Perpétuité tardive pour un criminel nazi | condamnations pour le "gang des retraités" | Grèce: le gouvernement allemand met ses partenaires sur les nerfs |
mercredi 24 mars 2010 à 21:06 - permalien #581
L’homme est malade cardiaque, il vit en maison de retraite, et a assisté au procès sur une chaise roulante. Ses avocats ont foit appel du jugement auprès de la cour fédérale de Karlsruhe, qui ne rendra pas son verdict de sitôt. Il est possible ensuite que le condamné ait recours, si besoin est, à la cour européenne des droits de l’homme.
Boere est hollandais d’origine et a commis ses exactions après avoir rejoint la SS lorsque son pays était occupé. Ses victimes civiles abattues sans défense, un pharmacien, un médecin, un juge, pour sympathie avec la résistance de son propre pays n’ont pas été exécutées sur ordre de ses supérieurs. Mais pour se faire valoir auprès d’eux. Du zèle!
La famille hollandaise d’une des victimes de Boere n’avait pas renoncé pour autant à lui faire payer ses crimes et elle a enfin obtenu gain de cause. Même si la condamnation reste symbolique.
Des retraités condamnés pour prise d’otage. Les cinq papis-mamies bavarois voulaient faire rendre gorge à leur conseiller fiscal, qui leur avait fait perdre deux millions en plaçant leurs économies sur des titres dans des banques US. Ils n’en avaient pas revu la couleur rapporte l’hebdomadaire Stern. Ils l’avaient donc enlevé et détenu dans une cave. L’initiateur de l’enlèvement, 74 ans, prétendra au début de son procès qu’il «s’agissait simplement d’une ballade de vacances de quelques jours».
Le conseiller fiscal assurera au contraire avoir été détenu, menacé, battu. Les cinq retraités comptaient récupérer ainsi leur fortune et le contraindront à signer un ordre de virement à leur bénéfice, sur lequel l’otage parviendra à dissimuler un appel au secours. Il sera délivré quatre jour plus tard par un commando de la police.
Le président du tribunal a voulu punir fermement le «gang de retraités" qui avait décidé de se faire lui même justice. Le chef de gang de 74 ans a été condamné à 6 ans de prisons, son principal complice, 61 ans, à quatre ans. Leurs épouses, 80 et 64 ans, ont écopé de peines de prison avec sursis.
Le gouvernement allemand énerve pratiquement tout ses partenaires en ce qui concerne les mécanismes d’aides éventuels à la Grèce qui devraient être mis en oeuvre dans le cadre de la zone euro, estime le Financial Times Deutschland. Un coup l’Allemagne est prête à aider, mais le démenti strict de Berlin ne tarde pas à suivre.
Les marchés attendent un accord de l’UE, jeudi au plus tard. Mais la chancelière et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, ne tirent pas dans le même sens, voire se contredisent.
A Berlin on prétend que ces signaux contraires permanents sont une stratégie qui vise à désarmer les marchés, désemparés par cette "distinctive ambiguity" -ce qui veut dire à peu près «incertitude décidée" en langage banco-boursier.
Le président français soutient maintenant le plan de la chancelière qui veut renvoyer la Grèce sur-endettée, à l’aide du FMI, titre de son côté le Süddeutsche Zeitung. C’est un tournant et un succès pour Merkel.
Jusqu’à présent la France s’opposait à cette perspective. Le recours au FMI signifierait selon Sarkozy que les pays de la zone euro ne sont pas assez forts pour régler leurs problèmes eux même.
C'est un aveu de faiblesse. Schäuble qui critique lui aussi le recours au FMI, ne s’y opposerait plus non plus indique le quotidien münichois. Le ministre des finances réaffirme pourtant aujourd'hui dans les colonnes du Frankfurter Allgemeine Zeitung:» je maintiens mon point de vue. Sur le long terme il vaudrait mieux que la monnaie européenne résolve ses problèmes elle même et le fait qu’une zone monétaire s’en remette au FMI, ne doit et ne peut être qu’une exception.»
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