La cour constitutionnelle tranche en faveur d'un historien révisionniste
mercredi 29 septembre 2010 à 16:21 - permalien #709
. Löw avait porté plainte contre le BPB. Il avait été débouté en 2006 par le tribunal administratif. La cour fédérale vient de casser ce jugement, parce qu’elle estime au contraire que les droits de la personne dont jouit comme tout autre l’historien, n’ont pas été respectés. Le centre fédéral peut certes se distancier de son point de vue extrêmiste, mais n’aurait pas mis les formes pour condamner ses écrits, donnant l’impression qu’ils méritaient seulement d’être détruits sans même qu’il y soit répondu. «Mais tout autre comportement du BPB l’aurait immédiatement discrédité, s’insurge le quotidien berlinois.»
«65 ans après l’Holocauste on a donc le droit d’écrire à nouveau que les Juifs sont responsables des persécutions qu’ils ont subis, conclu le Süddeutsche Zeitung.» Löw est un vieux professeur, ancré très à droite il développe la thèse selon laquelle c’est la république de Weimar et la participation de nombre de Juifs à la révolution communiste en Bavières, en Russie et en Hongrie qui est à l’origine de l’anti-sémitisme en Allemagne.
«Le BPB qui a détruit ses textes publiés sous son autorité serait coupable d’avoir entravé ainsi la liberté de penser? Mais ce sont les juges de la cour constitutionnelle qui ont besoin de formation politique, conclu le quotidien de Münich.»
La persécution des juifs sous le IIIè Reich n’aurait pas pu se produire contre la volonté de la majorité de la population, souligne l’historien Wolfgang Benz dans les colonnes de die Welt. Le régime a pris toutes les précautions à l’époque et multiplié les campagnes de propagandes nécessaires afin que les Allemands cautionnent les mesures anti-sémites radicales qui allaient croissantes.
«La thèse de Löw selon laquelle les Allemands n’auraient jamais approuvé le génocide n’est que le vieux mensonge qui se répète. Dabord les Allemands n’auraient d’abord rien su des horreurs perpétrées contre les juifs. Ensuite ils auraient majoritairement désapprouvé la politique anti-sémite. Et pour finir c’est une petite bande de scélérats qui aurait pris le pouvoir de façon inexpliquée en Allemagne, qui serait à l’origine de tous ces crimes.»
L’historien spécialiste de l’antisémitisme et professeur d’université à Münich souligne au passage à l’égard de la cour de Karlsruhe qu’il polémique depuis des décennies contre les thèses de Löw, qui s’appuie des sources et des témoignages tronqués ou sortis de leur contexte. Ce qui tient du discours idéologique et non de la recherche scientifique.
Konrad Löw se félicite au contraire du jugement, dans les colonnes de l’hebdomadaire Jungen Freiheit, porte parole de la «nouvelle droite" très extrême.... C’est une victoire de la liberté d’expression et de recherche, selon lui.
Il s’agit de chercher la vérité historique et non de répondre à des impératifs politique. Le BPB porte atteinte à la dignité de la majorité des Allemands, selon lui, lorsqu’il affirme qu’ils étaient au courant des persécutions endurées par les Juifs, sans en apporter la preuve.
«Löw s’est discrédité jusque dans les rangs conservateurs lorsqu’il a collaboré avec la secte Moon, rappelle de son côté l’hebdomadaire die Zeit.» « Il détourne la recherche pour en faire mauvais usage en politique. Derrière le masque d’un catholique véritable et d’un scientifique intègre, il pratique une politique de révision de l’histoire estime un collaborateur scientifique de l’église catholique à Münich.
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