Angela face à la Grèce | L'Allemagne s'interroge sur son modèle |
lundi 22 mars 2010 à 19:50 - permalien #579
Cela n'a malheureusement pas marché et l'attitude hésitante de Berlin n'empêche plus simplement la solution du problème. Berlin est également en train de s'isoler et de mettre en jeu le crédit qu'avait acquis la chancelière grâce à son management de la crise.
L'Europe attend de la principale puissance de la communauté qu'elle sache diriger, et résoudre les problèmes. Et plus longtemps les Allemands attendent, plus les Grecs doivent débourser pour payer les intérêts inutiles. Nous ne pouvons pas laisser Athènes faire faillite.
Personne ne sait si cela n'aurait pas un effet domino, à la Lehman Brothers. Il est donc temps que l'Allemagne abandonne son attitude de blocage et s'entende avec ses partenaires sur la voie à suivre.
Il évoque la constitution d'un fonds monétaire européen d'aide. Mais Merkel veut éviter tout automatisme. Si l'on aide l'un, les autres vont suivre. Elle veut imposer des règles exigeantes au sein de la zone euro, une clause particulière pour exclure les coupables et même une modification des traités européens. Après les années de théâtre à propos du traité de Lisbonne, cela semble utopique.
Pourtant la chancelière a réaffirmé hier la position allemande selon laquelle il n'y aurait pas nécessité pour l'instant d'une aide financière à la Grèce, qu'elle défendra au sommet de l'UE, résume le Frankfurter Rundschau.
Merkel aurait téléphoné à Papandreou. Celui-ci aurait réaffirmé que son pays n'avait pas besoin d'aide financière. Le président de la commission José Manuel Barroso demande à Merkel par contre d'approuver les mesures financières en faveur de la Grèce qui seront examinées à Bruxelles.
Il propose un système de crédits bi-latéraux coordonnés et reconnaît en même temps qu'une telle perspective n'est pas populaire en Allemagne. Mais Merkel n'exclut pas non plus une telle solution souligne le quotidien libéral de gauche de Francfort.
Le gouvernement ne doit absolument pas se laisser pousser à la précipitation par qui que ce soit, assure de son côté le Financial Times Deutschland. Des promesses d'aide irréfléchies seraient encore pire selon le quotidien financier que l'intervention d'une institution étrangère, le FMI.
Si les états-membres de l'Union décident de contrevenir aux traités européens, pour aider la Grèce, ils doivent également faire savoir qu'ils vont adopter des règles et des procédures contraignantes pour de futures cas similaires, éventuels. Les marchés réagissent actuellement avec nervosité face au sur-endettement de certains pays de la communauté, parce que la stratégie future de l'Union européenne est floue. La moindre des choses est que les Européens préparent une alternative au pacte de stabilité actuel, et cela avant même que les promesses d'aide précises à la Grèce soient faites. Sinon l'exception deviendra la règle encourageant avant tout la spéculation à la faillite des états.
*La critique française du modèle tout à l'exportation fait toujours s'interroger l'Allemagne. Les réactions aux déclarations de Christine Lagarde, ministre de l'économie française, selon lesquelles le modèle allemand handicape l'Europe restent diverses, voire contradictoires. Faudrait-il que l'Allemagne freine ses exportations s'interroge die Welt?
Une étude du groupe de conseil Mc Kinsey répond résolument non. « Le modèle allemand est attrayant et n'a pas d'alternative. » Il doit être renforcé afin d'entraîner également la demande intérieure.
Au cours de ces dernières années les exportations sont devenues sans cesse plus importantes pour l'économie. Elles représentent à peu près la moitié de la production intérieure brut. Mais cela a renforcé la dépendance des emplois allemands à l'égard de l'économie globale. Si les commandes chutent, des branches entières sont en crises, la mécanique machine outil par exemple.
D'un autre côté les entrepreneurs allemands sont les grands gagnants de la relance des commandes. Les entreprises de l'automobile produisent plus cette année que l'an dernier, bien que la demande intérieure soit en recul, parce que les ventes à l'exportation augmentent.
L'Allemagne étant une société vieillissante elle devrait investir une part importante de son épargne à l'étranger. Cette épargne servira lorsque de moins en moins d'actifs devront financer les retraites de plus en plus de seniors. L'Allemagne importera alors plus de biens et services qu'elle n'en exportera.
L'Allemagne profite fondamentalement de la création de la zone euro, souligne de son côté le Süddeutsche Zeitung. Elle peut exporter des biens et service sans aucun risque de change. Elle est la locomotive et le caissier en chef de l'Union. C'est pour cela que les voisins grognent. Quand l'un encaisse de plus en plus d'excédents à l'exportation, les déficit s'accroissent pour les autres. Et quand les excédents ne sont pas dépensés dans la consommation ou pour la conjoncture, cela fausse la concurrence. Les plus faibles en souffrent le plus.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
Ajouter un commentaire