Berlin Blog - Mot-clé - MünichInformations, Analyses, Réflexions2024-03-01T23:08:37+01:00Michel Verrierurn:md5:d1c338468bc5a45739687ffca926a875Dotclear"Amok" Münich dans le miroir de Winnendenurn:md5:41fce3ebc66e7b4a0f075ce58cdac1772016-07-28T13:44:00+02:002016-07-28T13:44:00+02:00Michel Verriertémoignage-reportageAmokAmoklaufKretschmerMünichWinnenden<p>Ce reportage fut écrit sur place à Winnenden en 2009 -pour la Croix notamment-, après l'Amok de Tim Kretschmer 15 ans qui tua 15 victimes avant de se donner la mort. Un inspirateur pour David Sonboly le meurtier de Münich.</p> <p> Murs blancs, portes et fenêtres closes, au milieu du centre scolaire, à deux pas du terrain de sport et des champs, le collège Albertville est désert, depuis trois mois. Au lendemain de la tuerie de Tim Kretschmer qui tua huit écolières, un élève, trois professeurs, le 11 mars au collège Alberville, et tuera trois autres personnes dans sa fuite, dont l'une devant l'hôpital psy qui jouxtait le collège avant de se donner la mort, cerné par la police. </p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="BildKretschmer.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/BildKretschmer.jpg" />
<figcaption>ces jeunes vies qu'il a fauchées.Bild.</figcaption>
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<p><span style="line-height: 1.6;">Les élèves ont repris les cours dans les salles des deux lycées et du collège voisin. Puis ils ont emménagé dans une « école container » provisoire. Ses parois gris clair s'étalent à côté de la piscine municipale, côtoyant l'Hopital psychiatrique installé depuis des lustres dans le château de Winnenden, au milieu d'un parc superbe ouvert aux visiteurs invités seulement à garder « leur retenue face aux malades ».</span></p>
<p>«On ne pouvait pas contraindre les élèves à revenir sur les lieux du crimes, explique Roland Dörr, administrateur des écoles à la municipalité. Il faudra laisser passer du temps avant de réintégrer l'ancien bâtiment, ré- aménagé sans doute. Car on ne fera plus jamais cours dans les classes ou douze personnes sont mortes ». En soirée, un air de rock sort d'une aile du bâtiment déserté, un groupe de jeunes répète, réanimant un instant les murs fantôme. Trois mois après le carnage toute trace visible du drame, bougies, fleurs, couronnes, ont disparu. Le marché grouille sur la place de la ville, autour de la fontaine, au milieu de vieilles maisons aux poutres de bois. Les terrasses sont pleines. Sur les collines alentour s'alignent les maisons particulières, quelques immeubles et espaces verts. Winnenden est une jolie petite ville de 28000 habitants, aisée.</p>
<p>L « Amok », comme on appelle les tueurs fous en Allemagne -un terme curieusement emprunté au mélanésien « meng-âmok »: tuer avec une colère aveugle- semblait inimaginable, ici. « Le choc a été terrible, note Olga au café internet. Aujourd'hui on doit vivre avec. » La fête d'été de la ville en août a été annulée, à Pâques, les cérémonies des 40 ans de jumelage avec Albertville assombries. « Pour les proches des victimes évidemment rien ne sera jamais plus comme avant. Pour la famille du meurtrier non plus».</p>
<p>Pour tous les autres: « on a l'impression que la vie redevient normale, explique Elfriede, au milieu des guitares de son magasin d'instrument de musique, mais c'est trompeur. Il suffit de quelques mots et tout à coup ça remonte, on revit le drame. Ça durera peut être aussi longtemps que l'école-container sera là ».</p>
<p>Pour les jeunes scolarisés en général: « la situation redevient normale note Roland Dör. Sauf pour ceux du collège Albertville, leurs professeurs et parents. Et cela va durer des années encore comme nous l'a expliqué l'équipe du lycée Gütenberg d'Erfurt, venue nous aider. Là bas 7 ans après la tuerie qui fit 17 morts en avril 2002, « certains craquent encore, tout un coup: « ils n'en peuvent simplement plus». Au centre de la cité scolaire de Winnenden, une station d'urgence est installée, dans des containers encore. Psychologues et agents de la sécurité sociale accueillent tous ceux qui ont « besoin d 'aide ».</p>
<p>Trois psychologues scolaires sont détachés en permanence au collège Albertville. A 12H45, des grappes de jeunes prennent leur envol, sortant des container gris surveillés par une société de sécurité. Pour Anja, 14 ans, qui bavarde avec ses copines: « ça va mieux. Mais je me réveille parfois la nuit en sursaut ». Elle était à côté des classes des victimes, le jour fatal. « Notre prof' a bouclé la porte», mais elle a tout entendu. Et puis le frère d'une copine qui était dans une salle ou Tim Kretschmer a déchargé son arme « lui a tout raconté ».</p>
<p>Charlotte, elle, « aimerait bien revenir dans les anciens bâtiments. Les containers c'est moche et puis tellement bruyant ». Toutes veulent que les armes soient interdites dorénavant chez les particuliers. Le père de Tim en avait une quinzaine, enfermées dans un râtelier de sécurité comme la loi l'exige, sauf le Beretta dont se servira son fils. Anja, Charlotte et ses amies souhaitent aussi que les jeux d'ordinateurs ou l'on s'acharne à tuer des cibles-personnages soient interdits.</p>
<p>Mais juste à côté, dans la cour du lycée Lessing, les garçons ne l'entendent pas de cette oreille et critiquent le projet d'interdiction des jeux de tir « ego shooter » comme on dit en Allemagne, des ministres de l'intérieur des 16 Länder. « Ils devraient plutôt interdire les armes, c'est ça qui tue, lance Ralph, 15 ans. Mais ils osent pas s'attaquer aux marchands et aux sociétés de tir. Regardez Winfried, il joue 26 heures par jours à « Counter Strike » et il fait de mal à personne ». Winfried rigole et rectifie: « il n'y a que 24 heures par jour, et je tire sur des ennemis armés, jamais sur des personnes sans armes. »</p>
<p>Tim, comme Robert le tueur fou d'Erfurt, avait installés de tels jeux sur son ordinateur. Il habitait à Lautenbach la petite ville voisine. Sa famille a « disparu» depuis le drame. Pourtant «la grande majorité des gens n'a pas de haine à leur égard », estime Yolda, chauffeur de taxi. » Non loin de la villa déserte des Kretschmer, vit Hardy Schober. Sa fille, Jana, 15 ans, est morte lors de la tuerie. Il constitue avec cinq autres familles de victimes une fondation ( Aktionsbündnis Amoklauf Winnenden) « pour qu'il n'y ait pas d'autres Winnenden ». « Nos enfants ne doivent pas être morts pour rien. Il veut redonner vies aux valeurs, à l'éducation, à la conscience de la responsabilité des parents. »</p>
<p>La fondation revendique l'interdiction des armes gros calibres, et le dépôt exclusif des armes de tir dans les clubs, hors d'atteinte des enfants. « Les jeux d'ordinateurs « ego shooter » devraient aussi être interdits ». Hardy Schober cite des études selon lesquelles l'addiction aux jeux de tir laisse toujours des traces. Conscient de l'hostilité des jeunes amateurs à tout « interdit », il sait bien que « ce ne sont pas tous des Amok en puissance ». « Mais le tabac ne donne pas non plus automatiquement de cancer, ce n'est pas pour cela qu'il ne faut pas l'interdire. »</p>
<p>Roland Dörr lui, reste sceptique quant à la possibilité d'éviter « avec certitude » tout nouveau drame. La commission d'enquête policière n'a toujours pas trouvé le mobile de Tim Kretschmer. En visitant le parc de l'hôpital psychiatrique de Winnenden, on découvre intrigué qu' Ernst Wagner, le premier « Amok », tueur fou, fut enfermé ici jusqu'à sa mort en 1938. Professeur, il tua en 1913 sa femme et ses quatre enfants, avant d'abattre douze personnes. « Son cas occupe toujours les psychiatres du monde entier». Tim Kretschmer avait consulté la notice Wikipedia qui lui est consacrée peu de temps avant le massacre. Un colloque s'est tenu récemment sur le cas Wagner. Il souffrait sans doute de "paranoïa" chronique.</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/07/28/Amok-M%C3%BCnich-dans-le-miroir-de-Winnenden#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/190Merkel ignore les critiques de Seehoferurn:md5:a8e71c520af4d9f10a7c2e07c936754e2016-04-28T22:39:00+02:002016-05-05T09:37:08+02:00Michel VerrierImmigrationBavièreCSUMünichréfugiésSeehofer<p> La polémique à propos de la politique des réfugiés entre le leader bavarois Horst Seehofer, président de l"union sociale chrétienne", CSU, et la chancelière, Angela Merkel, présidente de l"union démocrate-chrétienne", CDU, a des airs de réglement de compte.</p> <p> Merkel vient de répondre aux critiques et menaces et aux reproches de Seehofer concernant sa politique à l'égard des réfugiés par lettre, trois mois après avoir reçu le courrier du président bavarois et l'avoir fait attendre ostensiblement, rapporte le <em>Süddeutsche zeitung</em>. Alors que les deux partis constitue le groupe parlementaire de l'Union chrétienne au Bundestag, et sont alliés au sein de la coalition gouvernementale au pouvoir à Berlin.</p>
<p><span style="line-height: 1.6; background-color: rgb(255, 255, 255);">Mais Seehofer affiche ouvertement son soutien au président hongrois, Viktor Orban -auquel Helmut Kohl lui même vient de rendre une visite amicale- en ce qui concerne la politique des réfugiés. Il menaçait au contraire la chancelière d'une plainte auprès de la cours constitutionnelle dans la lettre qu'il lui a adressée, pour « avoir tourné le dos aux lois en vigueur et n'avoir pas entrepris de limiter l'afflux des réfugiés aux frontières de l'Allemagne ».</span></p>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="merkels-antwort.jpg" class="media" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/.merkels-antwort_m.jpg" />
<figcaption>Gabriel (SPD) Merkel (CDU) Seehofer (CSU)</figcaption>
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<p><span style="line-height: 1.6;">Il se fait en quelque sorte le porte-parole d'Orban pour faire le procès de la politique de Merkel devant la plus haute instance juridique allemande. Rien que ça. Il avait même accompagné sa lettre à Merkel de l'avis circonstancié de l'expert Udo di Fabio, ex- juge du tribunal constitutionnel. Dans sa réponse - </span><a href="http://www.sueddeutsche.de/politik/brief-der-kanzlerin-merkels-retoure-1.2968014" hreflang="de" style="line-height: 1.6;">les deux lettres ne sont pas publiques mais le <em>Süddeutsche Zeitung </em>en révèle contenu</a><span style="line-height: 1.6;">-, la chancelière rejette les deux accusations de son allié bavarois. Elle en profite pour faire une nouvelle fois la promotion de sa politique des réfugiés. </span></p>
<p>Le gouvernement allemand -dont la CSU est partie prenante soulignons le à nouveau- suit une politique « durable » de résolution de la crise des réfugiés, selon elle. Une réponse qui pourrait viser également Manuel Valls le premier ministre français qui avait profité de sa visite à Münich lors de la conférence annuelle sur la sécurité pour condamner sur ce point justement la politique de Merkel.</p>
<p>Ce qui implique poursuit la lettre de la chancelière que « le nombre des réfugiés accueillis en Europe doit être réduit, mais que l'Europe doit en même temps se conformer à ses principes humanitaires d'accueil ». Merkel renvoie également à la nécessité de mieux combattre les causes premières de l'afflux des réfugiés, qui sont extérieures aux frontières de l'Europe.</p>
<p>Et elle fait référence aux accords passés avec la Turquie le 18 mars, qui doivent mettre fin au trafic criminels des réfugiés par les passeurs de la mer Égée, et réduire le flux de migrants « illégaux », qui ne relèvent pas du droit d'asile vers l'Europe. Des accords qui lui valent en Allemagne même des critiques acerbes. On l'accuse de se courber devant Erdogan. Particulièrement dans l'affaire des vidéos qui ridiculisent le président turc et contre lesquelles celui-ci a porté plainte (<a href="http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/04/16/Erdogan-B%C3%B6hmermann-affaire-d-%C3%A9tat-pour-un-clip" hreflang="fr">voir sur mon blog: Erdogan Böhmermann, affaire d'état pour un clip</a>).</p>
<p>La chancelière évoque enfin les efforts de son gouvernement pour réformer le droit d'asile européen, afin que l'Europe réponde à la crise unie et solidaire . Ce qui pour l'instant ressemble à un vœux pieux, notons le.</p>
<p>Merkel n'évoque que vaguement dans son courrier à Seehofer la menace de plainte constitutionnelle de son partenaire bavarois, en soulignant que tant le droit européen que le droit national laissent place à des choix politiques qui semblent les mieux appropriés pour atteindre les objectifs visés en ce qui concerne les réfugiés.</p>
<p>La politique de son gouvernement n'est pas strictement limité, selon elle, à la mise en œuvre de lois intangibles. Merkel conclu sa lettre en félicitant la Bavière de la détermination et des capacités dont elle a fait preuve dans l'accueil des migrants, une pointe contre Seehofer au passage. Car cette politique doit aussi beaucoup à l'engagement sur place des adversaires de la CSU, le SPD et les Verts, dominants à Münich notamment, et à la mobilisation citoyenne, spontanée.</p>
<p>La polémique ne va pas prendre fin. Seehofer n'a pas à se soucier comme la chancelière de l'unité de l'Europe et d'une politique des réfugiés soutenable, souligne le <em>Süddeutsche Zeitung.</em> Il lui suffit que ses attaques contre la politique de Merkel remportent l'assentiment de son électorat, ce qui est le cas si l'on en croit les sondages. « Nous envisageons toujours le dépôt d'une plainte devant la cours constitutionnelle, assène Marcel Huber chef de la chancellerie bavaroise, suite la l'examen de la lettre de Merkel par le cabinet du président Seehofer. »</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2016/04/28/Merkel-ignore-les-critiques-de-Seehofer#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/183Réfugiés: Merkel se tourne vers Erdoganurn:md5:7545f0f7517e2549f1835d8fd048b2cd2015-10-05T18:38:00+02:002015-10-05T18:52:34+02:00Michel VerrierEuropeBavièreErdoganMerkelMünichréfugiés<p>Angela Merkel recommencerait si c'était à refaire. Les réfugiés fuient une situation insupportable et doivent être "les bienvenus". Mais la chancelière fait face à une volée de critique dans son propre camp et compte sur la Turquie pour maitriser le flux des migrants. Mais les exigences d'Erdogan ne sont pas minces.</p> <p>La chancelière n'a jamais été soumise à une telle pression au cours des dix dernières années, <a hreflang="de" href="http://www.tagesspiegel.de/politik/tuerkei-und-fluechtlingskrise-erdogan-nennt-bruessel-seinen-preis/12404434.html">estime le quotidien berlinois Tagesspiegel (5/10/2015)</a>. La résistance ouverte à sa politique à l'égard des réfugiés, affichée par Horst Seehofer et la CSU bavaroise n'est même plus son premier souci. « On s'inquiète à la chancellerie du manque de soutien croissant au sein de son propre parti la CDU et de la chute rapide dans les sondages d'opinion de celle qui en était jusqu'ici la reine. » <a hreflang="de" href="http://www.deutschlandfunk.de/fluechtlingspolitik-sich-jetzt-wegzuducken-und-zu-hadern.868.de.html?dram:article_id=332881">Merkel a certes ré-affirmé dans un interview à Deutschlandfunk</a> ne rien regretter dans sa politique d'ouverture des frontières de l'Allemagne à 800 000 réfugiés, priorisant les demandeurs d'asiles venus de Syrie. « Je prendrais la même décision aujourd'hui c'est ce qui compte ».</p><p>La chancelière a rendu un hommage appuyé à tous ceux qui ont accompli la tâche gigantesque d'accueillir les réfugiés, Les autorités responsables, les volontaires, les bénévoles, « tous ceux qui ont ait face à des situations tout à fait inhabituelles. « Un remerciement qui va tout d'abord à la Bavière qui porte la charge principale de l'arrivée des convois, insiste-t-elle. Je crois que l'on doit dire soyez les bienvenus à tous ceux qui ont du fuir une situation insupportable. C'est ce qu'on fait nos concitoyens. Les images qui ont fait le tour du monde étaient celles de la gare de Münich, ou les réfugiés ont été accueillis avec coeur. » Au passage la chancelière fait la leçon à Seehofer ! Münich, la capitale de la Bavière, est gouvernée par un maire SPD !</p><p>Merkel a cherché en même temps a rassurer ceux qui ont la charge d'accueillir les réfugiés dans les Länder et estiment -qu'ils soient responsables de la CDU, de la CSU ou du SPD- que les limites justement sont atteintes voire dépassées. Merkel a promis des mesures pour réduire l'afflux des réfugiés, et en particulier le renfort des frontières extérieures de l'UE qui passe par un accord renforcé avec la Turquie d'Erdogan. Mais les exigences d'Ankara à ce propos ne sont pas minces, note le <em>Tagesspiegel</em> berlinois. Le premier ministre turc Davutoglu reproche d'abord à Bruxelles de proposer des crédits d'aide à l'accueil des réfugiés, qui proviendraient des fonds d'aide de Bruxelles à l'adhésion de la Turquie à l'UE. « Bref de donner d'une main ce que l'on retire de l'autre ».</p><figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img class="media" alt="erdogan2.jpg" src="http://www.michel-verrier.com/blog/public/erdogan2.jpg" /></figure><p><br /><span style="line-height: 1.6;">Ankara voudrait également avoir le feu vert des Européens pour constituer au nord, aux frontières de la Syrie, une "zone d'exclusion aérienne" sous surveillance de la coalition, afin de protéger les futurs camps qui pourraient accueillir des réfugiés de retour d'Europe. La Turquie envisagerait de constituer ainsi trois villes « containers » de 100 000 habitants. Mais le scepticisme des européens à ce égard a été encore renforcé par l'intervention des avions russes qui rend un tel projet quasi impossible.</span></p><p>La Turquie s'insurge ensuite contre les projets européens de venir choisir dans les camps de réfugiés ceux qui pourraient être accueillis en Europe. « Une sélection basée sur la formation et la religion jugée inhumaine ». Ankara insiste par ailleurs sur l'allègement par les Européens de la délivrance des visas pour les voyageurs turcs. « Le propos de la Turquie étant d'obtenir leur suppression. »</p><p>« La Turquie accueille jusqu'à 2 millions de réfugiés sur son sol et se considère donc comme un modèle sur le plan humanitaire. » Mais dans le même temps les affrontements font rage à l'est de la Turquie, dans la région kurde. Les images du corps d'un jeune kurde -le beau-frère d'une parlementaire du parti HDP- traîné par un véhicule blindé ont fait scandale sur les réseaux sociaux.</p><p>La reconnaissance de la Turquie comme un "état sûr" dans lequel peuvent être renvoyés les demandeurs d'asile devient d'autant plus difficile. Certains états européens font valoir leur opposition d'autant plus que le nombre de demandeurs d'asiles kurdes en provenance de Turquie est élevé. La situation sur le terrain du conflit en Syrie même complique encore les relations d'Ankara avec Bruxelles. Erdogan critique l'aide accordé aux "milices kurdes" dans la lutte contre l'état islamiste au moment ou Ankara fait feu contre les combattants du PKK, lié aux forces kurdes syriennes qui combattent en première ligne contre l'Ei avec l'aide de la coalition et des USA.</p><p>La Turquie deviendra-t-elle l'allié privilégié que souhaite Merkel dans la crise des réfugiés?</p>http://www.michel-verrier.com/index.php/post/2015/10/05/Merkel-Erdogan#comment-formhttp://www.michel-verrier.com/index.php/feed/atom/comments/161