Affaire Cahuzac, les allemands ont aussi leurs "casseroles"
Par Michel Verrier, vendredi 5 avril 2013 à 14:30 :: General :: permalien #331
Steinbrück rend visite à Hollande, la rencontre des "sozis" à problèmes,
selon le quotidien économique Handelsblatt
La rencontre de Peer Steinbrück et François Hollande ce vendredi à Paris ne pouvait guère se dérouler dans de pires conditions pour les deux hommes. Le candidat chancelier social démocrate est au plus bas dans la cote des sondages avec 32 %, face à Merkel impériale, 68 %. Et le chaos qui règne en France au lendemain de l'affaire Cahuzac ne risque pas de le faire remonter dans l'estime des électeurs, au contraire. Steinbrück n'est pas non plus un cadeau pour Hollande.
Comme Cahuzac (!), il s'était fait lui aussi une réputation de chasseur impitoyable des habitués des oasis fiscaux, en menaçant même d'envoyer « la cavalerie » en Suisse pour y faire la chasse aux comptes bancaires illicites des contribuables allemands.
En Allemagne ou l'image de Hollande s'est évidemment encore dégradée au lendemain de l'affaire Cahuzac, on observe tout de même une certaine « retenue ». Et le cas Steinbrück n'en est pas la seule cause.
Angela Merkel et son parti on connu également ces dernières années quelques mésaventures entamant sérieusement la confiance de leurs électeurs. Il suffit de lire les commentaires au bas des articles des médias "on line" allemands relatant les démêlés du président Hollande avec son ministre du budget pour s'en convaincre. Les lecteurs y rappellent notamment que Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand traine lui aussi toujours une casserole financière, un rôle jamais éclairci dans la fameuse affaire des caisses noires de la CDU. Un « don » de 100000 Dmarks notamment dont il n'a jamais pu se souvenir de l'origine.
Les fonds secrets du parti démocrate chrétien, dont Helmut Kohl ne voulut jamais révélé l'origine, ce qui endommagea a jamais l'image du chancelier de l'unification, avaient été mis à l'abri eux aussi en Suisse -ou au Liechenstein.
Quant à la chancelière elle a dû à deux reprise se séparer de ministres dont les malversations avaient été mises à jour par les chasseurs de plagiat, qui font des ravages sur Internet. Karl Theodor zu Guttenberg, ministre de la défense et Anette Schavan, ministre de l'enseignement. ont été accusés l'un et l'autre d'avoir triché en pratiquant le copier collé tout sans révéler leurs sources, pour obtenir leur titre de docteurs de l'université. L'un et l'autre on nié, avant de se voir retirer leurs titres par les universités concernées. Guttenberg en décembre 2011 et Schavan en février 2013. Certes le délit n'est comparable à celui de Cahuzac.
Mais l'image morale des politiques en Allemagne n'en est pas sorti indemne. A fortiori lorsque la ministre de l'éducation elle même, pilier de la démocratie chrétienne, s'est retrouvée la première accusée.
Commentaires
1. Le vendredi 5 avril 2013 à 14:32, par Michel Verrier
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