Berlin Blog - franco-allemandInformations, Analyses, Réflexions2024-03-01T23:08:37+01:00Michel Verrierurn:md5:d1c338468bc5a45739687ffca926a875DotclearLe nucléaire vert, casse tête pour Berlin?urn:md5:d5c6a8088747636b15dd2bd38d6abaa82022-01-07T13:36:00+01:002022-01-07T13:36:48+01:00Michel Verrierfranco-allemand<p>Les Verts allemands, adversaires historiques du nucléaire, et membres de la coalition du chancelier Scholz(SPD) ont été les premiers à tirer à boulet rouge sur l’inclusion par la commission européenne du nucléaire dans les énergies « vertes ».</p> <p>La commission européenne a communiqué le 31 décembre aux états membres un projet de classification des sources d’énergies (taxonomie) qualifiant le nucléaire et le gaz d'énergies "vertes". Le président Macron qui vient de prendre pour six mois la présidence du conseil européen peut se réjouir d’avoir emporté l’assentiment de Bruxelles. Le nucléaire est redevenu la marotte de Paris face au changement climatique, à la transition énergétique et à la réduction indispensable des émissions de CO2. Il s’agirait d’une énergie propre, n’émettant pas de gaz concourant au réchauffement climatique.</p>
<p>Les partisans du nucléaire l’opposent ainsi aux centrales à gaz, privilégiées par l’Allemagne, qui poursuit de son côté l’arrêt des centrales nucléaires initié par Angela Merkel au lendemain de la catastrophe de Fukushima. Retrait qui sera poursuivi par le nouveau gouvernement. Les Verts allemands, adversaires historiques du nucléaire, et membres de la coalition du chancelier Scholz(SPD) ont été les premiers à tirer à boulet rouge sur l’inclusion à par la commission de l'UE, du nucléaire dans les énergies « vertes ».</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="manifestation antinucléaire 2010.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.manifestation_antinucleaire_2010_m.jpg" />
<figcaption>manifestation antinucléaire Berlin 2010</figcaption>
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<p>«<em> Il s’agit là d’un type de blanchiment éco auquel nous ne participeront eu aucun cas</em> » explique le ministre de l’économie Robert Habeck (Verts). Il souligne que cela pourrait conduire à détourner dans la mauvaise direction les investissements majeurs que requièrent les énergies renouvelable,<a href="https://www.faz.net/aktuell/politik/gruene-wollen-auf-aenderungen-an-eu-plaenen-zur-einstufung-von-atomkraft-dringen-17713022.html" hreflang="de"> rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung</a>.</p>
<p><strong>Les Verts allemands veulent contrecarrer la taxonomie à Bruxelles.</strong></p>
<p>«<em> Notre but, doit être de faire pression pour améliorer ce projet de texte à partir de notre gouvernement et de nos collègues au parlement de Bruxelles, ou une simple majorité peut les rejeter</em> », estimait la vice présidente du parti vert Ricarda Lang, lundi 3 janvier<em> (ARD-Morgenmagazin</em>).</p>
<p>Les critiques de la taxonomie bruxelloise sont également multiples dans les médias.</p>
<p>Selon le quotidien de Münich,<em> Süddeutsche Zeitung</em>, le projet de Bruxelles fait ricochet contre Berlin. Car au moment ou trois réacteurs vont être définitivement mis hors service, la commission qualifie cette source d’énergie de favorable pour l’environnement et le climat. Les investissements sur les nouveaux sites nucléaires seraient donc considérés comme écolos, priorisés de ce fait, et les fonds pour l’environnement seraient libre investir dans les groupes nucléaires.</p>
<p>Dans un pays la sortie de l’énergie nucléaire est soutenue des Verts à la CSU bavaroise, beaucoup considèrent ceci comme une attaque contre le tournant énergétique.</p>
<p><strong>Le coût pharamineux du nucléaire</strong></p>
<p>Mais le quotidien münichois le reconnaît : les partisans du nucléaires sont nombreux au sein de l’UE, France en tête. Ils s’appuient sur le fait que cette énergie est neutre en ce qui concerne le CO2 -si l’on ne tient pas compte toutefois des émissions des mines d’uranium- et disponible, même quand le vent et le soleil font défaut.</p>
<p>Le nucléaire n’est pas pour autant une ressource énergétique durable, souligne le <em>Süddeutsche Zeitung</em>. Les accidents tels que Fukushima prouvent qu’en dépit des techniques les plus avancées leurs conséquences peuvent être catastrophiques, rendre une région inhabitable. Les débats sont virulents en Europe en ce qui concerne les dégâts éventuels causés par des réacteurs implantés sur une zone frontalière. Qui paierait quoi ?</p>
<p>En Allemagne par exemple les réacteurs sont assurés « responsabilité civile » pour quelques centaines de millions d’euros. Mais en cas de catastrophe les dommages pourraient être mille fois plus coûteux. «Le risque de l’énergie nucléaire n’est en fait pas assurable » selon un expert en assurance Markus Rosenbaum, <a href="https://www.spiegel.de/wissenschaft/kernkraft-ist-nachhaltig-nachhaltig-unversicherbar-a-f6d8ef67-4f51-4697-965a-add0480ca712" hreflang="de">cité par le magazine der Spiegel.</a> La prime d’assurance pour un site nucléaire sur 50 ans pourrait être de 72 milliards par an » . Invraisemblable et pourtant ! La raison pour laquelle le nucléaire garde ses partisans en France et en Allemagne est simple.</p>
<p>En cas de catastrophe c’est l’état qui couvrira les dégâts. C’est à dire les contribuables.</p>
<p>Quand au stockage des déchets radioactifs rien n’est résolu. Aucun site n’est en service des décennies après la mise en route des premiers réacteurs. La Finlande devrait être le premier pays à inaugurer le stockage des déchets à Onkalo fin de cette décennie, dans un puits de 500 mètres et ses galeries. Le transfert des produits hautement radioactifs durerait jusqu’en 2120.<a href="https://www.bpb.de/apuz/333368/das-wunder-von-onkalo-zur-unertraeglichen-leichtigkeit-der-finnischen-suche-nach-einem-endlager" hreflang="de"> Le tout sera ensuite comblé et devra rester inviolé pendant 100.000 ans.</a></p>
<p>L’Allemagne quant à elle est confrontée depuis des années au désastre du <a href="https://www.greenpeace.de/klimaschutz/energiewende/atomausstieg/asse-ii-endlager-gau" hreflang="de">site de stockage nucléaire dans l’ex mine de sel d’Asse II</a>, qui devait être un modèle pour le site final de Gorleben. Il a fini par rendre impensable la construction de ce dernier. Sans alternative à ce jour.</p>
<p><strong>La coalition Scholz divisée par le projet de taxonomie de Bruxelles</strong></p>
<p>La commission devrait présenter officiellement son texte dans deux semaines. Le conseil des états membres de l’UE et le parlement européen pourraient certes le rejeter, et priver le nucléaire d’une étiquette écolo. Mais il faudrait pour cela une majorité qualifiée au conseil, et une majorité simple au parlement. Ce qui est loin d’être évident. Le rejet du recours au nucléaire pour mettre fin au charbon et aux énergies fossiles, oppose les pays membre en Europe, mais divise également les partis au sein de la coalition allemande, comme en Italie au sein de la coalition de Mario Draghi.</p>
<p>Pour l’instant ce sont les Verts, en Autriche comme en Allemagne ou en France d’ailleurs, qui rejettent sans appel le texte de Bruxelles. Une dizaine d’états membres favorables au nucléaire le soutiendront par contre sans complexe. De la France à la Pologne en passant par la Hongrie, ou la Finlande.</p>
<p>Quelle sera l’attitude du nouveau chancelier allemand, Olf Scholz, SPD ? La condamnation immédiate du texte de Bruxelles par les Verts ne vaut pas en effet pour les autres membres de la coalition gouvernementale, les libéraux du FDP et le SPD, le parti social démocrate.</p>
<p>Ils restent pour l’instant silencieux. Car ils ne partagent pas la vision des Verts du tournant énergétique : consacrer exclusivement les investissements au développement des énergies alternatives et des économies d’énergie (isolement et autonomie des bâtiments, notamment).</p>
<p>Pour les Verts allemands l’horizon est à l’éolien et au solaire et autre ressources alternatives à 100 %. Comme le souhaitent d’ailleurs les Verts en France. Et en France comme en Allemagne d’ailleurs il ne s’agit pas d’une utopie, mais d’un choix politique.</p>
<p>Mais les Verts s’opposent de fait sur ce plan au chancelier allemand Scholz, qui veut utiliser en attendant utiliser les centrales au gaz pour fermer les centrales au charbon les plus polluantes en 2030. La fermeture des sites nucléaires a contraint l’Allemagne à maintenir ces dernières en service. Afin de répondre à la demande d’électricité que les énergies alternatives ne peuvent actuellement satisfaire. Rappelons au passage que la France elle même s’approvisionne en Allemagne quand la demande ne peut être satisfaite par ses centrales nucléaires (!).</p>
<p><strong>Le SPD favorise le gaz russe</strong></p>
<p>Les Verts et le SPD s’opposent d’autant plus sur le plan des ressources énergétiques que les écologistes ne partagent pas l’assentiment des sociaux démocrates et des chrétiens démocrates depuis des décennies à l’égard de la fourniture du gaz russe. L’un des pilier de la palette énergétique de l’Allemagne. Avec les conséquences qui découlent sur les relations particulières de Berlin avec Moscou.</p>
<p>Que l’ex-chancelier Schröder (SPD) soit devenu un administrateur de <em>Northstream,</em> le gazoduc qui relie directement le gaz extrait de Sibérie à l’Allemagne n’est pas une anecdote. <em>Northstream</em> est le fruit d’un partenariat stratégique entre les deux pays et leurs entreprises clés dans le secteur de l’énergie,<em> Gazprom’, Siemens, Basf</em>. Et Scholz n’a pas l’intention de s’opposer à la mise en service de <em>Northstream II</em>, le second gazoduc construit avec le feu vert d’Angela Merkel, en dépit des réticences au sein de l’UE, pour ne pas parler des mises en gardes des USA.</p>
<p>Le gaz joue de fait pour l’Allemagne et le chancelier Scholz, le rôle que joue le nucléaire en France pour le président Macron. Une source d’énergie transitoire dans le tournant énergétique, qui renvoie à plus tard le tout alternatif.</p>
<p>Le prix à payer sera lourd. D’un côté les émissions de CO2 des centrales au gaz, moins polluantes que le charbon, certes, mais ...De l’autre le nucléaire, avec ses risques et ses déchets.</p>
<p><strong>Nucléaire contre gaz, le consensus entre Scholz et Macron ?</strong></p>
<p>Le texte de Bruxelles met il est vrai des conditions à l’attribution de l’étiquette verte à ces deux sources d’énergie qui ne le sont pas. Les centrales nucléaires devraient être dernier cri, leur construction autorisée avant 2045, 2040 pour les travaux de prolongation des réacteurs, et la solution de stockage de leurs déchets devrait être trouvée avant 2050. Paris annonce déjà leur mise en service en 2025 !</p>
<p>Les centrales à gaz ne devraient pas émettre plus de 100g de CO2 par KW/h 270 pour les centrales construites avant 2030.</p>
<p>Il ne s’agit pas d’entamer un débat technique sur la validité de ces recommandations technologiques bruxelloises, note l’hebdomadaire der Spiegel. Le projet de texte de la commission européenne permet aux deux principales économies de l’Union, la France et l’Allemagne de s’entendre, même si leurs politiques de tournant énergétique soient diamétralement opposées. La commission européenne veut éviter les affrontements dans la perspective de l’horizon 2050 et de la neutralité des émissions pour le climat.</p>
<p>S’il y a conflit, il aura lieu en Allemagne au sein de la coalition. Entre leurs principe et leur place au sein du gouvernement, les Verts <a href="https://www.spiegel.de/politik/deutschland/gruene-hirnschmelze-kolumne-a-10f53796-01bf-447f-8bf2-718c8cf9550d" hreflang="de">risquent la fusion cérébrale (Hirnschmelze) selon der Spiegel</a>, jeu de mot perfide sur "Kernschelze" (fusion de l’atome).</p>
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<p> </p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2022/01/07/Le-nucl%C3%A9aire-vert%2C-casse-t%C3%AAte-pour-Berlin#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/305Grève, le "modèle" françaisurn:md5:d665c404781c57f85d6908ede7ff35e72016-06-19T18:25:00+02:002016-06-20T12:15:33+02:00Michel Verrierfranco-allemand<p>La France et l'Allemagne ne sont séparées géographiquement que par un fleuve, culturellement par contre il s'agit d'un océan, constate l'éditorialiste du Süddeutsche Zeitung, à propos des grèves actuelles et du syndicalisme « modèle français ».</p> <p>La grève de la Sncf et le blocage des raffineries sont inimaginables en Allemagne, car elles ne visent pas le patronat de ces entreprises, mais le gouvernement. Le Süddeutsche Zeitung souligne la faible taux de syndicalisation en France, soit 8 % contre 18 % en Allemagne, et une moyenne de 23 % dans l'UE. Les syndicats enregistrent peu de succès avec leurs grèves dans les conflits salariaux, mais l'affrontement avec le gouvernement donne à la CGT une importance qu'elle n'a pas en temps ordinaires.</p>
<p>Les Allemands se sentent bien au sein de leurs communautés et cultivent le consensus, les Français au contraire sont beaucoup plus individualistes, et cultivent leurs penchants révolutionnaires. L'acquisition d'avantages immédiats ou le rejet de suppression d'acquis ont la primeur. A l'inverse de l'Allemagne, la cogestion paritaire n'existe pas en France, souligne le SZ. Les entrepreneurs, comme les salariés la rejettent.</p>
<p>Les premiers ne veulent pas qu'on se mêle de leurs décisions, les seconds refusent de se salir les mains avec les problèmes de gestion. Conséquence : les sujets de polémiques sont courants lorsque les uns parlent des autres au lieu de s'entretenir avec eux. La cogestion existe en Allemagne depuis 40 ans dans les grandes entreprises et de nombre de grandes entreprises tentent de s'en dégager à travers de multiples astuces juridiques. Sans doute parce qu'elles considèrent la paix sociale sur les lieux de production comme allant de soi. L'exemple de la France démontre ce qui se passe quand ce n'est pas le cas.</p>
<p>Mais il y a aussi des acteurs sociaux qui envient les syndicats français et le recours aux grèves politiques, avant tout dans le parti die Linke et dans certains courants du syndicat des services Verdi. </p>
<p><a href="http://taz.de/Essay-zum-Arbeitskampf-in-Frankreich/!5306834/" hreflang="de">Le "Tageszeitung" du 3 juin souligne</a> que les deux tiers des syndicats, qui ont plus l'habitude de se concurrencer que de se soutenir, s' opposent à la loi travail. La division se cumule avec un faible taux de syndicalisation. Mais les syndicats ont une autre tradition de lutte qu'en Allemagne et ils agissent dans un pays ou les grèves politique ne sont pas interdites, mais sont censées être légitimes.</p>
<p>Le mouvement de grève contre la « modernisation » du droit du travail à l'image de la politique allemande est soutenu par 70% des « citoyens et citoyennes » et qui se rebelle ne s'est pas trompé en vivant en France au contraire. Même s'il s'agit là pour les correspondants en France de la presse allemande, d' une voix d'exception « social-romantique » car ils estiment « que les démontage des normes du droit du travail n'a pas d'alternative et que la grève siffle la fin du match. » En France la CFDT, fondée sur le christianisme-social est le seul syndicat à se fonder sur le partenariat social.</p>
<p>Paradoxe, souligne l'hebdomadaire "Freitag" du 9 juin, alors que leurs collègues français sont au coeur d'un affrontement décisif, les directions de la confédération syndicale allemande, le DGB, le syndicat de la métallurgie, IG Metall, et le syndicat des services Ver-di n'ont même pas édité un communiqué de presse de solidarité. C'est d'autant plus remarquable qu'ils sont membre de la même association syndicale internationale. « Il s'agit pourtant d'une réforme du droit du travail, d'une attaque frontale contre les droits des salariés.</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="streikfrankreich.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/streikfrankreich.jpg" />
<figcaption>manifestation, juin 2016</figcaption>
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<p>Le paradoxe s'efface quand on a à faire a des responsables syndicaux "ordinaires" ou des délégués d'entreprises. La sympathie pour les rebelles français est alors manifeste. L'envie aussi ». Ce n'est pas facile d'être syndicaliste en effet dans un pays ou la "pause déjeuner active" est déjà considéré comme un pas vers la grève politique. Un peu d'esprit rebelle à la française ne ferait pas de mal aux bien sages syndicats allemands</p>
<p>Le faible taux de syndicalisation en France s'explique aussi par le pragmatisme des salariés face aux organisations représentantes de leurs intérêts. Être adhérent ne rapporte pas grand chose, il n'existe pas d'indemnités de grèves, les conventions salariales de branches n'apportent que de faibles standards minimum.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/06/19/le-mod%C3%A8le-fran%C3%A7ais#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/187Un couple nationaliste Petry-Le Pen ?urn:md5:b1049fb6fd0a9645c55d18aa6417bbcb2016-05-08T14:30:00+02:002016-05-09T09:10:01+02:00Michel Verrierfranco-allemandavalanche SchäubleFNHöckeLe PenPetryPretzell<p>Va-t-on assister à la naissance d'un duo Marine Le Pen-Frauke Petry, "Front national" "Alternative pour l'Allemagne", qui pourrait jouer le rôle d'une alliance franco-allemande et xénophobe à Bruxelles pour la fin de l'Euro et de l'Union européenne? Ce n'est pas impossible.</p> <p>A l'inverse de Le Pen, Petry n'est pas élue au parlement européen, ou l'AfD est représenté par Beatrix von Storch, vice-présidente du parti et hostile à une "collaboration étroite avec le FN et sa politique économique socialiste", <a href="http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/streit-in-der-afd-hoecke-petry-soll-marine-le-pen-treffen-14220481.html" hreflang="de">selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung</a>. Il serait par ailleurs difficile de concilier les ambitions des deux présidentes des partis. Petry serait ainsi opposée à une rencontre avec Le Pen, selon le <em>Frankfurter Allgemeine</em>, à l'inverse de son compagnon Marcus Pretzel, président de l'AfD en Rhénanie du nord et membre du parlement européen qui a décidé déjà d'intégrer le groupe "Europe des Nations et des Libertés" (ENL), fondé en juin 2015 et coprésidé par Marine Le Pen et milite pour un rapprochement avec le FN (voir mon billet, "<em>AfD, à droite sans bornes</em>" ).</p>
<p>Bjorn Höcke leader du courant le plus nationaliste de l'AfD est également pour le rapprochement avec le FN qui se mobilise comme l'AfD contre "l'aggravation de l'invasion migratoire et pour la défense de l'identité des peuples européens". Il souligne également les "critiques communes des deux partis à l'égard du traité d'échanges commerciaux avec les USA</p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="PLP.PNG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.PLP_m.png" />
<figcaption>Petry Le Pen mai 2016</figcaption>
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<p>et de la politique étrangère atlantiste de l'UE". Or Or Petry ne peut ignorer l'influence d'Höcke au sein de l'AfD.</p>
<p>Les deux partis peuvent utiliser également de concert l'hostilité croissante en France et en Allemagne aux conséquences de la politique de Bruxelles, dans la crise dans l'euro en particulier. L'ascension de l'AfD ne tient pas seulement à la question des réfugiés en effet. Elle a pour origine la politique de l'euro et de la crise grecque notamment. Il faut rappeler que ce sont aux départ des économistes hostiles à la monnaie unique, dont Bernd Lübcke qui ont lancé le parti. "La crise de l'euro a démontré que son introduction allait à l'encontre du bon sens économique et politique" soulignait l'AfD dés 2013, revendiquant dans son programme électoral "une dissolution maitrisée de la zone euro". Car "nous n'avons pas besoin de l'Euro", <a href="http://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/nach-den-landtagswahlen-der-erfolg-der-afd-haengt-nicht-nur-von-der-fluechtlingskrise-ab-1.2908200" hreflang="de">rappelle le Süddeutsche Zeitung</a>.</p>
<p>Si l'AfD a profité de la crise des réfugiés, après avoir chassé d'ailleurs sous l'impulsion de Frauke Petry Bernd Lübcke de la direction du parti et du parti, les thèmes qui lui permettent d'agréger son électorat ne manquent pas sur le plan économique. La crise grecque, le conflit entre Athènes, Bruxelles et l'Eurogroupe reste un test-clé pour l'Allemagne de ce point de vue.</p>
<p>Le paiement d'une nouvelle tranche de crédit prend du retard, et le ministre des finances Wolfgang Schaüble fera tout pour éviter de demander à noouveau l'aval du Bundestag qu'il vient de provisionner 12,8 milliards d'euros sur le budget pour la crise des réfugiés. La participation du FMI au supposé sauvetage de la Grèce est par ailleurs toujours dans le brouillard -le FMI estime que la dette de la Grèce n'est pas soutenable et devrait être réduite à l'inverse de ce que professe Berlin. Or le concours du FMI est une condition posée par Berlin au "sauvetage" d'Athènes.</p>
<p>Si le FMI fait défaut, <a href="http://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/griechenland-lagardes-angebot-1.2981984" hreflang="de">comme le rapporte le Süddeutsche Zeitung</a>, le plan de sauvetage de la Grèce sera à nouveau à la une de l'actualité et pourrait être un thème majeur de la campagne pour les élections fédérales de 2017. L'AfD en profitera évidemment pour chevaucher le courant d'opinion hostile au maintien de la Grèce dans la zone euro, voire dans l'UE.</p>
<p>La politique des taux zéros de la banque centrale européenne et des rachats des obligations des états de l'UE est également un terrain d'agitation tout trouvé pour l'AfD. Le système des retraites allemand basé en partie sur le rendement des taux d'intérêts est mis en question. Il est facile alors d'en rendre responsable la BCE et les pays de l'Union du sud de l'Europe.</p>
<p>L'AfD exige la fin du "rachat des obligations pourries par la BCE" qui "heurte les citoyens qui se sentent dépouillés du fruit de leurs économies" par la politique du président Mario Draghi. Ce qu'oublie de signaler l'AfD, estime le <em>Süddeutsche Zeitung</em>, c'est que cette politique ne se traduit pas par ailleurs par une dévalorisation de la monnaie, car l'inflation est aux taux zéro. Ce qui signifie qu'en fin de compte l'épargne conserve sa valeur. A l'inverse des années d'infations, lorsque les taux d'intérêts étaient certes conséquents, mais étaient effacés par la hausse des prix et les impôts sur le capital.</p>
<p>On peut se demander d'ailleurs pourquoi le gouvernement n'explique pas cela clairement, puisqu'il contribue à la politique monétaire de la CDU -dont l'Allemagne profite, elle aussi.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/05/08/Ce-qui-rapproche-Petry-et-Le-Pen#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/185Réfugiés Valls fait la leçon à Merkelurn:md5:91fd8b574918481d492f1dfcb4b0b0572016-02-15T16:42:00+01:002016-02-15T16:42:23+01:00Michel Verrierfranco-allemandfranco-allemandOrbanréugiésValls<p>Le premier ministre français critique la politique d'accueil des réfugiés de la chancelière. Assiste-t-on à la constitution d'un front anti-immigration européen, de la France à la droite allemande jusqu'au président hongrois Orban, pour faire plier Merkel, aux détriment du couple franco-allemand?</p> <p>Les propos du premier ministre français Manuel Valls critiquant la politique des réfugiés de la chancelière ont été largement cités par la presse allemande. "Il n'est pas favorable à la mise en place d'un mécanisme de répartition stable des réfugiés comme le propose la chancelière Angela Merkel",<a href="http://www.faz.net/aktuell/politik/franzoesischer-regierungschef-valls-gegen-kontingentloesung-fuer-fluechtlinge-14066737.html" hreflang="de"> souligne le <em>Frankfurter Allgemeine Zeitung</em></a>. Et il appelle à s'en tenir à répartition déjà négociée de 160 000 réfugiés au total dont 30 000 pour la France", alors que l'Allemagne en accueille 1 million. Un engagement qui ne sera pas difficile à tenir d'ailleurs, puisque selon nombre de témoignages les réfugiés qui échouent sur le littoral grec n'ont aucune envie d'aller demander l'asile en France. </p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Valls_critique_Merkel_m.jpg" alt="Valls_critique_Merkel.jpg" /><figcaption>Valls_critique_Merkel.jpg, fév. 2016</figcaption></figure><p><br />Valls avait déjà critiqué la politique d'Angela Merkel en soulignant que "l'ouverture des frontières n'est pas une solution durable et que si elle avait été momentanément justifiée, elle était impossible à tenir à terme."<br />"Nos capacités d'accueil limitées, les tensions des dernières semaines en Allemagne et ailleurs également en Europe, nous contraignent à dire les choses clairement: l'Europe ne peut pas accueillir tous les migrands de Syrie, d'Irak ou d'Afrique" et doit rétablir le contrôle sur ses frontières son immigration et sa politique d'asile. <br />Merkel avait répondu par avance en quelque sorte aux critiques de Valls, qui ne fait que relayer celles des conservateurs de la CDU, de la CSU voire l'ultra-droite de l'Afd, auxquelles elle fait face depuis des mois en Allemagne. <br />La politique qu'elle propose est difficile reconnaissait-elle à Hambourg vendredi 12 février, <a href="http://www.welt.de/regionales/hamburg/article152193507/Kanzlerin-verteidigt-sarkastisch-ihre-Grenzpolitik.html" hreflang="de">relève le quotidien <em>die Welt</em></a>. Mais c'est la seule qui permet de répondre à la crise des réfugiés "avec Humanité et dans le souci de l'avenir de l'Europe". A ceux qui veulent rétablir le contrôle des frontières et rappellent qu'il y a eu une vie avant Schengen, elle répond "volontiers", "oui, il y a eu aussi une vie avant la réunification de l'Allemagne -et à cette époque les frontières étaient encore mieux gardées".<br /><a href="http://www.zeit.de/politik/ausland/2016-02/manuel-valls-asylpolitik-frankreich-kritik-angela-merkel" hreflang="de">Le quotidien bavarois<em> Süddeutsche Zeitung</em></a> quant à lui, explique à ses lecteurs les attaques de Valls contre Merkel par la pression du Front National. "Alors que l'Allemagne a accueilli l'an passé un millions de réfugiés, la France est peu touchée par l'afflux provenant de la "route des Balkans". Le gouvernement se retrouve un an avant les prochaines élections présidentielles sous la pression croissante du FN. Marine le Pen marque des points chez ses partisans avec son discours xénophobe et est devenu la seconde force derrières les conservateurs, avant les socialistes du président Hollande."<br />Bref, si Merkel a la trempe pour faire face aux pressions xénophobes dans son propre pays, ce n'est pas le cas de Valls.<br />Hollande partage-t-il les critiques de son premier ministre à la chancelière?</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/02/15/R%C3%A9fugi%C3%A9s-Valls-fait-la-le%C3%A7on-%C3%A0-Merkel#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/175Attentats, réactions, compassions et questionsurn:md5:09f2deb6c2508ea49d7ca6706605a7ea2015-11-16T18:32:00+01:002015-12-02T19:36:25+01:00Michel Verrierfranco-allemandParisterrorisme<p>"A nouveau Paris, cette ville merveilleuse, qui représente tellement comme aucune autre, tout ce que nous aimons : l'humour, la joie, l'intelligence, l'individualisme, Les criminels savent exactement ce qu'ils font. Ils ne tuent pas gratuitement, ils nous touchent justement là ou cela nous fait le plus mal".</p> <p>"Ils ont fait tiré dans des lieux que chérissons, ou nous prenons plaisir, au football, au restaurant, dans un concert, <a hreflang="de" href="http://www.berliner-zeitung.de/meinung/kommentar-zu-anschlaegen-in-paris-wir-muessen-mit-frankreich-handeln,10808020,32422702.html"> commente le Berliner Zeitung</a>. Nous sommes tous visés nous qui aimons cette vie qui voulons la vivre avec notre cœur et notre raison à travers le monde. Les lieux du crime ne sont pas un hasard mais un programme. »</p><p>Nous ne devons pas nous laisser manipuler par les auteurs des attentats poursuit le quotidien berlinois, ils ne doivent pas nous imposer la précipitation, le simplisme dans nos débats. Et avant tout laissons les réfugiés en dehors de notre quête de causes et remèdes. « Les réfugiés fuient justement eux même cette terreur -nombre de responsables politiques l'ont répété avec raison ces derniers jours l'a souvent répété ces derniers jours. » « Il ne s'agit pas seulement de partager le deuil avec la France. Nous devons agir avec la France. » Mais qu'est ce que cela veut dire ? Une aide militaire ? Intervenir en Syrie ? Soutenir l'envoi de troupes sur le terrain ? </p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" alt="Nous_sommes_Paris.jpg" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Nous_sommes_Paris_m.jpg" /><figcaption>"Nous sommes Paris". Devant l'ambassade de France 16 nov. 2015</figcaption></figure><p>"Les conflits de ces dernières années nous l'ont appris, il est difficile, très difficile de faire front contre des gens qui n'ont pas besoin de porte de sortie, de plan B, parce qu'ils ont prévu de mourir, souligne le <em>Berliner Zeitung</em>." Comment les services de renseignements peuvent ils éviter que des gens se fassent exploser au milieu de la foule ? S'ils y parviennent onze fois rien ne garantit que la douzième fois ne leur échappe. Fermer les frontières. Mais sans un mur et l'ordre de faire feu, difficile de les rendre imperméables. "Et puis nous le savons la France et l'Allemagne ont une grande tradition, le terrorisme autochtone. Pas besoin d'importation." Il faut certes mettre les milieux islamistes sous surveillance, mais les citoyens doivent également ne pas abandonner leur protection à la police et aux services, uniquement. Ils doivent aussi réagir eux même. "Cela commence simplement en ne laissant pas sans réplique des jeunes qui traitent de prostituées des jeunes femmes aux jupes courtes dans le métro." Nous devons éviter l'apparition de ghettos et de nombreux lieux de rencontre et d'échange entre les différentes composantes de notre société doivent exister.</p><p>Les autorités ont donné la consigne aux gens de rester chez eux. Peut-être craignaient-elles une deuxième vague d'attentat. Mais sortir est aujourd'hui un devoir citoyen. Paris ne doit pas se laisser confisquer par les terroristes, ne pas se laisser prendre sa joie de vivre par la peur.</p><p>« Vive la République » titre le <em>Süddeutsche Zeitung (16/11/2015)</em>. "Tous les amis des Français ne peuvent qu'espérer que la France maîtrise ce défi avec la même bravoure qu'en Janvier. Le président Hollande agit avec mesure et esprit de décision dans de telles circonstances exceptionnelles." Les attentats du 13 novembre bouleversent la politique française. « Le Front national de Marine le Pen va sans doute en tirer profit. La France accueillera encore moins de réfugiés qu'elle ne l'a fait ces derniers temps. Et les musulmans vont faire face à encore plus de préjugés qu'auparavant. « Le danger que Marine le Pen devienne présidente de la République reste limité. » Tout d'abord parce que les Français -on peut généraliser sur ce point- sont un peuple de raison et puis parce que le vote majoritaire est la loi. Ce qui veut dire qu'en cas de second tour, nombre d'électeurs de gauche, de libéraux et d'électeurs de droite voteront contre elle.</p><p>« La terreur peut impressionner la France mais elle ne lui volera pas son âme. Et Paris ? Paris sera toujours Paris. »</p><p>Les attentats de Paris ont saisi l'Allemagne alors que la chancelière subit une pression croissante au sein même de son propre parti (voir mon billet "<em>Réfugiés, l'avalanche Schäuble"</em>). « Le contrôle sur la politique des réfugiés semblait lui échapper » <a hreflang="de" href="http://www.sueddeutsche.de/politik/fluechtlingskrise-angela-merkel-wankt-nicht-1.2737627">constate le <em>Süddeutsche Zeitung</em></a> . La direction de la CDU approuvant ouvertement contre Merkel le cours restrictif du ministre de l'intérieur, Thomas de Maizière, sur le regroupement familial pour les réfugiés et l'application des accords de Dublin pour les demandeurs d'asile originaires de Syrie, accord levé en août par la chancelière .</p><p>Angela Merkel avait répété pourtant vendredi soir, juste avant les attentats, dans son interview sur la chaîne publique ZDF sa volonté « naturellement » de maintenir sa politique car «chacun de ceux qui sont venus chercher refuge chez nous, avait une raison de fuir ». « La chancelière garde la situation en main », a assuré Merkel elle même. Elle affirmait samedi matin, après « l'une des plus terribles nuit que l'Europe ait vécue depuis longtemps » « Nous vos amis allemands, nous sentons si proche de vous, nous pleurons avec vous ». Et l'Allemagne fera tout pour aider dans la chasse aux criminels et aux complices et pour combattre le terrorisme ensemble. »</p><p>Angela Merkel a insisté ensuite : « Nous savons que notre vie dans la liberté est plus forte que toute terreur. Répondons aux terroristes en vivant en toute conscience dans le respect de nos valeurs ». Une déclaration adressée visiblement à ceux qui dans la CSU et la CDU espéraient une correction de la politique des réfugiés. Certains comparaient déjà à ce propos les attentats de Paris à la catastrophe nucléaire de Fukushima qui conduisit Merkel à abandonner le nucléaire après avoir milité pour sa prolongation. Ils espéraient que les attentats la conduisent à faire de même avec la politique des réfugiés.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/11/16/Allemagne%2C-r%C3%A9actions%2C-compassions-et-questions#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/170Grèce, Merkel retrouve Hollandeurn:md5:74b8523225584619415ebadd382943602015-07-07T19:15:00+02:002015-08-06T16:09:39+02:00Michel Verrierfranco-allemand<p>"Entre Merkel et Hollande ce n'est pas l'amour", résume le "Berliner Zeitung". Le président français fit campagne contre le pacte de stabilité. Élu pour ré-orienter l'Europe, il rencontra le "sphinx politique de Berlin", qui hésite longtemps et organise finalement les choses à sa guise.</p> <p>Merkel s'est faite dépasser une fois en 2012 sur les dettes, les eurobonds, les garanties de dépôts bancaires par une rébellion de Hollande, Mario Monti, José luis Zapatero. Puis tout rentra dans l'ordre avec l'Union bancaire, aux conditions de Merkel. Les relations ensuite furent distantes.</p>
<p><img alt="MerkelParis.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.MerkelParis_m.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="MerkelParis.JPG, juil. 2015" />C'est l'Ukraine qui a rapproché Paris et Berlin après que Merkel aie préféré éviter l'écrasante responsabilité d'agir seule, au nom de l'Allemagne, en tant qu'intermédiaire privilégiée avec Mscou. La rencontre avec Poutine et Poroschenko au 70è anniversaire du débarquement de Normandie lui a offert l'opportunité de partager la responsabilité avec Hollande.</p>
<p>La décision à prendre d'un éventuel Grexit après le choc du non grec, l'a ramené à Paris après avoir préféré surfer plusieurs semaines sur l'hostilité à toute concession à la Grèce de Wolfgang Schäuble son ministre des finances et de la majorité de l'Eurozone. Les pays du nord et de l'est en particulier (voir mon billet). Merkel, comme le président du parlement européen Martin Schulz (SPD) ou le vice-chancelier Sigmar Gabriel ont cru sans doute que le oui l'emporterait finalement à Athènes le 5 juin. Convaincus de ce qu'en élevant la voix les électeurs grecs écouteraient les recommandations de vote de Berlin. Un sentiment que confortaient les médias.</p>
<p>Mais le non écrasant le oui a redistribué les cartes. Le Grexit menaçant d'autant plus la zone euro en raison des premières réactions allemands, celles du vice-chancelier Sigmar Gabriel (SPD) en particulier. Il estimait dés le soir du vote que la Grèce avait coupé les ponts avec les créanciers. Pour reprendre le dialogue auquel le vote grec a contraint Berlin -car même un Grexit ne pouvait en faire l'économie- le meilleur intermédiaire était évidemment Paris. Angela Merkel ne donne pas l'impression ainsi de changer de cap. Paris et le couple franco-allemand semblent être le point de passage obligé avant un sommet « historique ».</p>
<p>Angela Merkel a-t-elle pour autant changé d'avis sur le Grexit ? Si l'on peut deviner ce qu'elle en pense d'ailleurs. Elle a insisté en particulier lors de la conférence de presse avec Hollande sur le fait que ce sont les 18 pays-membres de l'Eurogroupe qui feront la décision. Or la majorité d'entre eux est pour le Grexit et s'aligne sur les propositions dures de Wolfgang Schäuble à ce propos. La suite dépendra beaucoup de l'attitude de François Hollande et de Matteo Renzi. Leur résistance au Grexit est la seule façon d'éviter que l'Europe ne finisse par se détricoter en partant d'Athènes, accroissant la rupture nord-sud du continent. Un danger dont sont conscients les Allemands qui ont une vision stratégique de l'Europe à la Schmidt, Kohl ou Habermas. Et ils sont plus nombreux que les médias français et allemands ne le laissent croire</p>
<p>Pour la chancelière, pragmatisme avant tout, une issue permettant le maintien de la Grèce au sein de la zone euro ne reste possible que si elle peut expliquer à sa majorité que cette solution coûtera moins cher à l'Allemagne que le Grexit.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/07/07/Gr%C3%A8ce%2C-Merkel-retrouve-Hollande#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/148Grèce, Merkel se passe de Hollandeurn:md5:ea32a4a2344372370f83b0fbc0b94d302015-07-02T21:28:00+02:002015-08-14T18:08:58+02:00Michel Verrierfranco-allemandGrèceHollandeMerkel<p>« Un accord avant le référendum est l’objectif à atteindre si c’est possible »...la déclaration de Michel Sapin cité par le quotidien berlinois Tagesspiegel ce jeudi 2 juillet contredit la déclaration d'Angela Merkel au Bundestag la veille: pas de négociation avant le référendum du 5 juillet.</p> <p>L’Allemagne et la France suivent-elles la même politique? C'était le cas jusqu'à mercredi précise le Tagesspiegl. Mais après les déclarations de Hollande selon lesquelles il faut chercher un accord immédiat avec Athènes, « le président français s'affiche beaucoup plus soucieux que la chancelière de répondre aux exigences de Tsipras ». Merkel a déclaré le même jour au Bundestag qu'il n'y aurait « pas de négociation possible avant le référendum de ce dimanche ». Un point de vu partagé par les ministres de l'eurogroupe. La chancelière a certes tenté de relativiser la divergence. Avec le renfort de Manuel Valls qui affirmait jeudi à Toulouse qu'il y a <a href="http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/article/2015/07/02/la-crise-grecque-met-le-tandem-franco-allemand-a-l-epreuve_4666923_1656955.html" hreflang="fr">consultation permanente entre les deux partenaires du couple Franco-allemand</a> .</p>
<p>La divergence pourtant n'est pas mineure et la dynamique de la crise grecque après le référendum pourrait encore l'exacerber. La chancelière a défendu au Bundestag une politique identique à celle de son ministre des finances, Wolgang Schäuble. Ssoutenue par son allié, Sigmar Gabriel, vice chancelier et président du SPD. Le Grexit ne serait pas un mal au fond pour la zone euro. La Grèce étant un boulet pour sa crédibilité. Un point de vue que partage aujourd'hui visiblement la majorité des membres de l'eurogroupe. Qu'il s'agisse des pays du nord ou de l'est qui suivent Berlin, ou des pays du sud dirigés par la droite tels que l'Espagne. <img alt="MerkHoll.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.MerkHoll_m.jpg" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" title="MerkHoll.JPG, juil. 2015" /></p>
<p>Dans ce contexte Merkel n'a plus besoin de Hollande contrairement à ce que soulignaient plusieurs observateurs la semaine dernière encore <a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/06/25/Gr%C3%A8ce%2C-Merkel-a-besoin-de-Hollande" hreflang="fr"> -voir mon billet à ce propos.</a> Hollande se retrouve-t-il seul contre tous aujourd'hui? On aura remarqué au passage les déclarations de Sarkozy sur la Grèce. L'ex estime qu'Athènes s'est déjà mis en dehors de la zone euro en organisait le référendum de dimanche. Un rappel de Merkozy.</p>
<p>Pourtant "la politique actuelle est en train de détruire l'Europe". Ce n'est pas Hollande qui s'exprimait ainsi mercredi, mais Renzi, le premier ministre italien, dont les propos son rapportés par le Tagesspiegel. Il s'adressait ainsi aux auditeurs du cycle de conférence sur l'Europe de l'université de Humbold à Berlin. "Cette politique qui centre tout sur l'épargne n'a pas porté ses fruits ces dernières années, selon lui. Sauf pour l'Allemagne peut être, mais pas pour l'Europe." On peut en lire les résultats dans les statistiques. L'Europe devait devenir selon le traité de Lisbonne un modèle de compétitivité et de dynamisme pour la planète, "nous sommes en train de devenir au contraire le feu rouge". <img alt="renzihollande.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.renzihollande_m.jpg" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" title="renzihollande.JPG, juil. 2015" /></p>
<p>Renzi n'en critique certes pas moins la stratégie de Tsipras. Mais il invite les Allemands à revoir leur politique et il serait bon que Berlin prenne sa mise en garde en compte. Car Renzi a également illustré son propos sur la politique européenne avec véhémence sur la question des réfugiés. Décrivant les réactions des pays membres de l'UE lors du dernier sommet européen comme "un festival d'égoïsme...qui aurait choqué les pères fondateurs de l'Union ». Merkel « rayonne au contraire d'autosatisfaction au Paradis »,<a href="http://www.spiegel.de/politik/deutschland/griechenland-merkel-irrt-sich-gewaltig-kommentar-a-1041642.html" hreflang="fr"> s'étonnait un commentateur de Spiegel on line</a>. L'Europe est forte, « nous pouvons attendre tranquillement » le référendum de dimanche et les suites de la crise assurait la chancelière dans son discours au Bundestag. Attendre c'est la recette de Merkel en toute occasion. Malheureusement la chancelière se trompe énormément.</p>
<p>«Seuls ceux qui regardent égoïstement l'Europe sans aucune solidarité peuvent ne voir aucun problème quand un autre pays de la communauté est au bord du gouffre». Seuls ceux qui accordent peu d'importance à l'humanité et à la justice peuvent attendre tranquillement quand les états de l'Union « ne sont même pas capables de s'entendre sur un quota d'accueil des réfugiés », souligne le commentateur du Spiegel. Quand Merkel dit que l'Europe est forte elle signifie en fait « nous sommes assurés que les problèmes des autres ne vont pas nous concerner ». Les dernières publications de Wikileaks sur les écoutes de la chancelière par les services américains de la NSA sont un cruel éclairage des choix politique de la chancelière. <a href="http://www.bild.de/politik/ausland/wikileaks/veroeffentlicht-was-angela-merkel-zu-griechenland-gesagt-hat-41600958.bild.html" hreflang="de">Le quotidien Bild en publie les extraits</a> révélant Les hésitations de Merkel quant aux solutions à mettre en œuvre face à la crise de la dette grecque dés l'origine. Angela Merkel reconnaît dans un échange avec l'un de ses proches collaborateurs être désemparée « sur la question de savoir quelle serait la meilleur option un nouvel effacement de la dette ou une union de transfert... ».</p>
<p>C'est finalement la solution de « l'ajustement », le mot clé de Wolfgang Schäuble synonyme d'équilibre budgétaire à tout prix, nécessitant une austérité à tout crin en tout lieu et tout temps qui l'a emporté. Les résultats sont là aujourd'hui . Mais c'est maintenant à la chimère du Grexit renforçant la zone euro que le ministre des finances allemand semble avoir converti la chancelière. Hollande et Renzi pour ne pas parler de Valls auront-t-ils la trempe de faire front à ces « apprentis-sorciers » <a href="http://www.lemonde.fr/festival/video/2015/07/02/thomas-piketty-ceux-qui-cherchent-le-grexit-sont-de-dangereux-apprentis-sorciers_4668064_4415198.html" hreflang="fr"> selon l'expression de l'économiste T .Picketty</a>.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/07/02/Gr%C3%A8ce%2C-Merkel-se-passe-de-Hollande#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/147Grèce, Merkel a besoin de Hollandeurn:md5:43ee11e4ac7d3aa5ecdfb45b891a77bb2015-06-25T11:28:00+02:002015-08-14T18:09:23+02:00Michel Verrierfranco-allemandGrèceHollandeMerkelTsipras<p>Le couple Franco-Allemand, Merkel-Hollande, est mis à l'épreuve par la crise grecque. Et un échec des négociations à Bruxelles pour le maintien d'Athènes dans la zone euro, pourrait être lourd de conséquences à termes pour les relations entre les deux pays.</p> <p>On considère en général les deux pays comme les porte paroles respectifs de nord de l'Europe pour Berlin, du sud pour Paris. Il s'agit plus que de simples comportements économiques, ou de différences dues à l'histoire, et aux penchants culturels. L'opinion publique allemande, alimentée quotidiennement par des médias généralement hostiles au gouvernement grec, et l'opinion française reflètent cette divergence.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Bien qu'il soient les second contributeurs à l'aide de la Grèce après l'Allemagne les Français en majorité (53%) ne sont pas pour le "Grexit", <a href="http://www.faz.net/aktuell/politik/europaeische-union/die-mehrheit-der-franzosen-ist-gegen-einen-grexit-aus-eigennutz-13662236.html" hreflang="de"> remarque le Frankurter Allgemeine Zeitung</a>. Mais ils réagissent plus par intérêt que par compassion à l'égard des Grecs. Les Français sont des Européens déçus et sont inquiets des conséquences d'une sortie des Grecs de la zone euro. Ils préfèrent ne pas en faire l'expérience. A gauche, de l'aile gauche du PS en passant par le PC et le Front de gauche, on préfère Tsipras à Hollande. Il refuse de céder en effet et tient ses promesses à l'inverse des socialistes français qui ont ait campagne contre la politique d'austérité de l'UE mais n'y ont rien changé, une fois élus. A droite les Républicains de Sarkozy sont également contre la sortie de la Grèce de l'Euro «qui serait contraire aux intérêts de l'Europe et de la France ».<img alt="HollMerkTsip.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.HollMerkTsip_m.jpg" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" title="HollMerkTsip.JPG, juin 2015" /></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Tsipras sait qu'il peut compter sur l'indulgence des Français à l'égard du déficit budgétaire de son pays. « Ici au contraire en Allemagne, 58 % des sondés sont pour la sortie de la Grèce de la zone-Euro», <a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/06/25/ http://www.tagesspiegel.de/politik/griechenland-gipfel-haertetest-fuer-angela-merkel-und-francois-hollande/11953426.html" hreflang="de">souligne le Tagesspiegel berlinois</a>. La chancelière jusqu'ici affirme au contraire qu'Athènes doit rester membre de l'Euro. Un autre scénario est certes possible. La Grèce pourrait faire défaut, rester formellement membre de l'Euro-zone, tout en introduisant une monnaie parallèle dans une situation économique encore aggravée si le gouvernement de gauche à Athènes et ses créanciers ne trouvent pas d'accord.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Mais dans les deux cas, accord ou non avec Tsipras, Merkel a besoin du soutien du président français. Car la crise grecque concerne directement la cohésion entre les pays du nord de la zone euro et ceux du sud, en proie à la crise. L'Allemagne avec son budget en excédent et la France qui a des difficultés à respecter le pacte de stabilité, incarnent d'une certaine façon le Nord et le Sud. Une solution à la crise qui serait imposée uniquement par Merkel manquerait de légitimité au sein de la zone-euro.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%">Tsipras spéculait sur une alliance avec Hollande, lors de son entrée en fonction en janvier. Il est allé plaider pour sa politique à Paris et ne s'est rendu qu'en mars à la chancellerie à Berlin pour exposer des heures durant à Merkel la situation de son pays. Mais l'espoir de Tsipras de remettre en question les accords avec les créanciers de la Grèce avec l'aide du socialiste Hollande a été déçu.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 150%"> </p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/06/25/Gr%C3%A8ce%2C-Merkel-a-besoin-de-Hollande#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/146l'Allemagne fait sien le deuil de Charlie Hebdourn:md5:ac3238d76fc09a73b18a0bf45ee0819b2015-01-08T22:01:00+01:002015-01-24T00:14:15+01:00Michel Verrierfranco-allemand<p>"je suis Charlie" en français, ce 8 janvier 2014, au matin, sur les tables du café l'éventail des journaux du Tageszeitung proche des Verts, au Berliner Morgenpost droite conservatrice, en passant par le Bild Zeitung, affichaient sur fond noir ces trois mots sur leur Une ou en couverture de der.</p> <p> Mercredi soir, sans autre canaux que les réseaux sociaux des centaines de personnes venues de la communauté française, mais aussi nombre d'Allemands se regroupaient dans la nuit, à 18 heures, sur la Parizer Platz, entre la porte de Brandenburg et l'ambassade de France. <img alt="Charliejnx.JPG" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.Charliejnx_m.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Charliejnx.JPG, janv. 2015" />La 1 ère chaine de télévision, ARD, affichait aussi "nous sommes Charlie" sur son plateau. Plus inattendu encore le ministère des affaires étrangères plaçait "je suis Charlie" en exergue sur son compte twitter en début d'après midi.Jeudi midi une église protestante sonnait le glas en même temps que notre Dame à Paris, dans mon quartier de Berlin-Schöneberg. La chancelière, Angela Merkel, s'est rendue jeudi à l'ambassade de France, signer le livre de souvenir en soutien de ceux de Charlie-hebdo. L'Allemagne a très vite réagit à l'unisson avec la France contre le carnage de Charlie Hebdo. Le visage chiffonné aussi des Allemands avec qui l'on en parlait aujourd'hui en témoignait à sa façon.</p>
<p>Cette communauté d'esprit est peut-être le plus résistant des liens entre la France et l'Allemagne, en dépit des incompréhensions entre nos deux pays sur d'autres terrains, l'économique par exemple. </p>
<p> </p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/01/08/l-Allemagne-fait-sien-le-deuil-de-Charlie-Hebdo#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/136Cacophonie franco-allemande sur la politique de la BCE, les victimes de l'épargneurn:md5:a151417f65788846e0cdcc8e1fe81ac82014-06-11T00:56:00+02:002014-12-06T16:09:58+01:00Michel Verrierfranco-allemand<p>Si les dernières mesures de la banque
centrale européenne sont généralement saluées positivement en
France, en Allemagne les commentateurs font plutôt grise mine.</p> <p style="margin-bottom: 0cm"> La
BCE s'inspire du « modèle américain », dans lequel les
banques centrales veulent sauver à la fois la monnaie et la
conjoncture,<a href="http://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/massnahmen-der-europaeischen-zentralbank-geldverschenker-ohne-weitblick-1.1987424"><ins>
souligne le <em>Süddeutsche Zeitung</em></ins></a>. Ce qui est l'inverse de ce que
défendent tous les bons banquiers « centraux »
allemands, le modèle de la Bundesbank, ou l'on se préoccupe
seulement de la stabilité et de la valeur de la monnaie. Un
« modèle » embourbé dans la crise ?</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Alors que le modèle US a la cote.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Rien ne garantit poursuit le quotidien
de Münich que le modèle américain ne transmette à l'Europe ses
défauts comme ses avantages. La banque centrale américaine, la
Fed, a sauvé les banques US face à la crise et abreuvé l'économie
américaine d'argent liquide pour relancer la croissance. Résultat
l'économie américaine reste fragile et sur-endettée, et dépend
des injections de crédit de la banque centrale.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Les mesures de Draghi, qui abaissent
encore le coût du crédit et de l'accès à l'argent frais des
banques qui prêtent ensuite aux entreprises, risquent d'avoir les
même effets selon le quotidien münichois. Car, selon « nombre
d'économistes allemands » ce n'est pas le manque d'argent bon
marché qui est la source des difficultés des économies européennes
mais le manque de compétitivité. « C'est seulement quand la
Grèce, la France et l'Italie seront concurrentielles qu'elles
pourront rester dans une union monétaire avec l'Allemagne reine des
exportations. »
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Les mesures de la BCE risquent donc
d'accroître le mal au lieu de la guérir, et d'inciter les économies
européennes fragilisées à repousser les fameuses « réformes
structurelles » et autres modèles d'« équilibres
budgétaires », qui font loi chez les adeptes du modèle de la
Bundesbank.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Remarquons au passage que le <em>SZ</em> donne raison par contre à Draghi d'avoir imposé son
point de vue contre les tenants de l'orthodoxie monétaire allemande
pour la sauvegarde de l'euro, en assurant que la BCE ferait tout pour
sauver la monnaie unique.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Les dernières mesures de la BCE
choquent d'autant plus en Allemagne que l'épargne, l'assurance vie
et donc le rendement des taux d'intérêts est en quelque sorte le
nerf de la guerre des retraites complémentaires, « retraite
privées » ou retraites d'entreprises. La politique de la BCE
qui ne cesse de faire pression pour la réduction des taux et
l'argent facile est donc « très dommageable » pour les
épargnants.<img src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/politBCE.JPG" alt="politBCE.JPG" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="politBCE.JPG, juin 2014" /> Ce qui explique le pessimisme de nombre de commentateurs
allemands.<br />Conséquence de la baisse des taux, le parlement doit
adopter le projet de réforme de l'assurance vie du gouvernement
avant la pause estivale !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"> Il réduira notamment les taux
d'intérêts garantis des contrats d'assurance vie à 1,25 %
contre 1,75 % actuellement, à partir de janvier 2015. Les
compagnies d'assurance qui ne pourront tenir leurs engagement à
l'égard de leurs clients devront également réduire les dividendes
de leurs actionnaires.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Or l'épargne, l'assurance vie, la
retraite complémentaire privée, passait depuis des lustres pour la
garantie d'avenir en Allemagne, assurant des taux de 4 à 4,5 %
et plus, et préférable au placement immobilier, à l'achat de
l'appartement. Des certitudes qui se sont envolées avec la crise
financière de 2008, la crise de l'euro « provoquée par les
mensonges budgétaires de la Grèce, le dilettantisme des
fonctionnaires de Bruxelles et la politique de sauvetage de la
monnaie unique de la banque européenne qui a consisté à ramener
les taux au plancher à tel point que tout un chacun n'a plus qu'à
faire son deuil de tout espoir de faire fructifier son argent
décemment
aujourd'hui,<a href="http://www.tagesspiegel.de/wirtschaft/blitzreform-der-lebensversicherungen-wer-seinen-vertrag-kuendigen-will-muss-sich-beeilen/10009662.html"><ins>
résume le <em>Tagespiegel</em> berlinois</ins></a> ».
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Les épargnants vont voir de fait leurs
contrats dévalorisés à partir de l'an prochain et peuvent même
avoir intérêt à les résilier immédiatement. « Et il y en
aura toujours un petit peu moins pour les futurs retraités qui
devront de plus travailler plus longtemps. »
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Auparavant le gouvernement appelait les
citoyens à prendre en main eux même la préparation de leur
retraite pour pallier aux manques de la retraite de base et aux
menaces que la décroissance démographique de l'Allemagne fait peser
sur elle. Le gouvernement de l'ex chancelier Schröder, célèbre
pour sa politique de « réformes structurelles », inventa
la « retraite Riester » -du nom du ministre de travail de
l'époque- retraite complémentaire qui s'est déjà révélée être
un « flop » d'une rentabilité chimérique. C'est au
tour maintenant de la retraite privée par capitalisation .</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Une bonne démonstration de ce que la
« politique » du gouvernement économique de la zone euro
ou du couple franc-allemand ressemble fort à la quadrature du
cercle !
</p>Siemens, Alsthom, GE, les dessous d'un rachaturn:md5:2c5ef4537f15e6b1351f9db8f174081c2014-05-07T17:34:00+02:002014-05-07T17:34:00+02:00Michel Verrierfranco-allemand <p style="margin-bottom: 0cm">Joe Kaeser le président de Siemens a
présenté un plan de réorganisation du groupe qui veut se
concentrer sur les domaines de l'énergie, de l'industrie, de la
mobilité et devenir le « Google de l'industrie ».
Siemens "ne craint aucunement la digitalisation, à l'inverse de
certains. Nous n'en avons pas peur, au contraire nous la respectons
et nous sommes déjà là ou les données sont la matière
première ».
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><img title="Siemens.JPG, mai 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="Siemens.JPG" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/Siemens.JPG" />Kaeser s'est félicité d'avoir « mis
un pied dans la porte » en ce qui concerne le rachat du groupe
Alsthom, convoité par General Electrics. Car si ce dernier l'emporte, GE renforcerait sa compétitivité en Europe au détriment de Siemens.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Mais on sait à Berlin que le groupe allemand devra faire un sacré travail
de conviction auprès d'Alsthom et des autorités françaises s'il
veut emporter le match contre GE. Le groupe allemand a obtenu
l'ouverture de consultations avec la direction d'Alsthom et propose
d'échanger sa division matériel ferroviaire, dont le train grande
vitesse ICE, concurrent du TGV, contre les turbines du groupe
français que convoite avant tout également GE,
http://www.berliner-zeitung.de/wirtschaft/-alstom-uebernahme-wenig-chancen-fuer-siemens,10808230,26990686.html
souligne le Berliner Zeitung.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Paradoxe, « depuis des
générations de manager, GE est le modèle de Siemens, commente le
quotidien berlinois du 6 mai (édition papier) ». Les bavarois
sont loin d'avoir la profitabilité du géant US. Joe Kaeser, le
président actuel de Siemens a besoin d'un succès pour effacer les
faiblesses et les incertitudes du trust issues du règne de son
prédécesseur.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le Berliner Zeitung n'a guère
d'illusion sur les véritables motivations de Siemens dans l'offre
de rachat Alsthom.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">« Kaeser veut échanger sa
banche ferroviaire aux faibles marges contre la branche énergie
d'Alsthom, plus profitable. Il voit par ailleurs dans l'ICE, un
rejeton à problème du groupe -les pannes de climatisation de l'ICE
l'été notamment sont célèbres en Allemagne, ndr- dont elle
pourrait aujourd'hui se débarrasser élégamment avec un avantage
stratégique. La patron de Siemens appâte ainsi le monde politique
français avec la vision d'un champion européen des trains à grande
vitesse rassemblant le TGV et l'ICE son rival allemand. Les
politiques français sont sensibles à ce genre de symboles et Kaeser
sait jouer cette carte, souligne le Berliner Zeitung.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Pour faire face au groupe GE dans les
années à venir, Siemens va revoir les frontières de ses quatre
grandes activités, énergie, industrie, technique médicale,
infrastructures et équipements urbains, et le nombre de ses
divisions sera réduit de 16 à 9,
<a href="http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/siemens-quartalszahlen-schwach-kaeser-stellt-umbauplaene-vor-a-967969.html">http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/siemens-quartalszahlen-schwach-kaeser-stellt-umbauplaene-vor-a-967969.html</a>
note Spiegel on line.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La métallurgie va être revendue à
Mitsubishi, la technique médicales -secteur porteur-, devrait
« sortir » du groupe. Siemens vient d'embaucher la
directrice stratégique du groupe Shell, Lisa Davis, pour remplacer
le président de la division énergie du groupe, remercié. La
direction du secteur énergie devrait avoir dorénavant son siège à
Orlando en Floride et non plus à Erlangen en Bavière. Siemens
rachète par ailleurs la division turbine de Rolls-Royce. Rappelons
enfin au passage que le groupe Siemens a noué un partenariat
stratégique depuis deux décennies avec la Russie dans le domaine de
l'énergie avec Gazprom' et pour la modernisation de l'industrie.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le syndicat de la métallurgie met en
garde la direction du groupe. S'il est favorable à une
réorganisation qui clarifie l'horizon stratégique Siemens, celle-ci
ne doit en aucun cas servir de couverture d'une politique de
suppressions d'emplois. En Allemagne, à l'inverse de la France,
http://www.siemens.com/about/de/management_unternehmensstruktur/aufsichtsrat.htm
les représentants du syndicats et du conseil d'entreprise siègent
de plein droit au conseil d'administration du groupe. Un côté du
modèle allemand dont on ne fait pas publicité dans l'hexagone, et
qui est l'une des raisons pourtant de la stabilité et de la force de
l'industrie d'Outre-Rhin.</p>Berlin prêt à "aider Paris", mais...urn:md5:30b4117e1518180e9a360068b1a2d1912014-04-07T22:31:00+02:002014-04-07T22:31:00+02:00Michel Verrierfranco-allemand <p style="margin-bottom: 0cm">Berlin veut aider Paris à entreprendre
ses réformes structurelles, dont la réduction des charges pour les
entreprises, <a href="http://www.sueddeutsche.de/politik/wirtschaft-in-frankreich-deutschland-will-frankreich-bei-reformen-helfen-1.1931120">note le <em>Süddeutsche Zeitung</em></a>. Mais c'est un sacré dilemme pour la
chancellerie et le ministre des finances, Wolfgang Schäuble. La quadrature du cercle ou presque. <img title="sapinschauble.JPG, avr. 2014" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" alt="sapinschauble.JPG" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/sapinschauble.JPG" />Car les
délais supplémentaires que va demander le nouveau ministre des
finances, Michel Sapin, pour parvenir à réduire le déficit
budgétaire français à 3 %, sont contraires au respect du
pacte de stabilité auquel on tient par dessous tout à Berlin. En
même temps on est conscient dans les cercles du pouvoir qu'accroître
la pression maintenant sur Paris, n'aurait guère de sens et
priverait justement la France des marges budgétaires indispensables
pour réduire les impôts par exemple -réforme qui va réduire à
nouveau les recettes fiscales et tire dans le sens contraire du
rétablissement de l'équilibre budgétaire.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">S'accrocher aux stricts principes
pourrait donc finir par tuer le malade. La crise de l'euro
rebondirait à nouveau, les taux d'intérêts des emprunts pour
financer la dette budgétaire française s'envolant, tandis que la
conjoncture plongerait. Avec son économie en panne la France
passerait du rôle de soutien des pays en crise de la zone euro à
celui de victime.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Il n'empêche, pour le président de la
Bundesbank, Jens Weidmann, comme pour le commissaire Oli Rehn,
responsable de la politique monétaire à Bruxelles, la maxime reste
de contraindre la France à respecter ses engagements. Entre autres
parce que tout ce que l'on accordera à la France, sera bientôt
revendiqué par l'Italie, assène-t-on à Berlin, Francfort et
Bruxelles.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le <em>Süddeutsche Zeitung</em>, rappelle que
la France et l'Allemagne se trouvaient dans une situation identique
en 2003, lorsque le couple Chirac/Schröder mit en cause le respect
des fameux 3 %. Mais le chancelier allemand avait lui besoin à
l'époque des marges nécessaires à la mise en place de l'agenda
2010, les fameuses réformes structurelles, auxquelles Berlin invite
aujourd'hui la France à se plier et « qui passent aujourd'hui
pour être l'un des piliers robuste du succès économique
allemand. » On remarque la prudence du quotidien de Münich qui
emploi le verbe « gelten », passer pour, être réputé comme, et non le simple verbe être...sage prudence! Une fois n'est pas coutume. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">L'Allemagne a de nouveau réussi un
nouveau « miracle » Le solde positif du commerce
extérieur de l'année 2013 -la différence entre les exportations et
les importations- est « plus important que jamais »,
remarquait le quotidien berlinois <em>Tagesspiegel</em>, le 17 janvier
dernier. "Un record qui tiendrait selon les critiques de l'Allemagne à
la politique salariale des entreprises ces dernières années, qui a
gelé la croissance des revenus à l'inverse de leurs concurrentes
européennes (la France ou l'Italie), renforçant ainsi la
compétitivité de leurs entreprises sur le marché mondiale".
Un refrain repris régulièrement en France, par le Medef en tout premier.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Une entourloupe en fait. Car les revenus des
salariés des branches exportatrices allemandes n'ont rien à envier
à celles de leurs concurrents français. "En réalité les salaires
ont sérieusement augmenté dans les industries exportatrices,
machine-outil, l'automobile ou la chimie. Les ouvriers les plus
qualifiés de la planète travaillent pour les meilleurs salaires
d'ouvriers professionnels du monde dans l'industrie allemande. Les
firmes peuvent se le permettre sans souci, car la classe de leur
produit est telle qu'ils peuvent être vendus à des prix élevés,
de la machine-lazer à la limousine. Commentait le quotidien
berlinois".
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Une évidence Outre-Rhin, qui ne l'est
pas encore à Paris. Car elle ne permet pas évidemment de justifier
les fameuses « réformes structurelles » du marché du
travail -à l'exemple de celles réalisées par Schröder en
Allemagne- chères aux fidèles du Medef.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La force de l'industrie exportatrice
allemande relève au contraire de la qualité de ses produits, de sa
capacité d'innovation, de la cogestion, des hauts salaires et de la
sécurité du travail qui va avec. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Porsche a réduit même ses
horaires de travail à 32 heures pour s'assurer que ses ouvriers ne
sont pas surmenés et travaillent sans trop de stress.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Mais c'est là évidemment une recette
qui ne fait pas fortune au Medef ou chez les commentateurs-experts
(?). Il est plus simple d'entonner une fois de plus le refrain de la
baisse du coût du travail et des réformes structurelles "made in
Germany" de l'ex chancelier Schröder.
</p>
<br />"Réformes structurelles", l'Élysée se met à l'heure Hartz, quand l'Allemagne réforme sa réforme de la retraiteurn:md5:766693ae63a2d8791e4bdd658f590dfd2014-01-30T12:53:00+01:002014-01-30T12:55:52+01:00Michel Verrierfranco-allemand <p style="margin-bottom: 0cm">Vu de France on a souvent l'impression à tord que l"Allemagne" pense comme un seul homme lorsqu'il s'agit de la crise. La visite de Peter Hartz, le père des "réformes structurelles", le mot magique utilisé par tous les experts en moyens infaillibles de redresser l'économie française en est un symbole. </p>
<p style="margin-bottom: 0cm">« Nombre d'Allemands se sentent
vainqueurs. La crise, quelle crise ? Tandis que la récession
frappe les voisins les exportations battent tous les records et le
nombre des chômeurs ne cesse de se réduire »,
<a href="http://www.taz.de/Kommentar-Reform-der-Sozialsysteme/!131907/">
commente le Tageszeitung berlinois, proche des Verts,</a> dans un
éditorial « Hartz à l'Elysée. » On se réjouit en
particulier des difficultés du grand voisin français. Car chaque
chômeur en plus renforce la conviction selon laquelle l'agenda 2010
et les réformes de l'ex-chancelier Schröder étaient les bonnes. Le
meilleur symbole en est la visite à l'Elysée de leur inspirateur
Peter Hartz, ex DRH du groupe Volkswagen et inspirateur des fameuses
mesures qui portent son nom, mises en oeuvre par Schröder et reprises par Angela Merkel.<img title="hartz.jpg, janv. 2014" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" alt="hartz.jpg" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/hartz.jpg" /> Même si son rôle de futur conseiller
du président français a été démenti, de toute façon, la France
n'a pas d'autre alternative que de reprendre ses mesures. Ce n'est
pas une bonne nouvelle pour l'Euro et la France n'est pas « le
traître », mais l'Allemagne, au contraire, reste l'agresseur.
Elle a réduit ses salaires réels de 4,2 % de 2000 à 2010,
tandis que la France augmentait les siens de 15 %...les Français
ne sont plus « concurrentiels » bien qu'ils aient avec
raison adapté leurs salaires réels à la hausse de la productivité.
Parce que lorsque la productivité augmente les salaires doivent
suivre pour trouver les acheteurs de ce qui est produit en plus.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Les Allemands devraient en fait
augmenter sérieusement leurs salaires pour corriger le dumping
salarial précédent. A l'inverse on est tellement fier de l'agenda
2010 que ce sont les Français qui vont devoir réduire les leurs
pour faire face aux Allemands. Les conséquences n'ont rien de
réjouissant, la demande va se réduire à mesure de la réduction
des salaires...Une nouvelle récession est inévitable. Hartz à Paris
c'est le symbole parfait de l'éclatement de l'Euro.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Gerhard Schröder
<a href="http://www.spiegel.de/politik/deutschland/altkanzler-gerhard-schroeder-spd-kritisiert-rente-mit-63-a-946128.html">
s'élève lui contre la réforme des retraites adoptée aujourd'hui</a>
par le gouvernement d'Angela Merkel et qui sera sans aucun doute
ratifiée par le parlement. Présenté par la ministre du travail
Andrea Nahles (SPD), la réforme arrondit les angles de la réforme
précédente ...portant l'age de la retraite à 67 ans, et qui fut
mise en œuvre par le ministre du travail SPD de la précédente
grande coalition d'Angela Merkel, Franz Müntefering, ex-bras droit
de Schröder.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Elle ouvre notamment la possibilité de
départ à la retraite à 63 ans après 45 années de contribution.
Selon une étude qui vient d'être publiée, un quart seulement des
actifs actuels de 45 à 60 ans a l'intention de travailler à temps
plein jusqu'à 67 ans... et plus de la moitié souhaitent un temps
partiel ou un emploi flexible proposé par leur employeur pour tenir
jusqu'à 67 ans si besoin. Pour Schröder l'ouverture des droits à
partir de 63 ans est le plus mauvais signal adressé aux partenaires
européens de l'Allemagne, dont nous revendiquons à juste titre
qu'ils entreprennent les réformes structurelles indispensables.
Schröder comprend certes « quels sont les groupes sociaux que
la coalition cherche à aider », mais ces mesures devront être
financées et si « elles sont favorables aux travailleurs
qualifié bien rémunérés, elles toucheront beaucoup moins les
femmes qui ne peuvent pour la plupart cumuler 45 années de
contribution .</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le président du patronat Ingo Kramer,
s'élève lui dans le quotidien économique <em> Handelsblatt</em> contre la
réforme, parce qu'elle va faciliter l'accès à la retraite deux ans
plus tôt encore pour les plus pressés. Ils profiteront dés 61 ans
des indemnités de chômage de 24 mois pour les personnes âgées
auxquels ils ont droit (au lieu de 12 mois pour les chômeurs qui
perçoivent ensuite le revenu minimum équivalent à l'aide sociale
aux personnes sans ressources) pour jouir d'une retraite anticipée,
deux ans avant de percevoir leur retraite à taux plein... Car les
périodes de chômage indemnisé sont comprises dans les 45 années
de cotisation régulière. Or le « tournant démographique »,
la chute de la natalité en Allemagne depuis les années
soixante-dix, renforce selon Kramer le besoin des entreprises de
pouvoir faire appel à leurs salariés jusqu'à 67 ans, l'âge légal
de la retraite selon les réformes de la première grande coalition
d'Angela Merkel avec le SPD de 2005.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Les critiques sur ce plan sont
nombreuses également au sein de la démocratie-chrétienne. D'autant
que les prestations (indemnités chômage ou indemnités de
ressources minima n'ont pas été systématiquement différenciées
dans les archives des services du travail avant 2001. Or seules les
années d'indemnisation chômage (12 mois après licenciement)
comptent en tant qu'années de cotisation retraite. Ce qui pourrait
faciliter la tâche des candidats à la retraite anticipée dés 61
ans.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">On trouvera le détail de la nouvelle
réforme des retraites <a href="http://www.allemagne.diplo.de/Vertretung/frankreich/fr/__pr/nq/2014-01/2014-01-29-reforme-retraites-pm.html">sur le site d'information de l'ambassade d'Allemagne en France.</a></p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2014/01/30/R%C3%A9formes-structurelles%2C-l-%C3%89lys%C3%A9e-se-met-%C3%A0-l-heure-Harz%2C-quand-l-Allemagne-r%C3%A9forme-sa-r%C3%A9forme-de-la-retraite#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/78Le conte du gouvernement Merkel de Dominique Seuxurn:md5:6944340e09c1100b292ac4d4cfcac8832014-01-24T09:59:00+01:002014-12-04T15:55:05+01:00Michel Verrierfranco-allemand <p>Le chroniqueur économique -libéral- de France-Inter Dominique Seux...conseillait jeudi 23 janvier au gouvernement français de réduire drastiquement le nombre de ses 37 ministres pour faire des économies...à l’exemple de -vous l’aviez deviné- l’Allemagne ce pays qui compte «quinze ministres, pas un de plus, avec Angela Merkel – même s’ils ont des assistants. C’est-à-dire deux fois et demi moins que chez nous.» <br />L‘auditeur méfiant qui vérifie sur Wikipedia y trouvera effectivement ce chiffre. S’il clique sur <a href="http://de.wikipedia.org/wiki/Kabinett_Merkel_III"> Wikipedia Allemagne par contre</a>, il tombe sur un tableau beaucoup plus détaillé du cabinet Merkel avec 15 ministres ...et 33 secrétaires d’état «parlementaires», et ministres d’état ! Ces «assistants» sans doute évoqués au passage par Dominique Seux.<br /><img title="2013-12-18-kabinettsitzung.jpg, janv. 2014" style="float: left; margin: 1em 1em 1em 0;" alt="2013-12-18-kabinettsitzung.jpg" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/2013-12-18-kabinettsitzung.jpg" />Si l’on se réfère au total Wikipedia-Allemagne, le cabinet Merkel aligne donc 48 membres, un chiffre...nettement supérieure au gouvernement Ayrault avec 20 ministres et 17 ministres délégués -qui ont remplacé dans ce gouvernement les secrétaires d’état! <br />Certes les «Staatsekretär» du cabinet Merkel ont un statut -et notamment une fonction de liaison avec les parlementaires- différent du ministre délégué à la française -c’est pourquoi les comparaisons sont toujours risquées surtout si on n'en donne pas tous les termes. Mais tous et toutes font bien partie du cabinet ministériel! <br />Du côté de Merkel certains «secrétaires» ou «ministre d’état» sont d’ailleurs de grosses «pointures». Jörg Asmüssen, par exemple, «star de la politique financière" <a href="http://www.welt.de/politik/deutschland/article123448742/Dies-sind-Merkels-einflussreichste-Neben-Minister.html"> souligne le quotidien die Welt</a> , proche du SPD, était secrétaire d’état des ministres des finances de Peer Steinbrück (SPD) et Wolfgang Schäuble (CDU) avant de rejoindre la direction de la BCE à Francfort. Il vient de quitter celle-ci pour rejoindre le ministère du travail du gouvernement Merkel III. Brigitte Zypries (SPD), Michael Roth (SPD), Karl-Joseph Laumann (CDU), Maria Böhmer (CDU) sont des personnalités de la politique allemande qui ont au moins autant sinon plus de poids que les ministres délégué(e)s du gouvernement Ayrault. <br />Le compte de Dominique Seux, est donc pour le moins fumeux...<br />D’autant plus que le lecteur saisi d’un doute et voulant vérifier combien le cabinet Merkel coûte finalement au contribuable découvre des chiffres parlants. <br />Chaque secrétaire d’état touche environ 14000 euros, cumulés avec la moitié de son «indemnité» de parlementaire 4000 euros, soit 18000 € par mois <a href="http://www.steuerzahler.de/Parlamentarische-Staatssekretaere-zu-viele-und-zu-teuer/8699c10194i1p525/">, selon l‘analyse publiée par l’association des contribuables «trop de secrétaires d’état et trop chers»</a>. La chancelière est rémunérée elle environ 15200 euros et ses ministres 13500 -des traitements cumulés avec la moitié de leur traitement de parlementaire. <br />Du côté du cabinet Ayrault, le Premier Ministre touche environ 15 000 €, ses ministres et ministres délégués perçoivent près de 10 000 €, <a href="http://quoi.info/actualite-politique/2012/05/21/combien-coute-vraiment-le-gouvernement-ayrault-1141517/"> selon «quoi info»</a> -4000 euros de moins qu’un «Staatssekretär». Auxquels peuvent s’ajouter la moitié de leur indemnité parlementaire, soit 2 750 euros environ.<br />Les deux gouvernements ont d’ailleurs suivi deux politiques inverses. Tandis qu’Ayrault baissait les revenus des ministres lors de sa prise de fonction, <a href="http://www.google.de/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&cad=rja&ved=0CDcQFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.spiegel.de%2Fpolitik%2Fdeutschland%2Fhoehere-diaeten-und-gehaelter-merkel-gauck-und-co-bekommen-mehr-geld-a-875111.html&ei=ririUrS9B8XGswbX3IDICw&usg=AFQjCNGjzPyKSyK96HwB-fQNHTVxfomD7g&bvm=bv.59930103,d.Yms"> Angela Merkel augmentait les salaires des ministres et secrétaires d’état allemand, comme le sien en 2012</a>...ce qui fit couler pas mal d’encre.<br />Quand vous faites les comptes le gouvernement Merkel n’est donc en rien un exemple, à l’inverse du conte de Dominique Seux! <br /> </p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2014/01/24/Le-conte-du-gouvernemand-Merkel-de-Dominique-Seux#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/76Bruno le Maire (UMP) et Merkel, parler trop vite...urn:md5:7fb35dae2dccf56278b544d4ba5620182013-09-27T10:40:00+02:002014-12-04T15:55:05+01:00Michel Verrierfranco-allemand <p>Décidément Bruno le Maire, député UMP est le bon exemple du député français qui parle toujours trop vite quand il s'agit de l'Allemagne. Il avait déjà tiré trop tôt à propos de la Syrie, assurant que l'Allemagne avait imposé ses vues à la diplomatie européenne (voir le billet "<em>Syrie les comptes de le Maire </em>(UMP)"). Alors que Berlin se rattrapait en signant au contraire avec un temps de retard la déclaration paraphée par plusieurs pays membres de l'UE dont la France et la Grande-Bretagne G20, avec Washington.<br />Il redouble de précipitation <a href="http://www.liberation.fr/politiques/2013/09/26/retrouver-le-chemin-du-travail-franco-allemand_934937"> dans une tribune publiée par Libération -avec Laurent Wauquiez- </a>; en assurant que la victoire d'Angela Merkel est "un désaveu cinglant pour tous ceux, en France, qui depuis un an ont donné libre cours à leurs critiques contre la Chancelière, en pariant sur sa défaite". Ce qui est vrai. Et en poursuivant: "La nouvelle donne en politique en Allemagne est claire. A nous en France d’en faire le meilleur usage." Ce qui est faux et typique de la grille de lecture parisienne de la politique Outre-Rhin -même si B Le Maire est député de l'Eure. <br />Il n'y a pas de majorité au Bundestag aujourd'hui pour la chancelière. Et la nouvelle donne politique n'est pas claire du tout justement. Avec qui va gouverner Merkel, avec le SPD ou avec les Verts? Quel sera le programme de la coalition? Sur quelles questions, la CDU et la CSU feront-elles de concessions à leur nouveau partenaire. Sur la hausse des impôts -ce qui fait déjà scandale au sein de la démocratie chrétienne-, sur le salaire minimum, la prime à l'éducation des enfants à la maison? <br />Pour le moment c'est la bouteille à l'encre...sur toutes ces questions. <br />Ce sont là pourtant autant de préalables à résoudre, avant que la France puisse "engager le dialogue avec le nouveau gouvernement ouvrir sans délai un dialogue approfondi avec les Allemands sur les sujets au cœur des préoccupations de nos concitoyens. Sur le salaire minimum, sur la simplification du droit du travail, sur la politique familiale, sur l’indemnisation du chômage", selon les voeux de le Maire.<br />Supposons un instant par ailleurs que le SPD dise finalement oui à la grande coalition -ce qui n'est en rien acquis. Ce serait évidemment une situation bien plus confortable pour le gouvernement Hollande, que lorsqu'il avait à faire à un gouvernement démocrate-chrétien et libéral, comme le précédent.<br />D'autant que Bruno le Maire oublie une chose. Angela Merkel est déjà une chancelière sous surveillance de l'oposition, majoritaire au Bundesrat, la seconde chambre du parlement. La presse internationale ne s'en est guère fait l'écho, mais la plupart des derniers projets de lois du gouvernement démocrate-chrétien libéral ont été rejetées par le Bundesrat lors de sa dernière séance, juste avant le scrutin fédéral. <br />En Allemagne -comme en France d'ailleurs-, le centre droit a perdu la seconde chambre du parlement alors qu'il était au gouvernement. <br />Ce qui n'est pas indifférent non plus à la constitution du futur gouvernement Merkel. Une grande coalition avec le SPD, lui permettrait de lever en partie le bloccage auquel elle est confrontée en politique intérieure. Mais elle devra pour cela donner au SPD les gages qui lui sont indispensables pour gouverner à ses côtés. Pour lemoment il est donc urgent d'attendre...<br />Encore une fois Bruno Le Maire pèche par précipitation.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2013/09/27/Bruno-le-Maire-et-Merkel%2C-toujours-un-train-d-avance...#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/35Syrie, les comptes de le Maire (UMP)urn:md5:5463722926c01c261ddb93b187831e022013-09-07T12:37:00+02:002014-12-04T15:55:05+01:00Michel Verrierfranco-allemand Bruno le Maire, député Ump de l'Eure explique dans une vidéo du Figaro au lendemain du G20, et à propos de la réponse à
l'usage des gaz chimiques par Damas: "nous sommes en train de vivre la relégation politique de la France". C'est
maintenant la chancelière allemande, Angela Merkel, qui impose ses vues à la diplomatie européenne, selon lui, la France est isolée comme jamais.<br />Bref, l'Allemagne, toujours
l'Allemagne...<br />Dans la presse allemande par contre on voyait les choses différemment. "La division s'est étalée noir sur
blanc peu après le G20,<a href="http://www.sueddeutsche.de/politik/nach-dem-g-gipfel-in-sankt-petersburg-merkel-vermeidet-sich-in-syrien-frage-festzulegen-1.1764970"> explique le Süddeutsche Zeitung</a>.<img title="merkelsyrieG20.jpg, sept. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="merkelsyrieG20.jpg" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/merkelsyrieG20.jpg" />"La signature de la chancelière manque dans la déclaration publiée par
la maison-blanche à propos de la crise syrienne, paraphée par les Usa, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, l'Espagne, la Turquie,
le Japon, qui rend le régime syrien d'être responsable de l'usage des armes chimiques et souligne qu'une réponse appropriée
doit interdire qu'un tel acte criminel ne se reproduise". <br />L'Allemagne justifiait alors vendredi 6 septembre l'absence de sa signature en expliquant attendre une position commune de l'Union européenne...En attendant, quatre des cinq pays principaux pays de l'Union avaient signé la déclaration publiée par la maison-blanche au lendemain du G20...<br />On
se demande comment Bruno le Maire en déduit que le seul pays non signataire est celui qui impose ses vues...
Et l'Allemagne a finalement paraphé aujourd'hui samedi 7, la déclaration déjà signée par la France, après la réunion des ministres des affaires étrangères de l'Union. "Merkel soutient finalement Obama..." titre le le quotidien populaire Bild. Bruno le Maire doit revoir ses comptes, ou ses contes....http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2013/09/07/Syrie%2C-la-France%2C-l-Allemagne-et-les-comptes-de-le-Maire-%28UMP%29#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/17Joachim Gauck à Oradoururn:md5:f89ef8e00f504eb02769840125761c032013-09-03T23:53:00+02:002013-09-18T22:24:12+02:00Michel Verrierfranco-allemand <p>Élu président de la république allemande en mars 2012, Joachim Gauck, a entamé son parcours de la mémoire qui le conduit à Oradour. "Une blessure jamais refermée". <img src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/gauckoradour.jpg" alt="gauckoradour.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="gauckoradour.jpg, sept. 2013" />Sa visite est la première visite officielle d'un président fédéral allemand en France depuis celle de Roman Herzog, en 1996. <br />En mars dernier, c'est en Italie, à Sant'Anna di Stazzema, aux côtés du président italien Giorgio Napolitano, qu'il rendit hommage au 560 victimes de la 16ème division blindé « Reichsführer SS », qui détruisitle village en quelques heures. Il salua alors « la réconciliation comme un don qu'il faut cultiver et qui ne signifie en rien l'oubli. Les victimes ont droit à nos pensées, notre commémoration. »<br />Il fut le premier allemand à parler lors de « la journée de la libération » en Hollande, en mai 2012, soulignant à Breda, la ville ou 100000 juifs hollandais furent victime de la politique d'extermination d'Hitler : « nous célébrons ensemble avec tous la libération du joug nazi, ceci vaut pour nous les Allemands et pour moi en particulier, justement parce que nous avons pris en charge la responsabilité que nous lègue l'histoire ». <br />Gauck se rendit en octobre 2012 à Lidice, en Tchéquie. Le 10 juin 1942, la Gestapo brûla toutes les maisons de la petite ville, pendit 170 hommes, et envoya 300 femmes et enfants en camps de concentration pour « venger » l'exécution de Reinhardt Heydrich, « protecteur adjoint du Reich », par la résistance.<br />Premier responsable de l'examen des dossiers de la Stasi après la chute du mur, Gauck note que la « l'amour de la liberté » ne s'est pas enraciné en profondeur en Allemagne. « Mais ce n'est pas un travers allemand, il est largement partagé, précise-t-il ». En Allemagne, à l'est comme à l'ouest, la mémoire sélective a interdit pendant longtemps de faire la vérité sur le passé nazi. Ce fut l'une des raisons de la révolte des jeunes en 1968 en Allemagne de l'ouest. Après 1945, le mot "occupation" y était le terme officiel qui traduisait le mot "libération" en Pologne ou en France voisine. La "libération" à l'est de l'Allemagne était le terme officiel, elle fondait par contre la dépendance de la RDA vis à vis de Moscou, dont Gauck fit l'expérience en personne. « Nous savons combien il a fallu attendre de temps par exemple pour qu'une rue, une école, une caserne, portent le nom d'un résistant au IIIè Reich", souligne-t-il. Mais le travail de mémoire méritait tous ces efforts, afin que la nation allemande soit capable en toute conscience et de sa propre volonté de « désigner ce qui est injuste comme une injustice ». <br />Gauck rendait hommage le 30 janvier dernier à l'université de Münich au groupe de jeunes résistants de la « rose blanche », dont Sophie Scholl, qui, avec de faibles moyens, distribuèrent leurs tracts, invitant à s'opposer aux nazis. Ils furent arrêtés en février 1943 par la Gestapo, emprisonnés, exécutés. « Leur courage, soulignait le président allemand, reste une invitation pour nous aujourd'hui, à nous mobiliser pour le respect de nos semblables, l'humanisme, la liberté, l'état de droit ».</p>
<p><em>Ce billet reprend un article publié dans Sud Ouest.</em></p>
<p><a href="http://www.bundespraesident.de/SharedDocs/Downloads/DE/Reden/2013/09/130904-Oradour-san-Glane-franzoesisch.pdf;jsessionid=B24ADC93A9E5558F4E5F8FD7EA7308C2.2_cid293?__blob=publicationFile">Vous trouverez ici le discours de Gauck à Oradour, en Français.</a></p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2013/09/03/Joachim-Gauck-%C3%A0-Oradour#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/16