lundi 17 décembre 2007
Il est douteux que Nicolas Sarkozy invite un jour le Dalaï Lama à l'Elysée, comme Angela Merkel l'a fait à Berlin, à la chancellerie. A l'inverse il est peu probable que la chancelière invite le guide libyen Kadhafi à planter sa tente à Berlin! Berlin et Paris semblent plus éloignés que jamais dans le domaine de la politique étrangère. A Lisbonne, au sommet rassemblant Européens et Africians, Sarkozy a même pris ouvertement ses distances à l'égard des critiques virulentes de Merkel au Zimbabwe de Mugabe, qui ont heurté les états africains. La diplomatie des droits de l'homme de la chancelière, qui n'épargne pas non plus la Russie voisine de Poutine, se heurte en Allemagne aux critiques du SPD et du patronnat allemand. Car elle a tend les relations avec la Chine et complique la tâche des hommes d'affaires qui veulent investir à Pékin! La politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy de son côté s'est fait ridiculiser par le show Kadhafi à Paris, et ne grandit pas l'image du président français.
Résultat: la France amasse certes des contrats de Pékin à Tripoli, en pratiquant une politique à l'opposé de celle de la chancelière, championne des droits de l'homme. Mais cela influera-t-il en fin de compte sur les influences respectives des deux pays dans les régions du monde concernées? Face au poids de l'industrie allemande, championne à l'exportation, la "real politique" à la française est elle sur le long terme le bon marketing? Les gains encaissés compensent-ils les dégâts infligés à l'image de la France? L'influence de l'Allemagne à l'étranger, dont le commerce et les exportations sont l'un des vecteurs, souffre-t-elle réellement de la rigueur de Merkel à l'égard des droits de l'homme? Ou bien ses exigences renforcent elle au contraire sa stature?
samedi 1 décembre 2007
L'Allemagne observe attentivement ce qui se passe en France. Les affrontements de Villiers le bel, comme la grève des chemins de fer. Selon le quotidien libéral Frankfurter Allgemeine: Sarkozy avait compté sur la croissance pour renforcer la confiance dans son pays. La crise financière a trompé ses attentes. Sarkozy vient de passer sous la barre des 50%, alors que les épreuves sont à venir. Il n'a pas de potions magiques, et sa politique: plus de marché et plus d'état ne sortira pas la France de sa crise selon la Faz.