Je n'avais jamais vu l'avenue du 17 juin qui mène à la tour de Brandenbourg en traversant le Tiergarten aussi remplie de tracteurs. Même lors des manifestations de paysans à Berlin.«
 Atom nein Danke », non à l'atome, «Â
Mal richtig abschalten », débrancher vraiment, Le rassemblement de samedi contre le nucléaire, et pour la poursuite de la politique de sortie de l'atome, avec quelques 50000 participants venus de toutes l'Allemagne, serait la plus grosse des manifestations anti-nucléaires depuis vingt ans.
Les 350 tracteurs venaient de la région des sites de stockage des déchets nucléaires, Gorleben, Asse, Konrad, proches de Hanovre. L'organisation par les cultivateurs d'un tel convoi à l'époque ou les « carottes sont mures », démontre l'enracinement et l'acharnement du mouvement contre la mise en service du site de Gorleben qui reste toujours en suspens, après des décennies de résistance des habitants et paysans du coin -
voir dans ma revue de presse « les déchets nucléaires refont surface ».
Le SPD, le parti la Gauche, les Verts évidemment, étaient présents dans la manif'. La CDU et le FDP, Angela Merkel et Guido Westerwelle étaient les cibles des manifestants. Ils prônent toujours la mise en exploitation de Gorleben et la « sortie de la sortie de l'atome », le prolongement de l'exploitation des centrales nucléaires au delà des échéances fixées par le gouvernement de l'ex chancelier Schröder.
Mais la manifestation rassemblée à Berlin dépasse de très loin les partis.
Friederike von Kirchbach, pasteur, viendra s'adresser à la manifestation au nom de l'église protestante de Berlin et du Brandebourg soulignant l'urgence de la sortie de l'atome, une énergie « qui n'est pas conciliable avec le message de la Bible ». Elle rappellera l'importance de la question de l'atome dans le vote du 27 septembre prochain, soulignant que son église demandera à chaque parti de s'engager sur ce point.
Cette manifestation montre que ce n'est pas « la renaissance du nucléaire, mais la renaissance du mouvement contre l'atome que nous sommes en train de vivre » concluera Wolfgang Ehmke du « mouvement citoyen de Lüchow-Dannenberg, vétéran de la lutte contre la mise en service de Gorleben. « Ne faites pas confiance à la classe politique. Nous ne nous en remettons pas aux partis, nous comptons sur nos propres forces. Les prestations devront se poursuivre après le vote du 27 septembre. Si les partis tergiversent et négocient sur l'atome nous serons de nouveau présents. »
De jeunes manifestants ont pris d'assaut les chars de l'armée rouge qui délivrèrent Berlin.
Le ministre de l'environnement Sigmar Gabriel (SPD), qui soutenait la manifestation, se félicitera de son côté de son succès.
Elle ne fait pas partie de la campagne officielle des élections fédérales, mais elle tombe plutôt bien pour son camp.