Merkel et Sarkozy, le couple franco-allemand après le sommet**
samedi 13 décembre 2008 à 18:51 - permalien #251
C'est « une présidence animée » résume la chancelière en parlant des six mois de Sarkozy à la tête de l'Union, rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il ne s'agit pas simplement des crises auxquelles a dû faire face le président français, mais également des nombreux différents entre Paris et Berin. Qu'il s'agisse de la politique économique, de l'Union de la Méditerranée, du « gouvernement économique européen » cher à la France, face à la BCE.
Les Allemands sont toujours préoccupés de ce que Sarkozy l'impulsif ne mette pas en cause les intérêts commun de l'Union et qu'il prête l'oreille notamment aux revendications des petits pays-membres. La chancelière le lui a dit. Berlin va maintenant apporter son plein appui à la présidence tchèque de l'Union. Le quotidien libéral de Francfort se félicite par ailleurs de ce que la chancelière ait su parfaitement équilibrer sa bataille pour les réductions d'émission de CO² avec les intérêts de l'industrie allemande. Son concurrent, le Frankfurter Rundschau voit les choses différemment et souligne que la chancelière a perdu sa stature de Climat-Queen en se pliant aux exigences des lobbies industriels. La quotidien libéral de gauche de Francfort titre « seule contre tous » pour décrire la situation d'Angela Merkel à Bruxelles. La presse internationale a changé de ton à son égard et souligne son absence sur le front de la crise, note le Frankfurter Rundschau. Sarkozy a été particulièrement méchant avec elle en disant que: "la France agit et que l'Allemagne réfléchit". De nouveaux « champs de forces » sont peut être en train de se constituer en Europe, sans l'Allemagne. Sarkozy estime que les Allemands sont trop attentiste, manquent de réaction. Les Allemands de leur côté s'irritent de ce qu'il soit toujours en train de songer à laisser filer la dette, à remettre en cause les équilibres budgétaires et les critères de Maastricht. Le Frankfurter Rundschau cite le journal le Monde, selon lequel on estime a l'Elysée que « la France a repris les commandes de l'Europe et remporté le match contre Angela Merkel. » Une affirmation qui n'est pas particulièrement « propice à l'amitié franco-allemande ».
Les résultats du sommet sur le climat ne sont guère convaincants assurent par ailleurs en choeur le Berliner Zeitung, le le Tagesspiegel ou Tageszeitung. Même le conseiller d'Angela Merkel Joachim Schellhuber les mets en cause. Les exceptions nombreuses accordées aux industriels ne garantissent pas du tout, selon lui, que l'on atteigne la réduction de 20% des émissions de CO² en 2020 comme prévu. Pour ne pas parler de 2030.
Alors Merkel ou Sarkozy? Le simple fait que les médias allemands débattent de la question montre le chemin parcouru en six mois. A la veille de la présidence française la question ne se posait même pas. Le président français était encore la tête de turc des médias pour ses bévues, ses aventures sentimentales, ou son projet d'Union de la Méditerranée visant à les intérêts de Berlin.
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