lundi 16 novembre 2009

Sigmar Gabriel s'engage à ranimer un SPD en coma profond

Élu avec 94% des suffrages par les 525 délégués réunis à Dresde ce week-end, le nouveau président du SPD, Sigmar Gabriel, 50 ans, hérite d'un parti en ruine. Imposant, percutant, parfois jovial, Sigmar Gabriel, a conquis des troupes déboussolés, amères, qui tirent un bilan souvent négatif de onze ans de participation de leur parti au pouvoir. Il a promis de remonter la pente, après la défaite enregistrée lors des dernières élections fédérales, avec 23% des suffrages.
C'est une « débâcle effrayante » selon les termes du président sortant, Franz Müntefering, qui sera ovationné debout, longuement, après son discours d'adieu. Les quatre premiers intervenant, prenant immédiatement la parole après lui, réduiront pourtant à un tas de décombres la politique qu'il incarne, depuis l'élection de Schröder en 1998, avec Franck Walter Steinmeier. Le candidat chancelier malheureux du SPD face à Angela Merkel, en septembre dernier, est aujourd'hui président du groupe parlementaire social démocrate au Bundestag, Porte-parole de l'opposition au nouveau gouvernement d'Angela Merkel, ils est en quelque sorte numéro deux du parti,
Le premier orateur, un bavarois, assénera qu'il existe deux mondes au SPD. Celui de la direction du parti qui décide de la politique et celui de la base qui en fait les frais. Il en va ainsi de la réforme dite « Harz IV » par exemple, qui a réduit considérablement les prestations des chômeurs. Bilan de la distance qui sépare ces deux planètes: en dix ans de gouvernement, le SPD a perdu la moitié de ses électeurs et 400000 membres.
Le second orateur, un bavarois lui aussi, soulignera que le parti a perdu toute culture associant ses membres à l'élaboration de sa politique. Tandis que le troisième, venu de Rhénanie du nord, député au Bundestag, décrira des dirigeants incapables de s'apercevoir qu'ils se trompent et de redresser la barre avant d'aller droit au mur.
Quatrième intervenante, Ursula Engelin-kiefer, porte-parole respectée du mouvement syndical, finira de planter le décor d'un parti en ruine en retraçant comment le SPD s'est « distancié des travailleurs » dont il se dit le porte parole. Perdant ainsi leurs suffrages. La réforme de la retraite à soixante sept ans, impulsée par Müntefering alors ministre du travail du gouvernement Merkel, aura été, selon elle, le coup fatal.
Les intervenants qui se succédèrent ensuite reprirent en grande majorité ces reproches.
On avait parfois l'impression d'entendre mot pour mot les critiques qu'adresse Oskar Lafontaine à la politique de son ancien parti! Ceux qui tentèrent de faire la part des choses, de tirer un bilan plutôt positif de la politique gouvernementale du SPD depuis Schröder argumentaient essentiellement sur trois points. La crise et les défaites des sociaux-démocrates sont un phénomène européen.
Les électeurs qui se sont détournés du SPD ont aussi bien voté à droite, pour la CDU et le FDP, qu'à gauche pour die Linke.
Les mesures prises par l'ex chancelier Schröder pour la réforme du marché du travail visaient à relancer l'emploi et y sont parvenues, en partie au moins.
Franck-Walter Steinmeier, interrogé par la presse, reprendra quant à lui, imperturbable, la défense de la politique dont il fut l'un des auteurs et l'un des concepteurs aux côtés de Gerhard Schröder. Ignorant avec superbe la litanie des critiques des délégués de la base de son propre parti.
Dans son discours d'intronisation, Sigmar Gabriel devait conquérir lui les délégués du congrès, qui devaient l'élire ensuite au poste de président du SPD. Il ne pouvait donc en aucun cas faire la sourde oreille à leurs critiques.
Il a donc voulu démonter définitivement le mécanisme qui a enclenché la débâcle du parti social-démocrate, faisant un sort au « nouveau centre », le « neue Mitte », cher au chancelier Schröder, et dont la conquête lui aurait permis de vaincre Helmut Kohl.
Un centre sociologiquement inexistant, selon Gabriel, et dont la quête a conduit le SPD à rogner les angles de son programme social, pour ne pas effrayer le « neue Mitte » justement.
Le parti a ainsi affadi son programme, mis de l'eau dans son vin pourrait on dire. Et au lieu de conquérir l'hypothétique « neue Mitte », de le convaincre avec des idées de gauche, le SPD a perdu une bonne part de sa base dans les rangs des salariés, sans rien conquérir de stable « au centre ». Un bilan qui ne manque pas de pertinence.
Pour remonter la pente, estime Gabriel, le SPD devra convaincre à nouveau que le concours de tous, à fortiori de ceux qui vivent mieux que les autres, « chacun à la mesure de ses moyens», est indispensable pour tisser la solidarité nécessaire au bien être de chacun. Il devra reconquérir l'opinion au centre à partir de la gauche.

Un discours qui donnera aussitôt des ailes aux « Jusos », les jeunes du SPD, qui feront adopter avec une majorité écrasante par le congrès un texte en faveur de la « ré-instauration de l'impôt sur la fortune »!
Un amendement que la direction du parti souhaitait éviter justement, Franck Walter Steinmeier en tête. Et qu'elle devra finalement accepter, à contre-coeur. Mais « l'incident » est plus que révélateur alors que Sigmar Gabriel s'est engagé à démontrer aux électeurs que le « nouveau » SPD n'est plus celui qui les a déçu.

Voir également ma revue de presse, changement de capitaine sur le pont du SPD.

michel-verrier.com
prix franco-allemand du journalisme 2011, catégorie internet.

Spectacles, musiques, loisirs à Berlin

Tout ce qu'il faut savoir dans:

*Tip Berlin
*Zitty on line



Bloc Note


Histoires
en photos

Le pont Admiral, "Admiralbrücke", à Berlin Kreuzberg, le pied pour les piétons, les fleinards, la musique, les rencontres

Une super 2 cv découverte à Hambourg -la DS 19 a aussi ses adeptes, et la Renault R4 fut également une voiture-culte en 68 face à la Coccinelle, raconte die Zeit

L'ours, symbole de Berlin, vu par les sculpteurs de la planète, exposition sur les trottoirs de la ville

Einstein, un ours du souvenir, "on ne peut pas faire la paix par la force mais par la négociation".

Campagne électorale à Berlin Kreuzberg,
décolleté de Vera Lengsfeld (CDU) avec Angela: "nous avons plus à vous offrir"

Cliché moins connu: Halina Wawziniak, "die Linke", réplique qu"elle a c'qu'il faut dans le pantalon pour siéger au Bundestag"

Médecins et étudiants en colère devant la porte de Brandenbourg

Vestige du mur le long de l'exposition "Topographie des Terrors"

Le baiser "fraternel" Honnecker-Brejnev de Dimitri Vrubel re-peint sur les restes du mur de berlin

Bateau(petit) à Hambourg

Potsdam, "sans-souci", le palais du jardin de Frederic le grand ou Voltaire pris pension.

Le parc du château

L'homme sur l'eau (statue), Hambourg

Un "Beluga" avale un fuselage Airbus à Hambourg, pour l'emmener à Toulouse.

Manifestants anti-nucléaire sur les chars russes du monument du souvenir. Berlin 2009

Sortie du quart d'après midi, Volkswagen Wolfsburg.

Carrelage

Jardin à Remlingen, à deux pas du site de stockage des déchets nucléaires d'Asse II

Gendarmermarktplatz, Berlin, la plus belle place

Mur reconstitué et (fausses) croix pour ses victimes, checkpoint charlie






Par Michel Verrier journaliste à Berlin
en savoir plus

Les bons billets
à lire:

Berlin-Prenzlauer-Berg 2010, un premier mai anti-nazi (en photos) hué par les habitants du quartier,
le défilé des néos-nazis n'a pas pu finir son parcours
.


der, die, das, la journal, le voiture, la soleil et le lune.
Petites réflexions sur les traductions impossibles



Existe-t-il un racisme anti-allemand dans les collèges ou les jeunes immigrés sont la majorité?
Un "choc des cultures" contesté.



Hambourg, l'éclairant échec d'une réforme scolaire. La majorité des parents cautionne la "sélection précoce" des écoliers


L'Euro, comment Merkel est prise entre deux feux.
Les orthodoxes lui reprochent ses compromis à Bruxelles, les européens convaincus ses diktats


Lidl, salaire minimum et société à deux vitesses.
Précarité, dumping salarial, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne.


Stuttgart en révolte contre la "gare du 21 ème siècle".
Une mobilisation qui a coûté à la CDU un Land qu'elle gouvernait depuis 58 ans.


Les morts de Duisbourg ont tué la "Love Parade".
Née à Berlin avec la chute du mur elle avait redonné à l'Allemagne l'image de la jeunesse


Oskar Lafontaine, politique et religion en Allemagne.
Les super-marchés ne peuvent pas remplacer les églises.


L'Allemagne n'attire plus les immigrés.
Des jeunes turcs nés en Allemagne retournent "au pays".


Thilo Sarrazin est-il un imposteur?
Une équipe d'universitaires démonte son usage des statistiques



"L'Allemagne se liquide elle même", selon Thilo Sarrazin, record des ventes en librairie
Le livre-choc critique le poids de l'immigration



La CDU n'aura pas gouverné la Rhénanie du nord plus de cinq ans.
Elle l'avait conquise en 2005 au SPD



Le bombardement de Kunduz par la Bundeswehr en Afghanistan, poursuit le gouvernement.
Propositions d'indemnisation des victimes


Berlin les ours, les oursons, les sangliers, les Guerilla gardener.
Et les lapins dans les coins verts


Les infiltrations minent le site de stockage nucléaire d'Asse.
La mine de sel modèle est un désastre.


Les juges favorables à la notation des prof's par les élèves.
En défense du droit à la liberté d'expression



BMW et la Bavières espèrent sortir renforcés de la crise.
Après une année de creux dans les commandes.


Berlin ,les cafés fumeurs contre l'interdiction de fumer.
Comment tourner la loi anti-tabac!


Winnenden, rien ne sera plus comme avant.
Tim K. a tué neuf élèves, 3 professeurs, dans son collège


Porsche, VW, bras de fer familial.
VW rachète Porsche qui voulait acheter VW.


Les déserteurs du III Reich réhabilités.
Il a fallu 65 ans pour briser le tabou


Margot Käßman, présidente de l'église protestante.
Une femme pour la première fois à la tête de l'église réformée


L'Élysée se prend les pieds dans l'hymne allemand.
Et le confond avec le "Deutschland über alles" des nazis


retraite paisible à Stuttgart pour Martin Sandberger, criminel nazi.
Condamné à mort à Nüremberg, ses relations familiales faciliteront sa libération


Anne Frank retrouve sa famille.
Un livre écrit par son cousin Buddy Elias fait revivre sa jeunesse au milieu des siens


La politique familiale ne décolle pas.
Peut-elle donner l'envie de faire des enfants?