Opel bouscule toutes les certitudes
mardi 18 novembre 2008 à 11:59 - permalien #230
*Le gouvernement est prêt à accorder à Opel un prêt de deux milliards d'euros sous sa propre caution si le besoins s'en fait sentir en cas de faillite de la maison mère, General Motors, résume le Frankfurter Allgemeine Zeitung. A la condition que les crédits en questions restent bien dans les caisses de la filiale allemande et ne se retrouvent pas aux Usa, sur les comptes de General Motors. Le patron d'Opel souligne que le constructeur n'a pas un besoin immédiat de liquidité mais préfère envisager cette extrémité à l'avance, par précaution. Il ne s'agirait en aucun cas d'une subvention pour Opel mais d'une garantie d'accès aux crédits indispensables à la poursuite de ses activités. La chancelière a souligné lundi de son côté qu'il s'agit d'un cas particulier qui tient aux liens entre Opel et GM, semblant exclure ainsi toute démarche d'aide généralisée à la branche automobile.
*Opel n'en risque pas moins de constituer un précédent pour la branche, souligne le quotidien économique Handelsblatt. Le président du parlement européen, le démocrate chrétien Hans-Gert Pöttering revendique même une réforme éventuelle du droit européen, afin de faciliter les aides des états, face à la crise que subit l'automobile. Le vice-chancelier et ministre des affaires étrangères allemand, le socilal-démocrate Franck Walter Steinmeier tient peu près le même langage. Il prônait hier un plan de sauvegarde de l'industrie automobile européenne à la suite d'une rencontre avec les représentants des conseils d'entreprises des constructeurs allemands et du syndicat de la métallurgie, IG Metall. 1 emploi sur 7 en Allemagne repose sur le secteur automobile qui exporte 75% de sa production. Un chiffre qui souligne le choc que subit la première économie européenne.
*Steinmeier a reçu d'ailleurs le renfort du président de la zone euro, le luxembourgeois Jean-claude Juncker. Les deux hommes expliquent dans un interview au quotidien Bild que la crise économique comme la crise financières exigent une réponse concertée, commune des pays de l'Union. Juncker est partisan d'un plan de sauvegarde de l'industrie automobile européenne et d'une politique européenne de sécurisation des emplois. Elle devrait notamment se traduire par des investissements dans les réseaux de communication, routes, chemins de fer, et la production de l'énergie.
L'économiste Peter Bofinger prône de son côté la « nationalisation » temporaire d'Opel, afin de protéger l'entreprise de la crise, pour la revendre ensuite à des investisseurs privés, note die Welt. Une méthode qui permettrait de ne pas faire d'Opel un exemple à suivre pour le reste de la branche, peu susceptible de revendiquer la nationalisation des autres constructeurs.
*Le quotidien berlinois Tagesspiegel rappelle lui le cas de Borgward, constructeur automobile allemand qui a fait faillite dans les années soixante, le Land de Brème ou était situé l'entreprise lui ayant finalement refusé les crédits promis. La plupart des 20 000 emplois concernés ont été définitivement perdus et la ville état de Brème ne s'en est jamais remis, réalisant qu'il n'aurait jamais dû laisser tomber Borgward. La leçon vaut pour Opel aujourd'hui. Tous les petits entrepreneurs auxquels l'état n'accordera jamais d'aide même s'ils sont au bord de la faillite doivent se faire une raison.
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