant les traités de l'Union. L'Europe ayant dû défendre l'euro alors que les « moyens de coordination économique ou l'harmonisation fiscale » indispensables, n'ont pas été « crées en même temps que la monnaie commune ».
Sur la Grèce « nous sommes également sur la même ligne », soulignera Sarkozy. Paris et Berlin attendent le rapport de la « troïka », constitué de représentants de la Banque centrale européenne du FMI et de la commission européenne qui vérifie actuellement la mise en œuvre par Athènes des mesures exigées pour accorder la nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euro. Mais Angela Merkel espérait hier soir que le texte permettra de donner le feu vert.
« Les deux grands états de la zone euro adoptent de concert une nouvelle politique dans le cadre de la crise de l'euro, commente le quotidien économique Handelsblatt . La recapitalisation des banques doit visiblement préparer une réduction sensible de la dette grecque -jusqu'à présent l'Allemagne croyait pouvoir faire face à la crise de la dette sans prendre ces mesures radicales. Les établissements financiers français seraient les premiers à être frappés par une réduction sensible de la dette grecque et nécessiteraient une injection de capitaux pour ne pas faire faillite eux même. »
En Allemagne le système bancaire n'est pas à l'abri non plus. Il est notoire par exemple que la Deutsche Bank est sous-capitalisé. Et si l'on parle beaucoup actuellement des avatars de Dexia en France, on n'a pas oublié en Allemagne que la faillite de l' »Hypo-real estate » (banque hypothécaire dont les titres étaient une référence sur le marché)a failli précipiter le système bancaire allemand dans le gouffre en 2008 .
L'attitude de Berlin vis à vis de la Grèce s'est apaisée également ces derniers jours.
Le président du parti libéral, Philipp Rösler, ministre de l'économie, s'est rendu à Athènes jeudi dernier. Il a souligné lors d'une rencontre entre managers grecs et allemands que l'Allemagne est attachée au maintien de la Grèce dans l'euro-zone. «Comprenez notre visite comme un témoignage de soutien et d'amitié a-t-il insisté ». Il sera brièvement mais chaleureusement applaudi par les entrepreneurs grecs à la fin de son discours. Même si ses déclarations sur la faillite probable de la Grèce qui avaient fait les titres de la presse allemande à la veille du vote au Bundestag sur le fond européen de stabilité de l'euro, ne sont pas oubliées.
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