Social-Maserati l'ascension et la chute | Les Allemands déplacés, une mémoire impossible |
vendredi 12 mars 2010 à 22:36 - permalien #573
Son entreprise est aujourd’hui au bord du gouffre. On va lui couper les vivres pour détournement de biens sociaux. Mais que savait exactement le sénat? Sa représentante au conseil d’administration de Treberhilfe qui se plaint aujourd’hui de son manque de transparence, fut responsable de la politiques sociale de Berlin. La justice doit donc enquêter sur ce que savaient le SPD et le parti la Gauche, qui gouvernent de concert la capitale. Ehlert n’a jamais dissimulé comment on faisait de l’argent dans le social. Mais il n’était jamais venu à l’idée des politiques visiblement de s’interroger sur ses revenus, souligne le quotidien.
En novembre 2008 le boss dont l’entreprise affiche un chiffre d’affaire de 12 millions et emploi 280 salariés, s’était fendu d’une publicité d’une demi page pour féliciter le président Obama de son élection. Un travailleurs social comme lui. Ehlert se sentait à sa hauteur. Ceux qui ont eu à faire à lui au cours des dernières années assurent qu’ils ont tous eu des doutes quant à son sérieux. On le dépeint même comme un mafioso avec ses lunettes et son manteau de cuir.
Ancien élu du SPD il a fondé sa société en 2006. Avec 15500 euros de départ celle-ci avait quatre ans plus tard un capital d’un million et de nombreux biens immobiliers. Il possédait un bon réseau d’influence à Berlin, du temps ou il était député.
Ses collaborateurs devaient trouver en permanence de nouveaux clients, de nouvelles personnes dans le besoin. «Il a toujours une bonne solution en poche que ce soit pour de jeunes criminels ou de jeunes maires célibataires sans ressource. Tandis que d’autres en sont encore à réfléchir, Ehlert présentait déjà sa solution se souvient l’un de ses anciens concurrents du SPD.»
Sa recette était simple au fond. «Une bonne addition pour le financement des journées d’aide aux personnes défavorisées, du marketing et un salaire de misère pour ses employés. Les coûts de personnel représentaient 60% du chiffre d’affaire, contre 80% en moyenne dans des entreprises de ce type». Mais le Sénat et la fédération des associations sociales ou il était affilié soutiennent beaucoup trop de projets pour les contrôler en détail, estime le Berliner Zeitung.
Ehlert avait organisé en février une conférence à la mairie de Berlin Schöneberg à laquelle assistaient le chef du SPD berlinois, celui de la fédération des associations sociales et celui de la Diakonie -les oeuvres sociales de l’église protestante. Il y démontrait qu’une entreprise sociale devait être rentable et soulignait avec fierté que la sienne assurait un taux de rentabilité de 15%! C’était quelque jours avant le radar fatal qui fit de la Maserati l’emblème fatal du patron social de Treberhilfe.
*La fondation en mémoire des Allemands déplacés après la guerre reste sujette à débat, souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le travail de mémoire est une spécialité allemande. Aucun autre pays ne s’est confronté ainsi avec ses propres crimes.
Il est par contre été incapable de s’entendre jusqu’à présent sur le souvenir qu’il doit accorder aux victimes allemandes des états voisins après la guerre. La création de la fondation-mémorial consacrée aux fugitifs, aux peuples déplacés, et à la réconciliation avec les pays voisins à Berlin devait y mettre un terme. Celle-ci pourtant n’a entraîné pour l’essentiel que des réactions négatives jusqu’ici. Celà réside sans doute dés l’origine dans ses «gènes».
Elle est à la fois l’enfant de la volonté d’instituer un mémorial à la mémoire des Allemands déplacés, et de l’éviter. Erika Steibach, présidente de la fédération des Allemands déplacés, s’acharne à faire triompher la première conception, éveillant irrémédiablement la méfiance et la colère chez les Allemands -à gauche notamment- qui ne partagent pas son point de vue, et chez les voisins, en Pologne notamment ou l’on soupçonne l’Allemagne de vouloir réécrire l’histoire.
Elle a renoncé finalement à postuler à la direction de la fondation, une ambition qui avait amené les Polonais à retirer toute participation. Le calme n’est pas revenu pour autant faute de consensus sur ce que doit être la fédération-mémorial: un moyen d’intégrer ces Allemands qui ont perdu leur pays au lendemain de la guerre à la conscience nationale, ou un lieu de la réconciliation avec la Pologne?
Le dernier des polonais à renoncer à sa participation, un historien, soulignait qu’il s’agissait en fait d’un projet de réconciliation des Allemands avec eux même ou il n’avait pas place.
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