Berlin Blog - ImmigrationInformations, Analyses, Réflexions2024-03-01T23:08:37+01:00Michel Verrierurn:md5:d1c338468bc5a45739687ffca926a875DotclearUkraine: Berlin accueillerait jusqu'à 100000 réfugiésurn:md5:37e0f51523c50ebeda24291a334aa8c32022-03-27T16:54:00+02:002022-03-27T22:31:01+02:00Michel VerrierImmigration<p>c'est "un défi", selon la maire de la capitale allemande. Berlin a déjà accueilli les réfugiés syriens en 2015 et ceux de la guerre des Balkans au début des années 1990.</p> <p>La maire social démocrate de Berlin, Franziska Giffey, s’attend à accueillir 50 000 à 100 000 réfugiés ukrainiens, « un défi », selon elle, pour la capitale allemande. Les services de l’immigration du Land de Berlin (LEA) traitent environ 180000 demandes de titres de séjour par an dans la capitale allemande. Les dossiers des 100000 réfugiés ukrainiens attendus vont s’y ajouter, et prendront plusieurs mois avant d’être traités, sans doute, en dépit de l’embauche de nouveaux employés.<br />
Les procédures sécuritaires sont réduites au minimum, seuls les réfugiés qui ne disposent pas de papiers d’identité y sont soumis. Ce qui représente environ 2 % d’entre eux.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="berlin-gefluechtete-105~_v-gross20x9.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.berlin-gefluechtete-105__v-gross20x9_m.jpg" />
<figcaption>accueil des réfugiés ukrainiens à Berlin mars. 2022</figcaption>
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<p><br />
Les réfugiés qui ne se sont pas encore enregistrés mais qui bénéficient déjà d’un hébergement chez un parent, un proche, une famille d’accueil, bénéficieront d’un titre de séjour de deux ans directement auprès des services de l’immigration du Land et pourront également exercer immédiatement un emploi.</p>
<p>Le passage par le camp d’accueil des réfugiés (LAF) déployé dans l’ancien aéroport de Tegel leur est ainsi épargné. Il est réservé aux réfugiés ukrainiens qui viennent tout juste d'arriver à Berlin et ne comptent pas en général rester dans la capitale ou en Allemagne. Ils seront répartis dans l’un des 16 Länder constituant la république fédérale ou poursuivront leur voyage en Europe, voire vers l’Amérique -le Land de Bad-Würtemberg dispose par exemple de 7000 place d’accueil dont 2600 seulement sont occupées aujourd’hui..</p>
<p>En 2015, c’est le camp d’accueil de Berlin Tempelhof, l’ancien aéroport dont les pistes sont parcourues aujourd’hui par les promeneurs et les adeptes de planche à voile, qui avait été déployé pour accueillir les réfugiés syriens, irakiens, accueillis à Berlin.</p>
<p>Au début des années 1990 la capitale fédérale avait accueilli 32000 réfugiés, fuyant les guerres des Balkans. La moitié d’entre eux sont restés à Berlin, indique Engelhardt Marzanke, directeur des services d’immigration berlinois (Lea). Il estime qu’environ la moitié des réfugiés ukrainiens feront de même. C’est selon lui « une chance extraordinaire car nombre d’entre eux veulent apporter leur expérience professionnelle. C’est une migration de personnel qualifiée contrainte par Monsieur Poutine. »</p>
<p>Les réfugiés, souligne-t-il sont presque exclusivement des femmes et des enfants. 30 à 40 hommes tout au plus figurent parmi les 11000 premières demandes de titres de séjour qui ont été déposées.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2022/03/27/Ukraine%3A-Berlin-accueillerait-jusqu-%C3%A0-100000-r%C3%A9fugi%C3%A9s#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/326Le vote bizarre des Turcs-Allemandsurn:md5:50e03cfbcfed7d90a5628e583e611d682017-04-22T12:55:00+02:002017-04-22T12:55:00+02:00Michel VerrierImmigration<p>"vote de protestation patriotisme", on se demande en Allemagne pourquoi le vote des Turcs-Allemands pour la réforme de la constitution d'Erdogan est il plus massif qu'en Turquie même?</p> <p>«D’un côté 69,8 % des Turcs qui vivent en Allemagne sympathisent avec le SPD, 13,4 % avec les Verts et 9,6% avec die Linke et de l’autre 63,1 % des Turcs qui ont le droit de vote, presque les deux tiers, ont voté pour le système présidentiel de Tayeb Erdogan. Qu’est ce que cela signifie donc, s’interroge le<em> Tagesspiegel </em>(Berlin). Sont-ils dans leur majorité de gauche et écologistes ou bien autoritaires, nationalistes et religieux ? » Ils sont en fait tout à la fois. Ils le vivent quotidiennement avec pragmatisme, ce qui peut paraître contradictoire Le nationalisme religieux satisfait leur besoins identitaires, mais leur préférence pour les partie de gauche et écologistes tient à la défense des droits des minorités, à l’anti-racisme au multi-culturalisme et au droit à la double nationalité. » C’est l’un et l’autre et non l’un ou l’autre.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="vote_Erdogan.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.vote_Erdogan_m.jpg" />
<figcaption><em>jeunes femmes fétant le vote Erdogan à Berlin. avr. 2017</em></figcaption>
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<p>Cela heurte beaucoup de monde. Les Turcs qui vivent en Allemagne seraient en quelque sorte « la cinquième colonne d’Erdogan . Ils joueraient un double jeu perfide. En Allemagne ils goûtent la liberté et la démocratie, tandis qu’ils votent en Turquie pour l’absence de libertés et le despotisme. » Les migrants modernes en fait ne coupent pas leurs liens, selon le <em>Tagespiege</em>l. Ils voyagent de leurs pays d’adoption à leur pays d’origine et correspondent en permanence, via smartphones et Skype en permanence. Ils regardent les chaînes télévisées turques. Beaucoup ont suivi également le vote des leurs, au pays.</p>
<p>« Ils ont voté oui, parce qu’ils savent combien la majorité des Allemands <a href="http://www.spiegel.de/politik/deutschland/tuerkei-referendum-das-merkwuerdige-wahlverhalten-der-deutschtuerken-kommentar-a-1143582.html" hreflang="de">critiquent Erdogan et ses plans commente Hasnai Kazim, dans le Spiegel on line</a>. Il faut écouter leur argument. Et prendre en compte le fait que l’absence de culture de l’accueil des migrants a contribué à ce que des gens qui ont vécu toute leur vie en Allemagne, qui sont nés ici, se sentent malgré tout toujours étrangers. Il faudrait se préoccuper de nouvelles incitations à l’intégration. Mais il ne faut pas pour autant, excuser respectueusement le comportement bizarre et le vote de protestation de nombreux Turcs-Allemands. Ils se sont tirés eux même une balle dans le pied pour se venger. » </p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="Vote_erdogan_bis.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Vote_erdogan_bis_m.jpg" />
<figcaption>déception chez les partisans du non à Berlin. avr. 2017</figcaption>
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<p>« 50 % des Turcs-Allemands ne sont pas allé voter. Comment peut-on savoir ce qu’ils pensent », <a href="https://causa.tagesspiegel.de/politik/deutschtuerken-wie-viel-loyalitaet-zu-erdogan-darf-sein/deutschtuerken-duerfen-nicht-alle-uebers-erdogans-kamm-geschert-werden.html" hreflang="de">souligne quant à lui Ruprecht Polenz, spécialiste de politique étrangère de la CDU, dans le Tagesspiegel.</a> « 2 millions de Turcs-Allemands sur 3,5 millions n’ont pas le droit de voter en Turquie par ailleurs. 450 000 Turcs Allemands, soit 13 % d’entre eux ont voté pour la réforme de la constitution d’Erdogan. C’est encore trop, mais il n’y a pas là de quoi mettre, au nom d’Erdogan, tous les Turcs-Allemands dans le même panier. » « On ne peut évidemment tenir la moitié des électeurs qui se sont abstenus pour des adversaires de la réforme de la constitution, poursuit-il. On ne connaît pas leur motivation. Mais c’est déjà un constat de la politique d’intégration : ils ne tenaient pas ce vote pour si décisif qu’ils aient à tout prix dû y prendre part(...) rien ne permet d’insinuer qu’ils s’orientent en priorité sur ce qui se passe en Turquie et non en Allemagne. »</p>
<p><span style="text-align: center;">Le vote ne peut donc être un argument pour réclamer la suppression du droit à la double nationalité comme le réclament les conservateurs de la démocratie chrétienne. « Nous savons que 450 000 personnes qui ont un passeport allemand ont voté pour la réforme constitutionnelle. Ils l’auraient fait également sans. Le droit à la double nationalité par ailleurs ne peut être un cas particulier pour les Turcs. 4,3 millions de personnes qui ont la nationalité allemande en ont également une seconde. 690 000 la nationalité polonaise, 570 000 la nationalité russe, 530000 la nationalité turque. Voulons nous mettre ces 4,3 millions de personne devant l’alternative : c’est l’une ou l’autre ? »</span></p>
<p>Ruprecht Polenz souligne par ailleurs que le vote Erdogan est lié au niveau d’éducation et au statut social. « Aux USA 16 % des Turcs seulement ont voté pour la réforme constitutionnelle. La raison en est peut être qu’ils ont suivi des études supérieures en forte proportion, alors qu’en Allemagne ils restent des travailleurs immigrés, les « Gastarbeiter » dont les descendants ont un niveau d’éducation inférieure à celui des autochtones. »</p>
<p>Le <em>Berliner Zeitung </em>résume lui la question ainsi : « <a href="http://www.berliner-zeitung.de/politik/tuerken-in-berlin-wieso-stimmten-so-viele-fuer-das-praesidialsystem—26728592" hreflang="de">Vote de protestation, patriotisme ? Comment se fait-il que le soutien à Edogan soit plus prononçé chez les Turcs-Allemands qu’en Turquie même ?</a> ». Canan Bayram candidate député des Verts à Friedrichshain Kreuzberg ne pense pas que « les partisans de la réforme constitutionnelle rejettent en même temps la démocratie allemande ». Mais pour nombre d’entre eux le principal argument est que « l’AKP d’Erdogan est le seul garant possible de la stabilité en Turquie. » Il existe une véritable crainte des attentats terroristes de quelque côté qu’ils viennent et des conséquences des guerres dans les pays voisins.</p>
<p>Un Turc-Allemand de 41 ans qui détient la double nationalité et habite à Kreuzberg a voté oui et explique ainsi les votes en ce sens : « en Turquie on nous appelait les Turcs-Allemands et en Allemagne les « Kanakes « Mais Erdogan nous a rassuré dés le début. « Vous êtes des nôtres ». Erdogan a réussi à redonner une identité à de nombreux Turcs-Allemands souligne Burkard Dregger, porte-parole du groupe parlementaire démocrate-chrétien au parlement berlinois, mieux que ne l’a fait notre état de droit. Nous devons nous demander nous même pourquoi il en est ainsi. » Dregger critique également le droit à la double nationalité. Nous avons vu dimanche, selon lui, comment cela peut conduire à des conflit de loyautés.</p>
<p>J’ai été choquée qu’Erdogan récolte tant de voix en Allemagne, dit Brigitte Lafos, en visite à Berlin et venue de Cologne. Son mari se souvient des rassemblements massifs organisés pour la venue d’Erdogan dans leur ville d’origine. « D’un côté je pense qu’ils n’auraient pas du avoir lieu. Mais d’un autre je crois que les interdictions ensuite de tenir de tels meetings électoraux ont finalement servi Erdogan ».</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2017/04/22/Le-vote-bizarre-des-Turcs-Allemands#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/201la CSU lève la barrière aux migrantsurn:md5:a239c9aa1fec339f8028219c9e4fb7a32016-07-22T17:27:00+02:002016-09-30T05:41:04+02:00Michel VerrierImmigration<p>une déclaration qui a tourné court après le coup d'état en Turquie et ses suites</p> <p>la CSU bavaroise et le gouvernement de "l'état libre de Bavières", ne revendiquent plus la barrière chiffrée à l'immigration définissant strictement le nombre d'immigrés accepté par l'Allemagne annuellement. Une revendication qui a fait les beaux jours des polémiques du leader bavarois Horst Seehofer contre le laxisme de la politique d'immigration de la chancelière. <a href="http://www.tagesspiegel.de/politik/fluechtlinge-in-deutschland-csu-will-jetzt-keine-obergrenze-mehr/13853318.html" hreflang="de">Seehofer avançait le chiffre de 200 000 par an maximum</a>. Angela Merkel a toujours refusé au contraire de chiffrer le nombre de migrants admissibles, <a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/04/28/Merkel-ignore-les-critiques-de-Seehofer" hreflang="de">voir mon billet</a> à ce propos . Avec 222.264 nouveaux arrivants au cours du premier semestre de l'année, ce chiffre est déjà dépassé. Mais le nombre restreint de nouveaux migrants inscrits au cours des deux derniers mois laisse espérer que "la barrière est devenu inutile", selon le vice-président de la CSU Christian Schmidt. Un constat qui date il est vrai d'avant le putsch manqué en Turquie...</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/07/22/la-CSU-l%C3%A8ve-la-barri%C3%A8re-aux-migrants#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/189Merkel ignore les critiques de Seehoferurn:md5:a8e71c520af4d9f10a7c2e07c936754e2016-04-28T22:39:00+02:002016-05-05T09:37:08+02:00Michel VerrierImmigrationBavièreCSUMünichréfugiésSeehofer<p> La polémique à propos de la politique des réfugiés entre le leader bavarois Horst Seehofer, président de l"union sociale chrétienne", CSU, et la chancelière, Angela Merkel, présidente de l"union démocrate-chrétienne", CDU, a des airs de réglement de compte.</p> <p> Merkel vient de répondre aux critiques et menaces et aux reproches de Seehofer concernant sa politique à l'égard des réfugiés par lettre, trois mois après avoir reçu le courrier du président bavarois et l'avoir fait attendre ostensiblement, rapporte le <em>Süddeutsche zeitung</em>. Alors que les deux partis constitue le groupe parlementaire de l'Union chrétienne au Bundestag, et sont alliés au sein de la coalition gouvernementale au pouvoir à Berlin.</p>
<p><span style="line-height: 1.6; background-color: rgb(255, 255, 255);">Mais Seehofer affiche ouvertement son soutien au président hongrois, Viktor Orban -auquel Helmut Kohl lui même vient de rendre une visite amicale- en ce qui concerne la politique des réfugiés. Il menaçait au contraire la chancelière d'une plainte auprès de la cours constitutionnelle dans la lettre qu'il lui a adressée, pour « avoir tourné le dos aux lois en vigueur et n'avoir pas entrepris de limiter l'afflux des réfugiés aux frontières de l'Allemagne ».</span></p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="merkels-antwort.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.merkels-antwort_m.jpg" />
<figcaption>Gabriel (SPD) Merkel (CDU) Seehofer (CSU)</figcaption>
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<p><span style="line-height: 1.6;">Il se fait en quelque sorte le porte-parole d'Orban pour faire le procès de la politique de Merkel devant la plus haute instance juridique allemande. Rien que ça. Il avait même accompagné sa lettre à Merkel de l'avis circonstancié de l'expert Udo di Fabio, ex- juge du tribunal constitutionnel. Dans sa réponse - </span><a href="http://www.sueddeutsche.de/politik/brief-der-kanzlerin-merkels-retoure-1.2968014" hreflang="de" style="line-height: 1.6;">les deux lettres ne sont pas publiques mais le <em>Süddeutsche Zeitung </em>en révèle contenu</a><span style="line-height: 1.6;">-, la chancelière rejette les deux accusations de son allié bavarois. Elle en profite pour faire une nouvelle fois la promotion de sa politique des réfugiés. </span></p>
<p>Le gouvernement allemand -dont la CSU est partie prenante soulignons le à nouveau- suit une politique « durable » de résolution de la crise des réfugiés, selon elle. Une réponse qui pourrait viser également Manuel Valls le premier ministre français qui avait profité de sa visite à Münich lors de la conférence annuelle sur la sécurité pour condamner sur ce point justement la politique de Merkel.</p>
<p>Ce qui implique poursuit la lettre de la chancelière que « le nombre des réfugiés accueillis en Europe doit être réduit, mais que l'Europe doit en même temps se conformer à ses principes humanitaires d'accueil ». Merkel renvoie également à la nécessité de mieux combattre les causes premières de l'afflux des réfugiés, qui sont extérieures aux frontières de l'Europe.</p>
<p>Et elle fait référence aux accords passés avec la Turquie le 18 mars, qui doivent mettre fin au trafic criminels des réfugiés par les passeurs de la mer Égée, et réduire le flux de migrants « illégaux », qui ne relèvent pas du droit d'asile vers l'Europe. Des accords qui lui valent en Allemagne même des critiques acerbes. On l'accuse de se courber devant Erdogan. Particulièrement dans l'affaire des vidéos qui ridiculisent le président turc et contre lesquelles celui-ci a porté plainte (<a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/04/16/Erdogan-B%C3%B6hmermann-affaire-d-%C3%A9tat-pour-un-clip" hreflang="fr">voir sur mon blog: Erdogan Böhmermann, affaire d'état pour un clip</a>).</p>
<p>La chancelière évoque enfin les efforts de son gouvernement pour réformer le droit d'asile européen, afin que l'Europe réponde à la crise unie et solidaire . Ce qui pour l'instant ressemble à un vœux pieux, notons le.</p>
<p>Merkel n'évoque que vaguement dans son courrier à Seehofer la menace de plainte constitutionnelle de son partenaire bavarois, en soulignant que tant le droit européen que le droit national laissent place à des choix politiques qui semblent les mieux appropriés pour atteindre les objectifs visés en ce qui concerne les réfugiés.</p>
<p>La politique de son gouvernement n'est pas strictement limité, selon elle, à la mise en œuvre de lois intangibles. Merkel conclu sa lettre en félicitant la Bavière de la détermination et des capacités dont elle a fait preuve dans l'accueil des migrants, une pointe contre Seehofer au passage. Car cette politique doit aussi beaucoup à l'engagement sur place des adversaires de la CSU, le SPD et les Verts, dominants à Münich notamment, et à la mobilisation citoyenne, spontanée.</p>
<p>La polémique ne va pas prendre fin. Seehofer n'a pas à se soucier comme la chancelière de l'unité de l'Europe et d'une politique des réfugiés soutenable, souligne le <em>Süddeutsche Zeitung.</em> Il lui suffit que ses attaques contre la politique de Merkel remportent l'assentiment de son électorat, ce qui est le cas si l'on en croit les sondages. « Nous envisageons toujours le dépôt d'une plainte devant la cours constitutionnelle, assène Marcel Huber chef de la chancellerie bavaroise, suite la l'examen de la lettre de Merkel par le cabinet du président Seehofer. »</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/04/28/Merkel-ignore-les-critiques-de-Seehofer#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/183"Il n'y a pas que des nazis" en Saxeurn:md5:2d86a49298aa0e47c6e6b5cf9f7e40b62016-02-24T17:31:00+01:002016-02-24T17:40:12+01:00Michel VerrierImmigrationBautzenClausnitzPegidaSaxexénophobie<p>depuis l'apparition du phénomène Pegida, les agressions xénophobes mises en avant par l'actualité et les médias, à Bautzen, Clausnitz, en Saxe dernièrement, font oublier les Allemands hostiles aux mouvements xénophobe</p> <p>"Tu crois que la crise des réfugiés va créer de nouveaux emplois en Saxe. Oui en tout cas chez les pompiers ». <a hreflang="de" href="http://www.tagesspiegel.de/politik/brandstiftung-in-bautzen-geplante-asylunterkunft-brennt-schaulustige-jubeln/12993480.html">Le quotidien berlinois Tagesspiegel fait de l'humour noir</a> sur fond de dessin reproduisant un immeuble au toit en cendre.</p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Bautzen_m.jpg" alt="Bautzen.jpg" /><figcaption>Bautzen, hôtel d'accueil des réfugiés incendié, fév. 2016</figcaption></figure><p>"les attaques xénophobes et racistes contre les réfugiés dans le Land de Saxe ont déclenché une tempête de protestation" dans toute l'Allemagne. L'incendie criminel à Bautzen, détruisant les bâtiments qui devaient accueillir des réfugiés ce week-end, à même été troublé par une cohorte d'excités, sous l'emprise de l'alcool ou non, qui se réjouissaient bruyamment des flammes.</p><p>Bautzen n'est pas loin de Dresde, le berceau de Pegida. Jeudi dernier c'est un autre village saxon, Clausnitz, qui a fait le une de l’actualité des réfugiés, des dizaines de personnes bloquant pendant des heures le bus qui convoyait une vingtaine de réfugiés à leur lieu d'hébergement. Insultes, menaces, alternaient avec le slogan détourné des manifestations de la révolution citoyenne de 1989, "nous sommes le peuple". (comme le montre cette vidéo:</p><p><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/RmTtCyLvGUg" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p><p>Autant de gestes que condamne le ministre président démocrate chrétien du Land de Saxe, Stanislaw Tillich "ce ne sont pas des êtres humains qui agissent ainsi. Ce sont des criminels. C'est écoeurant et abominable ». Aydan Ozoguz, chargé de l'intégration du gouvernement Merkel se dit "choqué de ce que de telles scènes dans lesquelles une foule applaudit parce qu'un foyer de réfugiés brûle se se produisent à nouveau en Allemagne. Un tel comportement est misérable ».</p><p>Mais "il n'y a pas que des nazis qui se manifestent à Bautzen",<a hreflang="de" href="http://www.sueddeutsche.de/panorama/nach-brand-im-fluechtlingsheim-es-stimmt-nicht-dass-hier-nur-nazis-rumlaufen-1.2873331"> corrige Eveline Günther, du mouvement "Bautzen bleibt bund"</a> -Bautzen est multicolore- dont les propos sont rapportés par le <em>Süddeutsche Zeitung</em>. Fin janvier 420 personnes étaient rassemblées dans la salle du théâtre de la ville, afin de faire la lumière sur l'arrivée prochaine des réfugiés. Dans une atmosphère chargée d'émotion, mais très réaliste. Un cabinet médical et un salon de maquillage venaient d'être fermés dans le bâtiment voisin par le propriétaire de l'immeuble, se traduisant par des emplois en moins. L'arrivée des migrants contribuaient à alourdir l'atmosphère dans la petite ville. Les participants posèrent de nombreuses question. Les gens étaient inquiets, manifestaient leurs craintes en majorité. Mais ils voulaient savoir avant tout comment l'accueil des réfugiés allait être organisé. Rien ne permettait de prévoir que le bâtiment pour les accueillir allait être incendié. Seul un petit groupe au fond de la salle se manifestait par des interpellations emplies de haine. Eveline Günther, animatrice du « théâtre sorbe-allemand » -les Sorbes sont une minorité et une langue reconnue en Allemagne- s'insurge au passage contre l'utilisation par les protestataires xénophobes de Clausnitz du slogan des manifestants qui firent tomber le mur en 1989, "nous sommes le peuple", . "Ils sont un peuple, c'est vrai", mais plutôt ridicule". le peuple actuellement est la majorité silencieuse. « Mais les rangs de l'extrême droite grossissent. Des gens que l'on n'aurait jamais soupçonnés répètent des slogans xénophobes. » Il y a certes des foyers de réfugiés qui brûlent partout en Allemagne. « Mais ici il y a l'insécurité sociale, et peu d'emplois. Les jeunes s'en vont. Les hommes sont en excédents et la criminalité est importante en raison du manque d'effectifs policiers. Ce qui se fait sentir également dans les défaillances de la sécurité autour des foyers de réfugiés. Mais la xénophobie latente cependant n'est pas un phénomène saxon. » « On ne parle pas de ces nombreux volontaires qui s'engagent pour aider les réfugiés, qui se préoccupent de faire progresser leur intégration et qui se mobilisent contre les propagateurs de la haine qui pourrit le climat local. Le Saxe-Bashing ne mène à rien. Il faut renforcer par tous les moyens les gens qui s'engagent et se tourner vers la majorité silencieuse pour renforcer la communication, conclut l'animatrice.</p><p>Pegida et le « chauvinisme saxon » s'expliquent, <a hreflang="de" href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/02/24/ http://www.welt.de/politik/deutschland/article151256658/Das-Pegida-Fussvolk-hoert-Bachmann-gar-nicht-zu.html">selon le politologue de Dresde, Hans Vorländer</a> dans le quotidien <em>die Welt, </em> parce que "Dresde est une ville très, très conservatrice, un Biotop politique très particulier, plus un mythe qu'une véritable ville. Avec une faible urbanité, elle vit énormément sur les histoires ou la narration du passé." Le « chauvinisme saxon » tient par ailleurs selon lui à une opposition est-ouest qui 25 ans après la chute du mur ne s'est pas résorbée, et à une grande défiance à l'égard du système politique et médiatique fédéral. Les manifestants de Pegida n'ont toujours pas digéré l'invasion des élites de l'ouest venues à l'époque reconstruire l'ex Allemagne de l'est sur le modèle de l'Allemagne fédérale, et ls craignent aujourd'hui "une nouvelle invasion des réfugiés" qui les menace d'une nouvelle dépossession de leurs traditions.</p><p>La xénophobie en Saxe, repose entre autre sur une population homogène, qui n'a pas d'expérience de la pluralité ethnique, du multiculturalisme, <a hreflang="de" href="http://www.welt.de/politik/deutschland/article151256658/Das-Pegida-Fussvolk-hoert-Bachmann-gar-nicht-zu.html">souligne le sociologue Frank Richte</a>r. Il existe une fierté saxonne qui peut conduire au rejet à l'égard des étrangers. « Les jeunes n'ont pas d'avenir dans les petites villes et les campagnes de la région, hormis l'exil vers l'ouest et les métropoles. L'influence des églises et de la morale de l'accueil vis à vis des réfugiés qu'elles défendent est de plus quasi inexistante dans une ex-Allemagne de l'est ou 80 % des habitants restent « a-religieux » ».</p><p>Le poids important de l'extrême droite très implantée dans la région, dans les campagnes, les petites villes et municipalités de la région autour de Dresde jusqu'à la frontière tchèque a par ailleurs été souvent ignoré ou sous-estimé. Et les gens qui s'y opposent n'ont pas toujours eu le temps de s'organiser comme l'ont fait les habitants des deux capitales saxonnes, Leipzig et Dresde. Autant de facteurs qui s'additionnent pour expliquer le cas saxon.</p><p>Mais il serait totalement erroné de considérer la population saxonne comme xénophobe ou d'extrême droite rappelle le sociologue.</p><p><em><a hreflang="fr" href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2014/12/26/Dresde-etPegida">Lire également sur ce blog </a>"Pegida, Dresde, la xénophobie en terre saxonne"</em></p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/02/24/Il-n-y-a-pas-que-des-nazis-en-Saxe#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/176Après Cologne, Merkel n'a pas changé de politiqueurn:md5:e7f4ca01842fb5953de7fb2b78f09a612016-01-19T18:02:00+01:002016-01-19T18:05:45+01:00Michel VerrierImmigration<p>la chancelière n'a pas changé de politiques à l'égard des réfugiés depuis la nuit de la honte et des agressions sexuelles de Cologne, quoiqu'en disent certains analystes et commentateurs, en France notamment. Même si elle veut durcir la répression et faciliter l'expulsion des auteurs.</p> <p>Perte de confiance au sein de son électorat, remous dans son propre parti, critiques de ses partenaires au sein de la coalition gouvernementale, ultimatums de la démocratie chrétienne bavaroise (CSU) nombre d'observateurs soulignent les obstacles croissants auxquels sa politique d'accueil des réfugiés expose la chancelière et spéculent sur un abandon de sa politique d'accueil.</p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" alt="Merkel_ignore_les_ultimatums_de_Seehofer_leader_de_la_CSU.jpg" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Merkel_ignore_les_ultimatums_de_Seehofer_leader_de_la_CSU_m.jpg" /><figcaption><em>Merkel ignore les ultimatums de Seehofer leader de la CSU.</em></figcaption></figure><p>A fortiori après la nuit de la honte de Cologne et l'agression de centaines de femmes par des immigrés originaires de monde arabe ou d'Afrique du nord selon les victimes.</p><p>Angela Merkel a choisi certes de renforcer certaines mesures pour l'expulsion accélérée des coupables, poursuites et des peines renforcées. Elle renvoie également à de prochains rendez vous avec la Turquie, les Länder ou l'UE d'ici mars pour alléger la pression des migrants aux frontières de l'Allemagne.</p><p>Mais il n'y a pas trace pour autant de « tournant » dans sa politique, de rupture avec la politique d'accueil enclenchée ces derniers mois, pas plus que de quelque plan B que ce soit. Pour ne pas parler d'un renoncement au mandat de chancelière aux prochaines échéances électorales de 2017, remarque Daniela Vates dans un éditorial du Berliner Zeitung (19.01.2016). Car Merkel bénéficie d'un énorme avantage : si elle ne décide pas elle même de partir on voit mal ce qui pourrait l'y contraindre.</p><p>Il n'existe pas aujourd'hui d'adversaire qui pourrait prendre sa place et rassembler derrière lui une majorité au Bundestag comme le fit Kohl contre Schmidt, ou comme le fit Merkel elle-même contre Schröder. Et si elle décide de se présenter à nouveau en 2017, elle dispose du temps nécessaire pour conforter cet avantage.</p><p>D'autant que même sur la question des réfugiés le taux de satisfaction de l'électorat vis à vis de la chancelière reste encore largement supérieur à ceux dont doivent se contenter en général ses partenaires de l'union européenne. Quant aux autres thèmes de sa politique elle trône toujours en haut de l'échelle. Son parti, la CDU, n'a aucun intérêt à son retrait et les dissidents en son sein ne sont pas de taille à la faire changer sa politique à l'égard des réfugiés. La lettre des députés démocrates chrétiens mettant celle-ci en cause, n'a recueilli en fin de compte que 44 signataires sur 310 élus <a hreflang="de" href="http://www.berliner-zeitung.de/politik/unionsabgeordnete-unterzeichnen-brandbrief-an-merkel,10808018,33556688.html">relève le <em>Berliner Zeitung</em></a>.</p><p>Pour l'instant par ailleurs il est trop simpliste de faire comme si la nuit de la honte avait bousculé l'opinion à un point tel que la majorité des Allemands serait devenu hostile à la politique de Merkel. On cite certes un sondage affirmant que 56 % des sondés partageraient ce point de vue -contre 39 % <a hreflang="de" href="http://www.spiegel.de/politik/deutschland/fluechtlinge-deutsche-wenden-sich-laut-umfrage-gegen-angela-merkel-a-1072192.html">indique <em>der Spiegel</em> on line</a>. 42 % estiment les valeurs culturelles et sociales de l'Allemagne menacées -une hausse de 9 points sur octobre- tandis que 52 % ne partagent pas ce point de vue.</p><p>On notera cependant qu'un autre sondage indique que si 51 % des sondés doutent de la réussite de la politique de Mekel, 44 % la soutiennent toujours. Il faut noter par ailleurs que les tentatives des mouvements d'extrême droite tels que Pegida de tirer profit des agressions de Cologne pour grossir les rangs de ses manifestations ont fait jusqu'ici chou blanc. Ceci s'explique entre autres par le rejet massif de l'amalgame entre les agresseurs et les immigrés promu par l'extrême droite et plus ou moins chevauché par certains médias, et par la conscience de nombre d'Allemands de ce que l'afflux d'immigrés dans les années à venir est indispensable à l'Allemagne ( lire à ce propos mon article Allemagne la culture de l'accueil en question, <a hreflang="fr" href="http://orientxxi.info/magazine/allemagne-la-culture-de-l-accueil-en-question,1107">sur le site du Magazine Orient XXI</a>).</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/01/19/Apr%C3%A8s-Cologne-Merkel-n-a-pas-chang%C3%A9-de-politique#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/173Réformes du droit d'asileurn:md5:f8de91448cecff0b5fc69618d6cd52e72015-10-16T09:38:00+02:002015-10-16T09:38:00+02:00Michel VerrierImmigrationasileimmigrationréfugiés<p>Le Bundestag a adopté hier une loi renforçant à la fois les possibilités d'accueil des réfugiés et les procédures d'expulsion des demandeurs d'asile déboutés. La liste des pays « sûrs », dont les ressortissants ne sont pas sensés bénéficier du droit d'asile a été élargie.</p> <p>Le texte de loi adopté par 475 voix contre 68 et 57 abstentions doit être approuvée maintenant par le Bundesrat, la seconde chambre du parlement réunissant les gouvernement des Länder, avant d'entrer en vigueur. Les principaux points de la réforme <a hreflang="de" href="http://www.berliner-zeitung.de/politik/bundestag-beschliesst-gesetzespaket-das-sind-die-wichtigsten-aenderungen-im-asylrecht,10808018,32170074.html">sont résumés par le quotidien berlinois Berliner Zeitung</a>.</p><figure style="float: center; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" alt="loi-immigre.jpg" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.loi-immigre_m.jpg" /></figure><p>*Un budget de 6 milliards d'euros supplémentaires sera consacré à l'accueil des réfugiés. Trois milliards seront versés en supplément aux communes et Länder chargés de l'hébergement des réfugiés, trois milliards sont réservés aux prestations sociales.</p><p>*Le gouvernement fédéral soutiendra les Länder et Communes pour la réalisation de 150 000 places d'accueil en urgence appropriées pour cet hiver, contre 45 000 prévues. Tous les bâtiments fédéraux disponibles seront mis à disposition et le coût du chauffage pris en charge. Les modalités de construction et les impératifs de construction standard seront allégés. Les demandeurs d'asile séjourneront jusqu'à six mois dans les foyers d'accueil, au lieu de trois actuellement. S'ils sont originaires de pays jugés « sûrs » ils y resteront jusqu'à la fin de la procédure de demande d'asile et leur expulsion probable.</p><p>*Le Kosovo, l'Albanie, le Montenegro vont rejoindre la liste de ces pays « sûrs », comme c'est déjà la cas pour la Macédonie, la Serbie, la Bosnie Herzégovine. Le gouvernement fédéral interviendra par ailleurs pour l'amélioration de la situation économique et sociale des minorités tels que les Roms. L'emploi est interdit aux demandeurs d'asile originaires de ces pays qui ont déposé une demande depuis le 1er septembre.</p><p>*Mais les réfugiés originaires de ces différents pays pourront bénéficier d'une procédure d'immigration légale et auront la possibilité de travailler en Allemagne, s'ils sont titulaires d'un contrat de formation ou d'un contrat de travail selon les conventions tarifaires en vigueur. *En cas de refus du droit d'asile les délais d'expulsion ne pourront être supérieurs à trois mois contre six actuellement. Les demandeurs d'asile qui ne respectent pas ces délais n'auront plus droits qu'au prestations absolument indispensables. La date d'expulsion n'aura plus à leur être signifiée au-delà des délais légaux.</p><p>*Dans les centres d'accueil d'urgence, les prestations matérielles remplaceront au maximum les prestations financières. Jusqu'ici les réfugiés avaient droit à 143 euros d'argent liquide par mois.</p><p>*Les ressources fédérales assureront les cours indispensables à l'intégration des demandeurs d'asile et des réfugiés « tolérés ». L'interdiction d'exercer un travail temporaire est levée au delà des trois premiers mois de présence -jusqu'ici le délais était de 4 ans. Les Job-center recevront les crédits nécessaires afin d'employer le personnel supplémentaire nécessaire à l'intégration des réfugiés.</p><p>*Les Länder peuvent librement attribuer aux demandeurs d'asile une carte d'assurance maladie ouvrant l'accès aux soins médicaux. Les réfugiés titualires d'une formation médicale pourront participer aux services de santé dont sont dotés les foyers de réfugiés.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/10/16/R%C3%A9formes-du-droit-d-asile#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/164Les nouveaux Gastarbeiter selon Daimlerurn:md5:57ff3a7b28a0c3d48a86fdc42fa776c72015-09-11T20:22:00+02:002015-11-14T12:45:37+01:00Michel VerrierImmigrationasileDaimlerGastarbeiterréfugiés<p>L'Allemagne est-elle en train de devenir l'Amérique du 21ème siècle, le pays rêvé des nouvelles vagues d'immigration ? Le patron de Daimler, Dieter Zetsche, compare les nouveaux arrivants aux « Gastarbeiter » des années soixante</p> <p>La génération des immigrés venus de Turquie est venue il y a cinquante ans pour contribuer au <a hreflang="de" href="http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/daimler-chef-will-in-fluechtlingszentren-neue-arbeitskraefte-finden-a-1051654.html">miracle économique allemand, note <em>Spiegel on line</em></a>. On les nomma « Gast », travailleurs « invités », parce qu'à l'époque l'Allemagne croyait qu'ils retourneraient chez eux, après avoir participé à l'essor des entreprises allemandes .</p><p>Avec 2,8 millions de chômeurs, l' Allemagne affiche aujourd'hui le taux de chômage le plus faibles depuis 1991…Mais son déficit démographique interdit la relève des générations, et l'Allemagne a à nouveau besoin de main d'oeuvre. Elle « ne peut plus garantir l'occupation des emplois qu'elle offre à elle seule, avec des Allemands. »</p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" alt="GERMANY-BUSINESS/" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Dzetsche_m.jpg" /><figcaption>GERMANY-BUSINESS/, sept. 2015</figcaption></figure><p>« Je peux très bien imaginer que nous informions directement les réfugiés sur les possibilités et les conditions pour trouver une travail en Allemagne ou chez Daimler » explique Zetsche au "Bild am Sontag".</p><p>Christine Hohmann-Dennhardt, membre de la direction de Daimler, soulignait de son côté récemment dans un interview à la presse qu'il serait nécessaire d'alléger les règles d'accès à l'emploi et de permettre aux demandeurs d'asile d 'exercer un métier après un mois de présence en Allemagne. Car « nombre d'entre eux resteront pour toujours ».</p><p>Jusqu'à présent il est interdit aux demandeurs d'asile de travailler au cours des trois premiers mois de séjour. Ils ont ensuite de piètres chances d'être embauchés quand des demandeurs d'emplois « prioritaires postulent pour le même poste ». Ce sont les Allemands, mais également des étrangers de pays membres l'Union Européenne, ou bien des réfugiés reconnus. Après 15 mois de séjour en Allemagne, les demandeurs d'asiles et les réfugiés titulaires d'un titre de séjour ne sont plus soumis à ces conditions pour accéder à un emploi.</p><p>Nombre de dirigeants d'entreprises ont déjà demandé aux Länder et au Bund l'allègement de ces conditions d'accès à l'emploi pour les réfugiés. « Un bon nombre de ceux qui fuient la guerre et les déportations pour venir chez nous y resteront longtemps voire pour toujours », explique les président de la fédération patronale Ingo Kramer. "Il est dans l'intéret de tous, de tout faire pour que ces gens puissent s'intégrer rapidement au marché de l'emploi»."</p><p>Le président de l'agence fédérale de l'emploi, Frank-Jürgen Weise, souligne qu'il faut trouver le bon équilibre en ce qui concerne l'autorisation d'accès à l'emploi. "Les premiers mois sont souvent utilisés pour assurer l'apprentissage élémentaire de la langue. » Les chances des réfugiés sur le marché de l'emploi sont très diverses. Nombre de demandeurs d'asile venus de Syrie par exeemple sont très bien formés et parlent parfaitement Anglais. Mais Weise revendique la protection à l'égard de l'expulsion des réfugiés en cours de formation.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/09/11/Les-nouveaux-Gastarbeiter-selon-Daimler#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/157Plaidoyer d'un patron pour tous les immigrésurn:md5:81580c586a85d02d62780a7bbd320b502015-08-10T20:57:00+02:002015-11-14T12:38:15+01:00Michel VerrierImmigration<p>Nous avons besoin d’immigrés. «Sans l’immigration nous ne pourrons pas sauvegarder notre bien-être, assure Stephan Schwarz, entrepreneur, président de la fédération des artisans berlinois, dans le quotidien Tagesspiegel du 10 août".</p> <p>Nous avons besoin des immigrés et de l'arrivée de "500 000 personnes en plus issues de l’immigration chaque année jusqu’en 2050.» Son entreprise de nettoyage emploie 1600 salariés à Berlin, le nombre d'employés s’est accru de 50% entre 2010 et 2015. Ce qui aurait été impossible sans nouvelles ressources disponibles.</p><p>Nous devons permettre l’intégration des nouveaux arrivants, y compris en ce qui concerne les réfugiés économique, souligne Schwarz. Il n'y a pas les bons réfugiés d'un côté et les mauvais de l'autre. Le programme «Arrivo» d’intégration pour les réfugiés mis en place par le sénat berlinois -le gouvernement du Land- permet ainsi aujourd’hui de recruter des gens extrêmement motivés et engagés. «Ils apprennent vite la langue et sont également efficaces professionnellement.» <img alt="fluchtlinge.jpg" class="media" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" title="fluchtlinge.jpg, août 2015" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/fluchtlinge.jpg" /></p><p>Le manque de main d’oeuvre dont souffre l’Allemagne en raison du déficit démographique et le besoin d'un contingent important d'immigrés chaque année vont de pair. «Je ne fais d’ailleurs pas de différence entre les réfugiés économiques et les «bons» réfugiés qui relèvent du droit d’asile en raison des persécutions dans leur pays. Quelqu’un qui cherche une nouvelle perspective d’existence, est tout autant le bienvenu pour moi, qu’une personne originaire d’un pays en guerre civile. Je trouve d’ailleurs repoussant le discours public sur les « bons » fugitifs d'un côté et les mauvais de l’autre».</p><p>Mais la législation actuelle rend l’intégration difficile. Le stage pratique est relativement facile à suivre, une formation déjà mois. « Et savoir si il ou elle pourra rester après sa formation est totalement incertain. »</p><p>«Pourtant pourquoi devrions nous expulser quelqu’un qui travaille ici, et paie ses impôts et cotisations sociales?»</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/08/10/Plaidoyer-d-un-patron-pour-l-immigration#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/151Le voile pour les profs' exaspère Buschkowskyurn:md5:9d5cbb7315d2377af957b52afe5668b62015-03-29T18:19:00+02:002015-03-29T18:29:25+02:00Michel VerrierImmigration<p>L'ex maire de Berlin-Neuköln, Heinz Bucholsky (SPD) s'insurge contre le jugement du tribunal constitutionnel de Karlsruhe du 13 mars dernier autorisant le port du voile des enseignantes à l'école -les élèves y sont déjà autorisées.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Les juges du tribunal qui fait référence en Allemagne estiment que les professeurs ont droit au respect de leurs convictions religieuses même dans une école publique. Le tribunal a donc jugé que l'interdiction du voile en général érigée dans le Land de Rhénanie du nord Westphalie (NRW) est contraire à la constitution, qui instaure la liberté de pratiquer la religion de son choix. Le tribunal constitutionnel avait donné latitude en 2003 aux Länder de légiférer sur l'interdiction du voile pour les professeurs. En même temps que le Land de NRW -gouverné aujourd'hui par une majorité SPD/Verts- interdisait le port du voile pour les enseignantes à l'école, il tolérait l'affichage de symboles de la religion chrétienne.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Le tribunal de Karlsruhe a ainsi donné raison aux deux professeurs qui avaient porté plainte contre l'interdiction du voile en NRW en 2010.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">L'interdiction du voile ne peut être justifié dans une école, estime Karlsruhe, que si un conflit religieux concret met en danger la paix scolaire ou la neutralité de l'état.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%"><img alt="Buschkowsky.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Buschkowsky_m.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Buschkowsky.jpg, mar. 2015" /></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Heinz Bucholsky, estime que le jugement du tribunal est "le plus mauvais signal » qui soit donné en ce qui concerne la politique d'intégration". Partisan d'un intégration stricte, l'ex-maire de Neuköln pendant 14 ans, est connu pour ses « coups de gueule »<a href="http://www.tagesspiegel.de/berlin/berlin-neukoelln-heinz-buschkowsky-zum-kopftuch-urteil-die-haben-null-ahnung/11571064.html" hreflang="de"> contre l'islam politique et le "Multikulti" rapporte le quotidien berlinois <em>Tagesspiegel</em></a> . Ses adversaires lui reprochent au contraire d'exacerber les conflits plutôt que de faciliter la coexistence des communautés. Neukölln est un quartier de Berlin ou la population originaire de l'immigration turque notamment est très dense.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Ceux qui se réjouissent du jugement de Karlsruhe n'ont aucune idée de la situation qui existe dans les quartiers tels que Neukölln, Mannheim, Duisburg, Dortmund,Hamburg-Vedel, assure-t-il. « La pression sociale va encore s'accroître sur les musulmans libéraux et laïques avec cette sentence. Il ne restera plus pour beaucoup qu'une alternative, déménager ou s'y conformer ».</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Le signal indirect qu'il transmis par les juges est celui-ci selon Buschkowsky : « la femme doit obéir, elle doit être pure et dévote et elle est la propriété de son mari. » Et le message direct est : « la grand-mère porte le voile, la tante porte le voile, la mère porte le voile et la maîtresse d'école aussi. »</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">La décision des juges de Karlsruhe consiste selon lui, à « se mettre à genoux devant ceux qui parcourent le pays avec leurs haut-parleurs et se plaignent sans cesse d'être réprimés et dévalorisés ».</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">A lire également sur mon Blog: <a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/03/29/Berlin-Neuk%C3%B6lln%2C-les-art%C3%A8res-du-Multikulti" hreflang="fr">Retour sur Neuköln, les artères du Multikulti, reportage écrit en sept 2012</a></p>
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<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%"> </p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/03/29/Le-voile-pour-les-profs-exasp%C3%A8re-Buschkowsky#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/141Pegida éclate en deux courantsurn:md5:f60ab62a8ae489099483d93344adff252015-01-24T00:05:00+01:002015-02-02T16:45:02+01:00Michel VerrierImmigration<p>Après la démission de son porte-parole Luz Bachmann qui s'est immortalisé sur une photo grimé en Hitler, la direction de Pegida a fini par exploser, la vague xénophobe partie de Dresde semble s'être brisée sur le flot des contre-manifestants dans la plupart des grandes villes allemandes</p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%"> </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Pegida Dresde n' aura pas tenu le moi de janvier 2015 et vient de scissionner jeudi 29 en deux mouvements concurrents. Les sortants emmenés par Katrin Oerkel, porte-parole publique de Pegida depuis la démission de Luz Bachmann, veulent regrouper un mouvement pour la démocratie directe, la régulation de l'immigration et semblent mettre une sourdine à l'anti-islamisme qui est le propre de Pegida depuis son origine. Le nouveau mouvement a déjà annoncé des manifestations pour les lundi 9 et 23 février, avançant le chiffre de 5000 participants. Pegida "maintenu" accuse les sortants de s'être vendus à la politique. Les uns vont ils finir par manifester contre les autres? L'explosion du mouvement d'origine est le produit d'une spirale qui s'en enclenchée avec la démission de Luz Bachmann. Le porte-parole d'origine et figure de proue de Pegida Dresde traînait déjà quelques casseroles, ayant été condamné notamment à trois ans et 8 mois de prison pour bracage. Avec sa photo sous les traits d'Hitler publiée début janvier dans les médias allemands, il a dépassé toutes les bornes et a été contraint de démissionner de la direction du mouvement anti-islam. Le procureur de Saxe a par ailleurs ouvert une enquête contre lui pour xénophobie, l'homme ayant utilisé des termes sur sa page Facebook tels que" bestioles", "ordures", "bande de déchets", à l'égard des immigrés et demandeurs d'asile. <img alt="Legida.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Legida_m.jpg" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" title="Legida.jpg, janv. 2015" />Autant de méfaits qui discréditent le mouvement Pegida et devraient renforcer encore son caractère d'exception, limité à Dresde.<img alt="Bachmann.png" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Bachmann_s.png" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" title="Bachmann.png, janv. 2015" /> Le rassemblement organisé dimanche 25 janvier dans la capitale saxonne était par ailleurs moins massif que lors de la manifestation précédente. La police recensait 17000 manifestants, contre 25000 le 12 janvier. Les organisateurs aveint choisi de ne pas manifester lundi, cette fois, en raison de la soirée de solidarité organisée à Dresde par les anti-Pegida. Un concert réunira de nombreux artistes, le chanteur Herbert Grönemeyer notamment. Et Pegida ne veut pas priver ses fans d'assister à un spectacle offert gratuitement, même s'il est organisé par ses adversaires.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">D'autant plus qu'une guerre d'influence et de pouvoir semble déclarée entre les inspirateurs des différentes manifestations contre les immigrés et les demandeurs d'asile dans l'ensemble de l'Allemagne. Katrin Oertel, la porte-parole de Pegida Dresde, menaçait ainsi mercredi 21 janvier de poursuite judiciaire les animateurs de Legida à Leipzig, qui veulent reprendre l'étiquette des patriotes européens de Dresde « contre l'islamisation de l'occident ». Une usurpation selon elle. La principale dirigeante de Pegida depuis la chute de Bachmann assurait dimanche 25, aux côtés d'un représentant de Leipzig, que ces querelles étaient des affabulations de la "presse mensongère". On peut sérieusement en douter</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Legida annonçait ainsi une manifestation de 60000 personnes à Leipzig mercredi 21 janvier. Elle devait au départ rassembler également les marcheurs de Pegida Dresde -Leipzig et Dresde sont les deux capitales de la Saxe. Le rassemblement devait emprunter le parcours du Ring, immortalisé par les manifestations du lundi « nous sommes le peuple », qui firent chuter le mur de Berlin.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">On ne comptait finalement que 15000 personnes selon la police -face à 20000 contre-manifestants. <a href="http://www.spiegel.de/politik/deutschland/legida-zweifel-an-leipziger-demonstrationszahlen-a-1014692.html" hreflang="de">Un chiffre que nombre d'experts et photographes ont remis en cause</a>, estimant le nombre de manifestants de Legida à 5000 tout au plus. L'hostilité affichée alors par la porte-parole de Pegida à l'égard de ses concurrents de Leipzig tient sans doute à la part prépondérante de l'extrême droite néo-nazie dans le mouvement Legida. Son porte-parole Jörg Hoyer est connue pour ses activités passées de commerce des souvenirs du IIIè Reich, uniformes SS et autres babioles. Le NPD parti néo-nazi, les Hooligans d'extrême-droite et les associations locales de "camarades national-socialistes", sont l'épine dorsale de Legida selon les services de renseignements. Les slogans de la manifestation réclamaient entre autres la fin de la culpabilisation allemande dans la dernière guerre, la souveraineté de l'Allemagne et « Ami go home », la ré-instauration de la « culture allemande », la « démission de Merkel ». Autant de revendications qui s'opposent à la volonté de Pegida Dresde d'apparaître comme un mouvement « respectable », distant des néos-nazis et compatible avec le parti Afd, souverainiste et anti-euro, qui se développe actuellement à la droite de la démocratie chrétienne. La direction du parti en Saxe, visiblement très proche de Pegida, commentait d'ailleurs la démission de Lutz Bachmann avant même qu'elle soit officielle : « la crédibilité personnelle va de pair avec l'intégrité ». Une immixtion partidaire dénoncée dimanche par Katrin Oertel</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">La manifestation de Leipzig du 21 janvier a rompu également avec la consigne de Pegida-Dresde « Keine Gewalt » -pas de violence. Une cinquantaine de manifestants s'attaquèrent ainsi aux représentants des médias qui couvraient la manifestation mercredi. Une vingtaine de journalistes furent insultés, voire frappés.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Pegida a pu sembler être le point de départ d'une vague xénophobe parcourant l'ensemble de l'Allemagne. Le mouvement a certes rassemblé jusqu'à 25000 manifestants dans la capitale saxonne. Mais il est resté jusqu'ici une exception locale. Dans toutes les autres villes allemandes les contre-manifestations des anti-Pegida ont très largement surpassé les rassemblements contre les demandeurs d'asile. A Dresde même d'ailleurs 35000 manifestants se rassemblaient le 10 janvier pour une Allemagne colorée, ouverte, démontrant que Pegida n'est pas Dresde.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Le mouvement xénophobe se heurte d'ailleurs à une contradiction insurmontable. Il revendique officiellement dans sa plate-forme la limitation de l'accueil des demandeurs d'asile et la réglementation de l'immigration. Mais dans les discours l'accent anti-musulman, la mise en garde contre l'islamisation de l'occident est permanent. Or l'immigration en Allemagne aujourd'hui vient d'abord de l'est de l'Europe, Pologne en tête. Très loin devant les pays musulmans.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Les institutions allemandes par ailleurs, qu'il s'agisse de la retraite ou de l'assurance maladie ne survivront à l'avenir que par une immigration annuelle massive, chute des naissances oblige. C'est une donnée indépassable qui commence à faire son chemin dans l'opinion. L'immigration est l'assurance de l'Allemagne de demain. Pegida paraît d'autant plus une réaction à courte-vue. A fortiori dans une ville, Dresde, ou les immigrés sont rares. Dans les villes ou l'immigration est au moins dix fois plus forte comme Stuttgart, bastion de l'automobile gouverné aujourd'hui par les Verts, les tentatives de lançer un Pegida local ont fait flop...</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Pour en savoir plus, lire également mon billet: <a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2014/12/26/Dresde-etPegida" hreflang="fr">Pegida, Dresde, la xénophobie en terre saxonne</a></p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/01/24/Scandales-et-Pol%C3%A9miques%2C-Pegida-perd-son-%C3%A9lan#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/138Dresde: qui a tué Khaled ?urn:md5:eff6cebd404fc96228ec71552b63374b2015-01-21T17:42:00+01:002015-03-29T17:22:35+02:00Michel VerrierImmigration<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Le 13 janvier, deux jours après la manifestation Pegida rassemblant 25000 personnes à Dresde, Khaled Idriss Bahray, 20 ans, demandeur d'asile venu d'Érythrée, a été retrouvé mort, baignant dans le sang, le corps transpercé de multiples coup de couteaux, dans la cour d'un immeuble.</p> <p><em>(mis à jour jeudi 22 janvier) </em>Khaled était hébergé non loin de là avec ses compagnons dans l'appartement d'un grand ensemble. Selon les informations du quotidien Bild, confirmée jeudi par le procureur de Dresde, l'un d'entre eux aurait reconnu être l'auteur du crime, à la suite d'une confrontation orageuse avec Khaled. La police avait prétendu au départ n'avoir relevé aucun indice d'une agression extérieure ayant pu provoquer la mort du jeune homme. Une affirmation démentie ensuite par le procureur de Dresde, selon qui les coups de couteaux portés dans la poitrine et la gorge ont tué Khaled.<img alt="DresdeKhaled.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.DresdeKhaled_m.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="DresdeKhaled.jpg, janv. 2015" /></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">L'attitude de la police a fait piquer son coup de sang à Volker Beck député des Grünen au Bundestag.<a href="http://www.tagesspiegel.de/politik/toter-asylbewerber-in-dresden-kriminalbeamte-beschimpfen-gruenen-politiker-volker-beck/11253036.html" hreflang="fr"> Il a décidé de porter plainte afin que toute la lumière soit faite</a> sur les pannes d'investigation et l'attitude de démission des enquêteurs. A Dresde ou depuis des semaines les manifestants de Pegida s'en prennent à l'islamisation de l'occident chrétien et à l'afflux des demandeurs d'asile, la première réaction des policiers paraît en effet surréaliste. D'autant que les services de police et de renseignements saxons sont connus par ailleurs pour avoir négligé ou méconnu pendant des années les indices qui auraient pu permettre la mise hors d'état de nuire du trio nazi de la NSU qui vécut en Saxe pendant plus de dix ans dans la clandestinité assassinant dix personnes et multipliant hold-up et attentats.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Mais piquée au vif la fédération de la police criminelle a répliqué en accusant Beck de diffamer les enquêteur avec des propos honteux et sans mesure, portant plainte contre lui pour diffamation, et indiquant même sur son compte twitter que le procureur de Berlin avait déjà ouvert l'enquête à ce propos... alors que celui-ci n'avait pas encore reçu par la poste la plainte de la fédération en question.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Beck a répliqué de son côté sur Facebook que cette réaction policière renforçait si besoin est « la nécessité d'un débat sur la culture de la police à l'égard de la faute, qui n'épargne personne, même pas le parquet ou les policiers». Le député vert assure avoir reçu quantité de lettres et courriels de remerciements de personnes originaires de l'immigration. Elles se félicitent de ce que les conditions dans lesquelles Khaled a été tué soient enfin examinées sérieusement et sont choquées parce que l'on ne prend pas leurs inquiétudes au sérieux. Un policier lui a envoyé de son côté une lettre en lui reprochant de s'immiscer dans les enquêtes de la police saxonne. « Les agresseurs d'extrême droite frappent, piétinent et battent leurs victimes jusqu'à la mort, selon lui. Les coups de couteaux sont plutôt l'œuvre de gens du sud et d'étrangers. »</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Les compagnons du jeune Khaled sont restés finalement dans l'appartement d'un immeuble des grands ensembles, après avoir envisagé leur déménagement. "Dresde est trop dangereux, nous avons peur" écrivent-ils dans une lettre adressée à la ville, "les agressions et signes d'hostilité sont quotidiens" . Ils sont suivis par des travailleurs sociaux et des psychologues. Les habitants du voisinage leur témoignent leur solidarité, viennent leur rendre visite, leur apportent de quoi se restaurer. Ils sont invités à participer aux soirées de la maison des jeunes.<a href="http://www.dnn-online.de/web/dnn/nachrichten/detail/-/specific/Mitbewohner-des-getoeteten-Asylbewerbers-Khaled-I-in-Dresden-bleiben-in-Plattenbau-wohnen-2423939470" hreflang="fr"> Une initiative « Monday Nigth Buddies »</a> s'est constitué sur Facebook afin d'inviter les jeunes Érythréens a passer les soirées du lundi à des échanges et rencontres, lorsque les manifestants de Pegida défilent, et qu'aucun habitant de Dresde, immigré d'origine, n'ose plus mettre le nez dehors.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">La mise en examen de l'un des occupants de l'appartement de Khaled, soupçonné de l'assassinat du jeune homme, si elle se confirme après enquête, risque fort de renforcer encore l'arrogance des manifestants de Pegida.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/01/21/Dresde%3A-qui-a-tu%C3%A9-Khaled#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/137Pegida, Dresde: la xénophobie en terre saxonneurn:md5:0a2a4dc1d1c1bb0b4dce943dfac015d72015-01-04T15:00:00+01:002015-01-26T11:30:58+01:00Michel VerrierImmigration<p>Les manifestations islamophobes du lundi ont repris à Dresde ce 5 janvier, avec 18000 personnes. Ailleurs, de Cologne à Berlin, Münich ou Stutgart Pegida a fait flop. Face à des contre-manifestation beaucoup plus imposantes. Pourquoi la capitale saxonne est-elle jusqu'ici un cas à part?</p> <p>Les succès des manifestations hebdomadaires du mouvement "Pegida", "Patriotes européens contre l'islamisation de l'occident", reste pour l'instant une exception limitée à Dresde. La première tentative berlinoise de rassembler un mouvement identique, "Bergida", contre l'immigration, les demandeurs d'asile, le 22 décembre, avait été un somptueux échec. La manifestation rassemblant quelques individus seulement devant la Brandenburger Tor. Le 5 décembre les contre-manifestants étaient si nombreux qu'ils ont même bloqué "Bärgida" sur place. Même scénario ou presque à Cologne ou la cathédrale avait éteint ses lumières. "Hogesa" "Hooligans gegen Salafismus", tentative de rassemblement de l'extrême droite et des Hooligans, qui est apparu à Cologne en octobre 2014 avec 5000 manifestants, a tenté de rééditer un tel rassemblement. à Hanovre avec 3000 manifestants "seulement", le 15 novembre. "Sagesa" initiative lancée dans la Sarre par le parti néo-nazi NPD a rassemblé 250 manifestants le 22 novembre -"Hogesa" qui tente de devenir un mouvement fédéral dénonce d'ailleurs depuis tout lien avec "Sagesa" et le NPD.</p>
<p>Il est toujours possible que "Pegida" fasse école en 2015. Plus d'un tiers des Allemands expriment leur crainte de l'islamisation sous une forme ou une autre selon les sondages, à l'ouest comme à l'est. Mais ce sont plutôt les réactions anti-Pegida qui se sont multipliées à travers l'Allemagne au cours des dernières semaines de 2014. La plus importante étant le rassemblement à Münich de 12000 personnes ou plus (25000 selon les organisateurs les plus optimistes). Lundi 22 décembre et lundi 5 janvier le nombre de manifestants anti-Pégida dans l'ensemble de l'Allemagne dépassait celui des pro. Dans chaque ville, à l'exception de Dresde, les manifestants contre l'islamophobie et pour la toléance étaient plus nombreux que leurs adversaires- de deux à dix fois plus.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Pegida-Dresde fait donc exception par le nombre de ses participants d'abord. 17500 personnes assistaient lundi 22 décembre au dernier rassemblement de l'année 2014 -10000 selon certains observateurs plus "strictes" sur les chiffres que les organisateurs de la manifestation. <img alt="Dresde.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Dresde_m.jpg" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" title="Dresde.jpg, janv. 2015" />C'est de toute façon une affluence massive qui dépasse très largement les rangs de la droite radicale, de l'extrême-droite. D'autant qu'à Dresde le mouvement Pegida manifeste tous les lundi. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Pegida tente ainsi de récupérer l'image des manifestations du lundi nées à Leipzig en 1989 qui feront chuter le mur. Au passage c'est une double entourloupe. Dresde est bien la capitale officielle du Land ou siège le parlement et le gouvernement régional. Mais c'est Leipzig qui donna le signal de départ des manifestations du lundi en 1989 et rassemblait 100000 manifestants scandant "nous sommes le peuple" quand Dresde n'en mobilisait encore que 10000.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Cinquante anciens militants des droits de l'homme de l'ex RDA n'ont pas manqué d'ailleurs de reprocher cet amalgame aux manifestants de Pegida « Nous sommes le peuple en 1989 signifiait tolérance, liberté, ouverture sur le monde. Vous ne parlez pas au nom de 89, vous ne parlez au non d'aucun mouvement de libération. Vous leur faites honte. Vous sentez l'enfermement provincial derrière le mur »</p>
<p>Comment expliquer ce succès de masse de Pegida, à Dresde? La ville saxonne n'est pas particulièrement touchée par le chomage, la misère. <a href="http://www.dnn-online.de/dresden/web/regional/wirtschaft/detail/-/specific/Arbeitslosenquote-in-Dresden-sinkt-auf-8-1-Prozent-sachsenweit-niedrigster-Wert-seit-1991-245710931" hreflang="de" title="http://www.dnn-online.de/dreArbeitslosenquote-in-Dresden-sinkt-auf-8-1-Prozent-sachsenweit-niedrigster-Wert-seit-1991">Avec un taux de 8,1% de chômeurs</a> Dresde est mieux loti que l'ex Allemagne de l'est en moyenne (9%), se situe juste un peu au dessus de la Rhénanie du nord Westphalie (7,8%), loin de Berlin (10,4%). La population originaire de l'immigration y est parmi les moins nombreuses en Allemagne avec un taux de 7%, contre 36% à Münich, ou 38% à Stuttgart par exemple.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">On compte 2000 à 4000 musulmans seulement à Dresde sur 500.000 habitants.C'est le manque de contact dans la vie quotidienne qui est la principale cause du développement de Pegida pour Khaldun al Saadi, porte-parole du centre islamique. Né à Dresde il veut y vivre sa vie, "sauf si chaque semaine 10000 personnes m'invectivent dans la rue parce que<a href="http://www.taz.de/Muslime-in-Dresden/!151906/" hreflang="de"> je ne suis pas d'ici confie-t-il au Tageszeitung.</a>" Elles veulent se "préserver" de l'arrivée d'immigrés et de familles venues de l'Islam, qui représentent aujourd'hui à peine 1% de la population. Une réaction qui n'a rien à voir avec l'argument xénophobe habituel du "surplus d'immigration"</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Pegida-Dresde n'est-il pas d'abord un « phénomène saxon » dans un environnement très réac?</p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm">Côté extrême droite et néos-nazis, Dresde collectionne en effet nombre de casserolles. Le parlement du Land y accueillit en 2004 pour la prémière fois en Allemagne un groupe parlementaire du NPD, parti néo-nazi, avec 12 députés. La Suisse Saxonne, comme on appelle la région qui entoure Dresde et va jusqu'à la frontière tchèque est réputée être un bastion de l'extrême droite qui se vantait d'avoir "nettoyé" des zones entière de la gauche et des étrangers. Dresde avait été choqué en 2009 par l'assassinat en plein tribunal de Marwa al Sheribi, jeune égyptienne venue s'installer à Dresde ou son mari travaillait à l'Intitut Max-Planck. Elle fut poignardée devant les juges par son adversaire un Allemand d'origine russe, jugé pour l'avoir insultée la traitant d"islamiste" de "terroriste".</p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm">Le trio de nazis de la NSU (Nationale socialiste Underground) qui exécuta de 200 à 2007 huit turcs un grec et une policière allemande vécu planqué en Saxe pendant pus de dix ans.</p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm">La justice de Dresde est célèbre entre autres, pour les poursuites engagées des années durant contre le pasteur d'Iéna, Lothar König, l'un des organisateur des mobilisations contre la renaissance de l'extrême droite dans l'ex RDA depuis la chute du mur. Elle est connue par ailleurs pour sa compréhension à l'égard des néos-nazis et des manifestations qu'ils organisent dans la capitale saxonne.</p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm">Les plus tristement célèbres sont celles qui rassemblent chaque année l'extrême droite lors de la commémoration du bombardement de Dresde par les alliés en 1945. Ils tentent d'en détourner le sens et manifestent par milliers contre "l'holocauste des bombes" accusant les Américains et les Anglais d'avoir exterminé 300 000 victimes civiles. Les affrontements sont réguliers avec les contre-manifestants qui veulent maintenir Dresde "Nazifrei", libérée des Nazis, rappellant que c'est Hitler qui ravagea le continent et que si les bombardements firent 25000 victimes -et non 300 0000-, Dresde était bien un fief des nazis et des SS. Et ce sont le plus souvent les contre-manifestants qui sont poursuivis par la justice, pour avoir entravé la manifestation autorisée de l'extrême droite.</p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm">Il serait simpliste évidemment de faire porter le chapeau de toutes ces noirceurs aux 17500 manifestants de "Pegida". Mais il serait tout aussi naïf de ne pas tenir compte de ce terreau propre à la région pour expliquer l'envol particulier de ces manifestations xénophobes à Dresde.</p>
<p class="western" style="margin-bottom: 0cm">Une dernière remarque pour sourire. Il faut visiter à Dresde la grande Mosquée Yenidze. Non loin du centre historique de la ville. <img alt="Yenidze2.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/Yenidze2.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Yenidze2.jpg, janv. 2015" />C'est une ancienne fabrique de cigarettes, construite en 1909 par l'importateur de tabac oriental Hugo Ziez. Elle a été transformée aujourd'hui en immeuble de bureau, restaurant, bibliothèque.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2014/12/26/Dresde-etPegida#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/134#YallaCSU, toujours "parler allemand", la dernière perle bavaroiseurn:md5:7ff64e6999f2b360b054aa2a31fea5992014-12-08T13:48:00+01:002015-08-20T15:21:23+02:00Michel VerrierImmigration<p>En exigeant des «étrangers » qu'ils parlent allemand même à domicile, avec leurs enfants, pour leur intégration, la CSU bavaroise à déclenché une vague de critiques, ou l'humour a toute sa place.</p> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">"C'est déjà dur pour nombre d'Allemands en Allemagne de parler un Allemand compréhensible, nous ne devrions pas en demander plus aux autres qu'à nous même", a répliqué Gregor Gyzi (die Linke) à la CSU. Pour ma part je vais simplement continuer à parler berlinois. Grüß Gott "...a-t-il conclu utilisant la référence à Dieu avec laquelle les bavarois remplacent le «au revoir» en Allemand.</p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">« Sum Gülük mein Mutta haben sprechen imma, imma doiç mit mich suhause» résumait pour sa part avec humour la journaliste Özlem Topçu, de la rédaction de die Zeit. En gros « heureusement ma mère parlait toujours allemand avec moi à la maison » en turco-allemand.</p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Mais le débat lancé par le parti démocrate chrétien établi dans la seule Bavière, ou la CDU d'Angela Merkel est absente, traverse également l'Union chrétienne. « J'estime que la politique n'a pas à se mêler de savoir si l'on parle latin, Klingonisch (la langue de Star Trek) ou Hessisch -idiome de la Hesse- à la maison », a dit le secrétaire général de la CDU, Peter Tauber.</p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">La connaissance de la langue est décisive pour l'intégration, lui a répliqué dans Bild am Sonntag son collègue Wolfgang Bosbach, connu pour ses positions conservatrices, c'est pourquoi : « il est important de parler allemand avec les enfants également à la maison... »</p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">La député de Thuringe, Katharina König (die Linke) n'a pas raté l'occasion de répondre que : « pour vérifier cela il faudrait un espion dans chaque foyer... ». Bref, reconstituer en quelque sorte la Stasi.</p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%"><img title="YallaCsu.JPG, déc. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="YallaCsu.JPG" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.YallaCsu_m.jpg" />« Chère CSU, ma femme parle Italien à la maison avec les enfants ! Ne faudrait-il pas nous supprimer les allocations familiales ? » s'interroge pour sa part un contradicteur sur le net ou le hashtag #YallaCsu a fait fortune -de Yalla « allez, c'est bon, dépêche» en arabe</p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Après ce déluge de critique, Gerda Hasselfeld, cheffe du groupe parlementaire de la CSU, défendait toujours la résolution sur l'Allemand à la maison, proposée pour adoption au congrès du parti tout en reconnaissant que les « réactions montraient qu'elle pouvait être mal comprise ».</p><p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">La direction de la CSU devrait se pencher à nouveau sur la question. D'autant que même des bavarois s'insurgent qu'une telle proposition ait été faite par leur parti qui défend ardemment la culture « régionale »</p><p> </p><p><br />lire en allemand: <a href="http://www.sueddeutsche.de/bayern/integrations-papier-der-csu-die-csu-ist-in-absurdistan-angekommen-1.2255363"><em> article dans le Süddeutsche Zeitung.</em></a></p><p> </p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2014/12/08/YallaCSU%2C-parler-allemand%2C-la-derni%C3%A8re-perle-bavaroise#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/130Une démocratie chrétienne Multikulti ?urn:md5:fb4a094f8759d86ca6575f201c3117602014-10-24T17:05:00+02:002014-12-06T15:49:39+01:00Michel VerrierImmigration<p>De gré ou de force la CDU d'Angela Merkel doit changer de culture
à l'égard des immigrés. Pendant des années on les a considérés
comme des « invités » « Gastarbeiter ». Un
terme qui signifiait qu'ils n'étaient pas venus là pour y rester.
</p> <p>Or la contraction démographique de l'Allemagne due à la chute des
naissances des dernières décennies les rends désormais
indispensables. D'ici 2050 de plus en plus de travailleurs et employés
qualifiés seront nécessaires pour remplacer les partants, et les
trouver deviendra impossible sans faire appel aux migrants. <img title="030909FRA231, déc. 2014" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" alt="030909FRA231" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/multikulti.jpg" />Or la CDU
est déjà préoccupée par les lacunes de l'intégration de ceux qui
vivent en Allemagne aujourd'hui. Un titulaire d'un diplôme de
management d'origine turc de troisième génération a toujours plus
de chances d'être chargé de l'intégration dans une entreprise que
des finances ! Les Allemands-Turcs diplômés trouvent par
contre de très bon emplois à Istanbul ou Ankara, alors qu'on a
besoin d'eux ici, <a href="http://www.dw.de/opinion-cdu-goes-multicultural/a-18017860?maca=en-rss-en-all-1573-xml-atom&utm_medium=twitter&utm_source=twitterfeed">souligne <em>Deutsche Welle</em></a>. Et pour ceux qui ont
choisi de s'établir en Allemagne, la CDU n'est guère attirante
comparée aux sociaux démocrates du SPD. Une image négative pour
un parti à vocation majoritaire, dans un pays ou une personne sur
cinq a des racines étrangères</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2014/10/24/Une-d%C3%A9mocratie-chr%C3%A9tienne-Multikulti#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/121Les tests de langue mis en cause par la cour européenneurn:md5:eb91f35935673252c080061b4056e65c2014-07-10T13:09:00+02:002014-07-10T13:09:00+02:00Michel VerrierImmigration <p style="margin-bottom: 0cm">Les tests de maîtrise de la langue
allemande destinées aux candidat(e)s à l'immigration, ne doivent pas faire
obstacle au rapprochement des couples, selon le dernier jugement de
la cour européenne des droits de l'homme, qui condamne l'Allemagne à
ce
propos <a href="http://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2014-07/eugh-kippt-deutschtest-fuer-nachziehende-tuerkische-ehepartner">,
rapporte<i> die Zeit</i> </a>. <br />
Ces tests ont été institués en 2007, afin de
faciliter l'intégration des migrants, selon le gouvernement. <img src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/sprzchtest.JPG" alt="sprzchtest.JPG" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="sprzchtest.JPG, juil. 2014" /><br />
Une épouse originaire de
Turquie, qui voulait rejoindre son mari vivant en Allemagne depuis
1998, s'était vu ainsi refuser son visa par l'ambassade allemande d'Ankara
en 2012, précisemment pour son manque de connaissance de la langue
allemande. Elle avait déposé plainte devant le tribunal européen
qui a jugé que les tests de langue étaient contraires à
l'accord d'association de la Turquie avec l'UE, et dérogeaient aux
impératifs permettant aux citoyens turcs travaillant en Europe de
vivre pleinement leur vie de famille.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2014/07/10/Les-tests-de-langue-mis-en-cause-par-la-cour-europ%C3%A9enne#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/116La cour fédérale pour le Burkiniurn:md5:995016e336949d08122b3153f5f714c22013-09-12T18:07:00+02:002013-09-15T13:39:04+02:00Michel VerrierImmigration <p style="margin-bottom: 0cm">Une jeune musulmane pratiquante ne peut
se dispenser des cours de natation l'école, parce qu'elle ne peut -selon
son interprétation du Coran- se mêler en maillot de bain à ses condisciples à
moitié nus. Le jugement de la cours fédérale a jugé au contraire que la
religion ne pouvait être prétexte à la dispense d'une activité
scolaire. L'islam n'est pas visé. Le tribunal a jugé le même jour qu'une jeune élève dont
les parents sont témoins de Jehovah ne pouvait être dispenser de
regarder le film Krabat avec ses condisciples parce que ses parents
ne croient pas à la magie noire -<span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(68, 68, 68); font-family: arial, sans-serif; font-size: small; line-height: 14.545454025268555px;">(Krabat titre français: "Le maître des sorciers" est un film fantastique allemand réalisé par Marco Kreuzpaintner en 2008)</span>.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le tribunal a rejeté l'argument du
défenseur de la jeune Asmae A, marocaine d'origine, s'appuyant sur
un jugement précédent de la cour fédérale, et datant de 1993, qui
permettait au contraire une dispense de la piscine, pour les
raisons invoquées par la jeune plaignante.<br />Le tribunal souligne
aujourd'hui qu'un vêtement de bain « conforme au Coran »,
le Burkini, a vue le jour,<a href="http://www.taz.de/Urteil-des-Bundesverwaltungsgerichts/!123571/"> souligne le<em> Tageszeitung</em> berlinois</a>. La vue
de jeune gens à moitié nus ne peut par ailleurs être préservée
à la jeune fille, dans notre environnement culturel, elle y est
coutumière l'été, ou lors de spots publicitaires. Les tabous
religieux ne peuvent donc donc pas être de règle à l'école.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Asmae A a pris connaissance du
jugement au tribunal ou elle assistait à la séance publique avec
son voile noir. Elle a dit qu'elle acceptait le jugement, mais
n'irait pas pour autant à la piscine, « personne ne pouvant
l'y contraindre ».
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">« Les écoles devraient être
flexibles, commente le quotidien berlinois. Les cours de natation
séparés pourraient être une solution et il est possible de
renoncer à projeter Krabat, si cela doit se traduire par l'absence
d'une lève pour « cause de maladie ». »</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le « contrat d'intégration »
implique de faire en sorte que les « minorités religieuses »,
ne se replient pas sur elles-même et se ferment aux
dialogue avec ceux qui ne pensent pas comme elles, commente de son
côté le <a href="http://www.faz.net/aktuell/politik/muslima-im-sportunterricht-integrationsauftrag-12569732.html"><em> Frankfurter Allgemeine Zeitung</em></a>. Ou l'ouverture et le
pluralisme pourraient ils être mieux appris qu'à l'école ? Ou
pourrait ont mieux apprendre à respecter d'autres valeurs que celles
que l'on ne s'applique pas ?</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2013/09/12/La-cour-f%C3%A9d%C3%A9rale-pour-le-Burkini#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/19