Abus sexuels, "l'église a peur de la pleine vérité"
jeudi 10 janvier 2013 à 22:58 - permalien #1293
L'institut de criminologie s'était engagé à respecter comme c'est l'usage dans de telles études la protection des données. Des magistrats retraités étaient seuls habilités à avoir accès aux archives pour les remettre aux chercheurs après les avoir rendues « anonymes ». La « fédération des diocèses d'Allemagne » aurait eu la possibilité de révéler et de commenter les résultats des recherches en premier. L'institut de criminologie pouvant publier huit semaines plus tard ses recherches en toute indépendance.
La résistance s'est manifestée en premier au sein de l'église par le biais du « réseau des prêtre catholiques » sur le site Kath.net. Ils mettaient en cause « une atteinte aux droits personnels » à travers l'ouverture de tous les dossiers individuels, qui mettrait en cause la confiance des clercs à l'égard de leurs évêques et supérieurs.
Les voix se sont élevées ensuite au sein de la conférences des évêques allemands en faveur d'une révision du projet confié à l'institut de criminologie. Une démarche qui a conduit au conflit ouvert, l'église revendiquant un contrôle sur la parution finale de l'étude, que le professeur Pfeiffer a rejeté comme une tentative de contrôle, voire de « censure » de ses recherches.
« L'église catholique a raté l'occasion inestimable de se comprendre elle même » commente le Tageszeitung (édition papier), proche des Verts, selon qui le ministère de l'intérieur devrait faire saisir par ses enquêteurs les dossiers des prêtres coupables de violences sexuelles sur les mineurs. Non pas pour connaître leurs noms mais pour permettre une étude globale et systématique.
« L'accord conclu par la conférence des évêques avec le criminologue Christian Pfeiffer aurait permis en effet de faire progresser considérablement la recherche sur les abus d'enfants, un crime dont les conséquences sont immenses. L'église pouvait en même temps ré-instaurer la confiance qu'elle a perdu lors des scandales révélés ces dernières années ». Mais elle devait pour cela ouvrir à l'institut de criminologie l'accès à ses dossiers. « Et il existe des gens intelligent dans l'église qui y étaient prêts. Ils savent que l'église reste une ressource spirituelle, même si elle est en crise.
Mais en prétextant de la confidentialité des documents, et en exerçant une « censure » à l'égard de ses recherches, selon Pfeiffer les forces réactionnaires au sein des évêques ont préféré en revenir au moyen âge. »
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
Ajouter un commentaire