Vendre les îles grecques et les îles allemandes | Condamnation des terroristes du groupe Sauerland |
vendredi 5 mars 2010 à 18:37 - permalien #568
Une pique à l’égard des politiques allemands qui conseillent à Athènes de vendre ses îles inhabitées pour redresser les finances gecques, une suggestion hier qui a encore fait monter la tension entre les deux pays. Le budget allemand connait lui son plus gros déficit de l'histoire de la république fédérale (80,2 milliards).
*"Anges de la mort au nom de l’Islam", c’est ainsi que le General-Anzeiger de Bonn, baptise les membres du groupe Sauerland -du nom de la région ou ils s'étaient installés-n qui viennent d’être jugés.
Ils préparaient les attentats les plus meurtriers de l’histoire de la république fédérale dans la région de Francfort lorsqu’ils ont été arrêtés.
Le jugement qui les condamne à 12,11, et cinq ans de prison respectivement est en bien des points "une victoire pour l’état de droit", commente le quotidien. Les peines sont mesurées . Elles tiennent compte de la participation et des aveux des coupables au procès. Même s’ils n’ont fait que confirmer les résultats de l’enquête. Leur valeur réside surtout en ce qu’ils ont brisé un cercle infernal.
"Pour la première fois les accusés ont coopéré avec les représentants du système démocratique abhorré. Cette rupture avec le fondamentalisme dans les actes et les faits est un signal qu’il ne faut pas sous-estimer, adressé à leurs successeurs potentiels afin qu’ils perçoivent l’absurdité des attentats terroristes".
Comparées au but que s’étaient fixé les terroristes, réaliser en Allemagne un deuxième 11 septembre, les sanctions paraissent réduites. Mais personne n’ayant l’intention visiblement de faire appel, le dossier est clos. C’est une "décision courageuse" à un moment ou les débats sur le terrorisme et la sécurité intérieure ont retrouvé le sens de la mesure.
Les deux jeunes terroristes allemands d’origine, convertis à l’Islam, Daniel Schneider et Frity Gelowicz ont été condamnés les plus durement -12 ans de prison chacun. Le tribunal a voulu sanctionner ainsi particulièrement le "Homegrown" terrorisme de deux jeunes hommes issus de "bonnes familles" allemandes. L’un et l’autre ayant subi les conséquences de la "guerre du divorce entre leurs parents", avant de se réfugier dans une nouvelle famille.
Dans les attendus de la condamnation, note le Hannoversche Allgemeine, le juge souligne que l’islamisme prêt à l'usage de la violence possède une redoutable force d’attraction dans notre société. En particulier auprès des jeunes qui ne se sentent pas écoutés et soutenus, dans leur famille et leur environnement et cherchent autre chose pour donner un sens à leur vie. Le principal accusé, Fritz Gelowicz s’est converti à l’islam alors qu’il avait quinze ans.
"Le danger du terrorisme n’est en rien conjuré en Allemagne après ce procès qui avait un peu une allure de réconciliation, souligne le quotidien de Hanovre. Tandis que Fritz Gelowicz annonçait au tribunal avoir renoncé à la terreur, sa femme, rassemblait toujours des fonds pour l’Union du Djihad islamisme, au nom de laquelle les quatre jeunes hommes avaient préparer leurs attentats qui devaient frapper discothèques, bâtiments et bases américaines dans la région de Francfort.
La propagande pour la guerre sainte n’a pas cessé non plus dans les forums Internet. L’appel au déni du respect de ses semblables rencontre toujours sur un terrain fructueux en Allemagne. A fortiori au lendemain de la décision votée au Bundestag de renforcer encore les troupes allemandes en poste en Afghanistan.
Gelowicz a souligné devant le tribunal que pour al Quaïda il est plus significatif encore de frapper les incroyants en Allemagne même qu’en Afghanistan.
L'arrestation des terroristes avant qu'ils ne commettent leurs attentats est un succès policier que tout le monde a loué, et qui repose entre autres sur les écoutes téléphoniques, qui mirent les enquêteurs sur la piste. L'espionnage de cercles fanatiques peut être justifiés, souligne le Berliner Zeitung. Mais sa généralisation à tous par le biais des lois anti-terroriste, dans un état à la Orwell serait une réponse absurde à la dérive de quelques uns.
Car aucune loi sécuritaire ne retient les combattants de la "guerre sainte". Les condamnés avaient canalisé leur haine au service de Dieu. Ils auraient pu dépenser leur énergie sur d'autres terrains, comme avait tenté de la faire Daniel Schneider auparavant dans la Bundeswehr. Le procès de Düsseldorf a démontré par quels détours inimaginables de jeunes hommes peuvent se transformer en guerriers de Dieu. L'appareil d'état n'a rien à opposer d'efficace face à de tels parcours.
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