POURQUOI LE SAUVETAGE DE LA BANQUE HRE ÉTAIT VITAL POUR LE SYSTÈME BANCAIRE ALLEMAND
mardi 7 octobre 2008 à 12:24 - permalien #191
Pour financer ses crédits la HRE est spécialiste de l'émission des « Pfandbrief », les « obligations sécurisées ». Un papier particulièrement prisé parce qu'il bénéficie de garanties de l'émetteur: hypothèques sur les bâtiments, les terrains, créances sur les collectivités publiques. Ces « Pfandbrief » sont des obligations privilégiées, prioritaires en cas de faillite sur toute autre créance. Ce qui n'est d'ailleurs jamais arrivé en Allemagne depuis plus de 250 ans que fleurit ce marché, évalué actuellement à un volume de 900 milliards d'euros, dont 10 à 15% des titres son émis par la HRE.
Considérées jusqu'alors comme une valeur sûre, utilisés comme monnaie d'échange, de re-financement, les « obligations sécurisées » n'échappent plus aujourd'hui à la méfiance généralisée qui règne sur les marchés financiers depuis la crise des sub'prime. Ils ne faut pas pour autant les confondre avec ces valeurs "pourries", même si la filiale de la HRE en Irlande a spéculé elle aussi sur le marché financier américain. Sa quasi faillite actuelle proviendrait avant tout selon les spécialistes d'une absence totale de prévision de la crise des liquidités sur les marchés qui aurait dû la conduire normalement, comme d'autres banques, à revoir totalement dés l'été 2007 sa politique de refinancement à court terme.
La HRE et sa filiale Depfa étaient de ce fait menacées d'asphyxie ces dernières semaines par la paralysie du marché interbancaire des capitaux à court terme. Celui-ci est gelé depuis la faillite de la banque Lehman Brothers. Faute de pouvoir y re-financer leurs crédits, les deux banques étaient donc condamnées à la faillite. Celle-ci aurait fait boule de neige en Allemagne sur les collectivités dont la HRE a financé les crédits garantis par hypothèques, et sur les banques, les investisseurs, qui détiennent leurs Pfandbrief, entraînant un chaos incalculable.
D'où l'urgence pour le gouvernement et les banques de sauver la HRE en lui garantissant dimanche l'accès à 50 milliards d'euros de « liquide » d'ici la fin de l'année. L'erreur fondamental de la direction de la banque selon les spécialistes serait de ne pas avoir vu venir la crise des liquidités à court terme sur les marchés bancaires, pour re-financer ses crédits à long terme. Au lieu de lancer dés l'été 2007 des emprunts à long terme pour garantir ses besoins à venir, comme l'a fait la première banque allemande, la Deutsche Bank, par exemple. Mais le même problème pourrait prendre à la gorge dans les mois à venir les autres banques immobilières du marché allemand.
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