50 MILLIARDS DE CRÉDITS CONTRE LA CRISE, DÉTAILS, LOUANGES ET CRITIQUES
mardi 13 janvier 2009 à 18:14 - permalien #271
Le plan négocié et adopté lundi soir par l'Union chrétienne, CDU, CSU et les sociaux démocrates du SPD est « historique ». C'est le plus important crédit budgétaire de l'après guerre souligne de son côté le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il bat le record de 40 milliard d'euros établi en 1996 par le ministre des finances d'Helmut Kohl, le bavarois Théo Waigel. Le ministre des finances Peer Steinbrück doit renoncer à son objectif d'équilibre budgétaire à l'horizon 2011. Il s'engage à maintenir le déficit budgétaire dans la marge des 3% des critères de Maastricht cette année, mais ce ne sera sans doute plus le cas en 2010.
Le plan vise à relancer d'abord l'activité dans la construction notamment à l'aide des investissements d'infrastructures et d'équipements dans les communes, les régions et au niveau fédéral, au cours des années 2009 et 2010. Les deux tiers des crédits, 17, 18 milliards environ, seront consacrés aux équipements scolaires, à la réfection des écoles et à la construction de nouvelles crèches. Le reste est destiné à l'aménagement des réseaux routiers, ferroviaire et au développement d'Internet.
Un fonds de garantie de 100 milliards d'euros destiné aux entreprises va être constitué. Il leur épargnera les difficultés de crédits, de re-financement auxquelles elles restent confrontées du côté de leurs banquiers, alors que l'horizon s'assombrit encore. Si le recul des commandes se poursuit pronostique-t-on ainsi à la fédération des l'industrie automobile, les premiers licenciements chez les constructeurs seraient inévitables dés septembre. Pour les soutenir, une prime à la casse de 2500 euros sera donc attribuée aux détenteurs de véhicules d'au moins neuf ans d'âge, qui acquerront une voiture neuve. La vignette, l'impôt annuel sur les automobiles, devrait être calculée à partir du 1er juillet sur le taux d'émission de CO², plutôt que sur la cylindrée.
Les ménages, les familles, seront les seconds bénéficiaires du plan. Ils devraient être dotés d'un revenu supplémentaire de « 500 euros cette année en moyenne », selon Peter Struck, chef du groupe parlementaire social démocrate. En ce qui concerne les impôts, le seuil d'imposition annuel va passer de 7664 euros par an à 7834 en 2009 puis à 8004 euros en 2010, souligne le quotidien économique Handelsblatt. Le taux d'imposition des plus bas revenus sera réduit de 15, à 14%. Pour les autres catégories, l'effet des augmentations de revenus, dues aux hausses de salaires par exemple, sur la progression des tranches d'imposition, va être réduit, afin d'accroître le revenu disponible. Un célibataire percevant un revenu annuel de 30 000 euros économisera 109 cette année et 179 l'an prochain selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Une famille avec deux enfants percevant le même revenu économisera 142 euros en 2009 et 224 en 2010. Autant d'allègements fiscaux qui coûteront 9 milliards environ à l'état. Les parents toucheront cette année une prime de 100 euros par enfant. Les allocations familiales des ménages dont les revenus dépendent de l'aide sociale vont être augmentée de 10%. Les cotisations de l'assurance maladie des salariés vont être réduites de 15,5% à 14,9%. Cette dernière mesure coutera 9 milliards d'euros au budget fédéral.
Le tout était diversement accueilli hier par les économistes. C'est « un programme raisonnable qui va atténuer la récession », estime Peter Bofinger, membre du conseil économique du gouvernement, néo-keynésien affirmé. Son collègues Wolfgang Wiegart soulignait au contraire que les corrections fiscales ne laisseront que « quelques euros en plus dans la poche du contribuable, chaque mois ». Pas de quoi faire face à la crise. « Le gouvernement n'a pas le courage d'alléger sérieusement la pression fiscale sur les ménages estime le chef du parti libéral, Guido Westerwelle, selon die Welt. C'est idiot de croire pouvoir stabiliser la conjoncture avec une telle contribuation banale », selon die Welt. Les bas revenus ne bénéficieront pas de ces mesures ou presque, estime Fritz Kühn, chef du groupe parlementaire des Verts, qui critique également la prime à la casse aux vieux véhicules et souligne l'absence de vision de l'avenir des investissements envisagés. Qui fait des dettes aujourd'hui doit investir dans des domaines qui profiteront aux générations futures, selon lui.
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