vendredi 28 novembre 2008

Marco W., le roman d'un procès turc** Danger, déflation** Dresdner Bank en solde à 50%** Querelles d'architectes à Berlin et Hambourg*

Marco Weiss, le roman d'un procès turc en librairie. Le jeune Marco W., 17 ans à l'époque, avait été arrêté en Turquie en 2007 ou il passait ses vacances avec sa mère. Il était accusé par la mère d'une jeune britannique de 13 ans d'avoir violé sa fille, au cours d'une soirée d'adolescents dans une chambre de l'hôtel ou il l'avait rencontrée. Il sort un livre à grand tirage (20 000 exemplaires) ou il raconte son histoire, rapporte le Tageszeitung. Emprisonné pendant 247 jours, le jeune homme assure avoir été torturé, et reste selon son médecin -qui lui a conseillé d'écrire le livre pour verbaliser son drame- traumatisé par la promiscuité, la violence et la drogue à laquelle il a été confronté pendant son séjour à la prison d'Antalya. Marco W a toujours rejeté l'accusation de viol et assure que la jeune fille lui avait dit être âgée de 16 ans environ. On peut le croire ou non. Le tribunal turc vient de renvoyer à nouveau son jugement, après avoir reçu les expertises médicales qui sembleraient plutôt valider sa thèse. L'affrontement entre les deux familles, l'allemande et la britannique, par tribunal turc interposé, n'avait rien facilité. La « traduction » des pièces, témoignages, pris des mois. Marco W. sorti de prison avait retrouvé sa ville natale. Il était du coup devenu un « héros » dans son pays, victime de l'arbitraire turc et des affirmations non-vérifiées d'une fillette remontée par sa mère -je résume brutalement. La parution du bouquin qui semble promis a un gros succès, et dont le quotidien Bild publie les « bonnes feuilles », a en tout cas écoeuré l'un de ses deux avocats qui a décidé de rendre son tablier et ne le défendra plus, estimant que le livre est un affront au tribunal turc qui ne peut que ruiner sa défense. Marco W. n'a de toute façon aucune intention de se rendre à son procès en Avril prochain. L'Allemagne n'a pas l'intention non plus de lui faire effectuer la peine à laquelle il pourrait être condamné.

La baisse des prix peut à terme être fatale aussi pour les consommateurs. Les prix ont inversé la tendance avec le déferlement de la crise financière. Il y a encore quelques mois, le litr d'essence était hors de prix et les produits de consommation courante, du beurre aux nouilles, affichaient parfois des hausses brutales de 50%. Pour vendre les distributeurs doivent revoir maintenant leurs tarifs à la baisse. L'essence, en est un bon exemple. Mais c'est maintenant la déflation qui menace, explique Spiegel on line. La spirale à la baisse peut encore inciter les consommateurs à attendre encore avant d'acheter. Entreprises et distributeurs seraient alors contraints de revoir leur production et de réduire leurs capacités, enclenchant un cycle qui pourrait laisser l'économie totalement paralysée. Une triste expérience qu'a faite le Japon dans les années quatre-vingt-dix, selon le Spiegel, qui estime qu'on n'en est pas encore là certes. Mais il faut réagir à temps. Les banques notamment doivent faciliter le crédit. L'hebdomadaire cite l'image du chef de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, qui souligne que dans ces situations elles doivent se transformer en hélicoptères pour aller balancer des sacs de liquidités sur les territoires et les villes, pour alimenter les populations « à sec ».

La Dresdner Bank bradée à moitié prix. La Commerzbank, la seconde banque privée allemande après la Deutsche Bank va faire une bonne affaire en rachetant la Dresdner 6 mois plus tôt que prévu. Elle déboursera la moitié du prix envisagé à l'origine, 5 milliards au lieu de dix, note le Financial Times Deutschland. Une nouvelle qui a fait grimper de 14% l'action de la Commerzbank à la bourse. L'établissement unifié, Commerzbank/Dresdner Bank, affichera un bilan de 1100 milliards, et comptera 11 millions de clients. La Commerzbank a eu recours au « parapluie » de garanties des crédit bancaires de 480 milliards d'euros mis en place par le gouvernement et a fait appel à 8,2 milliards d'euros de capital provenant des fonds d'état. Une démarche qui tranche avec celle de la Deutsche Bank qui se refuse toujours à avoir recours au fonds publics et qui pourrait être mal vue notamment par les fameuses agences de notation, de « rating », qui vont voir là une main mise de la puissance publique sur la Commerzbank.

Hambourg-Berlin, architecture, philharmonique, palais et château. Le coût du bâtiment futuriste de la philharmonie de Hambourg, sur l'Elbe, a doublé d'août à novembre souligne Junge Welt. Évalué à 248 millions à l'origine, le dernier devis serait monté ces derniers jours à 500 millions d'euros un « chic  tonneau sans fond ». Sur les images virtuelles le projet de la salle de concert sur le fleuve en impose certes, et la philharmonie sur l'Elbe sera un attrait de plus pour les touristes, réplique la ministre de la culture hambourgoise. Mais l'envol de la facture tiendrait aussi à la structure privée mis en place pour financer les travaux, au lieu de confier leur conduite aux pouvoirs publics, estime le quotidien proche du parti « la Gauche ». A Berlin c'est toujours la fin du palais de la république sur l'Alexander Platz et le projet du château qui doit le remplacer qui fait polémique. Le ministre de l'équipement Wolfgang Tiefensee (SPD), souligne dans le Berliner Zeitung que le futur château reconstruit à l'image de celui de Fredéric II devra allier le Baroque et un peu du palais de la république dont les derniers piliers viennent d'être démontés. « Ce sera difficile mais il ne faut pas vouloir effacer le passé. » Les nostalgiques du palais et les partisans de la reconstruction du château, trouveront-ils ainsi le moyen de se réconcilier? Il n'y a rien a regretter assène de son côté le quotidien die Welt, qui jette de l'huile sur le feu dans un article comparant le palais de la république à un temple sans âme incarnant toutes les tares du régime de l'ex RDA. Tous les murs, visiblement, ne sont pas tombés!

jeudi 27 novembre 2008

Chômage, fin de chute** Le NPD perd des troupes et des fonds** La Banque régionale bavaroise en panne de crédit** l'est n'est pas plus raciste que l'ouest

Le chômage à nouveau sous la barre des 3 millions d'inscrits. Selon les chiffres officiels, le nombre de sans emplois s'élevait à 2,998 millions en novembre, affichant une réduction de 390 000 inscrits sur le mois de novembre 2007, rapporte le quotidien économique Handelsblatt . Ces statistiques doivent être prises cependant avec précaution comme l'indiquait notre revue de presse du 25/11. L'offre d'embauche des employeurs sur le marché de l'emploi reste élevée, mais les premiers effets de la crise ne devraient pas tarder à se faire sentir, selon Frank-Jürgen Weise, président de l'office du travail. Les employeurs embauchent actuellement en contrats à durées limitées et les perspectives de licenciements à venir se multiplient. La nouvelle hausse du chômage devrait se faire sentir avec quelques mois de décalage et ne devrait pas être proportionnelle à l'ampleur de la crise. Le nombre des chômeurs repasserait la barre des 3 millions sans atteindre pour autant les niveaux de la dernière décennie.

Le NPD en mauvaise posture. Le parti néo-nazi perd des adhérents. Des sections de base auraient même quitté le NPD qui compterait aujourd'hui environ 7000 membres -ce qui n'est tout de même pas rien. Mais son avenir serait en jeu selon certains experts. Les déboires du NPD et de son trésorier qui a truqué pendant des années les comptes de l'organisation et s'en est mis plein les poches sont loin d'être terminés souligne die Welt. Erwin Kemma a été condamné à deux ans et huit mois de prison pour un détournement de fond de 780.000 euros. Mais le parti pourrait être contraint de rembourser pour prévarication jusqu'à 7 fois la valeur des fonds publics qu'il a perçu en tant que parti reconnu. Une somme qui s'élève à 1,4 millions d'euros. Certains réclament du coup la démission d'Udo Voigt, le chef du NPD depuis 14 ans. Sans succès pour l'instant. L'aile radicale du parti s'oppose par ailleurs à son « embourgeoisement ». Voigt avait réussi à intégrer plus ou moins ces dernières années les groupes locaux d'extrême-droite qui n'hésitent pas à avoir recours à la violence. Mais ils tolèrent mal les pratiques légalistes du parti et de ses élus. Üdo Pastors, chef du groupe parlementaire du NPD dans le Mecklembourg, aspirerait à prendre la relève de Voigt lors du prochain congrès en Avril. Connu pour ses provocation il parle par exemple du Bundestag comme de: « la Knesset des bords de la Spree », le fleuve qui traverse Berlin. Holger Apfel, chef du groupe parlementaire du NPD en Saxe est également sur les rangs. L'un comme l'autre sont considérés comme des « bonzes » par l'aile radicale. Le tout risque de déstabiliser le NPD en 2009, une super-année électorale.

Le désastre de la banque régionale bavaroise pourrait s'élever à 10 milliards d'euros. Le trou dans les comptes de la Bayerische Landesbank, la banque régionale, ne cesse de s'élargir souligne le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il était estimé à 6,4 milliards, mais serait largement supérieur. La gestion de la banque met toujours plus profondément en cause les pratiques de la CSU, le parti démocrate chrétien bavarois dominant. La moitié du cabinet bavarois, ou presque, siégeait au conseil de surveillance de la Bayerische LB. Les organismes locaux et régionaux du parti s'y fournissaient en crédit faute de pouvoir se procurer le moindre cent auprès des banques privées qui ne les considéraient pas comme des débiteurs fiables, rapporte le Süddeutsche Zeitung. CSU=Freistaat=Landesbank, la CSU c'est l'état et la banque régionale résume le quotidien münichois. Les investissements risqués, les spéculations hasardeuses sur les marchés financiers internationaux, complètent l'équation et la somme qui serait nécessaire pour sauver la banque pourrait s'élever à 10 milliards d'euros.

Les Bavarois au coude à coude avec les Länder de l'est en ce qui concerne le racisme. On affirme souvent à tord que les Länder de l'ex-Allemagne de l'est sont le terreau ou fleurit avec le plus de succès le racisme et l'anti-sémitisme. Une étude de la fondation Friedrich Ebert montre au contraire que c'est un mal qui se développe aussi bien à l'ouest qu'à l'est, relève le Tageszeitung. Le record est certes détenu par la Saxe-Anhalt ou 39,3% des gens estiment que: les « étrangers viennent en Allemagne pour profiter de son système social, que l'Allemagne risque d'être dangereusement surpeuplée de non-allemands et qu'en cas de chômage croissant il faut renvoyer les étrangers chez eux ». Mais 39,1% des Bavarois sont sur la même longueur d'onde. L'anti-sémitisme est lui aussi très répandu dans le sud, comme à l'est ou à l'ouest. La Bavières et le Bad-Würtemberg arrivent en tête du classement suivis par la Thuringe et la Rhénanie du Nord Westphalie.

mercredi 26 novembre 2008

Clement claque la porte** Le SPD ne décolle toujours pas** Appel d'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy face à la crise

Wolfgang Clement, claque la porte du SPD, la gauche du parti ne le regrette pas. L'ancien ministre ministre de l'économie du chancelier Schröder avait mis en cause explicitement la politique de l'énergie et le tournant écologiste proposé par Andrea Ypsilanti, candidate du SPD aux élections en Hesse en janvier dernier. Elle constituait selon lui un danger pour l'approvisionnement régulier des infrastructures et de l'industrie du pays -Clement est membre du conseil de surveillance d'une filiale du groupe énergétique RWE.
Clement avait donc appelé de fait à ne pas voter pour la candidate de son parti. Il a été blâmé pour cette raison par la commission des conflits lundi. Celle ci a choisi néanmoins de ne pas l'exclure pour le tort qu'il a porté au SPD en pleine campagne électorale. Clement a décidé du coup de claquer la porte lui même, assurant qu'un tel blâme lui était insupportable, et constituait une atteinte à sa liberté de critiquer l'ouverture de son parti à la Gauche d'Oskar Lafontaine et sa politique hostile à l'égard de l'industrie note le Tagesspiegel.
C'est un revers pour Franz Müntefering, le président du parti, qui était intervenu lui même pour que l'ancien ministre président du Land de Rhénanie Westphalie reste membre du SPD qu'il a rejoint il y a 38 ans. Volker Kauder, dirigeant de la CDU, estime que le départ de Clement indique qu'il n'y a plus de place pour les représentants du centre, défenseurs d'une politique responsable au sein du SPD.
A l'inverse la gauche du SPD estime que Clement a fait le bon choix et qu'il n'avait plus rien à faire chez les sociaux démocrates. Il a mené la direction du parti -dont Müntefering- en bateau, assure Hermann Scheer, député social démocrate et spécialiste de l'énergie verte dans le Frankfurer Rundschau.

La « nouvelle direction » du SPD déçoit les espoirs de ses partisans. Après la démission surprise de Kurt Beck (voir revue de presse), le retour de Franz Müntefering à la présidence du parti et la nomination de Franck Walter Steinmeier comme candidat chancelier devaient redonner du souffle au SPD. Celui ci se fait attendre et les affrontements de courants demeurent. Le départ de Wolfgang Clement s'ajoute à la défaite enregistrée par le SPD au parlement de Hesse, ou le porte parole de la droite du parti et trois de ses collègues ont fait échouer Andrea Ypsilanti, porteuse des espoirs de la gauche du parti, face à Roland Koch, ministre président de la CDU.
L'aile droite du SPD, dominante à Hambourg, vient d'infliger un camouflet à Nils Anen, figure connue de l'aile gauche du SPD qui ne pourra pas se représenter aux élections au Bundestag l'an prochain dans la circonscription ou il avait pourtant été élu au scrutin direct, rapporte l'hebdomadaire Stern.
L'aile gauche du SPD y voit une manipulation organisée par Johannes Kahrs, le porte-parole du Seeheimer Kreis, la droite du SPD, en « achetant » les délégués chargés d'élire le futur candidat et qui ont finalement choisi à une voix près un de ses protégés, contre Anen. Les relations entre les deux ailes du SPD n'auraient jamais été si froides, estime l'hebdomadaire. C'est encore pire que du temps de Kurt Beck, semble-t-il. Et le parti traîne toujours dans les sondage à 23%,ne semblant pas offrir d'alternative à la politique de la chancelière.
Le ministre des finances, le social démocrate Peer Steinbrück défent exactement le même point de vue qu'il s'agisse de la poursuite de la recherche de l'équilibre budgétaire, de la stricte limitation de tout plan de soutien de la conjoncture, ou du refus de réduction des impôts aujourd'hui. Il se heurte d'ailleurs aux critiques de nombre de députés du groupe parlementaire social-démocrate au Bundestag, sur ces questions, souligne le Berliner Zeitung.

L'appel de Sarkozy et Merkel publié en France et en Allemagne. Le texte des deux dirigeants qui assure qu'on ne peut attendre pour réagir contre la crise publié dans le Figaro du 26 novembre est reproduit également dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

mardi 25 novembre 2008

La Budeswehr contre les pirates** Chômage statistiques trompeuses** Libération de Christian Klar critiquée** Merkel la joue à la Kohl** Agents secrets au secret

La Bundeswehr à l'assaut des pirates. 1400 soldats devraient être stationnés au large des côtes de la Somalie pour intervenir contre le pirates dans le cadre de la mission européenne Atalanta. Une frégate devrait rejoindre la région. Elle embarque normalement 500 hommes seulement. Mais des renforts de troupes spéciales seraient envoyées en même temps pour sécuriser entre autres les porte-containers des armateurs allemands rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. La Bundeswehr est déjà intervenue ce week-end contre des pirates qui menaçaient d'attaquer deux cargos. Ceux qui détiennent actuellement le tanker Sirius Star sont menacés par ailleurs par les milices islamistes somaliennes et ont quitté le port d'Harare pour la haute mer. Les pirates ont réduit leur demande de rançon de 25 à 15 millions de dollars. La Russie s'apprête également à envoyer des vaisseaux dans la région protéger le trafic naval.
Vidéo Spiegel TV sur l'engagement de l'Union européenne contre les pirates.


Le gouvernement enjolive les statistiques du chômage. Les chômeurs qui sont inscrits dans des organismes de reclassement ou de formation privés ne seraient plus comptabilisés dans les statistiques officielles des sans emplois, note le Financial Times Deutschland. Ce qui concernerait environ 150000 personnes, 300000 pour l'année 2008. Les chômeurs qui sont actuellement en formation continue et ne disposent donc pas d'un job fixe ne sont par ailleurs plus recensés, ce qui représentait en octobre 1 millions de personnes. Ils sont considérés en effet comme n'étant pas disponibles à plein temps pour la recherche d'un emploi. Autant de procédures qui laissent les spécialistes sceptiques pour le moins.

La libération de Christian Klar critiquée. La veuve du pilote de l'avion de la Lufhansa abattu lors du détournement de l'appareil et de la prise d'otage des passagers à Mogadiscio par la Raf en octobre 1977 estime que l'état se préoccupe plus de resocialiser les criminels, que de porter assistance aux victimes. Gerhard Baum, ancien ministre libéral regrette lui que Klar n'ait jamais exprimé de regret, tout en soulignant que le remord ne peut conditionner la remise de peine. Le président de la CDU berlinoise lui s'insurge contre l'offre d'emploi faite à Christian Klar par le Berliner ensemble lorsqu'il sera sorti de prison. Le Théâtre n'est pas, selon lui, un lieu de réhabilitation pour un coupable sans remords, rapporte die Welt. La ministre de la justice, Brigitte Zypries, souligne que Klar est traité comme tous les autres criminels. Ni plus, ni moins. Elle souligne par ailleurs que les anciens de la RAF devraient briser leur silence sur les noms des responsables des crimes commis, par respect pour les victimes. Le miistre de la justice de Hambourg, Vert, souligne lui que les politiques ont tord de juger les décisions des juges. Tandis que la ministre de l'intérieur démocrate chrétienne bavaroise, Beate Merck, évoque un triste jour pour les parents des victimes, Klar ne s'étant jamais distancié des buts de la RAF et n'ayant jamais été touché par le malheur de ses victimes, souligne Spiegel on line.

Angela Merkel la joue à la Helmut Kohl et repousse les décisions à plus tard. Alors que l'Allemagne aurait besoin d'un vrai plan de relance, la chancelière et les membres du gouvernement affichent une passivité complètement à côté de la réalité, note le Süddeutsche Zeitung. La chancelière adopte une attitude qui fit entre autres la réputation d'Helmut Kohl, et consiste à repousser les décisions à plus tard et attendre que la situation s'éclaire. Une politique qui conduisit l'Allemagne au bord de la catastrophe, faute d'avoir entrepris les réformes nécessaires au cours des années quatre-vingt-dix et contribua notamment à la victoire de Schröder. L'attentisme de la chancelière pourrait conduire de la même façon l'Allemagne dans le mur au moment ou tout les économistes s'accordent à prévoir une récession pour 2009. Malheureusement le mot plan de relance est tabou en Allemagne souligne le quotidien de Münich. Toute solution keynésienne est hors la loi depuis que les politiques s'en sont fâcheusement servis pour alimenter la conjoncture avec la pompe à crédit, ceci même dans une situation ou il faudrait s'inspirer avec les leçons de keynes tirés de la crise de 1929 . Une grosse crise nécessite une réponse de taille, du type de celle qu'envisagent les USA.

Trois agents du BND les services secrets allemands arrêtés au Kosovo. Les trois hommes ont été arrêtés par la police et sont accusés d'avoir organisé un attentat contre le bureau de la délégation de l'Union européenne à Pristina, rapporte le Frankfurter Rundschau. Ils sont détachés du contingent de 2700 hommes de la Bundeswehr qui stationnent dans la région, et les spécialistes jugent en général fantaisiste l'accusation de terrorisme lancée par les autorités kosovares. La commission de contrôle parlementaire des activités du BND réclame elle des lumières sur la « mission d'éclairage » qu'effectuaient les trois agents du BND, sous le masque d'employés d'une entreprise de logistique, ayant déjà fait office de camouflage des activités des services secrets.

lundi 24 novembre 2008

Liberté pour Christian Klar, ex-chef de la RAF** La CDU en panne de relance face au SPD** Paris fait pression sur Berlin** Özdemir pour le turc à l'école

Christian Klar, dernier chef de la RAf en prison, libéré en janvier. Le tribunal de Stuttgart a décidé de libérer Christian Klar après 26 ans de prison, avec 5 ans de mise à l'épreuve. Klar, 56 ans, condamné en 1985, ne s'est jamais repenti de ses actes de terrorisme. Il est accusé d'avoir abattu Jürgen Pronto, le chef de la Dresdner Bank et d'avoir participé aux assassinats d'Hans Martin Schleyer, chef du patronat, et Siegfried Buback, procureur général en 1977. Des affaires qui n'ont jamais été réellement éclaircies car la RAF, après sa dissolution, a refusé de dire qui avait fait quoi.
Klar n'est pas jugé comme dangereux aujourd'hui par les experts, souligne le Süddeutsche Zeitung. Sa libération anticipée avait été refusée en 2007 par le président de la République Horst Köhler. Elle va relancer le débat sur la repentance. Les adversaires de sa libération estiment en effet que faute de regretter ses actes, Klar devrait rester en prison, alors que les partisans de sa libération -les libéraux du FDP par exemple-, estime que c'est une notion morale qui ne peut pas influer sur la décision du tribunal conforme aux règles de la justice pénale. Selon le fils de Siegfried Buback, Klar ne serait pas en fait l'assassin de son père. Michael Buback a fait une longue enquête et accuse les services de renseignements allemands d'avoir protégé Verena Becker, la vrai coupable, parce qu'elle était une source pour eux au sein de la Raf (voir revue de presse). Klar était un des chefs de la seconde génération de la RAF.

Quelle politique économique face à la crise pour la CDU? La question se pose à fortiori pour la chancelière à huit jours du congrès de son parti. Les mesures déjà prises, caution de 480 milliards d'euros pour les banques, plan de soutient à la conjoncture de 32 milliards, devraient être complétées d'une réduction des impôts dés 2009 pour relancer l'économie revendique depuis longtemps l'aile bavaroise de la démocratie chrétienne, la CSU. C'est impossible réplique le secrétaire général de la CDU, car le SPD s'y oppose au sein de la grande coalition, rapporte le Tagesspiegel.
Les sociaux-démocrates, dont le ministre des finances, Peer Steinbrück, campent en effet sur leur objectif d'équilibrer le budget à l'horizon 2011, 2013, ou du moins d'en réduire le déficit. La chancelière prône donc des réductions d'impôts pour après les élections de 2009, lorsqu'elle pourra gouverner, espère-t-elle, avec le FDP. Le texte qui sera soumis au vote du congrès de la CDU revendique la baisse des charges fiscales sur le thème: « plus de net sur le brut »

Paris fait pression sur Berlin pour une politique de relance. L'Allemagne étant le premier pays importateur pour l'économie française, une relance de la consommation serait particulièrement bien vue à Paris note le Frankfurter Algemeine Zeitung. Sarkozy devrait faire pression sur Merkel en ce sens à la réunion des conseils des ministres des deux pays qui se tient à l'Élysée aujourd'hui.
Les chiffres du plan de relance européen de 130 milliards déjà évoqués la semaine dernière par le ministre de l'industrie, Michaël Glos, sont pris avec scepticisme à Paris ou l'on souligne que c'est l'effort qui compte, pas la somme. Car le plan de soutient à la conjoncture déjà adopté par Berlin de 32 milliards en deux ans couvrirait ainsi la part allemande du futur plan européen en question. Or l'Allemagne peut mieux faire pour jouer pleinement son rôle de première économie de l'Union.
Les divergences éventuelles sur les objectifs de la lutte contre le réchauffement climatique pourraient également séparer les deux pays. La crise nécessite de mettre la pédale douce sur des ambitions qui mettent en difficulté les industriels, les constructeurs automobiles allemand en particulier juge-t-on à Berlin. Les chiffres précis ne seraient pas encore adoptés.

Özdemir le nouveau président des Verts propose plus de turc à l'école. Cem Özdemir estime que les jeunes originaires de familles venues d'Anatolie devraient avoir la possibilité de développer leur bilinguisme turc-allemand, à l'école et prône donc le développement des cours de turc, au même titre que les cours d'Anglais, de Français ou d'Espagnol dans les colonnes de Bild. Il réaffirme en même temps bien sûr que l'Allemand est la langue prioritaire. Özdemir souligne également que c'est l'origine sociale et non ethnique (turc ou allemand) qui explique pour l'essentiel les difficultés à suivre à l'école et prône le renfort des mesures de soutient, l'extension de l'école à plein temps, la fin de la sélection précoce.
A noter également sa réponse à la première question que lui pose le Bild: « préférez vous le Döner Kebab ou la Saucisse au Curry? ». « Je suis végétarien. » Ce qui ne va pas de soi dans une famile turque. Mais Özdemir explique qu'il a passé sa jeunesse à côté d'un abattoir ce qui l'a « guéri » de consommer de la viande à vie. l

vendredi 21 novembre 2008

Le 11 septembre des mers** Le solaire veut racheter Opel** Baroque sur l'Alexander Platz** Les ministres mauvais élèves à Bruxelles

-Postée à 23h39: une revue tardive, faite en train, entre Berlin et Wolfsburg ou j'étais parti en reportage dans la ville de VW-
Le 11 septembre des mers. C'est ainsi que le Tageszeitung titre une page 3 très réussie -la page clé dans les journaux généralistes- sur le piratage du Sirius Star. Les pirates ont réussi l'impossible, arraisonner un tanker, comme les terroristes d'al Quaïda sont parvenus à détruire les tours du Worl trade center. C'est un changement d'échelle dans les actes de piraterie qui se multiplient. Le tanker pris « en otage » appartient à la fille d'un armateur saoudien, transporte 300 millions de litres de brut, le quart de la production quotidienne de l'Arabie saoudite et les « ravisseurs réclament 25 millions de dollars, le quart de la valeur du chargement. A la différence d'al Quaïda cependant les pirates du 11/9 des mers n'ont pas de revendications ou proclamations idéologiques. Il ne s'agit pas d'une guerre sainte contre le régime de Séoud, mais d'une "mafia". Un capitaine de tanker qui a déjà été attaqué trois fois par des pirates raconte dans les colonnes du quotidien berlinois ses aventures et expose ses moyens de défense, des sonos beuglantes la nuit en pleine mer pour faire coire aux pirates que l'équipage est réveillé et fait la fête aux pompes qui arrosent sans cesse les flancs du bateau, en passant par les cocktails molotov, constitués de sacs d'ordures, imprégnés d'essence. Le ministre des affaires étrangères, Franck Walter Steinmeier, superbement croqué en capitaine de vaisseau corsaire à la chasse aux pirates en page une du Taz, se préoccupe lui de donner les moyens enfin aux forces maritimes allemandes qui croisent dans la région d'intervenir militairement contre les pirates. Une possibilité qu'excluerait la constitution allemande, selon le ministre de l'intérieur démocrate chrétien Wolfgang Schäuble. Mais le Taz souligne qu'il ne s'agit là probablement que d'une attitude de commande. Elle viserait en fait à conduire une réforme de la constitution pour permettre l'intervention de la marine sur les mers contre les pirates et de la Bundeswehr ensuite en Allemagne en cas de troubles si besoin est. Ce que rejette le SPD. Schäuble voudrait faire d'une pierre deux coups.

Le roi du solaire veut racheter Opel. L'important c'est d'être au bon moment au bon endroit avec le bon projet. Frank Asbeck Le patron de Solarworld, le premier fabricant de miroir solaire en Allemagne, qui vient de proposer de racheter Opel, est un pragmatique explique le Financial Times Deutschland. Il veut faire de la filiale de General Motor le premier constructeur d'automobiles écologiques, électriques et hybrides. Fondateur des Verts en Rhénanie, il dirige aujourd'hui un groupe de 2500 salariés, réalise un chiffre d'affaire de 700 millions d'euros. Il a hissé son entreprise au 3ème rang dans le monde en rachetant la division solaire du groupe Shell. Son offre de rachat a cependant du mal a être prise au sérieux. D'autant qu'il demande 1 milliard de dédommagement à GM, pour acheter le constructeur de Rüsselheim. GM rejette l'offre, on s'en doute. L'action de Solarworld a perdu de son côté 16% en bourse. Les spécialistes ne croient pas que l'entreprise ait les moyens d'entreprendre la mutation écologique d'un constructeur automobile qui emploie dix fois plus de salariés qu'elle et dont le chiffre d'affaire est plus de 20 fois supérieur au sien. Reste que l'offre d'Asbeck témoigne de l'air du temps. Et curieux hasard, Solarworld vient d'emporter l'étiquette d'entreprise pratiquant le développement durable, avec VW, le seul constructeur automobile à décrocher cette distinction.

Polémique sur le baroque du château de l'Alexander Platz. Le projet de reconstruction du château de Frederic II qui doit remplacer sur l'Alexander platz à Berlin le palais de la République, datant de l'ex RDA, qui a été totalement démonté, sera choisi fin novembre. Mais les architectes candidats, dont le président du jury lui même, remettent actuellement en cause la perspective de reproduire telles quelles des façades baroques du château, rapporte le Berliner Morgenpost. On peut se demander si c'est vraiment ce qui enrichira le plus la ville, soulignent-ils. Une « rébellion » qui irrite particulièrement les partisans de la reconstruction du château à l'identique, dont le projet a été avalisé par le Bundestag. Les architectes qui ne veulent pas se plier à ces exigences doivent abandonner le concours et le jury estime le ministre de la culture de Berlin, comme le ministre fédéral de l'aménagement et des transports Wolfgang Tiefensse (SPD). Le président du jury souggère d'attendre la retombée des polémiques et confrontations idéologiques pour réfléchir plus calmement.

Certains ministres boudent plus ou moins les réunions interministérielles de l'Union européenne à Bruxelles. Michaël Glos, ministre de l'industrie, Horst Seehofer, ministre de l'agriculture jusqu'à ces dernières semaines, tous deux membres de la CSU bavaroise, et Annette Shavan, ministre de la formation, démocrate chrétienne et membre du parti d'Angela Merkel sont cités explicitement comme donnant le mauvais exemple dans un rapport du ministère des affaires étrangères de Franck Walter Steinmeier (SPD) que s'est procuré die Welt comme donnant le mauvais exemple -Seehofer aurait sauté 14 réunions sur 32. Ils envoient généralement un « sous fifre » assister aux réunions ou son présents leurs collègues ministres des autres pays de l'Union européenne. Un attitude irresponsable estime-t-on au ministère des affaires étrangères et qui ne permet pas de défendre efficacement les intérêts de l'Allemagne. Wolfgang Tiefensee (SPD), ministre des transports, Wolfgang Schäuble (CDU) ministre de l'intérieure, et Brigitte Zypries, ministre de la justice sont à l'inverse assidus. 18 réunions sur 19 pour les deux. Quant à franck Walter Steinmeier c'est aussi un modèle. 30 jetons de présence sur 32.

jeudi 20 novembre 2008

Hambourg Berlin en panne d'intégration scolaire** Merkel en panne d'idée** Hesse, fin de round** Basf, panne de commande** CDU Berlin en panne de relance** La Kastanienallee résiste

École, échec de l'intégration scolaire. Berlin et Hambourg, qui se retrouvent parmi les lanternes rouges du classement des Länder selon les résultats des test scolaires Pisa (voir la revue de presse du 19 novembre) sont marqués par l'incapacité à combler les retards des écoliers originaires de familles issues de l'immigration -Berlin manque notamment de professeurs d'Allemand dans les collèges élémentaires (Hauptschule). Un retard qui accroit encore le rôle de sélection sociale de l'école et du système de sélection à deux ou trois établissements scolaires, selon les capacités et niveaux supposés des écoliers. Hambourg a pourtant déjà pris des mesures à la suite du premier choc des tests Pisa en 2001. Mais les effets ne devraient réellement se faire sentir que dans les années à venir, rapporte le Hamburger Abendblatt qui analyse le cas d'une école primaire ou les effectifs dans les classes ont été réduits, de 28 à 19 au cours des dernières années. Les cours de rattrapage en langue allemande ont été mis en place en 2003 et les liens avec les familles renforcés. Les crédits pour le personnel enseignant ont été accrus de 20%. Mais les salaires devraient être encore augmentés pour encourager les « meilleurs » à enseigner dans les écoles les plus difficiles, qui ont besoin de leur expérience. L'extension de l'enseignement à la journée complète est en cours enfin, et devrait également améliorer les résultats des élèves. Le quart des écoliers seulement de cet établissement vis dans une famille « allemande » d'origine. A Berlin les trois quart des élèves des collèges élémentaires (Hauptschule) âgés de quinze ans ont de telles difficultés de lecture qu'ils sont incapable de maitriser ce qu'ils lisent, rapporte le Tagesspiegel.

Merkel en panne d'idées à quelques semaines du congrès de la CDU la chancelière commence à être contestée dans ses propres rangs. Elle paraît gérer la crise sans avoir de perspectives d'avenir précises. L'aile libérale de la CDU et la CSU bavaroise estiment qu'elle en fait trop du côté des aides de l'état accordé aux entreprises et aux banques, signale le quotidien die Welt. « Opel d'abord et puis après? », interroge le Tagesspiegel, qui cite Michael Fuchs porte parole des classes moyennes de la CDU. Si on commence à soutenir les « canards boiteux » ou va-t-on s'arréter. Une critique reprise par la CSU bavaroise. A l'inverse le ministre président démocrate chrétien de Sarre, Peter Müller, estime qu'Opel ne doit pas être un cas isolé. Les entreprises qui ont besoin de liquidités et ne sont pas « endettées » doivent bénéficier d'un accès au crédit garanti, comme la filiale de General Motor. La CSU critique par ailleurs la chancelière en ce qui concerne l'absence de réduction systématique des impôts pour relancer l'économie. Le texte de préparation du prochain congrès de la CDU prévoit cependant des réductions fiscales pour les couches moyennes, et les familles avec enfants, note le Financial Times Deutschland, qui estime que la chancelière adopte la politique douce à la Schröder qu'elle condamnait alors en 2002. Elle maintient certes l'objectif de l'équilibre budgétaire à l'horizon des années qui viennent. Mais c'est précisément ce qui interdisait jusqu'ici selon elle les réductions d'impôts revendiquées par la CSU. Elle les envisage maintenant à la veille du congrès de la CDU et de l'année électorale 2009, souligne die Welt. Ce qui était impossible avant la crise financière l'est devenu aujourd'hui, c'est incompréhensible résume-t-on du côté de la CSU.

Fin d'un drame: le Landtag de Hesse se dissout. Derniers échanges au parlement régional de Wiesbaden et premiers discours de campagne électorale pour son renouvellement. Le nouveau candidat chancelier du SPD, Torsten Schäfer-Gümbel, qui a pris la place d'Andrea Ypsilanti (voir notre revue de presse "SPD Hesse: lendemain de débâcle") semble avoir bien passé l'épreuve. Les « dissidents » du SPD qui ont refusé au dernier moment de voter pour la candidate de leur parti, relégués à part de leurs anciens collègues de groupe parlementaire ont à nouveau défendu leur choix, souligne Spiegel on line. Ils ont été applaudi dans les rangs de la CDU et du FDP. A signaler un article d'un politologue de l'université de Schwerin qui défend leur geste dans le Tagesspiegel en soulignant que le but du SPD, chasser Koch, le ministre président démocrate-chrétien, ne justifiait pas moralement d'utiliser tous les moyens pour le faire dont celui de s'allier avec les députés du parti la Gauche comme l'avait choisi finalement Andre Ypsilanti. Ce parti serait en effet, comme l'a montré selon lui Carmen Everts, député « rebelle », un adversaire de la démocratie. "Il y a toujours une tension entre les choix personnels et les décisions d'une majorité réplique le chef du SPD Francfort dans les colonnes du Frankfurter Rundchau. Si chacun suit sa boussole, les compromis indispensables en politique deviennent impossibles. Il ne s'explique toujours pas comment 3 des 4 dissidents ont pu tourner casaque la veille du vote après avoir accompagné la démarche de leur parti vis à vis de "la Gauche" des semaines durant.

Après l'automobile, la chimie fait les frais de la crise. Basf va réduire ses capacités de production d'un quart, 20 000 salariés sur 95 000 sont touchés. Le premier groupe chimique mondial voit ses commandes singulièrement réduites du côté des constructeurs automobiles qu'il approvisionne en catalyseurs, peintures, matériaux divers, note le Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Nouveau mauvais départ pour la CDU berlinoise. Le parti démocrate chrétien n'arrive pas à se relever de sa crise dans la capitale allemande souligne le Berliner Morgenpost. Son nouveau président Franck Henkel manque de charisme et ne veut pas entendre les appels à la réconciliation avec ses contradicteurs, dont Friedbert Pflügger, qui a été démis de ses fonctions par la « base » après avoir été envoyé par la direction de la CDU pour redonner de l'élan au parti et faire face à Klaus Wowereit, le maire social démocrate de la capitale. La CDU souhaiterait qu'il soit tête de liste des élections européennes. La CDU Berlin semble n'en faire aucun cas.

La Kastanienallee entre en résistance. La plus vieille rue de Berlin Prenzlauer Berg, fondée en 1826 (!) est devenue au cours de ces dernières années un centre apprécié des habitants du quartier et des touristes. Boutiques de mode, cafés, restaurants, une ambiance décontractée, assurée et inventive, note le Berliner Zeitung. Elle marie à la fois de superbes maisons réhabilitées et des trottoirs qui datent de l'après guerre. « C'est notre rue », proclame les habitants qui rejettent le plan d'aménagement et de modernisation que veut mettre en oeuvre la municipalité et qui a été, selon eux, réalisé dans leur dos. Il mettrait en cause justement ce qui fait le charme de la rue, animée jusqu'aux heures les plus nocturnes.

mercredi 19 novembre 2008

FBI bis et Satsi 2** Équilibre budgétaire, l'horizon recule** Adolf Merckle perd 1 milliard en bourse** L'est bat l'ouest à l'école

Anti-terrorisme. La nouvelle loi butte sur l'opposition. Le texte du gouvernement d'Angela Merkel, voté par les sociaux démocrates ( SPD) et les chrétiens-démocrates (CDU) au Bundestag, se heurte maintenant à la coalition hétéroclite des oppositions au Bundesrat, la seconde chambre du parlement, rassemblant Les libéraux du FDP, le Verts, le parti la Gauche, et une fraction des sociaux démocrates des Länder de l'est, résume Spiegel on line.
Ce sont en particulier les possibilités d'espionnage des ordinateurs des particuliers qui révulsent les protecteurs des droits des personne. La police criminelle pourrait en effet à l'aide d'un virus, d« un cheval de Troie », démasquer tous les secrets des fichiers des disques durs. L'installation de micros discrets, et de caméras dans les appartements des personnes « soupçonnées » serait facilitée. Les opérateurs de téléphonie fixe ou mobile seraient contraints de faciliter l'écoute des conversations de leurs clients par les services de police et devraient mettre à leurs dispositions leurs données. Les policiers seraient autorisés à utiliser les bases des fichiers disponibles, publics ou privés pour recouper leurs recherches.
C'est un texte de loi qui transformerait la BKA, la police allemande, en « super FBI » assènent les Verts. Les opposants sociaux démocrates des Länder de l'est, en Saxe en particulier, n'hésitent pas quant à eux à parler d'une « Stasi 2 », du nom de la police d'état de l'ex-RDA. Leur opposition prive Wolfgang Schäuble des voix du gouvernement de Saxe indispensables pour faire approuver sa loi au Bundesrat. A la CDU on tempête contre le SPD incapable de tenir ses engagements. Mais une éventuelle victoire du chrétien démocrate Roland Koch dans les élections du Land de Hesse en janvier prochain n'arrangerait rien. Contraint sans doute de gouverner la région avec le FDP, les voix de son gouvernement s'ajouteraient à celle qui font déjà défaut au Bundesrat.

Peer Steinbrück doit s'endetter encore plus que prévu. L'objectif mythique de l'équilibre budgétaire avait été planifié pour 2010 par le ministre des finances social démocrate Peer Steinbrück. Avant la crise financière. Il a été repoussé à 2013 depuis et risque encore de se faire attendre, note Süddeutsche Zeitung. Le ministre des finances serait contraint d'emprunter encore 17,9 milliards d'euros pour boucler les comptes en 2009 contre les 10,5 milliards qui avaient été prévus. 10 milliards d'emprunt seraient encore nécessaires en 2012. La crise et la récession entrainent en effet une chute des ressources fiscales, tandis que les plans de soutient à la conjoncture nécessite de nouveaux fonds. Les deux sont incompatibles avec l'équilibre du budget.

Spéculation en bourse, 1 milliard de perdu pour Adolf Merckle, l'une des plus grosses fortunes allemande. Les pertes abyssales encaissées en bourse n'ont plus l'image floue des sociétés anonymes. On peut mettre aujourd'hui un nom et un visage sur le yoyo fou de l'action VW ces dernières semaines. Il aurait coûté un milliard à l'entrepreneur souabe Adolf Merckle, 74 ans, rapporte le Frankfurter allgemeine Zeitung. Il avait parié à la baisse, alors que le cours de l'action du premier groupe automobile allemand dépassait toutes les limites à la hausse. Ceux qui avaient spéculé comme lui étant contraints de racheter du papier à n'importe quel prix -ou presque- pour tenir les engagements pris. Merckle se tourne maintenant vers les banques et les autorités publiques du Bad Würtemberg afin d'obtenir un crédit garanti pour payer ses folies. Son groupe emploie environ 100 000 salariés, et affiche un chiffre d'affaire de 35 milliards. Ce qui explique que le gouvernement de Stüttgart soit toujours attentif à ses requêtes et ne se comporte pas avec lui comme avaec n'importe quel citoyen ordinaire. Le clan familial Porsche qui est en train de racheter VW aurait lui, par contre, encaissé au moins l'équivalent de ce qu'a perdu Merckle à la bourse de Francfort. Rien ne se perd...

La Saxe prend la première place à la Bavières dans les test scolaires. La dernière étude Pisa concernant le niveau des élèves en lecture, maths, sciences naturelles a décerné les meilleurs notes à la Saxe, devant la Bavières. Dresde est presque au niveau de la Finlande, la référence en Allemagne en ce qui concerne la scolarité. Mais L'avantage de l'enseignement à l'est tiendrait au faible effectif des classes et au nombre très réduits des écoliers à problèmes, originaires de l'immigration, selon la fédération des professeurs. Les jeunes saxons profiteraient par ailleurs des traditions de l'enseignement dans l'ex RDA qui accordait une place de choix aux sciences, selon le Frankfurter Rundschau. Les élèves sont répartis en deux catégories d'établissements en Saxe, les collèges et les Lycées (accès au Bac). Alors que la Bavières est attachée elle au système des trois niveaux d'enseignements, collège élémentaire, collège d'enseignement général, lycée, traditionnel à l'ouest de l'Allemagne. Un système qui empêche les bons élèves d'accéder au Bac assure une spécialiste de l'éducation dans le Frankfurter Rundshau. Les hommes politiques qui tiennent à leur sièges, les parents qui veulent préserver leurs privilèges, les enseignant des lycées qui tiennent à leurs salaires, supérieurs à ceux du primaire ou du collège élémentaire bloquent, selon elle, toute avancée vers le collège pour tous.

mardi 18 novembre 2008

Opel bouscule toutes les certitudes

La précipitation avec laquelle les certitudes économiques de la politique allemande sont en train d'être jetées par dessus bord est incroyable souligne le Frankfurter Rundschau à propos du sauvetage envisagé du groupe Opel par les fonds publics. Tout ce qui a été dit et répété ces dernières années ne vaut plus rien. L'état prend d'abord les banques privées sous son aile. Le gouvernement découvre ensuite la politique de soutient à la conjoncture décriée depuis des décennies. Voilà maintenant que l'on remet la politique industrielle de l'état à l'ordre du jour à propos d'Opel, en dépit des engagements à la suppression des subventions. Si la digue est rompue, l'économie étatique ne connaitra plus de bornes. Le quotidien libéral de Francfort rappelle que le ministre des finances Peer Steinbrück (SPD) ou le ministre président de Hesse, Roland Koch (CDU), ont été eux mêmes les auteurs du plan de suppression des subventions étatiques le plus important de l'après guerre. On mesure le tournant!

*Le gouvernement est prêt à accorder à Opel un prêt de deux milliards d'euros sous sa propre caution si le besoins s'en fait sentir en cas de faillite de la maison mère, General Motors, résume le Frankfurter Allgemeine Zeitung. A la condition que les crédits en questions restent bien dans les caisses de la filiale allemande et ne se retrouvent pas aux Usa, sur les comptes de General Motors. Le patron d'Opel souligne que le constructeur n'a pas un besoin immédiat de liquidité mais préfère envisager cette extrémité à l'avance, par précaution. Il ne s'agirait en aucun cas d'une subvention pour Opel mais d'une garantie d'accès aux crédits indispensables à la poursuite de ses activités. La chancelière a souligné lundi de son côté qu'il s'agit d'un cas particulier qui tient aux liens entre Opel et GM, semblant exclure ainsi toute démarche d'aide généralisée à la branche automobile.



*Opel n'en risque pas moins de constituer un précédent pour la branche, souligne le quotidien économique Handelsblatt. Le président du parlement européen, le démocrate chrétien Hans-Gert Pöttering revendique même une réforme éventuelle du droit européen, afin de faciliter les aides des états, face à la crise que subit l'automobile. Le vice-chancelier et ministre des affaires étrangères allemand, le socilal-démocrate Franck Walter Steinmeier tient peu près le même langage. Il prônait hier un plan de sauvegarde de l'industrie automobile européenne à la suite d'une rencontre avec les représentants des conseils d'entreprises des constructeurs allemands et du syndicat de la métallurgie, IG Metall. 1 emploi sur 7 en Allemagne repose sur le secteur automobile qui exporte 75% de sa production. Un chiffre qui souligne le choc que subit la première économie européenne.

*Steinmeier a reçu d'ailleurs le renfort du président de la zone euro, le luxembourgeois Jean-claude Juncker. Les deux hommes expliquent dans un interview au quotidien Bild que la crise économique comme la crise financières exigent une réponse concertée, commune des pays de l'Union. Juncker est partisan d'un plan de sauvegarde de l'industrie automobile européenne et d'une politique européenne de sécurisation des emplois. Elle devrait notamment se traduire par des investissements dans les réseaux de communication, routes, chemins de fer, et la production de l'énergie.
L'économiste Peter Bofinger prône de son côté la « nationalisation » temporaire d'Opel, afin de protéger l'entreprise de la crise, pour la revendre ensuite à des investisseurs privés, note die Welt. Une méthode qui permettrait de ne pas faire d'Opel un exemple à suivre pour le reste de la branche, peu susceptible de revendiquer la nationalisation des autres constructeurs.

*Le quotidien berlinois Tagesspiegel rappelle lui le cas de Borgward, constructeur automobile allemand qui a fait faillite dans les années soixante, le Land de Brème ou était situé l'entreprise lui ayant finalement refusé les crédits promis. La plupart des 20 000 emplois concernés ont été définitivement perdus et la ville état de Brème ne s'en est jamais remis, réalisant qu'il n'aurait jamais dû laisser tomber Borgward. La leçon vaut pour Opel aujourd'hui. Tous les petits entrepreneurs auxquels l'état n'accordera jamais d'aide même s'ils sont au bord de la faillite doivent se faire une raison.

lundi 17 novembre 2008

Opel appelle au secours** La plainte d'un député gèle Wikipedia** Les terribles soupçons du fils Buback

Opel appelle les pouvoirs publics à son secours. C'est à Washington ou il s'était rendu pour le sommet du G20 que le ministre des finances social démocrate Peer Steinbrück a été rattrapé par la nouvelle de la demande d'Opel d'un prêt garanti de 2 milliards d'euros. La filiale allemande du groupe américain General Motors est en effet menacée de se retrouver sans ressources en cas de faillite éventuelle de la maison mère. Une nouvelle qui aurait dû rester « confidentielle », note le Financial Times Deutschland.
Mais les « sauveteurs » volontaires se sont aussitôt multipliés, les ministres présidents de Länder qui comptent des sites Opel sur leurs territoires en premier. En Hesse ou se trouve le site de Rüsselsheim (15000 salariés), Roland Koch (CDU) propose de constituer un fond de protection pour Opel et ses sous-traitants. Kurt Beck (SPD), en Rheinland Pfalz, estime que les crédits nécessaires devraient s'élever à 1 milliards environ. Jürgen Rütgers, Rhénanie du nord Westphalie, est partisan lui aussi de l'institution d'une garantie pour la survie d'Opel -le site de Bochum (5000 salariés) se trouve dans sa région- et de mesures de soutien pour les autres constructeurs. Ces derniers devraient d'ailleurs s'épauler mutuellement durant la crise selon le porte parole de la CSU bavaroise pour les questions économiques.
La chancelière a décidé aussitôt de rencontrer la direction d'Opel cet après midi. Frank-Walter Steinmeier, vice chancelier social démocrate rencontrera lui les représentant du conseil d'entreprise du groupe. Steinbrück, son collègue ministre de l'industrie Michael Glos et les représentants des Länder doivent se retrouver mardi pour envisager le sauvetage du groupe. Opel emploie 25700 salariés et fait vivre des milliers d'emplois chez les sous-traitants.
Mais du côté des spécialistes on souligne que l'apport de crédit garanti par l'état n'est pas la solution. Opel souffre à la fois de la crise et du décalage des modèles produits face aux nouvelles tendances qui privilégient les -petits- véhicules « propres ». Faute de perspective de restructuration profonde les crédits ne seraient d'aucun secours. L'Institut économique de Berlin (DIW) souligne de son côté que le risque d'un prêt accordé à Opel est tout simplement d'importer directement en Allemagne les pertes de la maison mère aux USA, et d'ouvrir ainsi un tonneau de subventions, sans fond, rapporte le Berliner Morgenpost.

Wilkipedia Allemagne mis hors service par la plainte d'un député du parti la Gauche. Lutz Heilman qui s'estimait diffamé par la notice biographique figurant sur le site de l'encyclopédie du net a obtenu du tribunal de Lübeck le gel de son accessibilité sur le web ce week-end. L'adresse Wikipedia Allemagne ne répondait plus -mais la version allemande de Wikipedia restait par contre accessible. Heilman s'insurge entre autres contre la référence faite à ses activités au ministère de la police d'état (stasi) de l'ex RDA, de 1985 à 1990, ainsi qu'à l'affirmation selon laquelle il aurait mis sur pied un site porno-online rapporte le Süddeutsche Zeitung. Il a porté plainte contre les auteurs de la notice, dont certains auraient laissé leurs traces sur le réseau d'ordinateurs du Bundestag.
Mais couper tout accès au site Wikipedia en Allemagne pour autant paraît quelque peu démesuré même au sein du groupe parlementaire d'Heilman, dont le porte parole estime que cela revient à chasser les moineaux au canon. Lundi matin le site était toujours « out ». Mais Wikipedia a vu les dons de soutien à son association multipliés par trois du même coup.

L'état a-t-il protégé la terroriste de la RAF qui a abattu le procureur Siegfried Buback en 1977? C'est une accusation particulièrement grave qu'avance Michaël Buback, le fils de la victime, qui vient de publier un livre: la « seconde mort de mon père ». La cour aurait, selon lui, épargné à dessein en 1977, Verena Becker, membre de la RAF, afin de protéger ses liens avec les services de renseignements et de préserver ainsi une source précieuse rapporte le Tageszeitung.
Michael Buback a été particulièrement choqué en découvrant que l'arme du crime avait été retrouvée trois semaines après le meurtre de son père dans les bagages de Verena Becker et Günter Sonnenberg, lors de leur arrestation. La justice avait condamné à l'époque Christian Klar, toujours en prison aujourd'hui, et Brigitte Monhaupt notamment pour ce crime.
Un an de recherche auraient fini de convaincre le professeur de chimie « macromoléculaire » de ses soupçons, éveillés notamment par ses récents entretiens avec un ancien de la RAF, Peter Jurgen Book. On sait depuis avril dernier que Verena Becker, membre de la Raf était effectivement en contact avec la Verfassungschutz -"renseignements" intérieurs chargés de veiller au respect de la constitution, de l'ordre public- et aurait même transmis des renseignements à ses agents, concernant la future exécution de Buback.
Ses interrogatoires ont été classés secrets en janvier 2008, pour la « protection du pays ». On a retrouvé par ailleurs dans les archives de la stasi, la police d'état de l'ex RDA qui "suivait" a Raf- une note indiquant que Verena Becker était tombé dans les griffes des services ouest-allemands adverses, vraisemblablement depuis 1972 (!). Arrêtée, Becker aurait avoué en prison, au début des années quatre-vingt ses liens avec les services d'états à ses amis. Elle envisageait de se suicider pour expier sa faute. Ses co-détenus l'en auraient dissuadé, puis rompu tout lien avec elle.
La cour de Karlsruhe reconnaît de son côté avoir eu en sa possession depuis les années quatre-vingt, des indices qui peuvent laisser douter de la version officielle du crime. De récentes comparaisons de traces DNA n'auraient pas été probantes néanmoins pour prouver la culpabilité de Becker, indique le Tageszeitung.

vendredi 14 novembre 2008

Merkel veut réguler les marchés** Les collèges élémentaires sur la touche** SPD Hesse, les rebelles en accusation** Le FDP contre le "nouveau FBI"** VW, le Bundestag nargue Bruxelles

Angela Merkel veut une réforme rapide des marchés financiers. Le rapport de la commission dirigée par le banquier Otmar Issing qui a été remis à la chancelière hier, insiste sur la surveillance des marchés, la suppression des oasis financiers, le contrôle des Hedge fonds, le renfort du rôle des institutions telles que le FMI, sans toutefois proposer une autorité internationale de contrôle comme le propose la France. Merkel estime que la crise actuelle est due aux excès des marchés financiers. Le modèle allemand du Soziale Markwirschaft implique, selon elle, qu'ils soient encadrés par l'état. Celui-ci est garant de ce que l'économie serve au bien commun et non au profit de quelques uns. C'est ce modèle qui a permis à l'Allemagne "pendant des décennies de concilier le bien être, la compétitivité sur le marché mondial, et la paix sociale", explique la chancelière dans le Süddeutsche Zeitung. La crise actuelle démontre à l'inverse, selon elle, les dangers d'un système laissé à lui même. Merkel s'attend à ce que les négociations soient difficiles à Washington. Elle prend position face à Sarkozy et Bush note Spiegel on Line. En Allemagne même le plan de soutien de la conjoncture adopté par le gouvernement est critiqué par les conseillers économiques du gouvernement qui estiment qu'il n'est qu'une collection de mesures qui resteront sans effet face à la récession.

*Les collèges élémentaires mis sur la touche Afin d'éviter des résultats trop négatifs dans les tests de niveaux scolaires sur le plan fédéral, les ministres de l'enseignement des Länder veulent en exclure dorénavant les classes des collèges élémentaires, l'échelon inférieur de scolarisation dans le cadre des trois établissements du système scolaire: collège élémentaire, collège enseignement général et lycée (préparation au baccalauréat). Les « bureaucrates de l'éducation » disent en quelque sorte aux collégiens des Hauptschule: « les enfants vous être trop mauvais pour participer au concours. Niveau zéro!», commente Spiegel on line. Une mesure contre laquelle s'insurgent les enseignants des collèges élémentaires et les experts. Le niveau actuel en mathématique de la moitié des collégiens serait actuellement celui de l'école primaire.

*Les rebelles du SPD en Hesse menacés d'exclusion. Jürgen Walter et Carmen Everts, deux des quatre députés du parti social démocrate qui ont refusé de voter pour élire la candidate de leur parti, Andrea Ypsilanti, au poste de ministre président du Land contre Roland Koch (CDU), sont menacés d'être exclus du SPD, rapporte die Welt. L'un et l'autre ont annoncé qu'ils feraient tout pour s'y opposer. Ils ont déjà été suspendus de leurs droits de membres du parti. Une procédure a également été entamée contre une troisième « rebelle, Silke Tesch. Les 4 avaient annoncé leur refus de mêler leurs voix à celles des députés des Verts et du parti la Gauche d'Oskar Lafontaine la veille du vote, lors d'une conférence de presse impromptue qui a transformé la crise du SPD à Wiesbaden en chaos. Portes paroles de l'aile droite du parti ils ont été désavoués par leur propre courant. Les procédures en cours n'ont rien à voir avec une lutte gauche contre droite au sein du SPD assure le nouveau candidat ministre-président du parti, Thorsten Schäfer-Gümmbel dans le Frankfurter Rundschau.

*La résistance des libéraux (FDP) contre les nouveaux pouvoirs de la police fédérale fait des vagues. La loi votée au Bundestag qui autorise dorénavant la surveillance renforcée des individus -écoute téléphonique, contrôle des ordinateurs personnels- en vue de lutter contre le terrorisme, se heurte à un front du refus emmené par les Libéraux du FDP avec l'appui des Verts et du parti la Gauche, note le Tagesspiegel. Les libéraux rejettent un nouveau « FBI », un monstre de l'espionnage des citoyens. Le FDP qui participe avec la CDU aux gouvernements de plusieurs Länder, dont la Bavières, ont l'intention de mettre en échec la loi adoptée par les chrétiens démocrates et les sociaux démocrates au Bundesrat -la seconde chambre du parlement qui rassemble les représentants des Länder. Les Verts qui gouvernent Hambourg avec la CDU pourraient les rejoindre. Berlin pourrait également voter contre le projet de loi annonce le parti la Gauche qui gouverne la ville-état avec le SPD.

*Le Bundestag nargue Porsche et Bruxelles avec sa nouvelle loi VW. Le parlement a adopté jeudi à la quasi unanimité -a l'exception des libéraux du FDP- le nouveau projet de loi qui réparti les pouvoirs au sein du conseil d'administration du groupe automobile, et accorde toujours un droit de veto au Land de Basse-Saxe ou se situe le siège et les sites de production de Volkswagen, rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le Land, dirigé actuellement par le dauphin d'Angela Merkel Christian Wullf, ne détient pourtant que 20% des actions du constructeur, et non les 25% habituellement nécessaires pour exercer un droit de veto sur les décisions de l'entreprise. Bruxelles et la famille Porsche, qui est en train de prendre le contrôle total de VW, s'opposent de concert à cette exception. La commission européenne avait jugé illégal le règlement précédent et "historique" des pouvoirs dans l'entreprise qui a instauré ce privilège de la Basse-saxe et enjoint le gouvernement allemand d'y mettre fin. En vain. Bruxelles va à nouveau poursuivre la nouvelle loi VW.

jeudi 13 novembre 2008

Les Verts changent de tête** 65 euros pour tous** Encore un bonnet d'âne pour agent de train** Abu Dhabi investit dans la "Silicon Saxony"

Avec Cem Özdemir les Verts changent de tête. Pour la première fois un Allemand d'origine turque va présider un parti allemand. Cem Özdemir devrait être élu au congrès des Verts qui se réunit ce week-end à Erfurt à la présidence du parti et remplacera Rainer Büttikofer aux côtés de Claudia Roth -il y a toujours deux président chez les Verts, un homme et une femme. Député européen depuis 2004, Özdemir est né en Allemagne. Il a le passeport allemand bien sûr et fut le premier élu d'origine « étrangère » à siéger au Budestag, en 1994. « Son élection contribua au changement d'image de l'Allemagne au delà de ses frontières. Il n'est pas étonnant que la direction des Verts soit tentée de le faire passer pour un Obama allemand", note le Tagesspiegel (Berlin). Même si Cem n'est pas Barack c'est bien la première fois qu'un responsable politique « originaire de l'immigration va présider un parti en Allemagne ». Özdemir, « souabe anatolien », est né et a vécu sa jeunesse près de Reutlingen dans le Bad Würtemberg. Il joue -entre autres- le rôle d'intermédiaire entre les deux sociétés, turque et allemande.

Ozdemir en intermédiaire à Augsburg ou la construction de la mosquée
de la communauté Ahmadiya était contestée notamment par l'extrême droite


*Augmentation de 65 euros pour tous pour les fonctionnaires berlinois. Après des mois de conflits, le sénat et le ministre de l'intérieur berlinois ont fait un geste à l'égard des fonctionnaires, soumis jusqu'en 2010 au régime « solidarité » pour éponger la dette de la capitale. L'augmentation uniforme de 65 euros qui s'appliquera à partir de juin 2009 sera bénéfique en particulier pour les salariés du bas de l'échelle, rapporte le Berliner Zeitung. Le syndicat des enseignants par contre n'est pas ravis. Les 2,9% d'augmentation qu'il revendiquait auraient été plus bénéfiques pour les profs, désavantagés par rapport à leurs collègues des autres Länder. Une prime de 300 euros a été versée en octobre pour l'année 2008. A partir de 2010 les salaires des fonctionnaires berlinois devraient à nouveau suivre les évolutions négociées au niveau fédéral. Les syndicats berlinois doivent consulter leurs adhérents avant de ratifier l'accord. Même chose pour l'IG Metall, le syndicat de la métallurgie, qui a obtenu hier 4,2% de hausse des salaires, une prime de 510 euros et doit maintenant consulter sa base -il revendiquait à l'origine +8%.

*Et de quatre chez les contrôleur(se)s de train. On peut attribuer cette fois le bonnet d'âne à la région de Münich. Une fillette de 12 ans a été expulsé d'un train par les contrôleurs parce que sa carte scolaire n'était plus valable. « Tu payes 40 euros ou tu sors ». Perdue dans une station à une heure de chez elle, elle a finalement repris le métro après un appel téléphonique de son père et n'a pas été re-contrôlée, note le quotidien hambourgeois Hamburger Abendblatt, qui avait signalé le premier cas de ce genre dans sa région ou une fillette de huit ans avait été débarquée -à 20 heures- par une contrôleuse à la mi-octobre. C'est le quatrième cas de mineur éjecté d'un convoi en quelques semaines. La pression monte sur les chemins de fer qui assurent pourtant que leurs agents doivent appliquer au contraire le règlement concernant les mineurs excluant leur expulsion du train.

*Abhu Dabi à l'aide d'AMD et de la « Silicon Saxony ». Le second fabricant de processeur pour ordinateur reste toujours loin derrière Intel qui détient 80% du marché contre à peine 20% pour AMD. La firme américaine dont les processeurs sont fabriqués à Dresde, en Saxe, affichait encore 1,2 milliards de perte, contre 1,6 milliards de profit pour Intel au second trimestre. Mais l'acquisition par AMD du fabricant de carte graphiques ATI explique en partie ces « mauvais » résultats. C'est un investissement qui sera payant à terme. Le fabricant américain vient d'annoncer par ailleurs la formation d'un join-venture avec le royaume d'Abou Dabi, rapporte le Financial Times Deutschland. Les investisseurs arabes ont déjà versé 1,4 milliards d'euros dans les caisses et se sont engagés pour 6 milliards sur 5 ans. Un placement à long terme souligne Emilio Gilardi le patron d'AMD et qui conforte le site de Dresde. « Un processeur d'ordinateur sur cinq est fabriqué dans la Silicon Saxony » se réjouit Wolfgang Tieffensee, ministre en charge de la reconstruction de l'est de l'Allemagne, ancien maire de Leipzig, et protecteur de cette région ou travaillent 70% des effectifs de la branche "puces et composants" -Infineon est également basé à Dresde

mercredi 12 novembre 2008

Lycéens en colères** Mère contre le nazisme** La banque HRE fait encore des siennes** Accord dans la métallurgie

*Grève chez les lycéens en colère. Il y a trop d'élèves dans les classes, pas assez de profs, les établissements sont en mauvais état, la réforme de l'Abitur (baccalauréat) en 8 ans dans les lycées a été faite en dépit du bon sens et de l'adaptation des programmes et met les élèves inutilement sous pression. Ce sont là les principales critiques d'une association de collégiens qui veut « en finir avec les barrages de l'éducation» et appelle à la grève dans 30 villes aujourd'hui, espérant rassembler 80000 collégiens rapporte le Süddeutsche Zeitung. Ils revendiquent 20 élèves par classe, le droit de regard des collégiens sur le choix des programmes, la gratuité de l'enseignement et la réforme de la réforme du bac en 8 ans.

*Une mère en bataille contre la dérive nazie de ses fils. L'association « parents contre l'extrême droite », fondée en 2003 aide les pères (ils s'y adressent très rarement) et les mères dont les fils ont rejoint la « scène » néo-nazie. L'une de ses fondatrices, raconte le   Tagesspiegel, a vu successivement son ainé devenir adepte des fringues traditionnelles des militants d'extrême droite, rangers et vêtements Lonsdale, et des groupes rock racistes Landser -un groupe berlinois condamné en 2003 par la justice- et Skrewdriver. Puis le junior a suivi son exemple. Pendant des années, avec l'appui d'autres mères, elle a du se battre à la fois pour maintenir son lien affectif avec ses enfants tout en s'opposant à leur dérive nazie. Elle regrette au passage que l'école ne lui ait été d'aucun secours. Son fils junior a été puni pour avoir fumé au WC par exemple, mais on a fermé les yeux sur son recrutement par la clique d'extrême droite présente dans l'établissement.

*Le sauvetage de la banque Hypo Real Estate (HRE) encore plus douloureux que prévu. La banque de crédits immobiliers münichoise qui a été le premier établissement bancaire sauvée de la faillite le 30 septembre par un plan exceptionnel lui garantissant l'accès à 50 milliards de crédits liquide, annonce une nouvelle perte de 3,1 milliards dues aux déboires de sa filiale Depfa, en Irlande, note le Financial Times Deutschland. Fragilisé par la faillite de Lehman Brothers, l'établissement est l'un des premiers émetteurs de certificats hypothécaires garantis sur le marché des « Pfandbrief », et son sort concerne donc l'ensemble du système bancaire allemand. Le parti libéral, FDP, souligne par ailleurs que le ministère des finances de Peer Steinbrück (SPD) avait été mis au courant dés le mois de mars de la situation très délicate de la banque par les autorités de tutelle (Bafin). Le ministre n'en aurait pas été informé par ses services. Steinbrück accuse aujourd'hui le chef de la Bafin de ne pas avoir pris toutes les mesures nécessaires à cet effet. Il affirmait lui même en septembre qu'il était impossible d'aller examiner en Irlande même la situation de la Depfa, la filiale de la banque. Or la Bundesbank elle même y avait envoyé ses experts éplucher les comptes en Mars.

*Accord dans la métallurgie, 4,2% de hausse des salaires. Après plus de vingt heures de négociations le patronat de la métallurgie et le syndicat IG Metall sont parvenus à un accord. Les salaires seront augmentés de 2,1% en février 2009, puis en mai de la même année rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung . Une prime de 510 euros sera versée d'ici janvier. Une seconde prime devrait être attribuée entre mai et novembre 2009. L'accord est conclu jusqu'en Avril 2010. Une hausse de 1,6% sera consacrée essentiellement de janvier à avril 2010 au financement du travail à temps partiel des séniors. Un accord modéré selon les observateurs qui permet aux syndicats, comme au patronat de vivre avec.

mardi 11 novembre 2008

Les banquiers font de la résistance** Opel appel à l'aide** Berlin Universités top 200** SPD remet en cause l'accord sur la Bundeswehr** Berlin, grèves, crèches et écoles

---------*Les banquiers ne veulent pas d'une sur-réglementation des marchés financiers. Il n'est pas question d'en revenir au « laissez faire » mais les interventions actuelles des états pour sauvegarder les banques du désastre doivent être temporaires et ne doivent pas conduire à une régulation autoritaire note le Handelsblatt. Dans une lettre adressée au président Bush qui doit accueillir bientôt le sommet international du G20 sur la crise financière, la fédération internationale des banques (IIF) que préside le suisse Josef Ackerman, président de la Deutsche Bank, prend le contre-pied des propositions de l'Union européenne, de Merkel et de Sarkozy. Le contrôle des banques par une institution internationale serait illusoire précisent les milieux bancaire à Francfort.
---------*Opel (GM) appelle la chancelière à l'aide. Le constructeur d'automobile allemand, filiale de la General Motors, revendique notamment l'attribution de crédits à des taux privilégiés pour l'achat de véhicules neuf, les voitures de plus de 10 ans devraient bénéficier dans le même temps d'une prime de rachat. La Banque d'investissement européenne devrait consacrer 40 milliards de crédits à la branche automobile, afin de soutenir ses ventes et des recherches sur les prochaines générations de véhicules. Mais le gouvernement souligne qu'il vient déjà d'adopter des mesures en faveur des constructeurs la semaine dernière dans son plan de soutient , la suspension de la taxe fiscale annuelle pour les véhicules neufs pendant un ou deux ans notamment souligne le quotidien économique Handelsblat. Le SPD souligne pour sa part que lorsqu'un constructeur s'adresse au gouvernement il ne faut pas faire la sourde oreille.
-------*Les universités berlinoises classées parmi les 200 meilleurs de la planète. Les trois universités de la capitale sont nommées dans le classement du « Times Higher Education Supplement », toujours dominé par Harvard, Yale, et Cambridge. La FU (Berlin ouest) est 137 ème place, la Humbold (Berlin est) 139 ème. La TU, l'Université technique, décroche le numéro 188 constate avec fierté le Berliner Morgenpost, elle n'était pas dans les 200 jusqu'à présent. Le quotidien berlinois signale par contre au passage que les universités munichoises ont dégringolé dans le classement. L'université Ludwig-Maximilian est tout de même à la 93 ème place, l'université technique à la 78 ème. L'université de Heidelberg reste en tête (57 ème).
---------*Le SPD remet en cause l'accord gouvernemental sur les domaines d'intervention de la Bundeswehr. L'armée allemand ne devrait intervenir qu'en cas de menace imminente par voie aérienne ou par mer, selon Ralf Stegner, membre de la présidence du SPD, rapporte le Berliner Zeitung. Une position qui remet en cause le compromis auquel étaient parvenus l'Union chrétienne CDU/CSU et le SPD au Bundestag. Celui-ci envisageait l'intervention de l'armée quand la police ne peut pas faire face au danger avec les moyens dont elle est dotée, y compris en cas d'affrontements, ou d'évènements graves à l'intérieur du territoire. Une réforme qui supprimerait la frontière entre l'armée et la police, et nécessiterait une réforme de l'article 35 de la constitution concernant l'intervention en cas de catastrophes, et dont ne veulent pas les sociaux démocrates. Le récent compromis gouvernemental sur l'impôt sur l'héritage pourrait être lui aussi remis en question. Les libéraux et la CSU qui gouvernent dorénavant de concert la Bavières jugent celui-ci trop restrictif pour les proches et trop contraignant pour les héritiers de petites et moyennes entreprises notamment, signale Spiegel on line
--------*La grève se poursuit dans les services publics berlinois. Les fonctionnaires qui dépendent du Land et font les frais de la politique d'épargne de la capitale allemande qui croule sous les dettes ont entamé des grèves depuis lundi. Elles sont particulièrement sensible dans les écoles et les crèches note le Tagesspiegel. Berlin qui ne fait plus partie de l'organisme dans lequel les Länder négocient les salaires des fonctionnaires avec les syndicats ne proposait à ces derniers jusqu'ici que deux primes de 300 euros. Les syndicats revendiquent une augmentation de salaire de 2,9% minimum. Les négociations ont été rompues en juillet. Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés lundi devant le siège fédéral du SPD à Berlin Kreuzberg, ou le maire de Berlin, Klaus Wowereit, participait à une réunion de la direction du parti. Ils voulaient montrer ainsi aux sociaux démocrates réunis dans la capitale que « Wowereit est le maire le plus anti-social qui soit aujourd'hui » et mettre ainsi le SPD, censé être le parti des salariés, face à ses propres contradictions.

lundi 10 novembre 2008

Gorleben nouvelle génération** Nouvelle tête à Wiesbaden** Bonnet d'âne à la DB** Berlin capitale en hausse** Revers US pour DHL

--------*Anti-nucléaires, relève de génération. On n'avait pas connu une telle mobilisation depuis des années, selon le Tageszeitung. Les manifestations pour retarder l'arrivée à Gorleben du convoi de déchets nucléaires en provenance de la Hague en France ont regroupé jusqu'à 16000 personnes samedi . Elles témoignent d'une renaissance, d'une relève de génération chez les anti-nucléaires, selon le quotidien alternatif berlinois, qui signale l'arrestation d'une anti-nucléaire française qui participait aux barrages contre le convoi. Les récentes révélations concernant les sites de dépôt des déchets nucléaires d'Asse et de Morsleben, soulignant les dangers d'infiltration pour l'environnement sont sans doute pour quelque chose dans ce regain de mobilisation. Le convoi de « Castors », ces containers ou sont entreposés les déchets, devrait arriver arriver aujourd'hui sur le site de Gorleben, avec une demi journée de retard. Les déchets y restent entreposés depuis des années dans un hall « temporaire ». Le site de dépôt des déchets, une mine de sel, n'ayant toujours pas le feu vert pour son exploitation.
Manifestations à Gorleben (2006,2007) You Tube de


---------*Monsieur X après Madame Y, suite du « drame » de Wiesbaden. Le nouveau candidat du SPD face à Roland Koch, le ministre démocrate chrétien de Hesse, pour les élections de janvier prochain, donne ses premiers interviews dans la presse de ce matin. Thorsten Schäfer-Gümbel, 39 ans, se présente comme le symbole du rajeunissement des cadres du parti social démocrate, dans le Frankfurter Rundschau. Il souligne qu'il ne changera rien ou presque au programme développé par Andrea Ypsilanti il y a un an. La campagne électorale du SPD se concentrait alors sur l'accès à l'enseignement pour tous, les énergies alternatives, le social et le salaire minimum... Il reconnaît cependant que de nouvelles réponses seront nécessaires face à la récession. Il cite James Bond: « il ne faut jamais dire jamais », pour souligner qu'il ne rejette ni une alliance avec le parti la Gauche, ni une grande coalition avec la CDU au lendemain du vote, pour gouverner le Land. Schäfer-Gümbel s'attend à être l'objet d'une campagne politique qui vise à « l'abattre » comme ce fut le cas pour Ypsilanti. Celle-ci a renoncé à se présenter à nouveau face à Koch après avoir été clouée ou pilori pour avoir trahi sa promesse électorale de ne pas gouverner avec « la Gauche », en négociant après les élections l'appui de ce parti, pour battre Roland Koch. « Thorsten Schäfer-Qui? » s'interroge le Süddeutsche Zeitung, qui souligne que l'on a rien encore a reprocher au nouveau candidat à part qu'il paraît inconscient du rôle cynique qu'on lui fait jouer. Il serait en fait le protecteur et la marionette d'Ypsilanti qui conserve en fait les rennes du pouvoir dans le parti.
-------*Nouveau bonnet d'âne pour un contrôleur de train. Il y a quatre semaine une contrôleuse avait éjecté d'un train dans la région de Hambourg une fillette de huit ans qui n'avait pas de ticket, et avait dû rentrer chez elle en marchant cinq kilomètres de nuit avec son violoncelle sur le dos. L'affaire avait fait scandale et la contrôleuse avait été mise à pied. Cette fois c'est une jeune fille de 13 ans qui a été expulsé du train par un contrôleur, faute de ticket, dans la région de Neurupin, à 42 kilomètres de chez elle. Elle avait demandé à l'agent de train en vain de prévenir sa famille -en pleurant signale le Süddeutsche Zeitung. C'est un chauffeur de taxi sympathique qui l'a ramenée chez elle. Le règlement souligne pourtant que les mineurs ne peuvent être ainsi éjectés du train et sont sous protection du personnel jusqu'au terme de leur voyage. Mais les deux derniers scandales ne seraient pas de cas isolés selon l'association des usagers du rail.
-------*Berlin troisième capitale du tourisme après Londres et Paris. Plus de cinq millions de personnes sont venues visiter la capitale allemande au cours des huit premiers mois de l'année rapporte le Berliner Morgenpost. Et l'année à venir ne devrait pas démentir ce succès, Berlin fêtera notamment les vingt ans de la chute du mur. De 1993 à aujourd'hui le nombre des nuitées en hôtel s'est accru de 7,3 millions/an à 17 millions. Les touristes apprécient l'accueil sympathique des berlinois, leur disponibilité, la créativité de la scène artistique attire nombre de jeunes. Des initiatives telles que l'enveloppement du Reichstag par Christo et Jeanne Claude ont façonné une nouvelle image de Berlin et de son histoire.
---------*Revers pour la Deutsche Post aux USA. DHL express, la compagnie de transport de fret de la Deutsche Post connaît un lundi noir, note le Financial Times Deutschland. Confrontée aux géants de la branche aux USA, Fedex et UPS, DHL express devrait restructurer ses activités, supprimer quelques 30000 emplois et fermer son centre aérien de transit à Wilmington (Ohio). La Deutsche Post annoncerait aujourd'hui une perte de 1,3 milliards d'euros de sa filiale. Les services de logistiques de DHL aux USA, 25000 salariés, seraient par contre épargnés.

vendredi 7 novembre 2008

La nuit de Cristal divise** Élections bis en Hesse** Steinmeier, Moscou, Obma** Klatten, les affaires continuent** La DB dans les remous** Cours de langue en panne** Compromis sur l'héritage

Le Bundestag éclate sur la nuit de cristal. Les députés du parlement devaient adopter une déclaration commune à l'occasion de la commémoration de la nuit de cristal, le pogrom organisé contre les juifs par les nazis le 9 novembre, il y a soixante dix ans, souligne Spiegel on line. Il s'est en fait divisé ces dernières semaines sur cette question. La CDU refusant après des mois de négociations de signer un texte commun avec le parti de Lafontaine et Gyzi, en raison de l'antisémitisme de l'ex RDA dont il serait en partie l'héritier. Les démocrates-chrétiens soulignent par ailleurs l'attitude favorable de la Gauche vis à vis du Hamas ou du Hezbollah libanais qui mettent en cause l'existence d'Israël. Deux motions séparées ont donc finalement été adoptées. L'une rédigée par la CDU, le SPD, les Verts et le FDP, l'autre présentée par la Gauche qui reprenait la première mot pour mot. Mais 11 députés de ce parti ont refusé de prendre part au vote, le texte instituant la défense d'Israël en « raison d'état » pour l'Allemagne et condamnant toute solidarité avec le Hamas ou le Hezbollah.-------*Nouvelles élections le 18 janvier en Hesse. Après l'échec pour la seconde fois de la constitution d'un gouvernement régional du SPD et des Verts, avec l'appui du parti la Gauche, l'ensemble des partis représentés au parlement régional appellent à de nouvelles élections pour le 18 janvier, rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le SPD est encore sous le choc de la débâcle. Il devrait malgré tout repartir en campagne sous la bannière d'Andrea Ypsilanti, somptueusement lâchée par quatre députés sociaux-démocrates à la veille du vote qui devait lui permettre d'être élue ministre-président du Land à la place de Roland Koch, CDU. Les quatre "déviationnistes", qui ont disparu depuis leurs conférence de presse surprise ont accordé un interview au Frankfurter Allgemeine Zeitung, ils accusent Ypsilanti d'avoir instauré un régime d'intimidation, de culte de la personnalité, un esprit religieux dans le SPD, pour imposer son choix de s'allier à la Gauche. Le SPD les accuse en revanche d'avoir trahi leurs propres engagements réaffirmés par mail notamment à la veille du vote.--------*Steinmeier, Moscou et Obama Le ministre des affaires étrangères allemand, Franck Walter Steinmeier (SPD) a été le premier à féliciter Obama pour sa victoire. Il est également le premier à faire des reproches à Moscou qui ne joue pas le jeu du changement aux USA en annonçant le déploiement de missiles courtes portées dans l'enclave de Kaliningrad, pour répondre aux projets US de missiles stationnés en Pologne et en Tchéquie, et pour contrer les projets européens d'extension de l'Otan, note le Süddeutsche Zeitung. C'est une façon aussi pour le candidat chancelier social-démocrate de mener sa campagne électorale contre Merkel. --------*Suzanne Klatten, héritière BMW, les affaires continuent après le scandale. Le chantage exercé par le "gigolo italien" qui avait extorqué des millions à Suzanne Klatten devenue sa maîtresse fait toujours des bulles dans les médias. Certaines de ses déclarations à la police concernant les dessous de son aventure sont publiées dans http://www.welt.de/vermischtes/article2684549/Was-Susanne-Klatten-ueber-ihren-Gigolo-sagt.html die Welt. L'héritière de BMW va acquérir pour 910 millions la totalité du capital du groupe chimique Altana dont elle est déjà actionnaire majoritaire rapporte le Financial Times Deutschland. Le groupe est issu de groupe Varta (accumulateur) qui contribua à la fortune de la famille durant le Reich. Le père et le grand père de Suzanne Klatten étaient des proches du régime.-------*La Deutsche Bahn dans les remous. L'introduction en bourse de la Deutsche Bahn a finalement été reporté jusqu'aux lendemain des prochaines élections fédérales par le ministre des transports, le social-démocrate Wolfgang Tieffensee. Un revers pour la direction actuelle de la DB et une concession aux électeurs regrette le Financial Times Deutschland. La compagnie des chemins de fer soumet par ailleurs à révision ses trains grandes vitesses (ICE) à la recherche de défauts de fabrication des axes de ses convois. Les trains régionaux berlinois ne sont pas mieux lottis et sont eux aussi en phase de révision, signale le Tageszeitung. --------* Les cours de langue pour l'intégration font flop. Prévus notamment pour faciliter l'accès des candidat(e)s à la naturalisation et l'intégration, originaires de l'immigration, les cours de langue qui doivent permettre d'acquérir le minimum de compréhension et d'expression nécessaires à la vie quotidienne et citoyenne ne rencontrent guère de succès rapporte die Welt. La plupart des cours attendent encore leurs élèves. Les candidats passent les tests par eux même visiblement sans grande peine. C'était une bonne idée mais elle semble ne pas marcher estime-t-on au ministère de l'intérieur.-------*Compromis sur le projet de loi sur l'héritage. Après des semaines de négociations ardues, l'Union chrétienne et le SPD se sont accordés sur la réforme de l'impôt sur l'héritage. Les époux et enfants qui vivent dans la maison familiale en seront dispensés. Les héritiers des entreprises qui poursuivent l'exploitation et maintiennent l'emploi, substantiellement ou totalement. Les libéraux du FDP annoncent qu'ils s'opposent à certains points de ce projet et feront appel à a cours constitutionnelle note le quotidien économique Handelsblatt. En période de crise à fortiori, selon eux, il peut être nécessaire pour des héritiers de supprimer des emplois pour sauver une entreprise.

jeudi 6 novembre 2008

LE GOUVERNEMENT ADOPTE SES MESURES DE SOUTIEN A LA CONJONCTURE

Opposé à tout plan de relance public, le gouvernement d'Angela Merkel a bouclé hier un paquet de mesures pour soutenir la conjoncture, face à la récession qui s'annonce pour 2009, résume le quotidien économique Handelsblatt. Les objectifs ciblés devraient inciter les entreprises, les communes, et les particuliers à investir, à consommer pour tenir l'économie réelle à l'écart de la crise financière. Il sauvegarderait ou créerait ainsi 1 million d'emplois.
La banque publique Kfw va garantir jusqu'à fin 2009 une disponibilité de 15 milliards de crédits aux petites entreprises qui ont actuellement des difficultés à obtenir des prêts auprès de leurs banques. Des crédits à taux réduits d'un montant de 5 milliards d'euros, seront affectés aux travaux d'équipement publics, la réhabilitation des bâtiments des écoles, et l'extension des réseaux de transports routiers et ferroviaires. Pour les entreprises, les investissements en équipements ouvriront droit à un amortissement dégressif de 25% qui leur permettra d'épargner sur l'impôt -le coût de cette mesure serait de 13 milliards environs pour les recettes fiscales.
Les particuliers pourront quant à eux déduire 20% des travaux d'équipement réalisés par les artisans à leurs domiciles jusqu'à 6000 euros au lieu de 3000 actuellement.
Mesures phares enfin, le plan doit soutenir la branche automobile, moteur de l'industrie, dont dépend 1 emploi sur 6 en Allemagne, rappelait hier le ministre de l'économie Michael Glos (CSU). Tous les constructeurs sont déjà touchés par la crise. Une vague de faillite s'annonce même chez les distributeurs.
L'achat d'un véhicule neuf sera dispensé du paiement de la taxe automobile, pour l'année 2009. Une dispense prolongée jusqu'à 2010 si le véhicule répond aux normes euro 5 et euro 6 réservées aux véhicules propres.
Peer Steinbrück, le ministre des finances, soulignait hier que le nouveau plan complète les mesures déjà adoptées début octobre par le gouvernement: la réduction des cotisations chômage, la hausse des allocations familiales et des déductions fiscales pour les enfants à charge, l'augmentation des aides au logement. Soit une somme de 35 milliards d'euros pour 2009 et 2010. Au total le plan de soutien dépasse ainsi les 50 milliards d'euros.

Nombre d'experts jugent cependant ces mesures beaucoup trop timide. Ce sont des mesures « symboliques » estime pour le Spiegel, Klaus Zimmermann, président de l'institut économique de Berlin. Elles ne seront pas à la hauteur d'une récession réelle. Il s'agit simplement de montrer aux électeurs que l'on fait un geste à leur égard, après avoir adopté un plan de 480 milliards pour les banques. Les investissements d'équipements publics étaient déjà prévus de toute façon et si la récession est réelle les ménages n'investiront pas dans l'aménagement de leur logement en priorité. Le chiffre d'1 millions d'emplois sauvegardés est irréaliste. Mesures insuffisantes également pour Thomas Mayer, économiste de la Deutsche Bank, qui s'attend à une récession de 1,5 points alors que -le gouvernement prévoit encore 0,2% de croissance. Les mesures d'incitations fiscales représentent environ 0,2% du PiB. En comparaison Bush avait adopté un paquet de mesures de relances équivalent à 2% du PIB et Obama devrait ajouter des mesures représentant environ 3% du produit intérieur brut, souligne l'économiste de la DB. Il faudrait au moins réduire la TVA de 3 points de 19 à 16% -annulant l'augmentation de 2007-, pour relancer la croissance. Les verts soulignent eux que la promotion des ventes de véhicules à grosses consommation est contraire aux objectifs de lute contre le réchauffement climatique. Il est exclu par ailleurs que les ménages qui ont exclu d'acheter un nouveau véhicule pour des raisons économiques changent d'avis parce qu'ils épargneront quelques centaines d'euros de vignette fiscale, souligne le Süddeutsche Zeitung. Il en va de même pour les travaux à domicile exécutés par des artisans. Le programme du gouvernement sera un échec garanti conclu le quotidien de Münich.

mercredi 5 novembre 2008

RÉJOUISSANCES EN BOUCLE DANS LES MÉDIAS APRÈS LE TRIOMPHE D'OBAMA, ET QUELQUES INQUIÉTUDES

Le voyage de Barack Obama à Berlin en juillet dernier avait déjà conquis les Allemands ( voir ma revue de presse du 25/07). Sa victoire est célébrée ce matin par tous. On rappelle cependant son différent avec Angela Merkel qui n'avait pas voulu autoriser son discours de candidat à la porte de Brandenbourg le 24 juillet. Un lieu réservé au présidents en exercice. Il pourra cette fois s'y rendre -s'il le désire. Spiegel on line salue la « renaissance du rêve américain » et souligne que la doctrine Bush, les frappes préventives, les agressions militaires contraires aux droits des peuples, et les dégâts qu'elle a commis à travers la planète au cours de ces dernières années ont été définitivement sanctionnés par le vote de cette nuit. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung, évoque la promesse d'avenir que représente la nouvelle présidence pour les USA et souligne que Barack Obama devra gouverner au centre et réconcilier les Américains. Car presque la moitié d'entre eux n'ont pas voté pour lui. Ses électeurs quant à eux ont choisi de courir le risque qu'il incarne, parce que les promesses qu'il porte sont les plus fortes. « Les USA se relèvent de leur ruine », commente pour sa part le Süddeutsche Zeitung. « We shall overcome », l'Amérique démontre qu'elle est capable de murir. 45 ans après le discours de Martin Luther King, Obama peut jeter des ponts sur les gouffres qui séparent les Américains. Il peut redonner confiance en ses capacités et en ses valeurs, à un pays qui avait perdu ses repères au cours de ces dernières années. « Obama a su s'adresser à l'âme de la jeunesse » souligne de son côté le sociologue Klaus Hurrelman dans le Frankfurter Rundschau. Il leur est apparu comme un « esprit libre », loin des apparats et des combines d'appareil. Un profil parlant pour les jeunes qui sont à un age ou d'habitude ils se préoccupent d'abord d'eux même. La quotidien libéral de gauche de Francfort salue par ailleurs la nouvelle Amérique, jeune, moderne, ouverte au monde, dont la vieille Europe a toutes les raisons de se réjouir. Les USA ont repris en quelque sorte l'initiative de l'histoire en plaçant à leur tête un Afro-Américain. "Obamania aux USA", résume le Tageszeitung. Un noir président des Etats unis et plutôt à gauche si l'on suit son parcours. Il faut se pincer pour le croire après un marathon électoral de deux ans, souligne le quotidien alternatif berlinois. Die Welt souligne pour sa part l'ampleur des attentes que placent ses électeurs dans l'enchanteur Obama. Son discours de remerciement tenait presque du religieux. Une nuit des chimères. L'émerveillement dans l'assistance s'accompagnait aussi de cette crainte qu'il ne réponde pas à toutes ces attentes impossibles. "Obama est ils le bon choix pour notre économie et notre bien être" s'interroge le Financial Times Deutschland qui recense huit questions sur lesquelles les relations de Berlin avec le nouvel occupant de la maison blanche vont se jouer: la lutte contre le réchauffement climatique, la régulation des marchés financiers, l' approvisionnement en énergie, le marché des matières premières et alimentaires, le déficit budgétaire, la faiblesse du dollar, la paix et la sécurité dans le monde. Le temps des refus est révolu pour l'Allemagne souligne pour sa part l'hebdomadaire Stern. Berlin va faire face à une pression croissante de Washington pour l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan et ne pourra plus se dérober cette fois. La victoire d'Obama pourrait bien couter la vie à des soldats allemands à l'avenir.------*Il se réjouit aussi Ekiri Obama, le cousin de Barack, qui vit à Berlin depuis 16 ans. Il a le passeport allemand depuis 2001. Leurs grand-pères étaient frères. Mais l'un vivait au Kenya, l'autre en Guinée équatoriale et les deux cousins ne se sont jamais rencontrés. Eriki a seulement aperçu Barack, lors de son voyage à Berlin. Il va lui écrire à la maison Blanche et se réjouit de sa victoire dans le Tagesspiegel et s'étonne de l'attention dont il est l'objet aujourd'hui. "Tout le monde veut m'interviewer, j'ai eu les félicitations du bureau de Madame Merkel, les agences de presse russes et turques prennent contact avec moi". Même les Africains aujourd'hui espèrent qu'il va leur apporter la croissance, mais Barack ne pourra pas transformer le monde du jour au lendemain souligne-t-il.

mardi 4 novembre 2008

SPD, WIESBADEN, LENDEMAIN DE DÉBÂCLE

Lendemain de "meurtre politique" à Wiesbaden, échec pour Andrea Ypilanti, débâcle pour le SPD. Les quatre députés du SPD qui ont lâché lors d'une conférence de presse surprise la candidate de leur parti, Andrea Ypsilanti, à la veille du vote ou elle pouvait être élue ministre présidente du Land de Hesse contre le démocrate chrétien Roland Koch, sont « une chance pour la démocratie » selon die Welt. Ils ont expliqué avec conviction pourquoi ils ne pouvaient pas élire Andrea Ypsilanti à la tête d'un gouvernement régional toléré par le parti « la Gauche » d'Oskar Lafontaine. C'est une question de conscience qui les torturait depuis des mois et qu'ils n'avaient pas pu exprimer ouvertement dans leur parti jusqu'ici, ont-ils affirmé hier. Une explication à laquelle le Tagesspiegel n'accorde guère de crédit « ces messieurs et dames avaient eu tout le temps de peser leur choix, qu'ils l'aient annoncé juste à la dernière minute montre que le SPD en Hesse est dans une situation désastreuse. Ils plongent leur parti dans l'abîme. » En se découvrant au dernier moment, Jürgen Walter, le chef de file de l'aile droite du parti voulait visiblement se venger, tuer politiquement Andrea Ypsilanti, sa concurrente au sein du SPD. Une manoeuvre qui restera d'ailleurs sans lendemain. « Les régicides sont rarement couronnés», souligne le quotidien berlinois.
C'est l'heure de la bande des quatre, titre quant à lui le Berliner Zeitung, qui décrit les panneaux du parti la Gauche, traitant Walter de « menteur » et de « traître », devant l'hôtel Dorin ou les quatre députés contestataires du SPD avaient convoqué leur conférence de presse surprise. Le quotidien berlinois décrit leur prestation « pitoyable » et se demande comment des députés qui ont des années de pratique politique derrière eux peuvent ainsi se retourner au tout dernier moment -à l'exception de l'un d'entre eux, Dagmar Metzger, qui avait annoncé ses intentions depuis des mois. Andrea Ypsilanti s'est montrée incapable de son côté d'intégrer ses opposants dans sa démarche estime quant à lui le quotidien de Hanovre Hannoversche Allgemeine. Au lieu d'attribuer le poste de ministre de l'économie à Jürgen Walter dans le gouvernement régional qu'elle aurait mis en place avec les Verts, elle a désigné Herman Scheer, porte parole de la gauche écologiste au sein du SPD à ce poste. Une provocation pour Walter qui lui a servi en quelque sorte sa revanche lundi. Au sein du SPD en Hesse, la colère et le « dégoût » à l'égard des quatre l'emporte, selon le Frankfurter Rundschau. Plusieurs responsables réclament leur démission, voire leur expulsion du parti et s'estiment floués après des mois de discussions internes et de conférences du parti qui s'étaient conclues par un congrès samedi soutenant le projet d'Andrea Ypsilanti avec 95% des voix.
La CDU triomphe de son côté. Roland Koch souligne l'exemplarité du geste des quatre députés du SPD, rapporte die Welt. L'affaire a bien sûr une dimension qui dépasse largement la Hesse (Francfort, Wiesbaden). Le paysage politique allemand aurait été ébranlée par l'élection d'Ypsilanti avec les voix de la Gauche et des Verts, contre la CDU au parlement du Land. Ce qui aurait constitué une "première" à l'ouest de l'Allemagne. Elle est secouée par le dénouement inattendu, qui marque pour le quotidien économique Handelsblatt « la fin politique » d'Ypsilanti. Les vainqueurs de la journée dramatique d'hier sont « les citoyens de Hesse et l'économie », souligne le quotidien économique. L'action de l'aéroport de Francfort à pris 10% dés l'annonce de la mise en échec du projet SPD et Verts d'Ypsilanti qui envisageait notamment une réduction de son trafic de nuit. Francfort peut respirer, conclu le Handelsblatt. Ypsilanti n'a rien à voir avec la crise des subprimes, mais un gouvernement influencé par les communiste de la Gauche était la dernière chose que pouvaient souhaiter les banques et la bourse pour la réputation de la place financière.
Roland Koch garde pour l'instant son poste de ministre président. De nouvelles élections semblent inévitables.

Résumé-chronique vidéo du feuilleton
de Wiesbaden. Du succès d'Ypsilanti
à la veille de la débâcle (You Tube de)

lundi 3 novembre 2008

Le SPD-Hesse explose en vol** Merkel convoque une conférence de crise** Famille Quandt-BMW en plein scandale

Psychodrame au SPD à Wiesbaden, le projet d'alliance SPD-Verts appuyé par la Gauche à la tête du Land de Hesse explose en plein vol. Quatre députés sociaux démocrates du parlement régional, dont Jürgen Walter, vice président du parti, ont annoncé à 13 heures dans une conférence de presse qu'ils refusaient de voter pour Andrea Ypsilanti, candidate du SPD au poste de ministre-président du Land note le Frankfurter Rundschau. Ils refusent ainsi de cautionner son élection prévue mardi avec les voix du parti la Gauche contre Roland Koch, et rompent avec leur groupe parlementaire, après un congrès du SPD régional qui avait approuvé avec 95% des mandats le projet de l'élection d'Ypsilanti à la tête d'un gouvernement SPD-écologistes, appuyé par le parti la Gauche. Roland Koch, CDU, reste donc ministre-président du Land. C'est la rançon d'une politique sans lendemain, parce qu'elle n'avait pas les moyens de se concrétiser selon le Süddeutsche Zeitung. Le chef de l'aile droite du SPD en Hesse, Jürgen Walter, hostile à toute alliance avec la Gauche, aurait voulu tuer politiquement Andrea Ypsilanti qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Il avait critiqué et rejeté samedi l'accord de gouvernement signé par le SPD et les Verts à Wiesbaden -à la négociation duquel il avait participé en personne. Sa voix aurait été décisive au parlement régional pour l'élection d'Ypsilanti, la majorité se jouant à une voix, et une député du SPD, Dagmar Metzger, avait annoncé depuis des mois qu'elle s'opposerait à toute alliance, même tacite, avec la Gauche. La démarche de Walter aujourd'hui a surpris. Il avait en effet assuré plusieurs fois au cours des dernières semaines qu'il voterait pour Ypsilanti. Les hypothèses sur les causes profondes de son retournement ne manquent pas. Il n'aurait jamais admis en fait d'avoir été supplanté dans le parti par Andrea Ypsilanti, figure symbole de la gauche du parti, souligne le quotidien Schwabische Zeitung. Le poste de ministre de l'économie dans un futur gouvernement SPD et Verts ayant été attribué à un autre que lui, il avait refusé les ministères de l'intérieur, des Transports et de l'Europe que lui proposaient Ypsilanti et aurait décidé de se venger. Au sein du SPD ses adversaires et critiques attribuaient également son attitude à son ego, à ses projets d'avenir, les mauvaises langues soulignant même que son récent mariage avec l'ex porte parole de la CDU en Hesse, auquel Roland Koch était invité d'honneur, ne serait pas étranger à son attitude aujourd'hui (sic!).--------*Angela Merkel convoque un sommet de crise. Après un nouvel appel de la chancelière aux banques afin qu'elles fassent usage du plan de sauvegarde bancaire adopté par la parlement, note le Frankfurter Allgemeine Zeitung, les réponses restent dissonantes. Le chef de la première banque allemande, la Deutsche Bank, s'y refuse à nouveau, la Commerzbank va y faire appel. Les autres hésitent. Un plan de mesures devrait être adopté mercredi par le gouvernement pour soutenir l'activité économique, il "sauverait" 1 million d'emplois, et s'élèverait à 30 milliards d'euros environ. Angela Merkel va convoquer mercredi les dirigeants des syndicats et de l'industrie pour les convaincre de son efficacité, rapporte Spiegel on line. Mais la démarche semble curieuse, après que la chancelière et la CDU se soient prononcés contre toute démarche artificielle de "plan de relance", qui endette l'état et les générations futures. Les critiques soulignent déjà par ailleurs que les mesures envisagées ne suffiront pas à éviter la récession.-------* Famille Quandt-BMW, scandale, sexe, vidéos, et chantage.


La femme la plus riche d'Allemagne, Suzanne Klatten-Quandt, fait la une des médias après s'être laissée entrainer dans un scandale qui a tout du roman policier. Mariée, mère de trois enfants, elle affichait un profil d'héritière modèle. Elle détient avec sa mère et son frère environ la moitié du capital de BMW et contrôle de son côté le groupe chimique Altana (Varta). Mais son amant, rencontré au cour de l'été 2007, était en fait aussi un maitre chanteur et lui a extorqué des millions d'euros après avoir fait filmer discrètement leurs ébats dans les chambres d'hôtel par un complice. L'affaire fait mauvais effet étalée aujourd'hui en une des médias. Pour faire diversion, l'amant-maitre-chanteur aujourd'hui en prison aurait choisi pour se défendre de rappeler le passé de la famille, au temps du nazisme. Il assurerait vouloir venger notamment son grand père, travailleur forcé, souligne Spiegel on line. Le silence des Quandt sur leurs liens avec le régime nazi avait refait irruption l'an dernier, après la parution d'un livre accusateur soulignant qu'ils restent la dernière famille à ne pas avoir fait la lumière sur cette période.


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