L'enseignement supérieur en panne
mercredi 8 septembre 2010 à 15:38 - permalien #693
Ils représentent aujourd'hui 24% seulement d'une tranche d'age pour les 25-34 ans. Une proportion qui n'a pas varié et reste identique à celle de la tranche d'âge des 55-64. La moyenne des « Akademiker » comme on les appelle ici est de 38% dans les pays de l'OCDE, contre 28% il y a trente ans environ.
A titre de comparaison les chiffres de la France indiquent quant à eux une progression de 17 à 41% d'une tranche d'âge aujourd'hui.
La chute de la natalité depuis les années soixante-dix aggrave encore la situation de la République fédérale, qui ne disposera plus bientôt des salariés qualifiés qui lui sont indispensables.
Le budget de l'enseignement, soit 4,7% du PIB est par ailleurs au dessous de la moyenne de l'OCDE également.
L'organisation internationale accorde par contre toujours de bons points à l'enseignement dual, qui permet d'allier la formation des jeunes à l'école et à l'entreprise. Mais le nombre d'écoliers qui sont incapables de faire le pas vers l'enseignement professionnel par manque de formation de base -lecture, calcul-, s'accroit également et représente 1/3 des candidats potentiels aujourd'hui.
Ils échouent dans un système de transition dont ils ne sortent pas mieux armés. Que pensent donc les politiques responsables de la formation de ces chiffres alors que l'on discute tellement de l'intégration, interroge le Tageszeitung. Ils sont visiblement contre puisqu'ils investissent des milliards pour sélectionner les enfants au plus tôt, dés l'école primaire. L'Allemagne gâche un potentiel énorme avec sa politique de l'éducation.
Les jeunes issus des familles défavorisées n'ont quasiment aucune chance d'intégrer durablement le marché du travail à un poste stable. Car sans l'Abitur qui ouvre la porte de la faculté il est quasi exclu d'accéder aux emplois hautement qualifiés.
Plus d'un million d'écolier en fin d'étude élémentaire n'ont pas de place d'apprentissage sûre. Et cet été les parents de Hambourg ont démontré avec quelle énergie agressive ils étaient prêts à défendre ce système de sélection et les privilèges culturels de leurs enfants qui, bénéficiant de l'environnement familial, rejoignent dés 9 ans le Lycée ou ils prépareront l'Abitur.
Un système de plus en plus menaçant, même pour les esprits les plus conservateurs cependant. Les jeunes les plus qualifiés quittent l'Allemagne ce qui met en cause sa compétitivité, au moment même ou le nombre d'enfants pour relayer la génération précédente se réduit encore.
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