VW, pas de courriel du chef en dehors des heures de travail
Par Michel Verrier, lundi 6 février 2012 à 23:18 :: General :: permalien #284
être joignable en tout lieu en tout temps, pèse lourd -der Spiegel-
Recevoir un mail urgent de son chef de service chez soi, après une journée « stressante », sur le Blackberry fourni par l'entreprise, n'a rien de rose. De symbole de prestige, le téléphone portable à clavier noir devient un petit instrument de torture qui vous interdit de couper le fil avec la hiérarchie après le travail. « Les nouvelles possibilités de communication sont également porteuses de dangers », souligne Heinz-Joachim Thust, membre du conseil d'entreprise de VW à Wolfsburg. « Certains chefs attendent même que les collaborateurs soient joignables en permanence et puissent recevoir des courriels même la nuit ».
L'accord concerne 1154 cadres et membres du personnel. On précise à la direction de VW qu'il ne concerne pas les «dirigeants » et les personnels non affiliés à la convention collective. Mais l'« accord Blackberry est très bien accueilli », selon Heinz-Joachim Thust et observé avec intérêt dans d'autres grandes entreprises.
"La croissance accélérée du stress au travail est une bombe à retardement sociale estime Hans-Jürgen Urban, dirigeant de l'IG Metall Berlin, un problème qu'il ne faut pas « négliger plus longtemps ». Une consultation a été organisée auprès de 3900 comité d'entreprises, 68% des réponses soulignent que le stress et la pression au travail se sont accrus depuis le début de la crise. 40% indiquent que les maladies psychiques, les dépressions, ont progressé dans les entreprises consultées.
Mais ce qui paraît être une mesure de prévention du « Burn-out » chez VW, rappelle plutôt la « carte de pointage » d'avant le tournant digital, critique Stefan Winterbauer, journaliste spécialiste des technologies de l'information du portail internet « Meedia ». Le conseil d'entreprise instaure en fait une communication à deux vitesses entre ceux qui ne sont pas « déconnectés » et restent « au courant » en permanence, et ceux qui ne peuvent plus être informé qu'aux heures de bureau.
Ceux qui sont en déplacement échappent par ailleurs temporairement à l'accord. « Il vaudrait beaucoup mieux instaurer une culture flexible permettant d'utiliser le smartphone, l'Ipad et autres, pour effectuer une part de son travail en déplacement ou chez soi via e-mail ». On économise ainsi une part de temps de présence au travail. A l'inverse l'accord VW renforce la contrainte physique des heures de bureau.
A l'inverse le groupe Atos spécialistes des technologies de l'information, des indicateurs de prévention de Tsunami à l'informatique d'entreprise, a décidé lui de supprimer totalement les e-mail internes d'ici août 2013.
Une initiative lancée en février 2011 chez Atos Allemagne, à l'initiative de Thierry Breton nouveau dirigeant du groupe de services informatiques et ancien ministre des finances français. Sur les 200 mails reçus chaque jour par les collaborateurs 10% seulement sont utiles alors qu'il faut entre 5 et 20 heures par semaine pour suivre son courrier mail et y répondre avec précision, estime-t-on chez Atos. « A moins d'effectuer tout ou partie de cette tâche après le service. « Ce qui n'est pas une solution».
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