Pour Berlin, la Grèce est un cas à part
Par Michel Verrier, mardi 14 février 2012 à 22:54 :: General :: permalien #286
même le boulanger du coin à l'esprit contestataire à Athènes, commente l'hebdomadaire Stern, et affiche une photo de Merkel en uniforme nazi
Le Dax, l'indice de la bourse de Francfort affichait hier sa plus belle croissance de début d'année depuis sa mise en service en 1988! Mais l'optimisme n'est pas de rigueur à Berlin en ce qui concerne l'avenir de la Grèce, son appartenance à la zone euro. Pour le gouvernement d'Angela Merkel, chrétiens-démocrates et libéraux, Athènes est un cas à part, différend du Portugal, de l'Espagne ou de l'Italie.
La confiance fait défaut. « Les pays qui reçoivent de l'aide comme le Portugal et l'Espagne font preuve de beaucoup plus d'engagement que leurs collègues en Grèce, assène Philipp Rösler, ministre libéral de l'économie. C'est une bonne chose que le plan ait été adopté avec une confortable majorité, mais c'est sa traduction en réformes structurelles concrètes qui sera décisive. »
Le redressement du budget, les coupes sombres qui vont avec restent pour le gouvernement allemand la saignée indispensable, l'ajustement préalable avant que les investisseurs ne reprennent confiance et que l'économie grecque reprenne du souffle. Le vote de dimanche est un pas dans la bonne direction, estimait-on au ministère des finances.
Le Bundestag doit ratifier le plan d'aide le 27 février. Ruprecht Polenz, président de la commission des affaires étrangères au Bundestag estime que le groupe parlementaire « suivra les recommandations du gouvernement ».
Mais l'ambiance était fraîche vendredi, lors de la réunion du groupe en présence de la chancelière et du ministre des finances Wolfgang Schäuble. Nombre de députés ont l'impression que l'aide à la Grèce revient à remplir un tonneau sans fond. « Je ne voterais pas pour, souligne Wolfgang Bosbach, le porte parole des députés rebelles, la Grèce n'a ni les capacités économiques, ni la compétitivité, ni l'administration efficace qui lui permette de se re-financer elle même à moyen terme ».
Plusieurs députés du parti libéral, font également part de leur doute.
Une majorité est cependant acquise. Le SPD votera le plan d'aide, même si nombre de sociaux-démocrates estiment que l'austérité unilatérale imposée à la Grèce « n'a aucun sens ».
La Grèce aurait besoin d'un plan Marshall soulignait le président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann dés le premier plan d'aide, en novembre dernier.
Ce billet reprend un article écrit pour la Croix.
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