Obama un discours qui ne marquera pas Berlin
Par Michel Verrier, jeudi 20 juin 2013 à 21:38 :: General :: permalien #338
Autour du quartier, passants et curieux étaient rares. Il n'y avait même pas un écran pour suivre le discours. Des véhicules blindés sécurisent le Ritz-Carlton ou la famille Obama était descendue.
Parmi les invités « filtrés », deux cent jeunes du collège John F Kennedy étaient radieux. David Knutson, président des démocrates de Berlin avait reçu lui seulement lundi son invitation -l'ambassade US a fait pression sur les autorités allemandes pour élargir l'audience.
Obama déridera l'assistance d'entrée de jeu. Après avoir remercié la chancelière pour son accueil et insisté sur l'exemple de sa vie « d'enfant de l'est devenue le leader de l'Allemagne réunifiée», il poursuivra : « comme je l'ai dit, Angela et moi ne ressemblons pas vraiment aux leaders allemands et Américains précédents ». Merkel a rit, comme la foule.
Puis il remerciera Wowereit pour la chaleur de l'accueil, poursuivant « c'est si chaud que je vais tomber la veste, et chacun est libre de faire comme moi ». Mais on attendra en vain, la « phrase pour les livres d'histoire ». Obama reprendra simplement celle de JF Kennedy « Ich bin ein Berliner », le 26 juin 1963, quand la chute du mur paraissait un rêve.
Il soulignait hier « être venu à Berlin pour dire que la satisfaction de soi n'est pas le caractère des grandes nations ». Et si les « menaces d'aujourd'hui ne sont pas si pressantes qu'elles l'étaient il y a cinquante ans, le combat pour la liberté et la sécurité et la dignité humaine se poursuit », comme du temps de Kennedy.
Obama citera la lutte contre le terrorisme, contre la misère, contre la discrimination raciale ou sexuelle, contre l'homophobie, contre le réchauffement climatique ou la menace nucléaire. Vaste programme pour 28 minutes. Sa proposition la plus concrète de réduction d'un tiers de l'arsenal des ogives nucléaires a cependant essuyé aussitôt le refus de la Russie.
Sa promesse de faire plus pour la fermeture de Guantanmo a été applaudie à Berlin, mais son engagement à multiplier les efforts « pour ralentir le changement climatique », laisse les Allemands sceptique, car les USA parient sur le gaz de schiste. Et le programme de surveillance électronique de la NSA les inquiète, même si « on ne fouille pas dans les mail ordinaires des citoyens a tenté de rassurer Obama, soulignant les vies qui peuvent être sauvées grâce à ces mesures.
Que restera-t-il de son discours ? De Kennedy à Reagan, ses prédécesseurs ont laissé la marque d'un seul discours berlinois. Obama, a tenu probablement à tord à en faire un second.
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