France-Allemagne, la Verfassungsschutz et la DRCI
Par Michel Verrier, mercredi 11 juillet 2012 à 17:06 :: General :: permalien #311
L'Allemagne découvre ainsi quotidiennement la faillite de ses services de renseignements intérieurs (Verfassungsschutz) par le biais de la commission d'enquête parlementaire instaurée pour faire la lumière sur les crimes de la NSU.
« Consultez les rapports de l'époque », réplique-t-il même à une député du parti die Linke qui lui demande pour la cinquième fois de résumer le développement des milieux d'extrême droite en Thuringe lorsque se constitua l'organisation criminelle.
Il ne se rappelle même pas d'ailleurs qui lui transmis la notification écrite de sa nomination dans la soirée qui suivit sa désignation au cours de l'été 1994 et a cette réplique: « il faisait noir et j'étais saoul ».
« Catastrophique, grotesque », commentent des députés membres de la commission d'enquête qui ont entendu également des subordonnés de Roewer détailler le chaos qui régnait dans ses services, tandis que le président de la Verfassungschutz faisait du vélo dans les couloirs de son étage ou festoyait le soir en nombreuse compagnie féminine, s'entretenant avec ses subordonnés de leurs indicateurs en citant leur identité aux quatre vents.
Rheinhard Boos, président de la Verfassungsschutz de la Saxe voisine, ou le trio nazi vécu pendant des années dans la clandestinité sans être inquiété, vient lui de donner sa démission. Marcus Ulbig, ministre de l'intérieur du Land, a révélé que de nouveaux protocoles d'écoutes téléphoniques datant de 1998 viennent d'être découvert, alors que toutes les pièces du dossier NSU étaient supposés connues.
Le président fédéral de la Verfassungsschutz, Heinz Fromm, rappelons le a démissionné quant à lui parce que des dossiers concernant l'affaire ont été passés à la broyeuse, par ses subordonnés, peu de temps après la découverte du trio clandestin et la mort des deux tueurs (voir le billet précédent sur mon Blog). Si les services allemands ne peuvent en aucun cas servir de modèle à la France -contrairement eau refrain en usage-, l'exemple de la commission d'enquête du Bundestag pourrait par contre faire école. Une commission parlementaire permettrait peut être de comprendre comment Merah est passé entre les mailles du filet .
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