Pourquoi les Allemands n'aiment pas la viande de cheval | Berlinale, bilan morose
mardi 19 février 2013 à 13:54 - permalien #1311


On a retrouvé des traces de cheval dans les raviolis, le chili concarne, chez Lidl, comme chez Aldi
Les Länder et le gouvernement viennent d'adopter un plan d'action en dix points contre la manipulation d'étiquetage des produits et pour renforcer le "traçage" et les sanctions. Les experts restent sceptiques...ces mesures étaient déjà avancées il y a deux ans après le scandale de la dioxine.
Des traces de cheval ont été retrouvées en Allemagne dans les « raviolis « de chez Aldi sud ou la « goulash de boeuf » et les « penne bolognese »d'Aldi nord, comme dans les lasagnes d'Edeka, le « chili con carne » de Rewe ou les tortellini de Lidl. Les produits ont été retirés des rayonnages, souligne die Welt qui explique pourquoi on n'aime pas la viande de cheval en Allemagne.


On a retrouvé des traces de cheval dans les raviolis, le chili concarne, chez Lidl, comme chez Aldi
Les Länder et le gouvernement viennent d'adopter un plan d'action en dix points contre la manipulation d'étiquetage des produits et pour renforcer le "traçage" et les sanctions. Les experts restent sceptiques...ces mesures étaient déjà avancées il y a deux ans après le scandale de la dioxine.
Des traces de cheval ont été retrouvées en Allemagne dans les « raviolis « de chez Aldi sud ou la « goulash de boeuf » et les « penne bolognese »d'Aldi nord, comme dans les lasagnes d'Edeka, le « chili con carne » de Rewe ou les tortellini de Lidl. Les produits ont été retirés des rayonnages, souligne die Welt qui explique pourquoi on n'aime pas la viande de cheval en Allemagne. Le scandale actuelle éclaire « quelques préjugés de psychologie populaire ». Selon les interprétations les plus faciles la phobie de la viande de cheval tiendrait à l'attachement sentimental des Allemands à Wendy, le cheval héros de la bande dessinée préférée des 8 à 14 ans -les filles en particulier. Manger son animal préféré, cela provoquerait évidemment la nausée.
Mais le rejet de la viande de cheval ne vient pas de la cour des poney, il provient de la bataille de Stalingrad. Il ne s'agit en rien d'une hystérie de fillette, mais d'un héritage historique. Le dégoût n'a jamais été si fort que chez la génération qui a vécu la seconde guerre mondiale et les années qui ont suivi. Les jeunes ont presque tous goûté la viande de cheval au cours de leurs vacances au sud des Alpes, tandis que la génération 70 et plus fait le signe de croix rien qu'à la pensée de la bouffe de dernier recours pendant les années de famines.
La viande de cheval n'a certes jamais été si populaire en Allemagne que dans les pays du sud. Mais elle avait rencontré un certains succès après avoir été à nouveau autorisée eu 19è siècle, un millénaire presque après avoir été placé sur la liste des aliments interdits aux chrétiens par le pape Gregor III. Elle n'eut jamais cependant le succès qu'elle connu en France, mais la viande marinée du Rhin en était issue notamment.
Tout cela disparut avec la guerre. Rares sont les représentations du siège de Stalingrad qui n'illustrent pas ces massacres barbares, avec les soldats qui dépeçaient les chevaux morts et avalaient les morceaux, crus souvent encore. Les mêmes scènes se reproduiront lors de l'exil des fugitifs des territoires de l'est annexés par le Reich. Un cheval qui mourait sur la route dans les années 1946/47, n'y restait pas longtemps. S'il avait de la chance il était déjà mort avant d'être découpé. Mais ce sont des images d'horreur qui coupent encore l'appétit des anciens.
Les médias tirent un bilan morose du dernier festival du film, la Berlinale, « elle aurait certes pu être encore moins glorieuse », constate le Frankfurter Rundschau. Février n'attire pas les premières mondiales, les plus grands metteurs en scène et acteurs préfèrent Cannes ou Venise, ils bénéficient d'un temps plus clément et peuvent faire de la publicité pour leur film dont la sortie en salle est proche. Mais comme Berlin ne peut pas renoncer au glamour du tapis rouge, on invite des films médiocres et futiles pour la compétition. « La none » de Guillaume Nicloux qu'accompagne Isabelle Hupert, « elle s'en va » d'Emmanuelle Bercots, avec Catherine Deneuve en remorque ou « The necessary death of Charlie Coutryman », estime le Süddeutsche Zeitung. Les metteurs en scènes allemands quant à eux ont déçu.
Logiquement aucune de ces films n'a été couronns et ce sont ceux qui viennent des marges de l'univers du cinéma établi, d'Amérique du sud, d'Afrique, d'Europe de l'est qui obtiennent des prix. La Berlinale rend certes ainsi le grand service d'inscrire ces cinémas sur la carte de la planète, mais fait face à un nouveau dilemme, selon die Welt, « structurellement seuls les films qui bénéficient d'une distribution mondiale sont certains de bien se vendre ». Il y en a une demi-douzaine à Cannes, tandis que Berlin voit sa compétitivité se dégrader.
« Pour se faire connaitre on peut venir à la Berlinale, mais pour être célèbre il faut aller à Cannes ».
Si les grands noms évitent Berlin, estime le Frankfurter Allgemeine Zeitung, Dieter Kosslick (le directeur du festival, ndr) doit se préoccuper de la relève...mais dans ce cas il ne suffit pas de lorgner dans toutes les directions zu schielen, vers Hollywood, comme vers Paris et Bucarest, la Berlinale doit commencer à pratiquer ce qu'elle recommande à ses visiteurs, la bonne perspective.
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