Berlin Blog - SociétéInformations, Analyses, Réflexions2024-03-01T23:08:37+01:00Michel Verrierurn:md5:d1c338468bc5a45739687ffca926a875DotclearUkraine: Berlin accueillerait jusqu'à 100000 réfugiésurn:md5:37e0f51523c50ebeda24291a334aa8c32022-03-27T16:54:00+02:002022-03-27T22:31:01+02:00Michel VerrierImmigration<p>c'est "un défi", selon la maire de la capitale allemande. Berlin a déjà accueilli les réfugiés syriens en 2015 et ceux de la guerre des Balkans au début des années 1990.</p> <p>La maire social démocrate de Berlin, Franziska Giffey, s’attend à accueillir 50 000 à 100 000 réfugiés ukrainiens, « un défi », selon elle, pour la capitale allemande. Les services de l’immigration du Land de Berlin (LEA) traitent environ 180000 demandes de titres de séjour par an dans la capitale allemande. Les dossiers des 100000 réfugiés ukrainiens attendus vont s’y ajouter, et prendront plusieurs mois avant d’être traités, sans doute, en dépit de l’embauche de nouveaux employés.<br />
Les procédures sécuritaires sont réduites au minimum, seuls les réfugiés qui ne disposent pas de papiers d’identité y sont soumis. Ce qui représente environ 2 % d’entre eux.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="berlin-gefluechtete-105~_v-gross20x9.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.berlin-gefluechtete-105__v-gross20x9_m.jpg" />
<figcaption>accueil des réfugiés ukrainiens à Berlin mars. 2022</figcaption>
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Les réfugiés qui ne se sont pas encore enregistrés mais qui bénéficient déjà d’un hébergement chez un parent, un proche, une famille d’accueil, bénéficieront d’un titre de séjour de deux ans directement auprès des services de l’immigration du Land et pourront également exercer immédiatement un emploi.</p>
<p>Le passage par le camp d’accueil des réfugiés (LAF) déployé dans l’ancien aéroport de Tegel leur est ainsi épargné. Il est réservé aux réfugiés ukrainiens qui viennent tout juste d'arriver à Berlin et ne comptent pas en général rester dans la capitale ou en Allemagne. Ils seront répartis dans l’un des 16 Länder constituant la république fédérale ou poursuivront leur voyage en Europe, voire vers l’Amérique -le Land de Bad-Würtemberg dispose par exemple de 7000 place d’accueil dont 2600 seulement sont occupées aujourd’hui..</p>
<p>En 2015, c’est le camp d’accueil de Berlin Tempelhof, l’ancien aéroport dont les pistes sont parcourues aujourd’hui par les promeneurs et les adeptes de planche à voile, qui avait été déployé pour accueillir les réfugiés syriens, irakiens, accueillis à Berlin.</p>
<p>Au début des années 1990 la capitale fédérale avait accueilli 32000 réfugiés, fuyant les guerres des Balkans. La moitié d’entre eux sont restés à Berlin, indique Engelhardt Marzanke, directeur des services d’immigration berlinois (Lea). Il estime qu’environ la moitié des réfugiés ukrainiens feront de même. C’est selon lui « une chance extraordinaire car nombre d’entre eux veulent apporter leur expérience professionnelle. C’est une migration de personnel qualifiée contrainte par Monsieur Poutine. »</p>
<p>Les réfugiés, souligne-t-il sont presque exclusivement des femmes et des enfants. 30 à 40 hommes tout au plus figurent parmi les 11000 premières demandes de titres de séjour qui ont été déposées.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2022/03/27/Ukraine%3A-Berlin-accueillerait-jusqu-%C3%A0-100000-r%C3%A9fugi%C3%A9s#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/326La légalisation du cannabis mise au frigidaire des promesses de la coalition?urn:md5:9467c084e2d1bf2ecd594f39ff04ce052021-12-31T12:25:00+01:002022-01-03T00:45:52+01:00Michel VerrierSociété<p>C’est pas le moment ! Cette mesure qui répond notamment aux attentes des Verts et de leur électorat choque les esprits conservateurs. Et ceux-ci ne se retrouvent pas seulement au sein de la démocratie chrétienne CDU/CSU.</p> <p> </p>
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La coalition gouvernementale entend légaliser et contrôler la distribution du cannabis à usage individuel dans des magasins sous licence. Ce qui permettrait de contrôler sa qualité sa composition, et de faciliter la protection des jeunes.</p>
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<a href="https://www.berliner-zeitung.de/news/ampelkoalition-cannabis-legalisierung-liegt-auf-eis-li.203205" hreflang="de">Mais d’après le quotidien Berliner Zeitung,</a> tant les libéraux du FDP que les sociaux démocrates d’Olaf Scholz ne sont pas pressés d’appliquer cette promesse. Au sein de la coalition « Ampel », SPD, Verts, FDP on ne s’attend pas son adoption prochaine. « La priorité c’est le combat contre la pandémie », souligne le responsable de la politique de santé du FDP Andrew Ullmann . « Ce n’est pas le bon moment actuellement pour un projet de loi sur le cannabis », renchérit Sebastian Fiedler, spécialiste de politique intérieure au SPD.</p>
<p>Au sein du Bundesrat, la deuxième chambre du parlement représentant les Länder, la réistance s’annonce déjà sérieuse. « C’est la mauvaise solution », assène le ministre de l’intérieur du Bad Würtemberg, Thomas Strobl, démocrate chrétien. Elle n’allégera en rien, selon lui, le travail des policiers qui interviendront toujours pour la protection des enfants et des jeunes. La police devra toujours contrôler toutes les drogues qui entrent en Allemagne et ne pourra pas exclure certaines substances à l’avance.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="cannabis.jpeg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.cannabis_m.jpg" />
<figcaption>cannabis.déc. 2021</figcaption>
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<p>Le cannabis devrait d’abord être vendu dans les pharmacies et la publicité pour ce produit sera très limitée, estime-t-on au FDP. Son prix est encore une question à résoudre reconnaît le SPD. Les trafiquants, selon Sebastian Fiedler, utiliseront trois moyens pour garder l’initiative : des prix modérés, un accès facile, et des produits concentrés, selon lui. De ce fait le contrôle de la délivrance de cannabis exigera toujours que la police intervienne contre le marché illégal.</p>
<p>Sa légalisation déclenchera sans nul doute des débats acharnés, tant au Bundestag que dans la société civile. Il est évident que les trafiquants de drogue et les dealers n'assisteront pas attentistes à sa mise en oeuvre.</p>
<p>Il sera également très intéressant de voir les réactions face à cette mesure, en France. Là ou le débat sur la légalisation ou pas du cannabis est toujours d'actualité, entre autres parce que son interdiction et la répression qui va avec laissent entier le problème de sa consommation et du traffic qu'elle implique.</p>
<p>Les partisans de la légalisation en France se heurtent pour l'instant à un mur du côté gouvernemental comme d'une part majoritaire de l'opposition. Le dernier décret du gouvernement publié le 30 décembre vient même d'interdire aux magasins de CBD la vente de feuilles ou fleurs de cette molécule non psychotrope du cannabis. Considérées comme apaisantes, elles peuvent être fumées ou consommées en infusion.</p>
<p>Un produit dont la cours de justice européenne a pourtant rejeté l'interdiction, pronant sa libre circulation au sein de l'UE, estimant qu'il ne peut être considéré comme un stupéfiant ou un médicament. </p>
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<p> </p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2021/12/31/La-l%C3%A9galisation-du-cannabis-mise-au-frigidaire-des-promesses-de-la-coalition#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/304Berlin, de Luther à la capitale athéeurn:md5:40f03dd37d05a1e7f60d20911f8baf6b2017-06-27T00:11:00+02:002021-12-19T16:06:25+01:00Michel VerrierSociété<p>Alors que l'on commémore le jubilé de la révolte de Luther contre le Vatican (1517), Berlin, fief protestant pendant des siècles, serait en train de devenir une capitale athée</p> <p>A l'occasion du jubilé de Luther et de la tenue du "Kirchentag" -forum de l'église- à Berlin, <a href="http://www.tagesspiegel.de/berlin/berlin-und-die-protestanten-die-kirche-ist-auf-dem-rueckzug/19853922.html" hreflang="de">le quotidien berlinois, Tagespiegel, a publié une rétrospective intéressante de l'évolution de la religion</a> dans la capitale allemande. Une lecture recommandée pour les germanistes. Tant il est vrai qu'on ne peut comprendre l'Allemagne -et Berlin- hors de l'influence culturelle et politique de la religion.</p>
<p>A l'époque de la publication des thèses de Luther s'élevant contre les "indulgences" moneyées par l'église, le cardinal catholique de Berlin, Albrecht von Brandenburg, pratiquait à profusion ce commerce des "indulgences" contre lequel s'insurgea le théologien de Wittenberg -les indulgences achetées à l'église étaient censées racheter ou relativiser les « pêchés ». Il provoquait ainsi les futurs partisans de la réforme luthérienne. A tel point que le prince-électeur du Brandebourg, Joachim II adopta en 1539 la célébration de la communion luthérienne.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="berlinathee.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.berlinathee_m.jpg" />
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<p>Mais un siècle plus tard le prince-électeur Johan Sigismund épousera lui les thèses de Calvin, divisant sa propre famille, Berlin et la région du Brandebourg, devenues entre temps luthériennes. Les affrontements et polémiques, violences y compris, se prolongeront jusqu'en 1837, au sein des églises réformées. A cette date les deux confessions s'unirent.L'église évangélique allemande rassemble aujourd'hui les protestants de différentes obédiences, mais les luthériens y sont très largement dominants. "<font color="#333333"><em>C'était une époque ou les querelles théologiques mobilisaient les masses comme cela nous semble uniquement possible aujourd'hui au sein de la religion musulmane, commente le Tagesspiegel</em>."</font></p>
<p>L'église unifiée n'en demeura pas moins partagée entre les mouvements conservateurs et les libéraux séculiers.</p>
<p>Les protestants quittèrent en masse leur église au lendemain de la première guerre mondiale alors qu'elle se mettait ostensiblement -sauf exceptions- au service des nazis.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="P1090889__2_.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.P1090889__2__m.jpg" />
<figcaption>l'église évangélique, symbole de Berlin</figcaption>
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<p>Après la seconde guerre mondiale, l'église évangélique dû suivre deux chemins différents dans l'Allemagne d'après guerre. Intégrée et partisane de la démocratie à l'ouest, divisée à l'est entre la loyauté à l'égard des autorités et la sympathie pour les courants d'opposition, résume le Tagespiegl. Un Kirchentag rassembla cependant les deux branches à Berlin en 1953.</p>
<p>Pendant les années soixante, la révolte étudiante et les mouvement anti-guerre partagèrent à nouveau les rangs des protestants. Rudi Dutschke, leader des étudiants prit la parole en 1967, dans l'église de la Breitscheidplatz décapitée par les bombes de la seconde guerre mondiale et symbole de la ville. L'église était occupée par des étudiants protestant contre la guerre du Vietnam et hostiles au conservatisme chrétien qui avait fait de l'église symbole de Berlin le haut-lieu des nuits de noël ou l'on goûtait les chants liturgiques à la lumière des cierges tout en étant aveugle face aux conflits sociaux. Dutschke fut violemment viré de la chaire.</p>
<p>Accusé d'avoir troublé le paix des lieux il attaqua au contraire un religieux présent lors de l'algarade pour « non-assistance ». Le débat se propagea au sein de l'église évangélique enflamma les relations entre les conservateurs se rassemblant autour du surintendant de l'église Heilsbronnen de Schöneberg et l'évêque de Berlin Kurt Scharf, président du conseil de l'église évangélique qui prit avec hésitation la défense des étudiants. Le professeur de théologie de gauche, Helmut Gollwitzer, de Berlin-Dahlem, expliqua quant à lui que « le pire était qu'une communauté chrétienne défende la tranquillité de la veillée de noël contre tout ce qui pouvait la troubler, et même contre Jésus. Car celui qui se réfère au Christ ne doit pas tourner la tête devant les calamités de la guerre du Vitenam. Nombre d'étudiants n'étaient donc pas selon le théologien des troublions sans Dieu, mais des jeunes à la recherche d'une nouvelle église à laquelle ils puissent se sentir liés ».</p>
<p>Une analyse qui donnait le ton de ce que serait l'église évangélique dans les décennies suivantes intégrant le mouvement pour la paix et la mouvement anti-nucléaire, des manifestations au Kirchentag au prix d'une influence réciproque et au détriment de la spiritualité telle que la concevaient les conservateurs. L'alliance du clocher et de Greenpeace ne faisait pas leur affaire.</p>
<p>Après la chute du mur, l'influence des protestants venus de Berlin-est prit le dessus. Opposants dans l'ex RDA, décidés, habitués aux conspiration ils y avaient constitué un contre-pouvoir sous l'égide de l'église évangélique. Joachim Gauck, futur président de la république et Manfred Stolpe, ministre président du Brandenbourg, étaient les précurseurs les plus connus. Le théologien Thomas Krüger en fut le promoteur en tant que ministre de la famille et adjoint au maire de Berlin d'Eberhard Diepgen (CDU), après la réunification. L'imposant Dôme de la cathédrale protestante à l'est prit la place de l'église du souvenir de Berlin-Ouest en tant qu'église principale des protestants berlinois. Mais l'espoir de voir un nouveau souffle renforcer la foi chrétienne dans la vie de tout les jours sous leur influence fut bientôt déçu. L'influence de l'église à Berlin n'a cessé de décroître.</p>
<p>« Il faut passer un week-end en Bavière aujourd'hui pour retrouver le carillonnement des églises qui rythme le déroulement de la semaine à grand bruit», note der Tagesspiegel. Les berlinois irrités par les cloches ont fini par l'emporter contre la culture chrétienne dominante de la conviction acoustique...encore que l'on trouve toujours à Berlin ces carillonnements intarissables dirons nous pour avoir habité dix ans à côté de l'église -catholique il est vrai- de la Winterfeld Paltz. L'église protestante à l'autre bout de la Goltzstr étant beaucoup plus discrète.</p>
<p>Les églises ont également perdu la lutte contre la socialisation du week-end dont le centre de communion devient le centre commercial. Le dimanche est resté seulement en partie épargné. Pendant ce temps les communautés chrétiennes, catholiques ou évangélistes, n'ont cessé de se réduire. Le nombre des pasteurs de même . Nombre d'entre eux ne sont plus des inspirateurs, des conseillers, des consolateurs des fidèles de leur communauté, mais seulement des prestataires de service surchargés pour les fêtes familiales de tous ordres, principalement les enterrements. Il n'y a plus de place pour de nouvelles églises dans les nouveaux quartiers de la ville, le besoin ne s'en fait plus sentir. L'église évangélique tente souvent pour cette raison de maintenir sa présence symbolique à dose supportable dans les « espaces de recueillement » au sein des bâtiments des foires, des stades ou dans les fêtes de rues.</p>
<p>Là ou elle demeure un pouvoir, par la « Diakonie », les oeuvres sociales, hôpitaux, maisons de retraite, et jardins d'enfants l'église a dû se plier depuis longtemps aux impératifs de l'économie et de la concurrence, qui ne permettent pas de conserver sa personnalité propre. Nombre d'écoles privées, chrétiennes, à Berlin se sont donné un profil élitaire, ce qui peut se comprendre face à la misère des établissement publics. Mais quand on doit son isolement des contraintes de la vie quotidienne berlinoise à sa contribution financière, il est difficile de dire ce qu'est devenu le cœur de la foi, commente le Tagesspiegel.</p>
<p>A Berlin aujourd'hui on polémique sur la croix, arme symbolique de l'occident chrétien. Doit-elle être érigée sur le château reconstruit de l'Alexander platz ? Signalons au passage que le conseil central des musulmans s'est prononcé pour. L'église protestante bâtie par l'architecte prussien Karl Friedrich Schinkel, un musée et un bâtiment historique menace de s'effondrer, ébranlée par les travaux des immeubles modernes qui se construisent tout autour. Quant à l'église protestante décapitée, symbole de Berlin ouest, elle disparaît progressivement, entourée par les nouveaux grattes-ciels qui surplombent le jardin zoologique.</p>
<p>La tenue du Kirchentag du jubilé à Berlin est particulièrement appréciée parce qu'elle attenue ces douleurs fantomatiques et permet à la ville de jouir un moment au moins de l'aura du christianisme vivant, sous l'oeil de la statue de Luther provisoirement ré-installée à la Marienkirche au centre de la capitale.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2017/06/27/Berlin%2C-de-Luther-%C3%A0-la-capitale-ath%C3%A9e#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/203Alerte particulière à l'esturn:md5:cfa7562f02e41c8af74170ac82dfdefa2017-05-31T14:31:00+02:002017-05-31T14:31:00+02:00Michel VerrierXénophobie, Racisme<p>L'ex Allemagne de l'est, les « nouveaux Länder » cumulent manifestations et attentats d'extrême droite, incendies de foyers d'immigrés, chasse aux étrangers, manifestations xénophobes. Une Ost-maladie?</p> <p>Les Länder de Saxe, de Thüringe, le Land de Saxe-Anhalt, le Mecklembourg et le Brandenbourg se distinguent en particulier. Une équipe de chercheurs ont réalisé une étude approfondie sur les causes de cette influence particulière de l'extrême droite à l'est. <a href="http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/rechtsextremismus-in-ostdeutschland-studie-untersucht-freital-und-heidenau-a-1147970.html" hreflang="de">Ils ont mené enquête plusieurs mois durant dans trois villes Freital, Heidenau et à Erfurt-Herrnberg</a>, rapporte <em>Spiegel on line</em>.</p>
<p>Il serait erroné selon eux de classer la xénophobie, les agressions racistes comme le premier problème propre à l'est en général ou à la Saxe en particulier. A chaque endroit ou ils ont mené leurs investigations il existe des raisons particulières du rayonnement des idées de l'extrême droite.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="Ostmaladie.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Ostmaladie_m.jpg" />
<figcaption><em>manifestations d'extrême droite à l'est, mai 2017</em></figcaption>
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<p>Selon l'étude il existe une forte aspiration à l'ordre. Le désir d'une identité collective, si possible positive et moralement pure est tel que les agressions de l'extrême droite étaient déjà dissimulées tout simplement du temps de l'ex RDA.</p>
<p>"L'humiliation est un sentiment partagé. Nombre de gens se sentent dévalorisés, se considèrent comme des victimes. Vivant dans les campagnes ils ont l'impression d'être dénigrés par les habitants des villes. En tant qu'Allemands de, l'est ils ressentent les Allemands de l'ouest comme arrogants et en tant qu'Allemands ils ont l'impression d'être trompés par les immigrants. Ils ressentent les excès des extrémistes de droite dans leurs régions et la contrainte afin de se justifier".</p>
<p>Un sentiment qui les porte toujours plus à refuser de prendre part aux débats sur l'extrême droite.</p>
<p>Si les enfants font l'expérience à l'ouest, dés l'école, que les enfants originaires de l'immigration ne sont pas privilégiés, et qu'ils ne sont pas des pique-assiettes, cette expérience d'écolier n'existe guère à l'est.</p>
<p>Très peu d'étrangers vivent au contraire dans les campagnes de l'ex RDA, et leurs habitants ne connaissent que des Allemands défavorisés.</p>
<p>La vie quotidienne est devenue « dépolitisée ». Nombre d'Allemands de l'est se tiennent aujourd'hui à l'écart de la société civile et des organisations politiques parce qu'ils sont restés marqués par la pression de l'ex-état du SED (parti dominant de la RDA) sur nombre d'aspects de la vie quotidienne.</p>
<p>Le spectacle politique importé de l'ouest, qui a pris la place de collectivité forcés ne se préoccupe guère de leur sort. Le retour à une société de combattants solitaires et isolés ne les motive pas plus . L'engagement citoyen ou le pluralisme politique « qui enterre consciemment l'identité du peuple et de l'état » les laisse sceptique.</p>
<p>La faiblesse de l'éducation politique, en Saxe avant tout, explique aussi le peu de résistance affichée face à la diffusion des idées de l'extrême droite. C'est un des rares problèmes qui pourrait facilement être résolu avec une volonté politique affichée.</p>
<p>Il faut aborder ces questions de façon différentes selon les endroits. A Freital les auteurs de l'étude ont remarqué une « infantilisation » des auteurs des agressions xénophobes, et une relativisation de leurs actes.</p>
<p>La situation est toute autre à Erfurt ou un large front contre l'extrême droite s'est constitué. Les auteurs de l'étude voient là la confirmation de leurs thèses selon lesquelles l'extrême droite n'est pas seulement un problème est-ouest mais un fléau qui frappe plus les régions aux infrastructures fragiles que les grandes villes.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2017/05/31/Extr%C3%AAme-droite-alerte-%C3%A0-l-est#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/202Le vote bizarre des Turcs-Allemandsurn:md5:50e03cfbcfed7d90a5628e583e611d682017-04-22T12:55:00+02:002017-04-22T12:55:00+02:00Michel VerrierImmigration<p>"vote de protestation patriotisme", on se demande en Allemagne pourquoi le vote des Turcs-Allemands pour la réforme de la constitution d'Erdogan est il plus massif qu'en Turquie même?</p> <p>«D’un côté 69,8 % des Turcs qui vivent en Allemagne sympathisent avec le SPD, 13,4 % avec les Verts et 9,6% avec die Linke et de l’autre 63,1 % des Turcs qui ont le droit de vote, presque les deux tiers, ont voté pour le système présidentiel de Tayeb Erdogan. Qu’est ce que cela signifie donc, s’interroge le<em> Tagesspiegel </em>(Berlin). Sont-ils dans leur majorité de gauche et écologistes ou bien autoritaires, nationalistes et religieux ? » Ils sont en fait tout à la fois. Ils le vivent quotidiennement avec pragmatisme, ce qui peut paraître contradictoire Le nationalisme religieux satisfait leur besoins identitaires, mais leur préférence pour les partie de gauche et écologistes tient à la défense des droits des minorités, à l’anti-racisme au multi-culturalisme et au droit à la double nationalité. » C’est l’un et l’autre et non l’un ou l’autre.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="vote_Erdogan.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.vote_Erdogan_m.jpg" />
<figcaption><em>jeunes femmes fétant le vote Erdogan à Berlin. avr. 2017</em></figcaption>
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<p>Cela heurte beaucoup de monde. Les Turcs qui vivent en Allemagne seraient en quelque sorte « la cinquième colonne d’Erdogan . Ils joueraient un double jeu perfide. En Allemagne ils goûtent la liberté et la démocratie, tandis qu’ils votent en Turquie pour l’absence de libertés et le despotisme. » Les migrants modernes en fait ne coupent pas leurs liens, selon le <em>Tagespiege</em>l. Ils voyagent de leurs pays d’adoption à leur pays d’origine et correspondent en permanence, via smartphones et Skype en permanence. Ils regardent les chaînes télévisées turques. Beaucoup ont suivi également le vote des leurs, au pays.</p>
<p>« Ils ont voté oui, parce qu’ils savent combien la majorité des Allemands <a href="http://www.spiegel.de/politik/deutschland/tuerkei-referendum-das-merkwuerdige-wahlverhalten-der-deutschtuerken-kommentar-a-1143582.html" hreflang="de">critiquent Erdogan et ses plans commente Hasnai Kazim, dans le Spiegel on line</a>. Il faut écouter leur argument. Et prendre en compte le fait que l’absence de culture de l’accueil des migrants a contribué à ce que des gens qui ont vécu toute leur vie en Allemagne, qui sont nés ici, se sentent malgré tout toujours étrangers. Il faudrait se préoccuper de nouvelles incitations à l’intégration. Mais il ne faut pas pour autant, excuser respectueusement le comportement bizarre et le vote de protestation de nombreux Turcs-Allemands. Ils se sont tirés eux même une balle dans le pied pour se venger. » </p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="Vote_erdogan_bis.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Vote_erdogan_bis_m.jpg" />
<figcaption>déception chez les partisans du non à Berlin. avr. 2017</figcaption>
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<p>« 50 % des Turcs-Allemands ne sont pas allé voter. Comment peut-on savoir ce qu’ils pensent », <a href="https://causa.tagesspiegel.de/politik/deutschtuerken-wie-viel-loyalitaet-zu-erdogan-darf-sein/deutschtuerken-duerfen-nicht-alle-uebers-erdogans-kamm-geschert-werden.html" hreflang="de">souligne quant à lui Ruprecht Polenz, spécialiste de politique étrangère de la CDU, dans le Tagesspiegel.</a> « 2 millions de Turcs-Allemands sur 3,5 millions n’ont pas le droit de voter en Turquie par ailleurs. 450 000 Turcs Allemands, soit 13 % d’entre eux ont voté pour la réforme de la constitution d’Erdogan. C’est encore trop, mais il n’y a pas là de quoi mettre, au nom d’Erdogan, tous les Turcs-Allemands dans le même panier. » « On ne peut évidemment tenir la moitié des électeurs qui se sont abstenus pour des adversaires de la réforme de la constitution, poursuit-il. On ne connaît pas leur motivation. Mais c’est déjà un constat de la politique d’intégration : ils ne tenaient pas ce vote pour si décisif qu’ils aient à tout prix dû y prendre part(...) rien ne permet d’insinuer qu’ils s’orientent en priorité sur ce qui se passe en Turquie et non en Allemagne. »</p>
<p><span style="text-align: center;">Le vote ne peut donc être un argument pour réclamer la suppression du droit à la double nationalité comme le réclament les conservateurs de la démocratie chrétienne. « Nous savons que 450 000 personnes qui ont un passeport allemand ont voté pour la réforme constitutionnelle. Ils l’auraient fait également sans. Le droit à la double nationalité par ailleurs ne peut être un cas particulier pour les Turcs. 4,3 millions de personnes qui ont la nationalité allemande en ont également une seconde. 690 000 la nationalité polonaise, 570 000 la nationalité russe, 530000 la nationalité turque. Voulons nous mettre ces 4,3 millions de personne devant l’alternative : c’est l’une ou l’autre ? »</span></p>
<p>Ruprecht Polenz souligne par ailleurs que le vote Erdogan est lié au niveau d’éducation et au statut social. « Aux USA 16 % des Turcs seulement ont voté pour la réforme constitutionnelle. La raison en est peut être qu’ils ont suivi des études supérieures en forte proportion, alors qu’en Allemagne ils restent des travailleurs immigrés, les « Gastarbeiter » dont les descendants ont un niveau d’éducation inférieure à celui des autochtones. »</p>
<p>Le <em>Berliner Zeitung </em>résume lui la question ainsi : « <a href="http://www.berliner-zeitung.de/politik/tuerken-in-berlin-wieso-stimmten-so-viele-fuer-das-praesidialsystem—26728592" hreflang="de">Vote de protestation, patriotisme ? Comment se fait-il que le soutien à Edogan soit plus prononçé chez les Turcs-Allemands qu’en Turquie même ?</a> ». Canan Bayram candidate député des Verts à Friedrichshain Kreuzberg ne pense pas que « les partisans de la réforme constitutionnelle rejettent en même temps la démocratie allemande ». Mais pour nombre d’entre eux le principal argument est que « l’AKP d’Erdogan est le seul garant possible de la stabilité en Turquie. » Il existe une véritable crainte des attentats terroristes de quelque côté qu’ils viennent et des conséquences des guerres dans les pays voisins.</p>
<p>Un Turc-Allemand de 41 ans qui détient la double nationalité et habite à Kreuzberg a voté oui et explique ainsi les votes en ce sens : « en Turquie on nous appelait les Turcs-Allemands et en Allemagne les « Kanakes « Mais Erdogan nous a rassuré dés le début. « Vous êtes des nôtres ». Erdogan a réussi à redonner une identité à de nombreux Turcs-Allemands souligne Burkard Dregger, porte-parole du groupe parlementaire démocrate-chrétien au parlement berlinois, mieux que ne l’a fait notre état de droit. Nous devons nous demander nous même pourquoi il en est ainsi. » Dregger critique également le droit à la double nationalité. Nous avons vu dimanche, selon lui, comment cela peut conduire à des conflit de loyautés.</p>
<p>J’ai été choquée qu’Erdogan récolte tant de voix en Allemagne, dit Brigitte Lafos, en visite à Berlin et venue de Cologne. Son mari se souvient des rassemblements massifs organisés pour la venue d’Erdogan dans leur ville d’origine. « D’un côté je pense qu’ils n’auraient pas du avoir lieu. Mais d’un autre je crois que les interdictions ensuite de tenir de tels meetings électoraux ont finalement servi Erdogan ».</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2017/04/22/Le-vote-bizarre-des-Turcs-Allemands#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/201« regret de maternité » et naissances en panneurn:md5:6a4ace892888a3a25dadd66d338f666a2016-08-04T16:42:00+02:002016-08-04T16:42:00+02:00Michel VerrierSociétéemploifemmesmaterniténaissancetemps partieltravail<p>La chute de la natalité depuis les années soixante-dix est l'un des préoccupations majeures de l'Allemagne. Elle hypothèque l'avenir de son système social, voire son dynamisme économque faute de relève générationnelle appropriée.</p> <p>Les obstacles à la carrière professionnelle des femmes, à la maternité conjuguée à l'activité professionnelle sont l'une des raisons majeures de ce déficit démographique. Une étude de « You Gov » qui vient d'être publiée, avance même que 20 % des parents en Allemagne « regrettent » d'avoir des enfants, contre 73 % et 7 % d'indécis.</p>
<p>Deux mille personnes, 1200 parents ont été « sondés » via internet pour réaliser cette étude,<a href="http://www.tagesspiegel.de/weltspiegel/deutsche-studie-zur-elternschaft-ich-liebe-und-bereue-dich/13941672.html" hreflang="de"> note le quotidien berlinois Tagesspiegel</a>. Le thème de la « Maternité regrettée » est d'actualité depuis l'année 2015, à la suite de la publication de<a href="http://www.tagesspiegel.de/regrettingmotherhood-wie-eine-kleine-studie-zum-medienhype-wurde/11687622.html" hreflang="de"> l'étude de la sociologue israélienne Orna Donath</a>. Les femmes interrogées soulignaient à la fois qu'elles aimaient et haïssaient leurs enfants à la fois. Certaines regrettaient leur venue, dés le début de la maternité. Ce qui exclut un remord des parents lié à la personnalité de leur enfant ensuite.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="elternreue.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.elternreue_m.jpg" />
<figcaption>der Tagesspiegel 28/07/2016</figcaption>
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<p>Les « regrets de maternité » sont du même ordre chez les pères et les mères. 95 % d'entre eux assurent qu'ils n'en aiment pas moins leurs enfants. 50 % des sondés assurent qu'il est possible à la fois "d'aimer ses enfants, et de regretter d'avoir décidé d'en avoir". Cela tient peu aux naissances non-désirées, qui concerne 20 % seulement des parents qui regrettent la maternité.</p>
<p>La raison première du regret d'avoir eu des enfants tient aux obstacles qu'ils constituent au développement personnel. La moitié des parents estiment s'être sacrifiés pour les enfants et le famille. selon l'étude de « You Gov ». Mais ce « regret » tient surtout à la situation professionnelle et à l'activité des parents concernés.</p>
<p>«Ceux et celles qui travaillent à plein temps se sentent beaucoup moins limités dans leurs carrières et ont rarement le sentiment de s'être sacrifiés pour leurs enfants ». Or comme le démontre l'étude nombre de parents ont du prendre un emploi à temps partiel ou abandonner complètement leur job pour leur enfant.</p>
<p>1/3 des parents estime que leur carrière a souffert d'une naissance. 50 % des femmes sont de cet avis, 60 % même parmi les femmes qui « regrettent leur maternité ». La moitié des parents qui assurent aimer leurs enfants s'accordent à dire que la société attend des mères qu'elles « sacrifient leur ascension professionnelle pour leurs enfants. » Le manque d'équipements sociaux est incontournable « pas de crèches pas d'ascension professionnelle », résume le <em>Tagesspiegel</em>.</p>
<p>Les deux tiers des parents sondés par "You Gov" estiment que les équipements pour l'accueil des enfants, crèches, Kindergarten, n'offrent pas les places indispensables. Pourtant, c'est en Allemagne que la croissance de l'emploi des femmes a été la plus forte depuis l'an 2000, selon les statistiques de l'OCDE. Mais plus de la moitié d'entre elles travaillent à temps partiel.</p>
<p>Les hommes au contraire travaillent à temps plein. Tandis que les femmes s'occupent pour l'essentiel des enfants et des travaux du ménage -travail non rémunéré, à l'inverse de celui des hommes <a href="http://www.welt.de/wirtschaft/article153035653/Der-Schein-Sieg-deutscher-Frauen-in-der-Arbeitswelt.html" hreflang="de"> note le quotidien die Welt.</a> Une forte majorité des Allemands rejette le travail à temps plein pour les femmes parce qu'il « porterait tord à la vie familiale ».</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/08/04/%C2%AB-regret-de-maternit%C3%A9-%C2%BB-et-naissances-en-panne#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/192Ernst Wagner,1913, retour sur le mal de l'Amokurn:md5:91767ff2120484b3d78de1e512b1c3062016-07-28T23:44:00+02:002016-07-28T23:44:00+02:00Michel VerrierSociété<p> l'Allemagne est le pays le plus touché par les "Amok", "les tueurs fous", après les USA. Coïncidence, Ernst Wagner, considéré comme le premier "Amok" en 1913, fut hospitalisé à Winnenden, là ou vivait Tim Kretschmer, l'Amok de 2009 inspirateur du tueur fou de Münich</p> <p>Lors de mon reportage à Winnenden (voir mon billet: <a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/07/28/Amok-M%C3%BCnich-dans-le-miroir-de-Winnenden" hreflang="de">"Amok, Münich dans le miroir de Winnenden"</a>) j'avais eu le curiosité d'aller visiter l'Hôpital psy « ouvert », voisin du collège ou Tim Kretschmer avait perpétré son carnage. Il y avait abattu un passant en prenant la fuite après avoir tué ses camarades de classe. Quelle ne fut pas ma surprise en y découvrant une plaque commémorative qui me fit froid dans le dos. Elle était consacrée à Ernst August Wagner, enseignant et supposé premier « Amok », qui abattit le 3 septembre 1913 à Degerloch sa femme Anna dans son lit puis ses enfants, Robert, Richard, Klara et Elsa, afin dira-t-il, qu'il ne voient pas la suite du carnage auquel il allait se livrer.</p>
<p>Wagner quitta ensuite la maison familiale avec ses trois armes et 500 cartouches, pris le train à Stuttgart pour Ludwigsburg et rejoignit Mühlhausen an der Enz, ou il avait été prof' dans sa jeunesse en 1901. Il mit le feu à plusieurs maisons et tira sur tous ceux qui passait dans sa zone de tir jusqu'à ce qu'il n'aie plus de munitions et qu'il soit maîtrisé après avoir fait 9 morts et 11 blessés. Il prétendra devant le tribunal avoir voulu se venger des moqueries et tortures que lui auraient infligés les habitants de Mühlhausen, en l'accusant à l'époque de satisfaire ses pulsions en sodomisant des animaux.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="Winnendenhp.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Winnendenhp_m.jpg" />
<figcaption>Winnendenhp.jpg, juil. 2016</figcaption>
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<p>Une persécution imaginaire selon les spécialistes du cas Wagner. Herman Hesse lui consacra une nouvelle (Klein und Wagner). Curieusement pour l'époque Wagner ne fut pas condamné à mort en 1914, mais hospitalisé en Hôpital psy, et justement à l'hôpital de Winnenden. Dans les années trente l'Hôpital psy de Winnenden accueillit jusqu'à 600 « malades ». Wagner n'était pas le seul auteur de crimes en série. Mais les nazis l'épargnèrent tout en exterminant la plupart des autres pensionnaires par leur politique d'euthanasie.</p>
<p>Le premier « Amok » fut au contraire pensionné et Wagner écrivit dans sa cellule, histoires, drames et pièces de théâtre.</p>
<p>En lisant la plaque commémorative puis en me documentant sur le cas Wagner, je compris mieux le scepticisme affiché par le responsable scolaire de Winnenden à l'égard de mes questions sur les mesures nécessaires pour prévenir l'Amok, après le carnage de Tim.K en 2009.</p>
<p>L'interdiction des jeux d'ordinateurs tels que « Country strike » par exemple. Ernst Wagner, Tim Kretschmer à Winnenden: difficile de voir là une coïncidence pure et simple."Il est de Winnenden" reste une expression aujourd'hui pour qui n'a pas toute sa tête, rappellait le Frankfurter Allgemeine du 13.03.2009. </p>
<p>La police découvrira plus tard sur l'ordinateur du jeune Tim les traces de son passage sur la notice biographique de Wagner, la veille du massacre. Il semble également que David Sonboly, le meurtrier de Münich se soit rendu à Winnenden « en pélerinage » en quelque sorte. Tim fut l'un de ses inspirateurs -avec Breivik, le nazi norvégien. Sonboly a peut être rendu visite aussi à la plaque de Wagner…</p>
<p>La lignée montre comment les jeux vidéos, dont Sonboly était semble-t-il également adepte -pour ne pas parler du Djihad- couvrent des passions meurtrières, morbides, conduisant jusqu'à l'Amoklauf, la tuerie, dont Wagner à son époque fut un précurseur.</p>
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<p><em>Note:d'ou vient le terme « Amoklauf » ? (reprise de mon billet "<a href="http://www.michel-verrier.com/revue-presse-allemagne/tb.php?id=314" hreflang="fr">les experts désarmés après la fusillade</a>" écrit en 2009 après le massacre de Winnenden) </em></p>
<p><em>Les termes "Amok", "Amoklauf", "Amokschützen" pour un tireur fou, "Amokfahrer" pour un conducteur fou, sont les termes utilisés couramment en Allemand. Ils font référence à l'Amok, un comportement spécifique aux populations indonésiennes (meng-âmok en mélanésien signifie: agresser et tuer avec une colère aveugle). L'Amok, pour venger la mort de l'un des siens ou simplement une insulte, devient fou furieux et tue autant de personnes qu'il le peut jusqu'à ce que lui-même soit mis à mort. A l'origine l'Amok n'était pas un acte individuel. C'était une action guerrière, au cours de laquelle quelques combattants tentaient d'éviter une défaite en attaquant l'ennemi sans faire de quartier, avec une brutalité folle. Amoklauf est le titre d'un film sur la folie meurtrière d'un individu isolé, tourné par Uwe Boll, un réalisateur contesté, en 1993. Amok est une nouvelle de l'écrivain autrichien Stephan Zweig. Un texte qui compte « parmi les plus lucides tragédies modernes de l'éternelle humanité... avec son odeur de fièvre, de sang, de passion et de délire malais... Amok est l'enfer de la passion au fond duquel se tord, brûlé mais éclairé par les flammes de l'abîme, l'être essentiel, la vie cachée." (Romain Rolland). La nouvelle a consacré en Allemagne l'expression utilisée aujourd'hui, Amoklauf, que l'on traduit en Français par tueur fou.</em></p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/07/28/Ernst-Wagner%2C1913%2C-retour-sur-le-mal-de-l-Amok#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/191la CSU lève la barrière aux migrantsurn:md5:a239c9aa1fec339f8028219c9e4fb7a32016-07-22T17:27:00+02:002016-09-30T05:41:04+02:00Michel VerrierImmigration<p>une déclaration qui a tourné court après le coup d'état en Turquie et ses suites</p> <p>la CSU bavaroise et le gouvernement de "l'état libre de Bavières", ne revendiquent plus la barrière chiffrée à l'immigration définissant strictement le nombre d'immigrés accepté par l'Allemagne annuellement. Une revendication qui a fait les beaux jours des polémiques du leader bavarois Horst Seehofer contre le laxisme de la politique d'immigration de la chancelière. <a href="http://www.tagesspiegel.de/politik/fluechtlinge-in-deutschland-csu-will-jetzt-keine-obergrenze-mehr/13853318.html" hreflang="de">Seehofer avançait le chiffre de 200 000 par an maximum</a>. Angela Merkel a toujours refusé au contraire de chiffrer le nombre de migrants admissibles, <a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/04/28/Merkel-ignore-les-critiques-de-Seehofer" hreflang="de">voir mon billet</a> à ce propos . Avec 222.264 nouveaux arrivants au cours du premier semestre de l'année, ce chiffre est déjà dépassé. Mais le nombre restreint de nouveaux migrants inscrits au cours des deux derniers mois laisse espérer que "la barrière est devenu inutile", selon le vice-président de la CSU Christian Schmidt. Un constat qui date il est vrai d'avant le putsch manqué en Turquie...</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/07/22/la-CSU-l%C3%A8ve-la-barri%C3%A8re-aux-migrants#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/189AfD, à droite, sans bornesurn:md5:bc4651afa428694bdc3337fa97c1e23e2016-05-05T01:52:00+02:002016-05-05T01:52:00+02:00Michel VerrierXénophobie, RacismecachèrechariaGaulandIslamPetry<p>Alexander Gauland, vice président de l'AfD, rejette en bloc les critiques et accusations des associations communautaires juives et musulmanes à propos de son parti. « Nous ne voulons pas que la charia décide des règles du vivre-ensemble en Allemagne, assène-t-il»</p> <p>Les associations islamiques doivent y renoncer ouvertement. L'islam ne connaît pas selon lui la séparation entre le politique et le religieux. Les résolutions de l'AfD (Alternative pour l'Allemagne) ne visent, selon lui, aucun musulman en Allemagne en particulier, mais l'islam politique et les commandements de la charia <a href="http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/reaktionen-auf-parteitag-scharfe-kritik-an-afd-grundsatzprogramm-14210795.html" hreflang="de"> rapporte le <em>Frankfurter Allgemeine Zeitung</em></a>. </p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="afd-parteitag-gauland.jpeg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.afd-parteitag-gauland_m.jpg" />
<figcaption>Gauland, congrès AfD mai 2016</figcaption>
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<p>Il justifie également l'interdiction des minarets et de l'appel du muezzin à la prière. Car ce sont des manifestation de la volonté dominatrice de l'islam. A l'égard des juifs, il souligne que leur existence en Allemagne sera protégée par l'Afd, mais justifie néanmoins l'interdiction de la viande cachère. L'abattage rituel, "contrairement à la circoncision", n'est pas un rite central de la religion juive, selon lui.</p>
<p>Gauland défend par ailleurs la perspective de rejoindre le Front national français de Marine le Pen au parlement européen. Un projet défendu par le député européen de l'AfD Marcus Pretzell, à la suite de son expulsion du groupe des conservateurs et des réformateurs (EKR). Gauland doute que le FN et sa président puisse être rangés sous l'étiquette de l'extrême droite et souligne qu'il s'agit avant tout d'amalgamer les forces qui veulent éviter la constitution d'un « super-état européen ».</p>
<p>L'AfD milite pour une nouvelle Allemagne, selon le politologue Karl-Rudolf Korte. « A l'ouest le parti est plutôt national-conservateur, à l'est en partie xénophobe. » L'AfD se présente comme un parti national allemand, <a href="http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/afd-parteitag-zum-abschluss-noch-ein-reizthema-14209439.html " hreflang="de">selon le <em>Frankfurter Allgemeine Zeitung</em></a>. Il rejette l'immigration et veut remettre en cause en partie la construction de l'Europe, comme l'union bancaire ou l'intégration de la Turquie à l'Union européenne.</p>
<p>« Nous ne devons pas répéter les erreurs des années soixante et soixante dix et chercher à combler le manque de main d'œuvre à l'étranger ». Un rejet de la vague d'immigration organisée des Gastarbeiter venus en majorité de Turquie renforcer la main d'oeuvre dont avait besoin l'économie allemande.</p>
<p>L'AfD a quelques difficultés à se distancer de l'extrême-droite. Sous l'impulsion de la présidente du parti, Frauke Petry, le parti a ainsi dû voter la dissolution de sa fédération de la Sarre, en raison de ses contacts avec les milieux extrémistes. Elle estime qu'il s'agit là d'un signal envoyé aux militants, prouvant que « chacun ne peut pas faire ce qui lui plaît ».</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="afd.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.afd_m.jpg" />
<figcaption>AfD, mai 2016</figcaption>
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<p>Mais la décision a été prise avec une très faible majorité : 51,9 % des délégués contre 48 %. Le chef du groupe parlementaire et droite nationale AfD en Thuringe, Björn Höcke, a regretté pour sa part la dissolution de la fédération sarroise. Un test qui démonte combien l'AfD est divisé sur ses liens avec l'extrême droite. Le succès d'une courte majorité de Frauke Petry n'a pas renforcé l'homogénéité du parti au contraire, <a href="http://www.sueddeutsche.de/politik/afd-parteitag-petrys-macht-schwindet-1.2975794" hreflang="de">estime le <em>Süddeutsche Zeitung</em></a>.</p>
<p>L'AfD débat maintenant de « jusqu'ou on peut aller à droite », dans la plupart des groupes parlementaires des Länder ou il est représenté. La présidente du parti apparaît ainsi modérée par rapport aux courants « völkisch », nationalistes de droite. De nombreux adhérents qui lui sont proches estiment même qu'elle l'est trop. Elle évoquait avant le congrès de Stuttgart la ligne rouge à ne pas franchir. Le parti devant choisir, selon elle, entre demeurer conservateur et libéral ou national-social, laissant planer une menace de démission dans ce cas.</p>
<p>Mais le congrès a démontré combien le courant de droite nationale est puissant alors que l'influence de Petry se réduit. C'est la conséquences des nombreuses occasions manquées de la présidente du parti de mettre des bornes à droite, face aux affirmations racistes à l'égard de l'Afriquede Björn Höcke porte parole de la droite nationale, très applaudi lors de son discours au congrès.</p>
<p>Pour l'AfD, <a href="http://www.zeit.de/politik/deutschland/2016-05/afd-parteitag-stuttgart-grundsatzprogramm-beschluss" hreflang="de">note <em>die Zeit</em></a>, "la liberté de l'individu s'arrête là ou elle entre en conflit avec la volonté populaire allemande et sa culture". Le parti "<em>Alternative pour l'Allemagne</em>" représente une vision de la politique selon laquelle les majorités ont toujours raison, et les minorités doivent s'y plier. C'est là le véritable problème que pose ce parti, beaucoup plus que l'interdiction des minarets.</p>
<p>Que les choses puissent changer, ne fait pas partie du programme et de la vision du monde de l'AfD. Le « nous » populaire allemand et le « vous » des étrangers musulmans n'ont pas vocation à se mêler, cela constituerait un danger. « Qui est Allemand, le restera. Qui reste musulman sera toujours un adversaire. » « Une réforme des lumières au sein de l'Islam n'est pas réaliste et n'est pas souhaitable » d'ailleurs, selon le programme adopté au congrès.</p>
<p>La politique à l'égard des migrants et des demandeurs d'asile a été l'un des thèmes principaux du congrès <a href="http://taz.de/AfD-Parteitag-in-Stuttgart/!5300250/" hreflang="de">souligne le quotidien berlinois Tageszeitung</a>. Le parti veut limiter drastiquement l'immigration, renforcer les contrôles aux frontières, et durcir encore les conditions pour accéder à la nationalité allemande. Un amendement proposant 200000 expulsions au minimum par an a été rejeté comme « impraticable ». Un orateur plaidant pour les bienfaits de l'immigration s'est fait huer. Tandis qu'un autre proposait l'abolition du droit d'asile au débat, sans trouver cependant beaucoup d'écho.</p>
<p>Petry s'est séparée des adhérents du parti lors d'un show, se réjouissant de l'énorme attention médiatique dont a bénéficié le congrès. Elle a pu « lire ainsi que le parti était allemand national, ce qui n'est pas une si mauvaise étiquette pour un parti allemand a-t-elle conclu. »</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/05/05/AfD%2C-%C3%A0-droite%2C-sans-bornes#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/184Merkel ignore les critiques de Seehoferurn:md5:a8e71c520af4d9f10a7c2e07c936754e2016-04-28T22:39:00+02:002016-05-05T09:37:08+02:00Michel VerrierImmigrationBavièreCSUMünichréfugiésSeehofer<p> La polémique à propos de la politique des réfugiés entre le leader bavarois Horst Seehofer, président de l"union sociale chrétienne", CSU, et la chancelière, Angela Merkel, présidente de l"union démocrate-chrétienne", CDU, a des airs de réglement de compte.</p> <p> Merkel vient de répondre aux critiques et menaces et aux reproches de Seehofer concernant sa politique à l'égard des réfugiés par lettre, trois mois après avoir reçu le courrier du président bavarois et l'avoir fait attendre ostensiblement, rapporte le <em>Süddeutsche zeitung</em>. Alors que les deux partis constitue le groupe parlementaire de l'Union chrétienne au Bundestag, et sont alliés au sein de la coalition gouvernementale au pouvoir à Berlin.</p>
<p><span style="line-height: 1.6; background-color: rgb(255, 255, 255);">Mais Seehofer affiche ouvertement son soutien au président hongrois, Viktor Orban -auquel Helmut Kohl lui même vient de rendre une visite amicale- en ce qui concerne la politique des réfugiés. Il menaçait au contraire la chancelière d'une plainte auprès de la cours constitutionnelle dans la lettre qu'il lui a adressée, pour « avoir tourné le dos aux lois en vigueur et n'avoir pas entrepris de limiter l'afflux des réfugiés aux frontières de l'Allemagne ».</span></p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="merkels-antwort.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.merkels-antwort_m.jpg" />
<figcaption>Gabriel (SPD) Merkel (CDU) Seehofer (CSU)</figcaption>
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<p><span style="line-height: 1.6;">Il se fait en quelque sorte le porte-parole d'Orban pour faire le procès de la politique de Merkel devant la plus haute instance juridique allemande. Rien que ça. Il avait même accompagné sa lettre à Merkel de l'avis circonstancié de l'expert Udo di Fabio, ex- juge du tribunal constitutionnel. Dans sa réponse - </span><a href="http://www.sueddeutsche.de/politik/brief-der-kanzlerin-merkels-retoure-1.2968014" hreflang="de" style="line-height: 1.6;">les deux lettres ne sont pas publiques mais le <em>Süddeutsche Zeitung </em>en révèle contenu</a><span style="line-height: 1.6;">-, la chancelière rejette les deux accusations de son allié bavarois. Elle en profite pour faire une nouvelle fois la promotion de sa politique des réfugiés. </span></p>
<p>Le gouvernement allemand -dont la CSU est partie prenante soulignons le à nouveau- suit une politique « durable » de résolution de la crise des réfugiés, selon elle. Une réponse qui pourrait viser également Manuel Valls le premier ministre français qui avait profité de sa visite à Münich lors de la conférence annuelle sur la sécurité pour condamner sur ce point justement la politique de Merkel.</p>
<p>Ce qui implique poursuit la lettre de la chancelière que « le nombre des réfugiés accueillis en Europe doit être réduit, mais que l'Europe doit en même temps se conformer à ses principes humanitaires d'accueil ». Merkel renvoie également à la nécessité de mieux combattre les causes premières de l'afflux des réfugiés, qui sont extérieures aux frontières de l'Europe.</p>
<p>Et elle fait référence aux accords passés avec la Turquie le 18 mars, qui doivent mettre fin au trafic criminels des réfugiés par les passeurs de la mer Égée, et réduire le flux de migrants « illégaux », qui ne relèvent pas du droit d'asile vers l'Europe. Des accords qui lui valent en Allemagne même des critiques acerbes. On l'accuse de se courber devant Erdogan. Particulièrement dans l'affaire des vidéos qui ridiculisent le président turc et contre lesquelles celui-ci a porté plainte (<a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/04/16/Erdogan-B%C3%B6hmermann-affaire-d-%C3%A9tat-pour-un-clip" hreflang="fr">voir sur mon blog: Erdogan Böhmermann, affaire d'état pour un clip</a>).</p>
<p>La chancelière évoque enfin les efforts de son gouvernement pour réformer le droit d'asile européen, afin que l'Europe réponde à la crise unie et solidaire . Ce qui pour l'instant ressemble à un vœux pieux, notons le.</p>
<p>Merkel n'évoque que vaguement dans son courrier à Seehofer la menace de plainte constitutionnelle de son partenaire bavarois, en soulignant que tant le droit européen que le droit national laissent place à des choix politiques qui semblent les mieux appropriés pour atteindre les objectifs visés en ce qui concerne les réfugiés.</p>
<p>La politique de son gouvernement n'est pas strictement limité, selon elle, à la mise en œuvre de lois intangibles. Merkel conclu sa lettre en félicitant la Bavière de la détermination et des capacités dont elle a fait preuve dans l'accueil des migrants, une pointe contre Seehofer au passage. Car cette politique doit aussi beaucoup à l'engagement sur place des adversaires de la CSU, le SPD et les Verts, dominants à Münich notamment, et à la mobilisation citoyenne, spontanée.</p>
<p>La polémique ne va pas prendre fin. Seehofer n'a pas à se soucier comme la chancelière de l'unité de l'Europe et d'une politique des réfugiés soutenable, souligne le <em>Süddeutsche Zeitung.</em> Il lui suffit que ses attaques contre la politique de Merkel remportent l'assentiment de son électorat, ce qui est le cas si l'on en croit les sondages. « Nous envisageons toujours le dépôt d'une plainte devant la cours constitutionnelle, assène Marcel Huber chef de la chancellerie bavaroise, suite la l'examen de la lettre de Merkel par le cabinet du président Seehofer. »</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/04/28/Merkel-ignore-les-critiques-de-Seehofer#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/183églises état, le partenariat ne fait plus consensusurn:md5:7a2608eb2e94a9f3c568239de1e38f3b2016-04-21T18:21:00+02:002016-04-21T18:21:00+02:00Michel VerrierSociétéCaritasDiakonniefiscreligieuxéglises<p>Un fossé sépare la France et l'Allemagne en ce qui concerne les relations entre la politique, les religions, les églises et l'état. Les églises protestantes et catholiques sont considérées en république fédérale comme des établissements d'utilité publique dont le fisc collecte les impôts.</p> <p>Les églises catholiques et protestantes sont des partenaires de l'état, en particulier en ce qui concerne l'école, l'éducation les services sociaux et de santé.. Or un tiers des Allemands se disent aujourd'hui "sans confession » et nombre d'entre eux ne considèrent plus les activités des églises comme une contribution au bien être commun, mais comme une affaire privée.</p>
<p>Les avantages réservés aux églises leur paraissent donc être des privilèges injustifiés. Celles-ci ont contribué elles même à cette dégradation de leur image par leur financements opaques, les pressions exercées sur les salaires de leurs employés, ou les licenciements pour cause de remariage après divorce par exemple.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="staat-kirche_1.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/staat-kirche_1.jpg" />
<figcaption>le fisc relève l'impôt religieux</figcaption>
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<p>La direction du parti die Linke en Saxe prend en compte ces évolutions pour revendiquer sans « athéisme agressif »,<a href="http://www.sueddeutsche.de/politik/staat-und-kirche-bruechiger-konsens-1.2956663" hreflang="de"> souligne le Süddeutsche Zeitung</a> la fin des privilèges disproportionnés dont bénéficient les églises chrétiennes. Un amendement « Liberté, égalité, laïcité » sera soumis au vote du congrès fédéral du parti qui se tiendra fin mai à Magdebourg.</p>
<p>Il met en cause l'impôt religieux relevé par le fisc, le droit du travail particulier des employés des œuvres des églises et des entreprises qui leur sont liées, et toutes les formes directes ou indirectes de financement public dont elles sont bénéficiaires. Le suivi psychologique devrait remplacer le « souci des âmes » dans la Bundeswehr et la Police. Une « politique religieuse progressiste devrait non seulement garantir la liberté totale de religion mais également la liberté totale des sans religion ».</p>
<p>La fédération de Saxe ne figure pas parmi les poids lourds du parti die Linke. « Et la revendication d'une laïcité à la française a peu de chance d'être adoptée. Il faudrait pour cela modifier le texte de la constitution et les contrats qui lient l'état et les églises ». Pas besoin d'être un chrétien affirmé au sein du parti la Gauche, pour estimer que ce projet desservirait die Linke. Le document n'en jette pas moins un certain trouble au sein du parti, d'autant qu'il provient d'une direction régionale du parti unanime.</p>
<p>On retrouve d'ailleurs des préoccupations identiques chez les verts et une partie des sociaux-démocrates. Un cercle laïque avait été fondé en 2011 au sein du SPD. La direction du parti rejeta néanmoins à l'unanimité se reconnaissance. Le groupe "Humanistes et sans confessions" fondé en 2014 aurait plus de succès. Au sein du parti vert un rapport "visions du monde, communauté religieuses et état", propose de revoir les rapports des églises et de l'état en ce qui concerne le droit du travail ou l'impôt religieux. Les communautés musulmanes devraient être intégrées dans ces réformes.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="staat-kirche.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.staat-kirche_m.jpg" />
<figcaption>La Bavière épargnée par les débats</figcaption>
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<p>Mais ce sont préoccupations sans lendemain selon les défenseurs du système actuel qui a fait ses preuves, selon eux. « La collecte de l'impôt religieux marche bien, la majorité des parents souhaite une éducation religieuse pour leurs enfants, et la plupart des communes se réjouissent de l'existence de Caritas et Diakonnie, les œuvres catholiques et protestantes. "Le débat sur le droit du travail des églises est réservés aux spécialistes", note le quotidien münichois qui précise que ce débat n'a pas cours dans la très catholique Bavières.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/04/21/%C3%A9glises-%C3%A9tat%2C-le-partenariat-ne-fait-plus-consensus#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/181"Il n'y a pas que des nazis" en Saxeurn:md5:2d86a49298aa0e47c6e6b5cf9f7e40b62016-02-24T17:31:00+01:002016-02-24T17:40:12+01:00Michel VerrierImmigrationBautzenClausnitzPegidaSaxexénophobie<p>depuis l'apparition du phénomène Pegida, les agressions xénophobes mises en avant par l'actualité et les médias, à Bautzen, Clausnitz, en Saxe dernièrement, font oublier les Allemands hostiles aux mouvements xénophobe</p> <p>"Tu crois que la crise des réfugiés va créer de nouveaux emplois en Saxe. Oui en tout cas chez les pompiers ». <a hreflang="de" href="http://www.tagesspiegel.de/politik/brandstiftung-in-bautzen-geplante-asylunterkunft-brennt-schaulustige-jubeln/12993480.html">Le quotidien berlinois Tagesspiegel fait de l'humour noir</a> sur fond de dessin reproduisant un immeuble au toit en cendre.</p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Bautzen_m.jpg" alt="Bautzen.jpg" /><figcaption>Bautzen, hôtel d'accueil des réfugiés incendié, fév. 2016</figcaption></figure><p>"les attaques xénophobes et racistes contre les réfugiés dans le Land de Saxe ont déclenché une tempête de protestation" dans toute l'Allemagne. L'incendie criminel à Bautzen, détruisant les bâtiments qui devaient accueillir des réfugiés ce week-end, à même été troublé par une cohorte d'excités, sous l'emprise de l'alcool ou non, qui se réjouissaient bruyamment des flammes.</p><p>Bautzen n'est pas loin de Dresde, le berceau de Pegida. Jeudi dernier c'est un autre village saxon, Clausnitz, qui a fait le une de l’actualité des réfugiés, des dizaines de personnes bloquant pendant des heures le bus qui convoyait une vingtaine de réfugiés à leur lieu d'hébergement. Insultes, menaces, alternaient avec le slogan détourné des manifestations de la révolution citoyenne de 1989, "nous sommes le peuple". (comme le montre cette vidéo:</p><p><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/RmTtCyLvGUg" frameborder="0" allowfullscreen=""></iframe></p><p>Autant de gestes que condamne le ministre président démocrate chrétien du Land de Saxe, Stanislaw Tillich "ce ne sont pas des êtres humains qui agissent ainsi. Ce sont des criminels. C'est écoeurant et abominable ». Aydan Ozoguz, chargé de l'intégration du gouvernement Merkel se dit "choqué de ce que de telles scènes dans lesquelles une foule applaudit parce qu'un foyer de réfugiés brûle se se produisent à nouveau en Allemagne. Un tel comportement est misérable ».</p><p>Mais "il n'y a pas que des nazis qui se manifestent à Bautzen",<a hreflang="de" href="http://www.sueddeutsche.de/panorama/nach-brand-im-fluechtlingsheim-es-stimmt-nicht-dass-hier-nur-nazis-rumlaufen-1.2873331"> corrige Eveline Günther, du mouvement "Bautzen bleibt bund"</a> -Bautzen est multicolore- dont les propos sont rapportés par le <em>Süddeutsche Zeitung</em>. Fin janvier 420 personnes étaient rassemblées dans la salle du théâtre de la ville, afin de faire la lumière sur l'arrivée prochaine des réfugiés. Dans une atmosphère chargée d'émotion, mais très réaliste. Un cabinet médical et un salon de maquillage venaient d'être fermés dans le bâtiment voisin par le propriétaire de l'immeuble, se traduisant par des emplois en moins. L'arrivée des migrants contribuaient à alourdir l'atmosphère dans la petite ville. Les participants posèrent de nombreuses question. Les gens étaient inquiets, manifestaient leurs craintes en majorité. Mais ils voulaient savoir avant tout comment l'accueil des réfugiés allait être organisé. Rien ne permettait de prévoir que le bâtiment pour les accueillir allait être incendié. Seul un petit groupe au fond de la salle se manifestait par des interpellations emplies de haine. Eveline Günther, animatrice du « théâtre sorbe-allemand » -les Sorbes sont une minorité et une langue reconnue en Allemagne- s'insurge au passage contre l'utilisation par les protestataires xénophobes de Clausnitz du slogan des manifestants qui firent tomber le mur en 1989, "nous sommes le peuple", . "Ils sont un peuple, c'est vrai", mais plutôt ridicule". le peuple actuellement est la majorité silencieuse. « Mais les rangs de l'extrême droite grossissent. Des gens que l'on n'aurait jamais soupçonnés répètent des slogans xénophobes. » Il y a certes des foyers de réfugiés qui brûlent partout en Allemagne. « Mais ici il y a l'insécurité sociale, et peu d'emplois. Les jeunes s'en vont. Les hommes sont en excédents et la criminalité est importante en raison du manque d'effectifs policiers. Ce qui se fait sentir également dans les défaillances de la sécurité autour des foyers de réfugiés. Mais la xénophobie latente cependant n'est pas un phénomène saxon. » « On ne parle pas de ces nombreux volontaires qui s'engagent pour aider les réfugiés, qui se préoccupent de faire progresser leur intégration et qui se mobilisent contre les propagateurs de la haine qui pourrit le climat local. Le Saxe-Bashing ne mène à rien. Il faut renforcer par tous les moyens les gens qui s'engagent et se tourner vers la majorité silencieuse pour renforcer la communication, conclut l'animatrice.</p><p>Pegida et le « chauvinisme saxon » s'expliquent, <a hreflang="de" href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/02/24/ http://www.welt.de/politik/deutschland/article151256658/Das-Pegida-Fussvolk-hoert-Bachmann-gar-nicht-zu.html">selon le politologue de Dresde, Hans Vorländer</a> dans le quotidien <em>die Welt, </em> parce que "Dresde est une ville très, très conservatrice, un Biotop politique très particulier, plus un mythe qu'une véritable ville. Avec une faible urbanité, elle vit énormément sur les histoires ou la narration du passé." Le « chauvinisme saxon » tient par ailleurs selon lui à une opposition est-ouest qui 25 ans après la chute du mur ne s'est pas résorbée, et à une grande défiance à l'égard du système politique et médiatique fédéral. Les manifestants de Pegida n'ont toujours pas digéré l'invasion des élites de l'ouest venues à l'époque reconstruire l'ex Allemagne de l'est sur le modèle de l'Allemagne fédérale, et ls craignent aujourd'hui "une nouvelle invasion des réfugiés" qui les menace d'une nouvelle dépossession de leurs traditions.</p><p>La xénophobie en Saxe, repose entre autre sur une population homogène, qui n'a pas d'expérience de la pluralité ethnique, du multiculturalisme, <a hreflang="de" href="http://www.welt.de/politik/deutschland/article151256658/Das-Pegida-Fussvolk-hoert-Bachmann-gar-nicht-zu.html">souligne le sociologue Frank Richte</a>r. Il existe une fierté saxonne qui peut conduire au rejet à l'égard des étrangers. « Les jeunes n'ont pas d'avenir dans les petites villes et les campagnes de la région, hormis l'exil vers l'ouest et les métropoles. L'influence des églises et de la morale de l'accueil vis à vis des réfugiés qu'elles défendent est de plus quasi inexistante dans une ex-Allemagne de l'est ou 80 % des habitants restent « a-religieux » ».</p><p>Le poids important de l'extrême droite très implantée dans la région, dans les campagnes, les petites villes et municipalités de la région autour de Dresde jusqu'à la frontière tchèque a par ailleurs été souvent ignoré ou sous-estimé. Et les gens qui s'y opposent n'ont pas toujours eu le temps de s'organiser comme l'ont fait les habitants des deux capitales saxonnes, Leipzig et Dresde. Autant de facteurs qui s'additionnent pour expliquer le cas saxon.</p><p>Mais il serait totalement erroné de considérer la population saxonne comme xénophobe ou d'extrême droite rappelle le sociologue.</p><p><em><a hreflang="fr" href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2014/12/26/Dresde-etPegida">Lire également sur ce blog </a>"Pegida, Dresde, la xénophobie en terre saxonne"</em></p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/02/24/Il-n-y-a-pas-que-des-nazis-en-Saxe#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/176Après Cologne, Merkel n'a pas changé de politiqueurn:md5:e7f4ca01842fb5953de7fb2b78f09a612016-01-19T18:02:00+01:002016-01-19T18:05:45+01:00Michel VerrierImmigration<p>la chancelière n'a pas changé de politiques à l'égard des réfugiés depuis la nuit de la honte et des agressions sexuelles de Cologne, quoiqu'en disent certains analystes et commentateurs, en France notamment. Même si elle veut durcir la répression et faciliter l'expulsion des auteurs.</p> <p>Perte de confiance au sein de son électorat, remous dans son propre parti, critiques de ses partenaires au sein de la coalition gouvernementale, ultimatums de la démocratie chrétienne bavaroise (CSU) nombre d'observateurs soulignent les obstacles croissants auxquels sa politique d'accueil des réfugiés expose la chancelière et spéculent sur un abandon de sa politique d'accueil.</p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" alt="Merkel_ignore_les_ultimatums_de_Seehofer_leader_de_la_CSU.jpg" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Merkel_ignore_les_ultimatums_de_Seehofer_leader_de_la_CSU_m.jpg" /><figcaption><em>Merkel ignore les ultimatums de Seehofer leader de la CSU.</em></figcaption></figure><p>A fortiori après la nuit de la honte de Cologne et l'agression de centaines de femmes par des immigrés originaires de monde arabe ou d'Afrique du nord selon les victimes.</p><p>Angela Merkel a choisi certes de renforcer certaines mesures pour l'expulsion accélérée des coupables, poursuites et des peines renforcées. Elle renvoie également à de prochains rendez vous avec la Turquie, les Länder ou l'UE d'ici mars pour alléger la pression des migrants aux frontières de l'Allemagne.</p><p>Mais il n'y a pas trace pour autant de « tournant » dans sa politique, de rupture avec la politique d'accueil enclenchée ces derniers mois, pas plus que de quelque plan B que ce soit. Pour ne pas parler d'un renoncement au mandat de chancelière aux prochaines échéances électorales de 2017, remarque Daniela Vates dans un éditorial du Berliner Zeitung (19.01.2016). Car Merkel bénéficie d'un énorme avantage : si elle ne décide pas elle même de partir on voit mal ce qui pourrait l'y contraindre.</p><p>Il n'existe pas aujourd'hui d'adversaire qui pourrait prendre sa place et rassembler derrière lui une majorité au Bundestag comme le fit Kohl contre Schmidt, ou comme le fit Merkel elle-même contre Schröder. Et si elle décide de se présenter à nouveau en 2017, elle dispose du temps nécessaire pour conforter cet avantage.</p><p>D'autant que même sur la question des réfugiés le taux de satisfaction de l'électorat vis à vis de la chancelière reste encore largement supérieur à ceux dont doivent se contenter en général ses partenaires de l'union européenne. Quant aux autres thèmes de sa politique elle trône toujours en haut de l'échelle. Son parti, la CDU, n'a aucun intérêt à son retrait et les dissidents en son sein ne sont pas de taille à la faire changer sa politique à l'égard des réfugiés. La lettre des députés démocrates chrétiens mettant celle-ci en cause, n'a recueilli en fin de compte que 44 signataires sur 310 élus <a hreflang="de" href="http://www.berliner-zeitung.de/politik/unionsabgeordnete-unterzeichnen-brandbrief-an-merkel,10808018,33556688.html">relève le <em>Berliner Zeitung</em></a>.</p><p>Pour l'instant par ailleurs il est trop simpliste de faire comme si la nuit de la honte avait bousculé l'opinion à un point tel que la majorité des Allemands serait devenu hostile à la politique de Merkel. On cite certes un sondage affirmant que 56 % des sondés partageraient ce point de vue -contre 39 % <a hreflang="de" href="http://www.spiegel.de/politik/deutschland/fluechtlinge-deutsche-wenden-sich-laut-umfrage-gegen-angela-merkel-a-1072192.html">indique <em>der Spiegel</em> on line</a>. 42 % estiment les valeurs culturelles et sociales de l'Allemagne menacées -une hausse de 9 points sur octobre- tandis que 52 % ne partagent pas ce point de vue.</p><p>On notera cependant qu'un autre sondage indique que si 51 % des sondés doutent de la réussite de la politique de Mekel, 44 % la soutiennent toujours. Il faut noter par ailleurs que les tentatives des mouvements d'extrême droite tels que Pegida de tirer profit des agressions de Cologne pour grossir les rangs de ses manifestations ont fait jusqu'ici chou blanc. Ceci s'explique entre autres par le rejet massif de l'amalgame entre les agresseurs et les immigrés promu par l'extrême droite et plus ou moins chevauché par certains médias, et par la conscience de nombre d'Allemands de ce que l'afflux d'immigrés dans les années à venir est indispensable à l'Allemagne ( lire à ce propos mon article Allemagne la culture de l'accueil en question, <a hreflang="fr" href="http://orientxxi.info/magazine/allemagne-la-culture-de-l-accueil-en-question,1107">sur le site du Magazine Orient XXI</a>).</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/01/19/Apr%C3%A8s-Cologne-Merkel-n-a-pas-chang%C3%A9-de-politique#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/173Cologne Dresde, les ratées du mouvement xénophobeurn:md5:40047a813ccd671329516f64c7102ad12015-11-12T16:06:00+01:002015-11-12T16:06:37+01:00Michel VerrierXénophobie, RacismeCologneDresdeHogesaPegida<p>Les exactions contre les foyers de réfugiés et demandeurs d'asile ont explosées cette année, on en recensait déjà 505 pendant les trois premiers trimestres de 2015 contre 177 en 2014. Mais la crise ne semble pas ranimer le souffle des manifestations xénophobes à Cologne ou à Dresde.</p> <p> Hogesa, le mouvement « <em>Hooligans gegen Salafisten</em> », né à Cologne, est beaucoup moins célèbre que Pegida , « <em>Patriotischen Europaer gegen islamisierung des Abendlandes</em>», ancré à Dresde en Saxe, dans l'ex RDA. Les deux mouvements anti-islamiste et xénophobes ont fété récemment leur première année d'existence. Le rassemblement de Dresde lundi 26 octobre était conséquent, comptant 10000 à 12000 personnes, sans atteindre pour autant la dimension à laquelle il était parvenu l'hiver dernier, avec jusqu'à 25000 participants -mais les anti-Pegida ont fait mieux à Dresde rappelons le à la même époque, avec 35000 personnes.</p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.pegida1_m.jpg" alt="pegida1.jpg" /><figcaption>Pegida à Dresde novembre 2015</figcaption></figure><p>A Cologne pour Hogesa par contre le premier anniversaire fut une débâcle. Un rassemblement de 1000 nazis et hooligans, a fait face à 10000 contre-manifestants dimanche 25 octobre. Il y a un an Hogesa avait rassemblé 5000 manifestants à la même date. La manifestation avait dégénéré, 1500 policiers ne parvenant pas alors à contenir des hordes de radicaux d'extrême droite enivrés et de fans de foot « cogneurs » tandis qu'ils s'attaquaient aux journalistes et aux magasins.</p><p>Cette fois 4500 policiers contrôlaient chaque participant, empêchant toute consommation d'alcool et vérifiant qu'ils n'étaient pas armés avant qu'ils ne rejoignent leur troupe. Parqué sur une place à la périphérie de la capitale rhénane, Hogesa 2.0 est resté pratiquement isolé de la population et « a fait flop », selon le quotidien <em>die Welt</em>. « Nous sommes de retour, nous sommes le pouvoir » clamait néanmoins,Dominik Roeseler l'un des organisateurs du rassemblement un bras levé vers le ciel -ce qui était censé être un geste de triomphe. « On ne pouvait pourtant parler de victoire en rien, <a hreflang="de" href="http://www.spiegel.de/panorama/koeln-trotzt-hogesa-a-1059543.html">note l'hebdomadaire <em>der Spiegel </em></a>». Nous avons rassemblés ici un petit groupe solide vitupérait certes un orateur. Mais le groupe était si petit qu'il fut même incapable pendant des heures de « rassembler un service d'ordre reconnu par la police, condition requise dés le début de la manifestation. »</p><p>Les manifestants veulent sauver Cologne du déclin des pays d'occident. Mais Cologne n'a visiblement pas envie de se faire sauver par ces gens là et Cologne ne plie pas face aux Hooligans adeptes de la violence et les néo-nazis », a proclamé la vice-maire Elfi Scho-Antwerpes, dont les propos son rapportés par le quotidien berlinois Tagesspiegel.« Cette ville nous appartient et c'est nous qui décidons ce qui s'y passe », insistait un orateur au rassemblement des contre-manifestants. La nouvelle maire de Cologne, Henriette Recker aurait certainement défilé dans les premiers rangs de la contre-manifestation, mais elle était encore à l'hôpital. Après avoir été grièvement blessée la semaine dernière à coup de poignard par un militant d'extrême droite Franck.S.</p><p>Le rassemblement d'Hogesa devait à l'origine rejoindre une manifestation appelée par Kögida, qui voudrait être le pendant de Pegida Dresde. Roeseler et le chef de Kögida sont membre tous les deux du parti d'extrême droite établi à Cologne Pro NRW (« Pour la Rhénanie du Nord Westphalie »). Mais Kögida annula finalement son initiative. Il n'y avait pas trace à Cologne de ces « citoyens en colère » qui ont fait la force de Pegida à Dresde. Cologne rassemblait un mélange d'hommes aux airs de gros durs aux lunettes et casquettes noires, T-Shirts d'Hogesa et vestes de casseurs. Extrémistes de droites, hooligans et Skinheads.</p><p>Mais les « citoyens en colère » saxons semblent également s'essouffler, la dernière manifestation de Pegida à Dresde le 9 novembre, jour anniversaire de la nuit de cristal de 1938 et de la chute du mur en 1989 rassemblait 7000 à 8000 personnes, contre 7000 contre manifestants rassemblés sous la bannière « <em>Herz Statt Hetze </em>» ou le cœur plutôt que la haine. A Dresde, le fief de Pegida, 60 % des habitants rejettent le mouvement xénophobe, selon une étude de l'Université technique, conduite à partir d'un échantillon représentatif <a hreflang="de" href="http://www.zeit.de/politik/deutschland/2015-10/dresden-umfrage-tu-dresden-pegida-asylsuchende">cité par <em>die Zeit on line</em></a>. 41 % des sondés affichent une attitude positive à l'égard des réfugiés et se déclarent prêts à les accueillir. Un résultat qui contredit l'impression répandue parfois, selon laquelle la majorité des habitants de Dresde soutiendrait Pegida.</p><p>Plus de la moitié des sondés ne ressentent au contraire aucune menace contre leur culture, à l'inverse des pégidistes, et ils ne voient aucun problème à ce qu'un foyer d'asile s'établisse dans leur voisinage. Mais la moitié des sondés n'en revendique pas moins des lois plus sévères pour réglementer le droit d'asile, un quart d'entre eux estimant que les réfugiés utilisent l'état social et 20 %, affichent un rejet affirmé des demandeurs d'asile. La division traverse en profondeur la population de la capitale saxonne et ses racines sont profondes. En attendant Pegida dégrade l'image de la Saxe, les touristes sont toujours moins nombreux, les cadres, ingénieurs et scientifiques, s'en inquiètent et sont réticents à venir s'installer à Dresde pourtant réputée comme la ville phare de l'ex RDA en ce qui concerne les nouvelles technologies, l'informatique. « Le dommage culturel et économique est déjà Massif pour l'état libre de Saxe, s'inquiète le ministre de l'économie du Land Martin Dulig (SPD), dont les propos <a hreflang="de" href="http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/rufschaden-pegida-image-ist-schlecht-fuer-dresden-13874994.html">sont rapportés par le <em>Frankfurter Allgemeine Zeitung </em></a>. » Le site est devenu moins attractif à l'étranger, ceci pour des années, prévient Oliver Holtmöller, économiste à l'institut de recherche économique de Halle.</p><p>La xénophobie, incite de moins en moins de migrants qualifiés à venir à Dresde ou à s'y installer. Avant de venir tenir une conférence ou de présenter leur candidature, les chercheurs étrangers s'inquiètent de savoir si Dresde est une ville sure, explique Liu Hao Tieng, directeur de l'institut Max-Planck de physique et chimie.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/11/12/Cologne-Dresde%2C-les-rat%C3%A9es-du-mouvement-x%C3%A9nophobe#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/168Berlin. Legalisation du cannabis interditeurn:md5:5adc2d719528061439f4f95e4adc4d3d2015-11-07T17:44:00+01:002015-11-07T17:44:18+01:00Michel VerrierSociétécannabisdroguehaschichKreuzbergVerts<p>La vente de Cannabis reste illégale à Berlin Friedrichshain-Kreuzberg, commune bastion des Grünen. L'institut fédéral pour la production des produits pharmaceutiques en a décidé ainsi, s'accrochant à une politique qui a fait faillite, selon les Verts.</p> <p>Le projet de libéralisation de l'accès à la Marihuana et de surveillance de sa consommation porté par Monika Herrmann, maire de Friedrichshain-Kreuzberg, avait été déposé en juin. Il revendique la vente libre et contrôlée dans quatre commerces spécialisés et "cafés modèles". Tous les adultes habitant la commune auraient ainsi droit à la délivrance de 60 grammes de Marihuana par mois <a href="http://www.taz.de/!5237308/" hreflang="de">indique le <em>Tageszeitung</em> berlinois</a>.</p><figure style="margin: 0 auto; display: block;"><img class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/hasch.jpg" alt="hasch.jpg" /></figure><p>Le but de l'accès sous contrôle au n'est pas de transformer Kreuzberg en royaume de la fumette "mais au contraire de mieux protéger les jeunes en s'attaquant au marché noir" explique Monika Herrmann et en rendant encore plus difficile l'accès des moins de 18 ans à la Marihuana. Celle-ci de plus devrait « être cultivée régionalement, biologique, et avec le moins d'émission de CO2 possible ». Pour les Verts le rejet du projet est un signal négatif pour la prévention de la consommation de la drogue et la lutte contre sa distribution criminelle. L'institut fédéral s'accroche ainsi à la politique d'interdiction qui a déjà fait faillite, « au lieu de soutenir un projet pour la protection des jeunes. Les adultes devant pouvoir accéder en effet légalement à l'achat de Cannabis réglementé, en vue d'assécher le marché noir, selon Harald Terpe chargé des question de la politique des drogues chez les Verts. »</p><p>La responsable fédérale de la politique à l'égard des drogues, Marlene Mortler (CSU bavaroise) <a href="http://www.tagesspiegel.de/berlin/cannabis-antrag-abgelehnt-keine-coffeeshops-fuer-berlin-kreuzberg/12389662.html" hreflang="de">dont les propos sont rapportés par le <em>Tagesspiegel</em> berlinois</a>, réplique que la vente de Cannabis pour le plaisir n'est pas compatible avec les lois de prévention contre la drogue. « La vente légale suggérerait que les risques pour la santé des consommateurs sont inexistants. » Or on ne peut confondre le Cannabis utilisé en tant que drogue et en tant que médecine, insiste-t-elle. Les dangers de la consommation de loisir doivent être réduits au minimum par les lois en vigueur alors que l'accès pour les malades sera facilité au contraire.</p><p>Franz Henkel, ministre démocrate-chrétien de l'intérieur de Berlin -la ville a le statut d'un Land- se félicite de la décision de l'institut fédéral, "l'état ne doit pas devenir un dealer" selon lui. Nous nous opposons fermement aux fantaisies de l'accès libre au Cannabis." Car les conséquences psychiques, physiques et sociales des drogues sont tout autre que bénigne. La porte parole du sénat berlinois -le gouvernement de la ville état- se félicite aussi de ce que l'institut fédéral ait mis en garde contre "une dangereuse expérience des Verts". Un langage qui nous ramène aux années quatre-vingt selon le <em>Tagespiegel</em>.</p><p>Le SPD qui gouverne Berlin avec les démocrates-chrétiens est divisé sur la question. Le maire social-démocrate de Berlin, Michael Müller, est contre la proposition des Grünen. Mais à Kreuzberg le SPD a soutenu le projet de cafés-modèles des Verts. Son responsable des questions de santé, regrette le rejet de la demande de Friedrichshain-Kreuzberg et insiste sur la nécessité de changer la loi à propos de l'accès au Cannabis, afin que des communes de Berlin, puissent enfin réaliser les projets qui permettront une distribution contrôlée de Cannabis en renforçant la prévention et la protection de la jeunesse.</p><p>Le syndicat des policiers se félicite enfin de la décision de l'institut fédéral des médicaments. "L'état ne doit pas suggérer que consommer de la drogue n'est pas si grave". Monika Herrmann pourrait faire appel de la décision de l'institut fédéral. La maire verte de Friedrichshain-Kreuzberg, estime être la porte parole d'un mouvement large de communes qui militent pour l'accès libre au Cannabis et dont l'institut a rejeté tous les projets jusqu'à présent. Dans le Brandenbourg, qui entoure Berlin on constate que de plus en plus de jeunes <a href="http://www.welt.de/regionales/berlin/article147730426/Kinder-und-Jugendliche-als-Drogenhaendler-an-Schulen.html" hreflang="de">deviennent des « dealers » à l'école rapporte <em>die Welt</em></a>. Un enfant et 27 jeunes de 14 à 18 ans ont été arrêtés par la police pour de tels faits l'an dernier, contre 20 au cours de l'année précédente. La consommation régulière de Haschich serait en recul depuis 2004 chez les adolescents de 15-16 ans, mais la consommation de Cannabis serait en hausse chez les 12-25 ans selon une analyse de l'institut fédéral de la santé. L'abus d'alcool est également préoccupant. 58 % des jeunes de 16 à 18 ans reconnaissent consommer cinq boissons alcoolisées un jour par mois au moins.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/11/07/Berlin.-Legalisation-du-cannabis-interdite#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/167Réformes du droit d'asileurn:md5:f8de91448cecff0b5fc69618d6cd52e72015-10-16T09:38:00+02:002015-10-16T09:38:00+02:00Michel VerrierImmigrationasileimmigrationréfugiés<p>Le Bundestag a adopté hier une loi renforçant à la fois les possibilités d'accueil des réfugiés et les procédures d'expulsion des demandeurs d'asile déboutés. La liste des pays « sûrs », dont les ressortissants ne sont pas sensés bénéficier du droit d'asile a été élargie.</p> <p>Le texte de loi adopté par 475 voix contre 68 et 57 abstentions doit être approuvée maintenant par le Bundesrat, la seconde chambre du parlement réunissant les gouvernement des Länder, avant d'entrer en vigueur. Les principaux points de la réforme <a hreflang="de" href="http://www.berliner-zeitung.de/politik/bundestag-beschliesst-gesetzespaket-das-sind-die-wichtigsten-aenderungen-im-asylrecht,10808018,32170074.html">sont résumés par le quotidien berlinois Berliner Zeitung</a>.</p><figure style="float: center; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" alt="loi-immigre.jpg" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.loi-immigre_m.jpg" /></figure><p>*Un budget de 6 milliards d'euros supplémentaires sera consacré à l'accueil des réfugiés. Trois milliards seront versés en supplément aux communes et Länder chargés de l'hébergement des réfugiés, trois milliards sont réservés aux prestations sociales.</p><p>*Le gouvernement fédéral soutiendra les Länder et Communes pour la réalisation de 150 000 places d'accueil en urgence appropriées pour cet hiver, contre 45 000 prévues. Tous les bâtiments fédéraux disponibles seront mis à disposition et le coût du chauffage pris en charge. Les modalités de construction et les impératifs de construction standard seront allégés. Les demandeurs d'asile séjourneront jusqu'à six mois dans les foyers d'accueil, au lieu de trois actuellement. S'ils sont originaires de pays jugés « sûrs » ils y resteront jusqu'à la fin de la procédure de demande d'asile et leur expulsion probable.</p><p>*Le Kosovo, l'Albanie, le Montenegro vont rejoindre la liste de ces pays « sûrs », comme c'est déjà la cas pour la Macédonie, la Serbie, la Bosnie Herzégovine. Le gouvernement fédéral interviendra par ailleurs pour l'amélioration de la situation économique et sociale des minorités tels que les Roms. L'emploi est interdit aux demandeurs d'asile originaires de ces pays qui ont déposé une demande depuis le 1er septembre.</p><p>*Mais les réfugiés originaires de ces différents pays pourront bénéficier d'une procédure d'immigration légale et auront la possibilité de travailler en Allemagne, s'ils sont titulaires d'un contrat de formation ou d'un contrat de travail selon les conventions tarifaires en vigueur. *En cas de refus du droit d'asile les délais d'expulsion ne pourront être supérieurs à trois mois contre six actuellement. Les demandeurs d'asile qui ne respectent pas ces délais n'auront plus droits qu'au prestations absolument indispensables. La date d'expulsion n'aura plus à leur être signifiée au-delà des délais légaux.</p><p>*Dans les centres d'accueil d'urgence, les prestations matérielles remplaceront au maximum les prestations financières. Jusqu'ici les réfugiés avaient droit à 143 euros d'argent liquide par mois.</p><p>*Les ressources fédérales assureront les cours indispensables à l'intégration des demandeurs d'asile et des réfugiés « tolérés ». L'interdiction d'exercer un travail temporaire est levée au delà des trois premiers mois de présence -jusqu'ici le délais était de 4 ans. Les Job-center recevront les crédits nécessaires afin d'employer le personnel supplémentaire nécessaire à l'intégration des réfugiés.</p><p>*Les Länder peuvent librement attribuer aux demandeurs d'asile une carte d'assurance maladie ouvrant l'accès aux soins médicaux. Les réfugiés titualires d'une formation médicale pourront participer aux services de santé dont sont dotés les foyers de réfugiés.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/10/16/R%C3%A9formes-du-droit-d-asile#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/164Le mariage un modèle dépassé pour les berlinoisurn:md5:d1bb575087594b72046e31f46e7d71032015-10-08T17:54:00+02:002016-07-22T16:30:48+02:00Michel VerrierSociété<p>Les couples mariés avec un enfant,ou plusieurs à fortiori, sont devenus presque marginaux à Berlin, <a href="http://www.berliner-zeitung.de/berlin/studie-zum-familienleben-die-ehe-ist-in-berlin-ein-auslaufmodell,10809148,32101732.html" hreflang="de">estime le Berliner Zeitung</a>. 52 % des Berlinois étaient encore mariés en 1996, ils n'étaient plus que 40,7 % en 2013, et 37,9 % si l'on exclu les berlinois originaires de l'immigration, note de son côté le Berliner Morgenpost.</p> <p> </p>
<p>90 % des Berlinois de 20 à 29 ans sont célibataires, 61 % des 30 à 39 ans, et 40 % des 40 à 49 ans. 61,6% des Berlinoises de 30 à 39 ans ne sont pas mariées et la tendance va croissant. Des proportions qui se sont énormément accrues depuis 1996.</p>
<p>Les berlinois renoncent également de plus en plus à être parents. Le nombre des moins de 18 ans a été réduit de 18,3 % en 1996 à 15,5 % en 2013 et la tendance se poursuit. 68,2 % des adultes n'ont pas d'enfants mineurs aujourd'hui contre 61,2 % en 1996. Une proportion légèrement supérieure à l'ensemble de l'Allemagne ou l'on recensait 65,5 % d'adultes sans enfants mineurs en 2013 contre 59,1 % en 1996.</p>
<p>Un enfant sur quatre vit chez un parent célibataire, sa mère dans 90 % des cas. 50 % des mères célibataires doivent avoir recours à l'aide sociale pour boucler leur budget. Les prestations familiales, dont la garantie par les services sociaux de la pension alimentaire normalement versée par le père de l'enfant, ne sont pas suffisantes. Et elles sont désavantagées par ailleurs sur le marché du travail, selon Dilek Kolat, « sénatrice » social-démocrate pour les femmes, le travail et l'intégration au sein du gouvernement de la ville-état, dont le "Berliner Zeitung" rapporte les propos.</p>
<p>Elles ont des difficultés à trouver un emploi et sont en général contraintes d'exercer des emplois à temps partiel au lieu de postes à temps-plein comme elles le souhaiteraient.</p>
<p>Cette étude de l'office de statistique régional repose sur les chiffres du recensement de 2013. Et ne tient donc pas compte de l'afflux des migrants, ces derniers mois, précise le Berliner Zeitung. Il est possible que le prochain recensement donne des résultats des différents, le mariage et la famille avec plusieurs enfants est en effet de tradition dans les populations originaires de l'immigration.</p>
<p>Il faut rappeler que les couples mariés sont privilégiés par la loi allemande, en ce qui concerne les impôts en tout premier puisqu'ils peuvent répartir sur deux personnes le salaire de l'époux(se) actif(ve), ce qui n'est pas le cas pour les couples non-mariés.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/10/08/Le-mariage-un-mod%C3%A8le-d%C3%A9pass%C3%A9-pour-les-berlinois#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/162Les nouveaux Gastarbeiter selon Daimlerurn:md5:57ff3a7b28a0c3d48a86fdc42fa776c72015-09-11T20:22:00+02:002015-11-14T12:45:37+01:00Michel VerrierImmigrationasileDaimlerGastarbeiterréfugiés<p>L'Allemagne est-elle en train de devenir l'Amérique du 21ème siècle, le pays rêvé des nouvelles vagues d'immigration ? Le patron de Daimler, Dieter Zetsche, compare les nouveaux arrivants aux « Gastarbeiter » des années soixante</p> <p>La génération des immigrés venus de Turquie est venue il y a cinquante ans pour contribuer au <a hreflang="de" href="http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/daimler-chef-will-in-fluechtlingszentren-neue-arbeitskraefte-finden-a-1051654.html">miracle économique allemand, note <em>Spiegel on line</em></a>. On les nomma « Gast », travailleurs « invités », parce qu'à l'époque l'Allemagne croyait qu'ils retourneraient chez eux, après avoir participé à l'essor des entreprises allemandes .</p><p>Avec 2,8 millions de chômeurs, l' Allemagne affiche aujourd'hui le taux de chômage le plus faibles depuis 1991…Mais son déficit démographique interdit la relève des générations, et l'Allemagne a à nouveau besoin de main d'oeuvre. Elle « ne peut plus garantir l'occupation des emplois qu'elle offre à elle seule, avec des Allemands. »</p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" alt="GERMANY-BUSINESS/" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Dzetsche_m.jpg" /><figcaption>GERMANY-BUSINESS/, sept. 2015</figcaption></figure><p>« Je peux très bien imaginer que nous informions directement les réfugiés sur les possibilités et les conditions pour trouver une travail en Allemagne ou chez Daimler » explique Zetsche au "Bild am Sontag".</p><p>Christine Hohmann-Dennhardt, membre de la direction de Daimler, soulignait de son côté récemment dans un interview à la presse qu'il serait nécessaire d'alléger les règles d'accès à l'emploi et de permettre aux demandeurs d'asile d 'exercer un métier après un mois de présence en Allemagne. Car « nombre d'entre eux resteront pour toujours ».</p><p>Jusqu'à présent il est interdit aux demandeurs d'asile de travailler au cours des trois premiers mois de séjour. Ils ont ensuite de piètres chances d'être embauchés quand des demandeurs d'emplois « prioritaires postulent pour le même poste ». Ce sont les Allemands, mais également des étrangers de pays membres l'Union Européenne, ou bien des réfugiés reconnus. Après 15 mois de séjour en Allemagne, les demandeurs d'asiles et les réfugiés titulaires d'un titre de séjour ne sont plus soumis à ces conditions pour accéder à un emploi.</p><p>Nombre de dirigeants d'entreprises ont déjà demandé aux Länder et au Bund l'allègement de ces conditions d'accès à l'emploi pour les réfugiés. « Un bon nombre de ceux qui fuient la guerre et les déportations pour venir chez nous y resteront longtemps voire pour toujours », explique les président de la fédération patronale Ingo Kramer. "Il est dans l'intéret de tous, de tout faire pour que ces gens puissent s'intégrer rapidement au marché de l'emploi»."</p><p>Le président de l'agence fédérale de l'emploi, Frank-Jürgen Weise, souligne qu'il faut trouver le bon équilibre en ce qui concerne l'autorisation d'accès à l'emploi. "Les premiers mois sont souvent utilisés pour assurer l'apprentissage élémentaire de la langue. » Les chances des réfugiés sur le marché de l'emploi sont très diverses. Nombre de demandeurs d'asile venus de Syrie par exeemple sont très bien formés et parlent parfaitement Anglais. Mais Weise revendique la protection à l'égard de l'expulsion des réfugiés en cours de formation.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/09/11/Les-nouveaux-Gastarbeiter-selon-Daimler#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/157Berlin, Kitas en pointeurn:md5:9e8d6198d0f7cc4671e37f2b064b325f2015-08-20T16:54:00+02:002015-08-26T20:11:07+02:00Michel VerrierécoleenfantsKita<p>A Berlin, 48,1% des enfants de trois ans et moins fréquentent aujourd'hui une "Kita" -soit 2,6% des moins de un an et 70,5% des un à trois ans. Le tabou de la «scolarisation» précoce est-il en train de s’évanouir chez les Berlinois?</p> <p> </p><p>46,2% des enfants jusqu'a trois ans fréquentaient une structure d'accueil, jardin d'enfant ou crèche, en 2014, selon le "Berliner Morgenpost". Il s'agit bien d'une progression continue qui tient à une politique volontariste de création de nouvelles "Kitas" et au droit à une place dans un jardin d’enfant dés l’age de un an, mis en vigueur depuis deux ans.</p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" alt="Kindergruppe mit Blumen und Luftballons" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.kita-neu_m.jpg" /><figcaption>Kindergruppe mit Blumen und Luftballons, août 2015</figcaption></figure><p>Scolariser les enfants avant six ans -l’âge obligatoire- et surtout avant trois ans est encore un tabou à l'ouest de l'Allemagne. Les mères qui reprennent le travail un an après la naissance de leurs enfants ont la mauvaise réputation d'être des "mères corbeaux", qui abandonnent leurs enfants à la collectivité pour aller gagner l'argent du ménage -statut qui revient normalement au père.</p><p>"Nous devions être convaincus que notre enfant se sentirait bien, sinon nous ne l'aurions pas scolarisé si tôt" explique la mère d'un enfant de deux ans qui a rejoint la Kita a un an, son père, universitaire, ayant épuisé son congé paternité. "En jouant les uns avec les autres les enfants apprennent plus que ce que leur père ou leur mère peut leur transmettre à la maison", commente le père d'un enfant dont les deux parents sont actifs professionnellement, et avaient décidé par conséquent de "scolariser" leur enfant après un an.</p><p>Dans l’ex Berlin-est au contraire, la scolarisation des enfants en bas age est très élevée, 83,6% à Pankow, et 81,3% à Treptow-Köpenick. Une différence qui nous rappelle que la possibilité pour les femmes d'allier le travail et la maternité était un acquis dans l'ex RDA. Berlin compte mettre en service 10000 places de crèches-jardins d'enfants supplémentaires plus dans les années à venir.</p><p>Un effort d'autant plus justifié que la prime au fourneau comme on avait baptisé l'allocation versée au mère élevant leurs enfants à domicile va être abrogée après jugement du tribunal constitutionnel. Le manque d'équipement collectif pour l’accueil des enfants en bas age et le tabou de la scolarisation précoce figurent parmi les causes profondes de la contraction des naissances en Allemagne depuis des lustres. Faute pour les femmes de pouvoir concilier le travail et la maternité.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/08/20/Berlin%2C-Kitas-en-pointe#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/155"Kitas" Éducatrices en colèreurn:md5:a1a417bc2476bd6a526bc00d61bf8d5d2015-08-12T11:28:00+02:002022-01-07T15:46:24+01:00Michel VerrierSociétégrèveKitaVerdiéducatrices<p>Nouveau round et nouvelles grèves en vue dans le conflit qui oppose depuis des mois les éducatrices et les personnels des jardins d’enfants à leurs employeurs, villes et communes, sur leurs rémunérations et leur statut.</p> <p>Une écrasante majorité des salariées consultées par leur syndicat (70%) a rejeté les propositions des médiateurs qui leur proposait une hausse de salaire de 2 à 4,5 % dans un accord en vigueur jusqu'en 2020. Les personnels des « Kitas » attendent beaucoup plus. Une revalorisation substantielle de leurs profession par la reconnaissance de leur qualification au sein des métiers de l'éducation. Des mesures qui pourrait aller jusqu’à une hausse de revenus de 10 % environ. <img alt="kitasstreik.JPG" class="media" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" title="kitasstreik.JPG, août 2015" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.kitasstreik_m.jpg" /></p><p>Les propositions des médiateurs Georg Milbradt (CDU) ex ministre-président de Saxe, et Herbert Schmalstieg (SPD) ex maire de Hanovre, sont donc loin du compte. D'où la résistance de la base dans les établissements « scolaires ». Une déléguée de Fulda <a hreflang="de" href="http://www.berliner-zeitung.de/politik/schlichtung-gescheitert-neue-kita-streiks-drohen,10808018,31417892.html">citée par le Berliner Zeitung</a> explique l'irritation la colère et l'incompréhension totale de ses collègues face à des propositions sans rapport avec l'intensité du conflit qui les à leurs employeurs.</p><p>Les « Kitas » jouent en quelque sorte le rôle des écoles maternelles en France pour les enfants. Considérées autrefois comme de simples « garderies », elles sont devenues aujourd'hui des établissements préparant les enfants à la scolarisation obligatoire à 6 ans. Mais leur statut n'a pas suivi cette évolution vers un établissement « scolaire ». Les éducatrices -et éducateurs- ne sont donc pas considérés comme des enseignantes, et perçoivent un salaire qui dévalorise leur fonction, leur formation, par rapport à leurs collègues de l’école primaire par exemple, selon elle.</p><p>« Il serait donc plus que temps que les éducatrices, les pédagogues et les assistantes des Kita reçoivent la reconnaissance qu’elles méritent, souligne le quotidien berlinois Tageszeitung. Le rejet des propositions des médiateurs d’une hausse de salaire de 2,5 % par exemple est une véritable claque pour le syndicat Verdi et sa direction qui conduisait les négociations et n’aurait jamais dû se laisser entraîner à signer un tel compromis boiteux ». Quant aux parents qui ont fait les frais des grèves des Kitas et risquent de s’y voir à nouveau confrontés cet automne, plutôt que de se prendre aux personnels, ils devraient se rebeller contre la politique d’économie des communes qui les rémunèrent injustement.</p><p>A l'inverse, le quotidien conservateur Frankufrter Allgemeine Zeitung, regrette lui que le conflit des Kitas se poursuive sur le «dos des enfants dont les personnels des jardins d’enfants ont la responsabilité». « Ils ne perçoivent certes pas de revenus princiers. Mais bénéficient d’un travail stable. Le temps ou leur activité relevait simplement de la garde d’enfants jusqu’à midi est certes terminé et les les Kitas sont considérés aujourd’hui comme des établissements de formation. Les éducatrices d’hier se considèrent donc comme des diplômées universitaires d’aujourd’hui. Mais 5% d’entre elles seulement ont un diplôme équivalent à ce niveau.»</p><p>C’est exactement le genre de commentaire qui horripile éducatrices assistantes et pédagogues et explique le rejet massif des propositions des médiateurs. Les négociations doivent reprendre cette semaine. Mais les employeurs estiment impossible de faire plus que ce que proposent les médiateurs et le syndicat Verdi prépare de nouvelles grèves en septembre.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/08/12/Kitas-%C3%89ducatrices-en-col%C3%A8re#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/152