FONDS D'ÉTAT, GOUVERNEMENT DE LA ZONE EURO, NOUVEAUX DUELS DANS LE DÉBAT PARIS BERLIN
mercredi 22 octobre 2008 à 10:42 - permalien #208
"Il est difficile de classer" le président français souligne de son côté le Süddeutsche Zeitung selon qui: "il n'est pas le libéral que l'on croyait au départ vu de l'étranger, il n'est pas à gauche non plus. Il défend d'abord ses intérêts par tous les moyens". C'est en quelque sorte "un politicien de crise", toujours affairé. Pas un jour ne se passe sans qu'il ne trouve "un micro ou que ce soit pour avancer une nouvelle idée avec laquelle il souhaite sauver, le monde, l'Europe ou la France au moins". Et il faudra supporter cette agitation jusqu'à fin décembre, lorsque s'achèvera son mandat de président de l'Union. Die Welt voit en Sarkozy le porte parole des nouvelles "folies politiques". Il souligne que le président français n'explique ni "pourquoi les entreprises se priveraient de capitaux extra-européens alors qu'ils se font rares sur les marchés, ni en quoi un gouvernement commun des économies de la zone euro serait utile alors que les politiques financières des états qui la constituent se situent à des années lumières les unes des autres". Mais le président français se sert de la crise financière pour propager ses idées, l'interventionnisme, le protectionnisme, et pour contrecarrer ainsi les principes de la liberté des marchés de la concurrence, chers à sa collègue Merkel, résume le Financial Times Deutschland. Le quotidien financier souligne en même temps que Sarkozy n'oublie jamais de penser au duo Paris-Berlin et a pris sans hésiter la défense d'Angela Merkel au parlement de Bruxelles, face aux attaques du président du groupe parlementaire social démocrate, l'Allemand Martin Schulz.
Les propositions du président français ne paraissent pas du tout déplacées d'ailleurs à d'autres commentateurs. "Impossible de le freiner remarque le Frankfurter Rundschau, qui titre en français "L'Europe c'est moi" et constate que le sauvetage a moitié coordonné des banques européennes, comme la convocation d'un sommet mondial de la politique financière à laquelle l'Amérique a du se joindre doivent être portés à son crédit. Jamais l'Europe n'a été si présente sur la scène internationale", souligne le quotidien de la gauche libérale qui estime que Sarkozy est une chance pour l'Europe parce qu'il met le doigt sur ses véritables plaies, comprend les rapports de force au sein du capitalisme comme pas deux, ainsi que les vrais problèmes d'une union monétaire européenne sans ressort politique.
Le président français s'est taillé en fait depuis le début de la crise en Allemagne un nouveau profil d'homme d'état. En particulier lors de son intervention pour une réponse européenne à la crise bancaire (voir la revue de presse "la faute aux Allemands"). Il n'a plus ce profil calamiteux qu'il s'était collé lui même depuis l'affaire des infirmières roumaines et ses aventures people. Une nouvelle faute politique il est vrai peut lui faire à nouveau perdre cette avantage, aussi fragile qu'un parapluie sous la bourrasque. Mais il reçoit même aujourd'hui un coup de chapeau de la gauche, avec Oskar Lafontaine qui se félicite de ses propositions dans la Westdeutsche Allgemeine Zeitung -ce qui ne va pas faire monter la cote de Sarkozy à la chancellerie. La zone euro a besoin d'un gouvernement économique souligne le président du parti "la Gauche", sinon sa politique monétaire commune tourne dans le vide. Sarkozy est paradoxalement peut être plus "dans le vent de la crise " en Allemagne que le gouvernement lui même. Une première étude sur les réactions des citoyens face aux chaos actuels, conduite par le réputé institut Allensbach, souligne que 63% des Allemands sont favorables aujourd'hui à un renforcement de l'intervention de l'état dans le domaine de l'économie.
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