Basse-Saxe: l'opposition SPD-Verts l'emporte d'un siège après une nuit de suspens.
Par Michel Verrier, lundi 21 janvier 2013 à 10:54 :: General :: permalien #328
David McAllistair (CDU) le ministre président sortant est donc battu, même si son parti devance le SPD (36%, contre 32,6%). La défaite est courte mais néanmoins cuisante pour la chancelière qui perd un Land de plus après Hambourg, la Rhénanie du nord, le Bad Würtemberg, le Schleswig Holstein.
Le scrutin confirme une fois de plus que la popularité personnelle de la chancelière dans les sondages, à laquelle ne cessent de se référer nombre de commentateurs, est un indicateur trompeur... On pourrait d'ailleurs multiplier les exemples. Schröder devançait sur ce plan Merkel aux élections de 2005, et il fut battu. McAllistair devançait lui largement son adversaire du SPD Stephan Weil dans les derniers sondages simulant l'élection du ministre-président au scrutin direct -et Peer Steinbrück l'actuel candidat chancelier du SPD devançait lui aussi Jürgen Rüttgers, son adversaire démocrate chrétien, qui lui infligea une défaite en Rhénanie du nord Westphalie en 2005.
En Allemagne on vote en effet pour les partis. Et dans les Länder les questions cruciales qui conduisent les électeurs à faire leur choix sont par exemple celles de l'éducation, de l'école. Le SPD et les Verts emportent les élections depuis ces dernières années face au démocrates chrétiens et aux libéraux parce qu'ils remettent en cause de fait le système scolaire allemand élitaire que défendent la CDU et les Verts, basé sur la sélection précoce sur la base des notes scolaires (à 8, 9 ans).
Un système dont un nombre croissant de parents dans les couches populaires notamment, n'acceptent plus la rigidité. Le collège unique jusqu'à 14,16 ans défendu par les Verts et le SPD -au sein duquel on retrouve différentes filières- a leur préférence parce qu'il leur semble respecter une égalité des chances que refuse le système actuel aiguillant leurs enfants dans trois catégories d'établissements différents selon les notes dés la troisième année d'école primaire et réservant l'accès au lycée préparant au bac/maturité à l'élite. Le SPD et les Verts abrogent par ailleurs dans les Länder la taxe d'étude instaurée par la CDU et les libéraux dans les universités, dont les étudiants issus des couches populaires subissent le plus les inconvénients. Cette question clé des scrutins régionaux n'est pas aussi décisive cependant dans les élections fédérales car ce sont les Länder qui restent les maitres de leur politique d'éducation. La politique face à la crise, l'Euro, le chômage sont par contre des questions clés pour l'élection de septembre prochain sur lesquelles le SPD et les Verts n'ont pas l'avantage sur la CDU, comme c'est le cas en ce qui concerne la politique scolaire.
Pour Angela Merkel c'est un avantage évidemment. Mais les élections de ce dimanche montrent une fois de plus que l'on aurait tout à fait tord de considérer sa victoire comme déjà assurée, quels que soient les sommets qu'atteignent ses scores de popularité.
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