Helmut Schmidt plaide pour une autre politique européenne

Assis sur son fauteuil roulant, l'oeil vif et la phrase percutante, Helmut Schmidt, 93 ans, qui reste l'homme politique le plus apprécié des Allemands a tenu hier en haleine les milliers de délégués et invités du congrès du SPD réunis à Berlin Kreuzberg jusqu'à mardi.
Dans un plaidoyer d'une heure pour l'Europe et sur les enseignements de l'histoire européenne, il a mis en garde ses concitoyens contre les conséquences de l'ultimatisme de Berlin dans la crise de l'euro. Flétrissant les "vantardises", les roulements de muscle  national- allemands  qui irritent les partenaires de l'union et conduisent à l'isolement, dans les pays de la périphérie particulièrement qui font face à la force du centre de l'Europe.
Il a fustigé, sans les nommer, les déclarations du chef du groupe parlementaire démocrate chrétien au Bundestag selon qui « on va maintenant parler allemand en Europe », le ministre des affaires étrangères qui préfèrent s'afficher médiatiquement à Kaboul ou au Caire plutôt que d'entretenir les liens politiques avec Lisbonne ou Madrid, comme la volonté de la chancelière de « protéger l'Allemagne d'une union de transferts ».
Après avoir rappelé ce que son pays ruiné après la guerre doit à ses voisins et à la solidarité atlantique, l'ex chancelier a justifié au contraire la solidarité réciproque des pays membres de l'Union. L'énorme excédent commercial de l'Allemagne est en même temps le « déficit  des autres », insiste-t-il.
Et cette atteinte à « l'idéal de l'égalité des échanges » inquiète à bon droit ses voisins, souligne-t-il.
Helmut Schmidt condamne également cette volonté de Berlin d'ériger le système économique et social de l'Allemagne, son fédéralisme, sa politique budgétaire et financière, en modèle pour ses partenaires. Une ultimatisme étrangèr, selon lui, à la continuité de la politique d'intégration européenne de l'Allemagne, d'Adenauer à Schröder en passant par Schmidt et Kohl.
D'autant que l'épargne et les coupes budgétaires imposées à la Grèce, et exigées par l'Allemagne ne seront en rien une issue, prédit-il, et conduisent au contraire à la récession, à l'expansion du chômage. C'est une « politique à la Brunning », assène froidement Schmidt, qui conduisit son pays en 1930, sous la république de Weimar, « à la déflation » et à la catastrophe que l'on sait. L'ex chancelier a souligné enfin combien les discours actuels du gouvernement sur les réformes d'avenir des traités de l'Union laissent l'Europe sans réponse face à la crise de la zone euro aujourd'hui.
Schmidt regagna sa place d'invité d'honneur sous les ovations de la salle, et alluma enfin une cigarette, son péché mignon, après être resté une heure sans fumer, "un record" selon un connaisseur.
Le congrès du SPD adoptait dans l'après midi une résolution européenne qui envisage notamment la création d'un fond européen d'amortissement de la dette des pays de la zone euro sur vingt ans, une forme d'eurobonds dont le SPD rejette la « diabolisation » actuelle par la coalition d'Angela Merkel.

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