Salariés et retraités de misère du modèle allemand.
Par Michel Verrier, jeudi 15 mars 2012 à 10:09 :: General :: permalien #292
La retraite moyenne s'élevait à 1176 euros brut en 2010, mais il n'existe pas de minimum retraite en république fédérale à l'inverse de la Suisse ou de la France par exemple. La pension correspond donc strictement aux revenus perçus et peut varier en fonction du nombre d'années travaillées et du nombre de points acquis -un point équivaut à une rémunération égale au salaire moyen des salariés de l'année considérée. La pension moyenne est versée à un salarié travaillant 45 ans, rémunéré au salaire moyen. Un cas d'espèce.
« Les gens qui n'ont eu que des petits revenus toute leur vie, ou qui ont connu de longues périodes sans travail, sont donc menacés par la misère, commente Monika Queisser, spécialiste des retraites de l'OCDE ». Les femmes sont les premières touchées. Seule « une retraite minimum garantie pour un temps d'activité déterminé, permettrait de contrer cette tendance».
La mise en garde de l'OCDE se comprend d'autant mieux qu'il n'y a pas de salaire minimum non plus en Allemagne, alors que les rangs des salariés du bas de l'échelle se sont accrus de 2,3 millions depuis 1995. Un bond qui correspond à la mise en oeuvre des fameuses réformes réputées avoir ranimé la compétitivité de l'économie allemande.
Plus de 23% des salariés, 7,84 millions exactement, perçoivent moins de 9,15 euros brut de l'heure, 4,1 millions moins de 7 euros, 2,5 millions moins de six euros, et 1,4 millions n'atteignent même pas 5 euros, selon l'étude que vient de publier l'institut du travail de l'université de Duisbourg-Essen!
On imagine les retraites qui les attendent demain. Elles cumuleront les effets de l'absence de minimum retraite et de salaire minimum.
Des chiffres qui effacent définitivement, l'image de l'Allemagne riche et solidaire.
Ce billet reprend en partie un article publié dans 24 heures et la tribune de Genève.
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