Christian Wulff poussé à la démission après la demande de levée de son immunité par le procureur de Hanovre
Par Michel Verrier, vendredi 17 février 2012 à 00:48 :: General :: permalien #288
C'est un curieux prêt de 500000 euros, consenti par Edith Geerkens, la femme d'un homme d'affaire de ses amis, qui a déclenché les soupçons. Il a permis au président d'acheter sa maison particulière en 2008 au lendemain de son divorce, pour « refaire sa vie » avec sa seconde femme, Bettina.
Wulff avait assuré n'avoir pourtant aucune relations d'affaires avec Egon Geerkens. Les sociaux démocrates et des Verts soupçonnaient par contre celui-ci d'avoir retiré quelques avantages du service rendu officiellement par sa femme. L'affaire semblait d'autant plus trouble que Wulff avait racheté ensuite le crédit « amical », avec un second prêt avantageux, consenti par la banque du land de Bad Würtemberg à Stuttgart).
Il bénéficiait également à l'époque des largesses d'un second « tycoon » de Hanovre, Carsten Marschmeyer, qui avait financé de sa poche la pub' du livre de Wulff, publié pendant la campagne électorale en Basse Saxe.
Le président et sa femme passaient alternativement leurs vacances à l'oeil en Californie ou à Majorque chez Maschmeyer ou chez les Geerkens. Ce qui n'arrangeait rien.
Une nouvelle révélation fit l'effet d'une bombe au lendemain du 1er janvier : Christian Wulff avait tenté début décembre de retarder ou d'empêcher la publication de ces informations dans le Bild-Zeitung. Alors qu'il défendait au même moment la liberté de la presse, en visite au Quatar !
Il menaça même de « guerre » et de « poursuites judiciaires », Kai Dieckman, le rédacteur en chef du quotidien populaire lu par 12 millions d'Allemands.
Les enquêteurs de la police criminelle du Land de Basse-Saxe ont perquisitionné ensuite le 20 janvier le domicile particulier à Hanovre de l'ex-porte parole du président Wulff, Olaf Glaeseker (50), ainsi que son appartement à Berlin.
L'enquête a été élargie ces dernières semaines aux liens de Wulff avec le producteur de film David Groenewold. Celui-ci aurait pris en charge des séjours de Wulff et de sa femme à l'hôtel. Le Land de Saxe se serait de son côté porté caution en 2007 d'un prêt d'1 millions accordé à une firme cinématographique dont Groenewold est actionnaire. C'est sur cette relation que le parquet de Hanovre veut approfondir ses recherches. Autant de révélations et soupçons incompatibles avec la charge de président de la république, qui doit être la référence morale pour les Allemands.
Thomas Strobl (CDU), président de la commission des immunités au Bundestag déclarait jeudi soir à "Welt Online“, que toute demande de levée de l'immunité du président devrait être examinée, avant que la commission ne propose une décision au parlement qui tranchera. Pour le SPD : « le Rubicon est franchi et la démission de Christian Wulff est inéluctable », assène Ralf Stegner, vice-président du parti social démocrate.
Angela Merkel, jusqu'ici, a soutenu Christian Wulff, qui fut son protégé.
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