Fantôme de parti à droite de la CDU | Sarrazin arrondit sa retraite | La réforme de la santé profite au privé | La banque HRE, tonneau sans fond |
lundi 13 septembre 2010 à 16:25 - permalien #697
Mais la chancelière rejette tout changement de cap et ne veut pas céder aux pressions vers la droite. Elle a réaffirmé cependant sa volonté de prendre à bras le corps la question de l'intégration et de faire en sorte que "la police ne se sente pas étrangère dans certains quartiers". Merkel veut également activer la mise en place de la fondation « exode, déplacements de populations, réconciliations », décisive pour à la BvD.
Les élections dans les Länder l'an prochain, dans le Bad Wurtemberg en mars notamment, seront la dernière limite, ou la dernière chance pour Merkel. Si la CDU est battue comme l'indiquent les sondages actuels donnant la majorité au Verts et au SPD, ce sera une première depuis l'après guerre.
Et même si le ministre président démocrate-chrétien Stefan Mappus doit sa défaite alors, à la mobilisation populaire contre le projet de modernisation du réseau ferroviaire « Stuttgart 21 » qu'il défend, la chancelière et le gouvernement ne seront pas épargnés. Un changement de gouvernement ou une fracture de la CDU pourraient en être les conséquences.
Le parti démocrate-chrétien est aussi ébranlé que les sociaux-démocrates par le débat populiste que vient d'impulser la parution du livre de Thilo Sarrazin. L'éclat d'Erika Steinbach, fustigeant la perte du profil conservateur de son parti, renforce la possibilité de création d'un parti populiste à droite de la CDU. Il ne manque plus que les dirigeants à la hauteur pour le constituer. Friedrich Merz, brillant ancien chef du groupe parlementaire démocrate chrétien au Bundestag, écarté par Merkel, ou Roland Koch, ministre président de Hesse qui vient de quitter ses fonctions, pourraient faire l'affaire suggère le quotidien de Münich. L'un et l'autre offriraient une claire alternative à Angela Merkel, pour les électeurs de la coalition noir-jaune frustrés.
*Le SPD critique le deal qui a été conclu entre Thilo Sarrazin et la Bundesbank, rapporte Spiegel on line. Celui-ci empochera 1000 euros de plus que prévu par mois, après son départ volontaire du directoire de la banque fédérale, au titre de sa retraite. Sigmar Gabriel, le président du parti social démocrate -qui veut lui exclure Sarrazin des rangs de son parti-, estime que l'accord a été négocié pour se débarrasser du banquier et sortir le président de la république Christian Wullf de l'impasse ou l'avait placé la Bundesbank, censée indépendante du pouvoir politique, en lui demandant de valider le licenciement de Sarrazin.
*La réforme de la santé rapporterait un milliard d'euros aux caisses d'assurance maladie privées, les caisses publiques estiment être désavantagées selon le Frankfurter Rundschau. La réduction du délai de passage d'une caisse publique à l'assurance privée, ramené de trois à un an, rapporterait 500 millions d'euros aux assurances privées. L'interdiction faite aux caisses publiques d'offrir des prestations supplémentaires -prothèses dentaires, soins à l'étranger, chambre personnelle à l'hôpital) qu'offre le privé, rapporterait 250 millions. Les caisses privées profiteraient enfin de la tarification des médicaments négociée par les caisses publiques avec les groupes pharmaceutiques. Le revenu plancher permettant de contracter une assurance maladie privée sera légèrement réduit de 4162,50 euros à 4125 -en raison de la contraction des salaires dans la fédération. Les contributions versées pour les caisses d'assurances maladies publiques seront par ailleurs augmentées et passeront au 1er janvier de 14,9 à 15,5%, tandis que le plafond des cotisations sera ramené de 3750 euros à 3712,50 euros réduisant le montant global des futures cotisations complémentaires.
*La HRE (Hypo real estate), la banque qui a failli précipiter le systèmes bancaire allemand dans une faillite à la Lehman Brothers au début de la crise financière avait de nouveau besoin de liquidités, 40 milliards de garantie d'état de plus lui ont été accordées, sans que le Bundestag en soit informé, ce qui irrite particulièrement les députés selon die Zeit . En tout cela ferait quelques 140 milliards d'euros depuis le début de la crise financière. La banque a été nationalisée de fait. L'état compte la revendre après avoir fait le ménage des titres pourris détenus par la HRE, en créant une « Badbank ». La HRE se re-finance en crédit à partir de ses titres (Pfandbrief) que toutes les autres banques ont dans leurs portefeuilles, d'ou l'impossibilité de la laisser choir.
Au même moment la Deutsche Bank elle s'apprète à racheter la Post-bank, issue de la privatisation de la poste. Une réplique à la fusion Dresdner Bank et Kommerzbank.
Commentaires
1. Le mardi 14 septembre 2010 à 20:37, par Charles
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