Obama un discours qui ne marquera pas Berlin

Le discours du président US hier à Berlin devant un public choisi, manquait du charisme d'Obama candidat en 2008, promettant « yes we can » devant 200000 berlinois Cette fois il a fait court, pour sa seconde visite dans la capitale allemande. A 15h58, après 28 minutes de discours, la veste sur l'épaule, il a rejoint Angela Merkel vêtue d'orange, et Klaus Wowereit, le maire de Berlin, sur le podium. Sans bain de foule, après quelque gestes de la main il a quitté la Parizer Platz ou se dresse la porte de Brandebourg. L'immense avenue du 17 juin qui y fait face était déserte. Il y a cinq ans, elle était au contraire bourrée de monde. 2000000 berlinois étaient venus écouter le candidat Obama, avec son slogan fétiche, « Yes we can ». « C'était presque une messe, se rappelle Klaus Wowereit».
Hier le président des USA a parlé pour le happy few. 6000 personnes avaient été invitées à l'entendre, 4500 seulement, on fait le déplacement dans un périmètre « bouclé ». Anne, 25 ans, n'en était pas et regrettait cette ambiance « stérile ». Son mari qui travaille dans une ambassade a été invité lui sur la Pariser Platz ou il devait arriver dés 11h30, pour raisons de sécurité, faisant le queue aux points d'eau fraîche. Il faisait 33°.
Autour du quartier, passants et curieux étaient rares. Il n'y avait même pas un écran pour suivre le discours. Des véhicules blindés sécurisent le Ritz-Carlton ou la famille Obama était descendue.
Parmi les invités «  filtrés », deux cent jeunes du collège John F Kennedy étaient radieux. David Knutson, président des démocrates de Berlin avait reçu lui seulement lundi son invitation -l'ambassade US a fait pression sur les autorités allemandes pour élargir l'audience.
Obama déridera l'assistance d'entrée de jeu. Après avoir remercié la chancelière pour son accueil et insisté sur l'exemple de sa vie « d'enfant de l'est devenue le leader de l'Allemagne réunifiée», il poursuivra : « comme je l'ai dit, Angela et moi ne ressemblons pas vraiment aux leaders allemands et Américains précédents ». Merkel a rit, comme la foule.
Puis il remerciera Wowereit pour la chaleur de l'accueil, poursuivant « c'est si chaud que je vais tomber la veste, et chacun est libre de faire comme moi ». Mais on attendra en vain, la « phrase pour les livres d'histoire ». Obama reprendra simplement celle de JF Kennedy « Ich bin ein Berliner », le 26 juin 1963, quand la chute du mur paraissait un rêve.
Il soulignait hier « être venu à Berlin pour dire que la satisfaction de soi n'est pas le caractère des grandes nations ». Et si les « menaces d'aujourd'hui ne sont pas si pressantes qu'elles l'étaient il y a cinquante ans, le combat pour la liberté et la sécurité et la dignité humaine se poursuit », comme du temps de Kennedy.
Obama citera la lutte contre le terrorisme, contre la misère, contre la discrimination raciale ou sexuelle, contre l'homophobie, contre le réchauffement climatique ou la menace nucléaire. Vaste programme pour 28 minutes. Sa proposition la plus concrète de réduction d'un tiers de l'arsenal des ogives nucléaires a cependant essuyé aussitôt le refus de la Russie.
Sa promesse de faire plus pour la fermeture de Guantanmo a été applaudie à Berlin, mais son engagement à multiplier les efforts « pour ralentir le changement climatique », laisse les Allemands sceptique, car les USA parient sur le gaz de schiste. Et le programme de surveillance électronique de la NSA les inquiète, même si « on ne fouille pas dans les mail ordinaires des citoyens a tenté de rassurer Obama, soulignant les vies qui peuvent être sauvées grâce à ces mesures.
Que restera-t-il de son discours ? De Kennedy à Reagan, ses prédécesseurs ont laissé la marque d'un seul discours berlinois. Obama, a tenu probablement à tord à en faire un second.

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