vendredi 28 novembre 2008
Marco W., le roman d'un procès turc** Danger, déflation** Dresdner Bank en solde à 50%** Querelles d'architectes à Berlin et Hambourg*
La baisse des prix peut à terme être fatale aussi pour les consommateurs. Les prix ont inversé la tendance avec le déferlement de la crise financière. Il y a encore quelques mois, le litr d'essence était hors de prix et les produits de consommation courante, du beurre aux nouilles, affichaient parfois des hausses brutales de 50%. Pour vendre les distributeurs doivent revoir maintenant leurs tarifs à la baisse. L'essence, en est un bon exemple. Mais c'est maintenant la déflation qui menace, explique Spiegel on line. La spirale à la baisse peut encore inciter les consommateurs à attendre encore avant d'acheter. Entreprises et distributeurs seraient alors contraints de revoir leur production et de réduire leurs capacités, enclenchant un cycle qui pourrait laisser l'économie totalement paralysée. Une triste expérience qu'a faite le Japon dans les années quatre-vingt-dix, selon le Spiegel, qui estime qu'on n'en est pas encore là certes. Mais il faut réagir à temps. Les banques notamment doivent faciliter le crédit. L'hebdomadaire cite l'image du chef de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, qui souligne que dans ces situations elles doivent se transformer en hélicoptères pour aller balancer des sacs de liquidités sur les territoires et les villes, pour alimenter les populations « à sec ».
La Dresdner Bank bradée à moitié prix. La Commerzbank, la seconde banque privée allemande après la Deutsche Bank va faire une bonne affaire en rachetant la Dresdner 6 mois plus tôt que prévu. Elle déboursera la moitié du prix envisagé à l'origine, 5 milliards au lieu de dix, note le Financial Times Deutschland. Une nouvelle qui a fait grimper de 14% l'action de la Commerzbank à la bourse. L'établissement unifié, Commerzbank/Dresdner Bank, affichera un bilan de 1100 milliards, et comptera 11 millions de clients. La Commerzbank a eu recours au « parapluie » de garanties des crédit bancaires de 480 milliards d'euros mis en place par le gouvernement et a fait appel à 8,2 milliards d'euros de capital provenant des fonds d'état. Une démarche qui tranche avec celle de la Deutsche Bank qui se refuse toujours à avoir recours au fonds publics et qui pourrait être mal vue notamment par les fameuses agences de notation, de « rating », qui vont voir là une main mise de la puissance publique sur la Commerzbank.
Hambourg-Berlin, architecture, philharmonique, palais et château. Le coût du bâtiment futuriste de la philharmonie de Hambourg, sur l'Elbe, a doublé d'août à novembre souligne Junge Welt. Évalué à 248 millions à l'origine, le dernier devis serait monté ces derniers jours à 500 millions d'euros un « chic tonneau sans fond ». Sur les images virtuelles le projet de la salle de concert sur le fleuve en impose certes, et la philharmonie sur l'Elbe sera un attrait de plus pour les touristes, réplique la ministre de la culture hambourgoise. Mais l'envol de la facture tiendrait aussi à la structure privée mis en place pour financer les travaux, au lieu de confier leur conduite aux pouvoirs publics, estime le quotidien proche du parti « la Gauche ». A Berlin c'est toujours la fin du palais de la république sur l'Alexander Platz et le projet du château qui doit le remplacer qui fait polémique. Le ministre de l'équipement Wolfgang Tiefensee (SPD), souligne dans le Berliner Zeitung que le futur château reconstruit à l'image de celui de Fredéric II devra allier le Baroque et un peu du palais de la république dont les derniers piliers viennent d'être démontés. « Ce sera difficile mais il ne faut pas vouloir effacer le passé. » Les nostalgiques du palais et les partisans de la reconstruction du château, trouveront-ils ainsi le moyen de se réconcilier? Il n'y a rien a regretter assène de son côté le quotidien die Welt, qui jette de l'huile sur le feu dans un article comparant le palais de la république à un temple sans âme incarnant toutes les tares du régime de l'ex RDA. Tous les murs, visiblement, ne sont pas tombés!