Un gouvernement qui ne gouverne pas
jeudi 18 mars 2010 à 20:15 - permalien #577
Six mois après la victoire électoral des noir-jaunes, la chancelière n'a pas grand chose dans les mains face à ses électeurs, estime le quotidien économique Handelsblatt, évoquant « un gouvernement qui ne gouverne pas ». Qu'il s'agisse de baisse des impôts, de réforme de la santé, d'assurance au personnes dépendantes, d'offensive pour la formation et de dé-bureaucratisation, peu de choses ont été menées à bien.
Pour la chancelière, qui lui répondra avec vivacité dans son discours, l'Allemagne fait un peu face aux travaux d'Hercule. « Ce ne sera pas facile souligne-t-elle. Nous devrons concilier deux choses presque inconciliable, la relance de la croissance et la consolidation du budget. La chancelière défend le budget de son gouvernement qui affiche le plus gros découvert de l'histoire de la république, par ce qu'il faut continuer à combattre la crise.
Elle tire au passage un bon bilan de la politique de la grande coalition (Union chrétienne/SPD) sur ce terrain qu'il s'agisse de la stabilisation du secteur bancaire, de l'amortissement de la chute de la croissance. Il faudra maintenant selon elle une stratégie de sortie « intelligente » des plans de soutien à la conjoncture pour respecter ensuite les « freins à l'endettement » qui ont été adoptés et réduire l'endettement de 10 milliards par an jusqu'en 2016. La chancelière reprochera enfin au SPD d'avoir abandonné la politique de réforme du marché de l'emploi et les mesures dites Harz IV dont le chancelier Schröder est pourtant à l'origine.
L'entente au sein du « couple » chancelière, vice-chancelier n'est pas des meilleure observe pour sa part le Tagesspiegel. Merkel regarde dans la salle, le visage inexpressif, comme Westerwelle assis à côté d'elle. Il a tenté de bavarder plusieurs fois avec sa voisine. Mais quand Merkel parle c'est avec les ministres de la CDU, derrière elle. Westerwelle parcourt la presse avec une mine consternée et montre un article à Angela Merkel qui le lit rapidement avant de lui rendre.
C'est peut être l'article du Frankfurter Allgemeine Zeitung qui souligne que les électeurs « bourgeois » se détourne du gouvernement, ou le commentaire du Financial Times Deutschland titré « Mölleman le second » en référence à Westerwelle -Molleman fut un dirigeant contesté du FDP.
Lors de son discours la chancelière donnera l'impression qu'elle s'adresse plus à Westerwelle qu'à l'opposition ou à ses propres rangs. Elle lui démontre en fait comment il faut mener le débat sur les conséquences sociales de la crise, soulignant les marges étroites que laissent les retraites ou l'assurance maladie. Une réponse aux attaques contre les rentes de la « société décadente à la romaine », lancées récemment par son vice-chancelier au lendemain du jugement de la cour constitutionnelle sur les mesures Harz IV.
En plus de l'opposition, la commission de Bruxelles a attribué également de mauvaises notes à Berlin, note Spiegel on line. Les plans de réduction de la dette sont beaucoup trop vagues, les réductions d'impôts promises ne sont pas financées. On ne voit guère comme le déficit va être réduit à partir de 2011, la situation budgétaire pourrait se dégrader encore et l'objectif d'un déficit au dessous de la barre des 3% échouer.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
Ajouter un commentaire