Gesine Schwan conquiert la scène médiatique
mardi 27 mai 2008 à 10:32 - permalien #70
Elle a su rassembler sur son nom l'ensemble des courants du SPD qui se sont affrontés ces derniers mois sur la question des alliances, avec le parti "la Gauche". L'éventualité de sa candidature était évoquée à l'origine par Andrea Nahles, porte parole de la gauche du parti, alors que le président du groupe parlementaire SPD au Bundestag, Peter Strück, se faisait l'avocat de la ré-élection de Köhler. Elle a été reprise ensuite par le "réseau", le centre pragmatique du parti social démocrate, et par plusieurs députés du Bundestag originaires de l'est. Le projet de sa candidature, appuyé par Hans-Jochen Vogel, ancien président respecté du SPD, a finalement conquis même la direction du parti et la droite du SPD, le Seeheimer Kreis -dont Schwan fait partie des fondateurs-, hostile pourtant à toute alliance avec "la Gauche" raconte le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Gesine schwan sait répondre avec clarté justement à la question délicate de ses rapports avec le parti "la Gauche". Compter sur ses suffrages pour être élue est "un risque qu'il faut savoir assumer", souligne-t-elle, en décrivant "la Gauche" comme une conséquence de la réunification et de la "globalisation", un rassemblement de pragmatiques raisonnables, de nostalgiques de l'ex RDA, de démagogues. Il faut l'amener, selon elle, à faire le choix entre une politique constructive et la simple protestation. Gesine Schwan est réputée par ailleurs pour n'avoir jamais fait la moindre concession à l'égard des pays de l'ex bloc de l'est et des régimes communistes, au sein du SPD, à l'époque de la guerre froide. Elle s'opposa même aux ouvertures et aux concessions à cet égard de la direction du parti. La campagne "anti-communiste", fustigeant sa collaboration avec "la Gauche", que la CDU s'apprêterait à lancer pour lui porter tord est donc vouée à l'échec, estime le Süddeutsche Zeitung. Schwan souligne par ailleurs qu'un président de la république n'a pas à constituer de gouvernement comme le fait un chancelier. La question favorite des journalistes à propos de son alliance avec la Gauche pour être élue, n'a donc pas de sens.
A la différence d'Horst Köhler -dont elle n'a pas cité le nom au cours de sa conférence de presse-, Gesine Schwan estime que le rôle du président est d'être un éclaireur, celui (ou celle) qui explique les décisions politiques, rend la démocratie compréhensible et transparente, souligne le Frankfurter Rundschau. Il n'a pas à intervenir en permanence dans les affaires, les décisions politiques qui sont du ressort du gouvernement. L'écho médiatique rencontré par la candidate du SPD explique en partie la réaction crispée d'Angela Merkel et ses mises en garde sur l'avenir de la grande coalition , rapporte die Welt. Les rapports de force au sein du congrès qui élira le président en mai prochain, ne garantissent en rien la ré-élection de Köhler qui disposerait actuellement d'une voix de plus que la majorité requise (613) au congrès fédéral, si les blocs (CDU,FDP contre SPD, Verts, "La Gauche") se rassemblent chacun derrière l'un des deux candidats. Schwan jouit même d'une sympathie au sein de la CDU et des Libéraux, en raison de sa personnalité et parce qu'elle est une femme. Ainsi, Dagmar Shipanski, ex-candidate de la CDU à la présidence de la République la verrait bien élue à ce poste, note Spiegel on line.
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