samedi 24 avril 2010
Merkel et la Grèce, pocker gagnant ou perdant?
* Elle ne veut pas apparaître comme celle qui fait payer aux contribuable allemand les fantaisies budgétaires d'Athènes, à la veille des élections du 9 mai en Rhénanie du nord-Westphalie.
* Elle veut neutraliser la pression des marchés, désarmer à terme les spéculateurs en les laissant dans l'inconnu sur la question de savoir si l'UE sauvera financièrement la Grèce ou non. Elle applique le principe de "distinctive ambiguity", selon les termes du Financial Times deutschland, en entretennant volontairement une impression d'indécision. Une tactique mise à l'honneur par les experts de la chancellerie -et qui renforce au contraire la spéculation contre Athènes selon les spécialistes.
* En maintenant l'inconnu sur son aide, l'Allemagne veut enfin exercer une pression durable sur la Grèce, la contraindre à une discipline budgétaire de fer. Céder trop tôt serait donner le mauvais signal à Athènes et aux « suivants » sur la liste des états en déficit accusé, le Portugal, l'Espagne, l'Italie.
Les médias, les analystes s'interrogent aujourd'hui sur la validité de cette politique qui a valu à Angela son surnom de « madame non », remplaçant celui de « miss Europa... ». L'opinion aussi.